• Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

     

    Réécouter sur la chaîne Youtube de la Libre Pensée 04

     

    extraits

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    Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLPLe 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

     

     

     

     

     

     

    Nicole a passionné son auditoire en montrant,  par de nombreux exemples, l'acharnement de l’Église catholique, soit à détruire toute trace du paganisme et de tout témoignage d'autres cultes antérieurs à son monothéisme, soit, quand elle ne l'a pu, à les récupérer, à les ''recycler'' pour son propre compte. 

    Nicole a balayé ainsi, preuves non exhaustives  à l'appui, l'affirmation frauduleuse actuelle de l'existence de soi-disant ''racines chrétiennes de l'Europe": 

    « Pour moi, l'Europe n'a pas de racines chrétiennes. Toutes les "racines chrétiennes" qu'on peut donner à l'Europe ont été conquises les armes à la main la plupart du temps. Cela a été à chaque fois une violence faite aux populations et tout ce qu'on voit aujourd'hui qui nous apparaît comme des traditions, c'est des traditions qui ont été imposées, qui n'ont rien, ni de spontané ni de naturel et qui sont le résultat de grandes violences. » 

    Humour et truculence! Nicole nous a  raconté cette performance de l’Église catholique : le recyclage de Priape et du culte de la fécondité…Étonnant, non? 


    Une matinée studieuse et réjouissante suivie de l'inévitable banquet gras libre-penseur, préparé par Claire pour un weekend que nombre de médias consacrent à la religion ''majoritaire'' en France. Ceux qui se sont levés de bonne heure ce samedi, malgré le changement d'heure, ont beaucoup appris et ne regarderont plus le monde avec crédulité. Un seul regret du président : ne pas avoir invité Madame Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Education nationale, pour lui montrer le crime contre la connaissance que constitue la suppression de l'enseignement du grec et du latin et du berceau premier de notre civilisation....
     

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    Retrouvez l’article de Nicole dans l’Idée Libre 311 consacré aux « Chiffonniers de l’Histoire »

     

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     Sol Invictus (culte païen) et statue de St Pierre (Vatican) couronnée du Soleil

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLPLe 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

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    Eglise de Limans 04

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP       Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

     

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    DIJON: article LE BIEN PUBLIC 1951

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

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     Syracuse : le temple d'Athéna ... La cathédrale

    Extérieur: façade baroque                            Intérieur: le temple d'Athéna

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP   Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP

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    Basilique de Saint-Quentin (02)

    Le labyrinthe (Ariane, Thésée, le Minotaure) recyclé en "chemin de croix"

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLPLe 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP

     

     

     

     

     

     

     

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    HUMOUR

    Même "LES SAUCISSONNADES" des Libres Penseurs récupérées :

    http://www.hauteprovenceinfo.com/article-10325-en-images-a-manosque-traditionnelle-saucissonnade-paques.html

    Sauf que...

    ...à la place du banquet gras, un concours d'aïoli est présenté...

    pour les saucisses et autres saucissons, jambons etc...vous repasserez!

     

    ARCHIVES LIBRE PENSEE 02 (Extrait)

    21 avril 1905,  les banquets du « vendredi dit  saint »

     

    Voici ce qu’en dit le journal de St-Quentin du 21 avril 1905 :

    Saucissonnades

    Nous avons dit qu’aimablement invités au banquet gras du vendredi « dit saint », organisé par la lumineuse Libre-Pensée de Saint-Quentin, nous avions refusé l’invitation pour des raisons de convenances personnelles.

    Il faut être bête à manger du saucisson le vendredi-Saint pour croire qu’il est héroïque de sucer une andouille, bien que les loups ne se mangent pas entre eux, le jour où quatre-vingt-dix-neuf Français sur cent grignotent tranquillement des haricots, sans en rien dire à personne.

    Le seul libre-penseur serait celui qui au banquet de la libre-pensée, commanderait :

    -garçon, de la morue !

    Il penserait et mangerait librement, celui-là, tandis que les autres !…

    Enfin, les banqueteurs-en ont-ils de l’argent ces gaillards-là !- peuvent préparer leurs casseroles.

    Nous sommes mêmes heureux de leur apprendre que le même jour, à la même heure, au Grand-Orient de France, un banquet, également gras, sera présidé par…le commandant Pasquier, l’ignoble délateur.

    On aimerait tout de même mieux manger un morceau de pain sec dans un coin.

     

    Le 26 avril, le journal de St Quentin reproduit 2 motions de la Libre-pensée de Laon :

    -L’une adressée au ministre de l’Instruction publique, des beaux arts et des cultes Bienvenu-Martin :

     

    Monsieur Bienvenu-Martin, ministre de l’Instruction publique et des cultes à Paris.

     

    Les membres de la Société de Libre-pensée de l’arrondissement de Laon, réunis dans un banquet fraternel à l’occasion du Vendredi, dit saint, à Laon, félicitent M. le ministre des cultes de son attitude franchement républicaine et le prient de résister de toutes ses forces à ceux qui s’opposent à la prompte et radicale séparation des Eglises et de l’Etat.

     

    -L’autre adressée à Combes :

     

    Monsieur Combes, sénateur, ancien président du conseil à Paris.

     

    Les membres de la Société de Libre-Pensée de l’arrondissement de Laon, réunis dans un banquet fraternel à l’occasion du vendredi dit Saint, renouvellent à Monsieur Combes, ancien président du conseil, leurs sentiments de respectueuse admiration pour l’œuvre d’émancipation laïque, démocratique et sociale qu’il a entreprise si énergiquement lorsqu’il était le chef du gouvernement et sont convaincus qu’il la continuera lorsque la séparation viendra devant le Sénat.

    signatures suivent :

     Le président, Pouillart ; Gras, vice-président ; Blique, secrétaire ; docteur Debray, président de la Fédération radicale et des droits de l’Homme.

     

    Le même journal rapporte le 26 avril, toujours sous le titre méprisant de « SAUCISSONNADES », les discours dont l’un adressé par le président Pouillart de la Libre–Pensée de Laon aux femmes présentes:

     

    Très chères citoyennes, j’ai presque manqué à mon devoir en vous faisant tant attendre pour le toast que je désire vous porter(…)

    Très chères citoyennes, les Libres-penseurs ne sont pas trop mauvais diables et j’espère que vous emporterez d’ici une bonne impression, une impression qui portera ses fruits.

    Déjà vous m’avez compris et vous voyez bien que je veux vous demander quelque chose.

    Pourquoi ne le ferais-je pas, en effet, puisque je vois, sur vos figures épanouies, le désir d’être utiles à notre cause qui est celle du loyalisme, du rationalisme et du prosélytisme.

     

     

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    Judas, dans la "Légende dorée " de Jacques de Voragine:

    un recyclage  

    à suivre...

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  • La Libre Pensée reçue à l’Observatoire de la Laïcité

    http://www.fnlp.fr/news/231/17/La-Libre-Pensee-recue-a-l-Observatoire-de-la-Laicite/d,lp_detail.html

    Dans le cadre de la rédaction de son rapport annuel, l’Observatoire de la Laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco a reçu le mardi 15 mars 2016 la Fédération nationale de la Libre Pensée, représentée par son Président Jean-Sébastien Pierre et son Secrétaire général David Gozlan. Sous la conduite du rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène, nous avons pu y développer dans le temps imparti les positions de notre association.

    Notamment la Libre Pensée a abordé le dossier ‘’Laïcité à l’hôpital”...

    Télécharger « 20160320 La Libre Pensée reçue à l'Observatoire de la Laïcité.pdf »

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  • La Libre Pensée reçue à l’Observatoire de la Laïcité

    http://www.fnlp.fr/news/231/17/La-Libre-Pensee-recue-a-l-Observatoire-de-la-Laicite/d,lp_detail.html

    Dans le cadre de la rédaction de son rapport annuel, l’Observatoire de la Laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco a reçu le mardi 15 mars 2016 la Fédération nationale de la Libre Pensée, représentée par son Président Jean-Sébastien Pierre et son Secrétaire général David Gozlan. Sous la conduite du rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène, nous avons pu y développer dans le temps imparti les positions de notre association.

    La Libre Pensée reçue à l’Observatoire de la Laïcité

    Notamment la Libre Pensée a abordé le dossier ‘’Laïcité à l’hôpital”...

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  • LP04 communique:

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

    Avec  l’interview de:

    Pascal Joly, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT.

    Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT-FO.

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

    Partie 1

    La Libre Pensée sur France Culture - Emission du dimanche 13 mars 2015

    Emission animée par David Gozlan, Secrétaire Général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et Dominique Goussot, membre de la Commission Administrative Nationale de la Libre Pensée et Responsable de la Commission Droit et Laïcité.

    D. Gozlan : L’émission s’intéresse aujourd’hui aux mouvements sociaux de ces derniers jours. Pourquoi la Libre Pensée s’intéresse à cette actualité sociale ? C’est ce que nous allons vous expliquer.

    Première question : Le Code du Travail. Dominique, qu’est-ce que le Code du Travail ?

     

    Dominique Goussot : Avant d’aborder ce sujet je pense qu’il faut d’abord tordre le cou à une idée reçue selon laquelle le marché du travail serait particulièrement rigide en France. C’est exactement le contraire qui est la vérité, puisqu’actuellement la majorité des contrats de travail qui sont signés sont des contrats à durée déterminée. Peut-être serait-il intéressant, d’une part, de rappeler la raison d’être du Code du Travail, et d’autre part de rappeler ou d’expliciter le contenu de l’avant-projet de loi qui sera examiné par le conseil des ministres du 24 mars prochain.

    Pour ce qui est de la raison d’être : le Code du Travail a été créé en 1910 pour rassembler divers textes épars dans l’ordre juridique national et notamment incorporer la grande loi de 1884 introduisant la liberté syndicale. Cette année 1910 n’est pas tout à fait un hasard puisque c’est également l’année au cours de laquelle on a créé les retraites ouvrières et paysannes, premier système de retraite qui a existé dans notre pays, institué par l’Etat.

    Progressivement le Code du Travail a pris en compte le déséquilibre des deux parties au contrat de travail : d’un côté l’employeur et de l’autre le salarié qui lui est subordonné. Le but de la législation du travail est d’éviter que ce déséquilibre ne soit trop défavorable au salarié. Pour réduire ce déséquilibre le droit du travail a d’une part introduit les dispositions législatives et réglementaires qui protègent les travailleurs, par exemple la sécurité au travail, d’autre part il crée une catégorie spécifique de contrat civil qui est le contrat de travail à durée indéterminée, qui est le contrat de droit commun, enfin il a donné un cadre juridique à la négociation collective qui est une source essentielle de droits protecteurs pour les salariés.

    Quel est le contenu de la réforme actuelle ?

    D. Gozlan : Elle a déjà une origine parce qu’elle vient de plusieurs rapports. C’est à la fois le rapport Combrexelle et le rapport Badinter qui ont été en quelque sorte fusionnés pour donner ce projet de loi.

    Dominique Goussot. : Effectivement plusieurs rapports ont été remis au Premier ministre pour préparer cette loi et donc cet avant-projet reprend en partie les préconisations de ces rapports et ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’avant-projet de loi El Khomri contient une disposition qui prévoit une réforme en profondeur du Code pendant plusieurs années.

    Quels sont les trois éléments importants à retenir de l’avant-projet actuel ?

    D’une part, il y a ce que l’on appelle l’inversion des normes en matière de droit du travail. Le régime actuel est le suivant : la loi fixe un socle de droits, les accords de branche peuvent aller bien au-delà de la loi et peuvent être étendus à l’ensemble du pays ce qui fait que cela répond au principe d’égalité qui régit la République. Et puis l’accord d’entreprise lui ne peut aller qu’au-delà de l’accord de branche et ne peut jamais aller en deçà. Voilà le système actuel.

    Quel est le régime envisagé ?

    Le régime envisagé aurait pour effet d’accroitre les accords d’entreprise qui pourront être moins favorables que les accords de branche. Cela s’est pratiqué dans d’autres pays – Espagne et Portugal – et l’on a vu le nombre d’accords de branches être réduit à une peau de chagrin car évidemment ce qui est essentiel pour les employeurs, dans un tel cadre juridique, ce sont les accords d’entreprise.

    Dans les deux ans, l’avant-projet de loi prévoit une réécriture totale du Code du Travail qui distinguerait trois niveaux :

    • Les règles obligatoires d’ordre public
    • La négociation collective avec une préférence donnée à l’accord d’entreprise
    • Des dispositions supplétives en cas d’échec de la négociation qui pourront remettre en cause les droits acquis dans les accords de branches actuels.
    • Ce dispositif conduit au dépeçage progressif de tout l’ordre juridique actuel en matière de droit du travail.

    Deuxième aspect : le contournement des syndicats

    Actuellement la négociation collective est le monopole des organisations syndicales représentatives. Je tiens à rappeler d’ailleurs, à ce sujet, qu’il y a eu, il y a quelques années, la réforme de la représentativité des syndicats qui repose désormais non plus sur le fait qu’il y a une preuve irréfragable de représentativité, mais sur la base des résultats électoraux. Il faut qu’une organisation recueille 10% des voix des salariés d’une entreprise afin qu’elle y soit représentative même si nationalement elle l’est. Ce qui pose quand même des problèmes. Pour signer des accords il faut réunir un certain nombre de voix aux élections professionnelles.

    Comment va-t-on contourner le rôle des syndicats ? En introduisant un référendum à l’initiative de l’employeur. On sait très bien que les référendums sont toujours « réussis » dans la mesure où la question posée appelle une réponse qui est connue d’avance. Si le texte va à son terme, on aboutira à des accords d’entreprises adoptés par référendum et non pas sur la base de la négociation collective par des organisations syndicales représentatives.

    D.Gozlan : On comprend donc bien que cela vient d’autres rapports et que cela a une incidence sur les syndicats. Il est vrai que le rapport Combrexelle disait la chose suivante : « Il suffirait de le réduire (le Code du Travail) d’une façon drastique et de libérer ainsi des espaces au profit de la négociation. Enfin libérés des contraintes législatives et réglementaires multiples, les acteurs syndicaux et professionnels se saisiraient des nouveaux espaces de liberté au profit d’un dynamisme retrouvé de la négociation. » Nous avions écrit « Vous forgez une chaine et vous l’appelez liberté », citation de Victor Hugo, et c’est exactement ce que le rapport Combrexelle impliquait.

    Comment ne pas percevoir, avec ce que tu viens d’expliquer Dominique, que ce sont des protections diminuées et qu’effectivement ce sont les syndicats qui sont en cause ? Nous avons justement interviewé deux responsables syndicats des Unions régionales Ile de France CGT et FO. Les voici:

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

    Partie 2

    Pascal Joly, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT.

    Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT-FO.

    D. Gozlan : Nous sommes en plein milieu de la manifestation de ce 9 mars, pouvez-vous nous dire en quelques phrases pourquoi cette manifestation ?

    P. Joly : Notre mot d’ordre essentiel est très clair : il faut retirer ce projet de loi concernant le Code du Travail. En ce qui concerne la CGT, nous sommes pour une véritable négociation sur des bases complétement nouvelles, c’est-à-dire sur la base d’une feuille blanche. Pas seulement une concertation, mais une véritable négociation avec un rapport de forces qui est en train de se créer, parce que nous on tient à négocier avec un rapport de forces, et l’on considère qu’aujourd’hui c’est une première journée de mise en jambes sur un processus de mouvement, y compris jusqu’à la grève, qui va nous conduire à mon avis dans les prochains jours à faire monter encore le rapport de forces.

    Je dis aux gens, aux jeunes et aux moins jeunes : mêlez-vous de ce qui vous regarde, des conditions dans lesquelles on veut vous faire travailler aujourd’hui et demain avec ce projet de loi. Ce sont des conditions qui ne sont pas acceptables pour la CGT. En ce qui nous concerne on va continuer le mouvement.

    D.Gozlan : Merci. Et pour Force Ouvrière ?

    G. Gaudy : Pour FO nous avons été amenés à négocier et à discuter avec nos camarades de la CGT, de la FSU et de Solidaires dans la dernière période pour se baser sur des mots d’ordre très clairs par rapport à la loi El Komri. Nous sommes donc sur une position tout à fait identique à celle de nos camarades de la CGT puisque nous sommes pour le retrait du projet de loi, bien évidemment. Nous considérons que ce texte, comme l’a indiqué la Confédération FO, n’est ni amendable ni négociable. Autrement dit, ce texte doit être revu totalement. Effectivement il doit y avoir de véritables négociations qui doivent se conduire et nous estimons qu’il est terriblement dangereux aujourd’hui, pas simplement sur ce qui est mis en exergue par rapport aux indemnités de licenciement au niveau des Conseils de Prud’homme, mais également sur des points qui sont ceux liés aux négociations et particulièrement aux négociations de branches qui disparaissent pour être remplacées par des négociations en entreprise avec des pressions qui s’exerceront du côté du patronat pour faire davantage de licenciements, davantage de flexibilité.

    Et donc ces points, notamment celui du référendum à l’intérieur des entreprises, conduisent à faire en sorte qu’il y a des attaques très fortes bien évidemment et avant tout contre les salariés. Ceux qui sont privés d’emploi aujourd’hui et qui ne retrouveront pas la voie de l’emploi et également pour toutes les organisations syndicales qui sont menacées par les dispositions prises aujourd’hui au niveau de la loi El Komri.

    D. Gozlan : un des arguments des promoteurs de cette loi est de dire que le Code du Travail est trop vieux. Qu’est-ce que vous leur répondez ?

    P. Joly : Nous justement on leur propose d’avoir un Code du Travail très progressiste, très protecteur pour les salariés et qui peut être complétement neuf par rapport à celui d’aujourd’hui.  Mais je voudrai quand même dire que ce mois va être rythmé par différentes initiatives et journées de rendez-vous et qu’il va y avoir un gros temps fort où là FO et CGT sont engagées au côté de la FSU, de Solidaires et des organisations de jeunesse telles que l’UNEF, la FIDL et l’UNL : le 31 mars,  il faut que l’on est vraiment une grosse journée de grève et de manifestation partout dans le pays, que cela se mobilise dans les entreprises par tous les moyens y compris les moyens de la grève, car je crois qu’il est temps de stopper ce gouvernement qui depuis 2012 n’a eu de cesse de donner satisfaction au patronat et d’amputer les droits des salariés. Ce Code du Travail est un peu le paroxysme des attaques contre le monde du travail. Et là, on ne laissera pas faire !

    D. Gozlan : Quelque chose à ajouter pour FO ?

    G. Gaudy : Je crois que je n’aurai pas grand-chose à ajouter. Je suis en total accord. Nous avons eu des réunions qui étaient inter-régionales, qui nous ont conduits à décider ensemble qu’il y avait une nécessité absolue de faire en sorte qu’il y ait la grève interprofessionnelle qui puisse être déclenchée le 31 mars. Et nous indiquons de façon très claire pour ce qui nous concerne, que cette grève du 31 mars, avec les organisations de jeunes et les organisations syndicales, doit conduire au retrait. Et nous disons dans nos papiers « Jusqu’au retrait du projet de loi ! ».

    Comme le disait Pascal, la mobilisation doit continuer. Nous sommes dans une situation qui nous amène à dire qu’on ne lâchera rien, comme on l’a fait contre la loi Macron, y compris si nous devons ponctuer, ensemble, par des actions jusqu’au 31 mars, par exemple le jour du passage en Conseil de Ministres, pour dire « nous sommes là et nous irons jusqu’au bout de notre démarche et jusqu’au retrait du projet de loi. ».

    P. Joly : on sera là aussi !

    D. Gozlan : Vous venez donc d’entendre Pascal Joly pour l’URIF CGT et Gabriel Gaudy pour l’URIF CGT-FO. Dominique, j’ai dit en début d’émission, La Libre Pensée s’intéresse à cette question du Code du travail. Mais cette question du Code du travail recoupe aussi toutes les questions de laïcité. Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi ?

     

    Dominique Goussot. : On en parle peu, mais l’avant-projet de loi pose d’autres problèmes. Le premier, c’est d’abord qu’il réduit le rôle du juge en matière d’indemnisation des licenciements sans cause réelle et sérieuse puisque l’on va introduire un barème. Il éloigne également le juge en matière de licenciement économique puisque l’on déterminera dans la loi les critères qui fixent le bien-fondé du licenciement économique.

    Il y en a d’autres qui touchent aux droits fondamentaux eux-mêmes et aux libertés fondamentales des salariés. Actuellement l’article L1121-1 du Code du Travail dit : « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives, de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche accomplie. » Cela veut dire que l’on examine au cas par cas, au vu du travail effectué les restrictions éventuelles aux libertés fondamentales des citoyens que sont les travailleurs.

    Cela entraine le principe de non-discrimination qui est largement décrit dans l’article 1132-1 du Code actuel. La nouvelle rédaction de l’article L1121-1 nous laisse penser que les droits fondamentaux vont être remis en cause puisque ce n’est plus la nature de la tâche accomplie qui sera le critère mais le bon fonctionnement de l’entreprise et la restriction ne sera pas individuelle mais collective, pour l’ensemble des salariés. Cela est une atteinte notamment à la liberté de conscience qui pour nous est essentielle.

    D. Gozlan : Dominique merci. Je vous suggère pour le livre du mois « Pour la laïcité en Europe » que vous pouvez commander sur le site de la FNLP. C’est un livre collectif de 228 pages au prix de 16 euros port compris.

    Télécharger « Code du travail sur France Culture.pdf »

     

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  • 16 mars 2016

    France-culture

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

     

    La Libre Pensée sur France Culture - Emission du dimanche 13 mars 2015

    Emission animée par David Gozlan, Secrétaire Général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et Dominique Goussot, membre de la Commission Administrative Nationale de la Libre Pensée et Responsable de la Commission Droit et Laïcité.

    D. Gozlan : L’émission s’intéresse aujourd’hui aux mouvements sociaux de ces derniers jours. Pourquoi la Libre Pensée s’intéresse à cette actualité sociale ? C’est ce que nous allons vous expliquer. Première question : Le Code du Travail. Dominique, qu’est-ce que le Code du Travail ?

    Dominique Goussot : Avant d’aborder ce sujet je pense qu’il faut d’abord tordre le cou à une idée reçue selon laquelle le marché du travail serait particulièrement rigide en France. C’est exactement le contraire qui est la vérité, puisqu’actuellement la majorité des contrats de travail qui sont signés sont des contrats à durée déterminée. Peut-être serait-il intéressant, d’une part, de rappeler la raison d’être du Code du Travail, et d’autre part de rappeler ou d’expliciter le contenu de l’avant-projet de loi qui sera examiné par le conseil des ministres du 24 mars prochain.

    Pour ce qui est de la raison d’être : le Code du Travail a été créé en 1910 pour rassembler divers textes épars dans l’ordre juridique national et notamment incorporer la grande loi de 1884 introduisant la liberté syndicale. Cette année 1910 n’est pas tout à fait un hasard puisque c’est également l’année au cours de laquelle on a créé les retraites ouvrières et paysannes, premier système de retraite qui a existé dans notre pays, institué par l’Etat.

    Progressivement le Code du Travail a pris en compte le déséquilibre des deux parties au contrat de travail : d’un côté l’employeur et de l’autre le salarié qui lui est subordonné. Le but de la législation du travail est d’éviter que ce déséquilibre ne soit trop défavorable au salarié. Pour réduire ce déséquilibre le droit du travail a d’une part introduit les dispositions législatives et réglementaires qui protègent les travailleurs, par exemple la sécurité au travail, d’autre part il crée une catégorie spécifique de contrat civil qui est le contrat de travail à durée indéterminée, qui est le contrat de droit commun, enfin il a donné un cadre juridique à la négociation collective qui est une source essentielle de droits protecteurs pour les salariés.

    Quel est le contenu de la réforme actuelle ?

    D. Gozlan : Elle a déjà une origine parce qu’elle vient de plusieurs rapports. C’est à la fois le rapport Combrexelle et le rapport Badinter qui ont été en quelque sorte fusionnés pour donner ce projet de loi.

    Dominique Goussot. : Effectivement plusieurs rapports ont été remis au Premier ministre pour préparer cette loi et donc cet avant-projet reprend en partie les préconisations de ces rapports et ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’avant-projet de loi El Khomri contient une disposition qui prévoit une réforme en profondeur du Code pendant plusieurs années.

    Quels sont les trois éléments importants à retenir de l’avant-projet actuel ?

    D’une part, il y a ce que l’on appelle l’inversion des normes en matière de droit du travail. Le régime actuel est le suivant : la loi fixe un socle de droits, les accords de branche peuvent aller bien au-delà de la loi et peuvent être étendus à l’ensemble du pays ce qui fait que cela répond au principe d’égalité qui régit la République. Et puis l’accord d’entreprise lui ne peut aller qu’au-delà de l’accord de branche et ne peut jamais aller en deçà. Voilà le système actuel.

    Quel est le régime envisagé ?

    Le régime envisagé aurait pour effet d’accroitre les accords d’entreprise qui pourront être moins favorables que les accords de branche. Cela s’est pratiqué dans d’autres pays – Espagne et Portugal – et l’on a vu le nombre d’accords de branches être réduit à une peau de chagrin car évidemment ce qui est essentiel pour les employeurs, dans un tel cadre juridique, ce sont les accords d’entreprise.

    Dans les deux ans, l’avant-projet de loi prévoit une réécriture totale du Code du Travail qui distinguerait trois niveaux :

    • Les règles obligatoires d’ordre public
    • La négociation collective avec une préférence donnée à l’accord d’entreprise
    • Des dispositions supplétives en cas d’échec de la négociation qui pourront remettre en cause les droits acquis dans les accords de branches actuels.
    • Ce dispositif conduit au dépeçage progressif de tout l’ordre juridique actuel en matière de droit du travail.

    Deuxième aspect : le contournement des syndicats

    Actuellement la négociation collective est le monopole des organisations syndicales représentatives. Je tiens à rappeler d’ailleurs, à ce sujet, qu’il y a eu, il y a quelques années, la réforme de la représentativité des syndicats qui repose désormais non plus sur le fait qu’il y a une preuve irréfragable de représentativité, mais sur la base des résultats électoraux. Il faut qu’une organisation recueille 10% des voix des salariés d’une entreprise afin qu’elle y soit représentative même si nationalement elle l’est. Ce qui pose quand même des problèmes. Pour signer des accords il faut réunir un certain nombre de voix aux élections professionnelles.

    Comment va-t-on contourner le rôle des syndicats ? En introduisant un référendum à l’initiative de l’employeur. On sait très bien que les référendums sont toujours « réussis » dans la mesure où la question posée appelle une réponse qui est connue d’avance. Si le texte va à son terme, on aboutira à des accords d’entreprises adoptés par référendum et non pas sur la base de la négociation collective par des organisations syndicales représentatives.

    D.Gozlan : On comprend donc bien que cela vient d’autres rapports et que cela a une incidence sur les syndicats. Il est vrai que le rapport Combrexelle disait la chose suivante : « Il suffirait de le réduire (le Code du Travail) d’une façon drastique et de libérer ainsi des espaces au profit de la négociation. Enfin libérés des contraintes législatives et réglementaires multiples, les acteurs syndicaux et professionnels se saisiraient des nouveaux espaces de liberté au profit d’un dynamisme retrouvé de la négociation. » Nous avions écrit « Vous forgez une chaine et vous l’appelez liberté », citation de Victor Hugo, et c’est exactement ce que le rapport Combrexelle impliquait.

    Comment ne pas percevoir, avec ce que tu viens d’expliquer Dominique, que ce sont des protections diminuées et qu’effectivement ce sont les syndicats qui sont en cause ? Nous avons justement interviewé deux responsables syndicats des Unions régionales Ile de France CGT et FO. Les voici.

    Pascal Joly, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT.

    Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT-FO.

    D. Gozlan : Nous sommes en plein milieu de la manifestation de ce 9 mars, pouvez-vous nous dire en quelques phrases pourquoi cette manifestation ?

    P. Joly : Notre mot d’ordre essentiel est très clair : il faut retirer ce projet de loi concernant le Code du Travail. En ce qui concerne la CGT, nous sommes pour une véritable négociation sur des bases complétement nouvelles, c’est-à-dire sur la base d’une feuille blanche. Pas seulement une concertation, mais une véritable négociation avec un rapport de forces qui est en train de se créer, parce que nous on tient à négocier avec un rapport de forces, et l’on considère qu’aujourd’hui c’est une première journée de mise en jambes sur un processus de mouvement, y compris jusqu’à la grève, qui va nous conduire à mon avis dans les prochains jours à faire monter encore le rapport de forces.

    Je dis aux gens, aux jeunes et aux moins jeunes : mêlez-vous de ce qui vous regarde, des conditions dans lesquelles on veut vous faire travailler aujourd’hui et demain avec ce projet de loi. Ce sont des conditions qui ne sont pas acceptables pour la CGT. En ce qui nous concerne on va continuer le mouvement.

    D.Gozlan : Merci. Et pour Force Ouvrière ?

    G. Gaudy : Pour FO nous avons été amenés à négocier et à discuter avec nos camarades de la CGT, de la FSU et de Solidaires dans la dernière période pour se baser sur des mots d’ordre très clairs par rapport à la loi El Komri. Nous sommes donc sur une position tout à fait identique à celle de nos camarades de la CGT puisque nous sommes pour le retrait du projet de loi, bien évidemment. Nous considérons que ce texte, comme l’a indiqué la Confédération FO, n’est ni amendable ni négociable. Autrement dit, ce texte doit être revu totalement. Effectivement il doit y avoir de véritables négociations qui doivent se conduire et nous estimons qu’il est terriblement dangereux aujourd’hui, pas simplement sur ce qui est mis en exergue par rapport aux indemnités de licenciement au niveau des Conseils de Prud’homme, mais également sur des points qui sont ceux liés aux négociations et particulièrement aux négociations de branches qui disparaissent pour être remplacées par des négociations en entreprise avec des pressions qui s’exerceront du côté du patronat pour faire davantage de licenciements, davantage de flexibilité.

    Et donc ces points, notamment celui du référendum à l’intérieur des entreprises, conduisent à faire en sorte qu’il y a des attaques très fortes bien évidemment et avant tout contre les salariés. Ceux qui sont privés d’emploi aujourd’hui et qui ne retrouveront pas la voie de l’emploi et également pour toutes les organisations syndicales qui sont menacées par les dispositions prises aujourd’hui au niveau de la loi El Komri.

    D. Gozlan : un des arguments des promoteurs de cette loi est de dire que le Code du Travail est trop vieux. Qu’est-ce que vous leur répondez ?

    P. Joly : Nous justement on leur propose d’avoir un Code du Travail très progressiste, très protecteur pour les salariés et qui peut être complétement neuf par rapport à celui d’aujourd’hui.  Mais je voudrai quand même dire que ce mois va être rythmé par différentes initiatives et journées de rendez-vous et qu’il va y avoir un gros temps fort où là FO et CGT sont engagées au côté de la FSU, de Solidaires et des organisations de jeunesse telles que l’UNEFla FIDL et l’UNL : le 31 mars,  il faut que l’on est vraiment une grosse journée de grève et de manifestation partout dans le pays, que cela se mobilise dans les entreprises par tous les moyens y compris les moyens de la grève, car je crois qu’il est temps de stopper ce gouvernement qui depuis 2012 n’a eu de cesse de donner satisfaction au patronat et d’amputer les droits des salariés. Ce Code du Travail est un peu le paroxysme des attaques contre le monde du travail. Et là, on ne laissera pas faire !

    D. Gozlan : Quelque chose à ajouter pour FO ?

    G. Gaudy : Je crois que je n’aurai pas grand-chose à ajouter. Je suis en total accord. Nous avons eu des réunions qui étaient inter-régionales, qui nous ont conduits à décider ensemble qu’il y avait une nécessité absolue de faire en sorte qu’il y ait la grève interprofessionnelle qui puisse être déclenchée le 31 mars. Et nous indiquons de façon très claire pour ce qui nous concerne, que cette grève du 31 mars, avec les organisations de jeunes et les organisations syndicales, doit conduire au retrait. Et nous disons dans nos papiers « Jusqu’au retrait du projet de loi ! ».

    Comme le disait Pascal, la mobilisation doit continuer. Nous sommes dans une situation qui nous amène à dire qu’on ne lâchera rien, comme on l’a fait contre la loi Macron, y compris si nous devons ponctuer, ensemble, par des actions jusqu’au 31 mars, par exemple le jour du passage en Conseil de Ministres, pour dire « nous sommes là et nous irons jusqu’au bout de notre démarche et jusqu’au retrait du projet de loi. ».

    P. Joly : on sera là aussi !

    D. Gozlan : Vous venez donc d’entendre Pascal Joly pour l’URIF CGT et Gabriel Gaudy pour l’URIF CGT-FO. Dominique, j’ai dit en début d’émission, La Libre Pensée s’intéresse à cette question du Code du travail. Mais cette question du Code du travail recoupe aussi toutes les questions de laïcité. Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi ?

    Dominique Goussot. : On en parle peu, mais l’avant-projet de loi pose d’autres problèmes. Le premier, c’est d’abord qu’il réduit le rôle du juge en matière d’indemnisation des licenciements sans cause réelle et sérieuse puisque l’on va introduire un barème. Il éloigne également le juge en matière de licenciement économique puisque l’on déterminera dans la loi les critères qui fixent le bien-fondé du licenciement économique.

    Il y en a d’autres qui touchent aux droits fondamentaux eux-mêmes et aux libertés fondamentales des salariés. Actuellement l’article L1121-1 du Code du Travail dit : « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives, de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche accomplie. » Cela veut dire que l’on examine au cas par cas, au vu du travail effectué les restrictions éventuelles aux libertés fondamentales des citoyens que sont les travailleurs.

    Cela entraine le principe de non-discrimination qui est largement décrit dans l’article 1132-1 du Code actuel. La nouvelle rédaction de l’article L1121-1 nous laisse penser que les droits fondamentaux vont être remis en cause puisque ce n’est plus la nature de la tâche accomplie qui sera le critère mais le bon fonctionnement de l’entreprise et la restriction ne sera pas individuelle mais collective, pour l’ensemble des salariés. Cela est une atteinte notamment à la liberté de conscience qui pour nous est essentielle.

    D. Gozlan : Dominique merci. Je vous suggère pour le livre du mois « Pour la laïcité en Europe » que vous pouvez commander sur le site de la FNLP. C’est un livre collectif de 228 pages au prix de 16 euros port compris.

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  • Destruction du Code du Travail :Comment tuer la Laïcité au nom de la Laïcité …

    Destruction du Code du Travail :Comment tuer la Laïcité au nom de la Laïcité …

    La loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 a fondé deux sphères distinctes, dans lesquelles les règles de neutralité ne sont pas identiques : la sphère publique (Administration, Etat, Services publics) et la sphère privée (tout le reste) dans laquelle l’expression des opinions est libre, conformément à l’Article 10 de la Déclaration des Droits  de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789.

    Dans la sphère publique, le fonctionnaire et l’agent public ont une obligation de neutralité. C’est la laïcité qui s’applique. Dans la sphère privée, chacun a la liberté d’exprimer ses opinions. C’est la démocratie qui s’exerce.

    Aujourd’hui, dans une course folle liberticide, le gouvernement prolonge ad vitam aeternam l’état d’urgence, entend remettre en cause profondément l’obtention de la nationalité française. Il va plus loin encore en détruisant le Code du Travail et le fait que celui-ci protège l’expression des opinions, le droit d’association, ce qui constitue le socle fondamental des libertés démocratiques.

    Au nom d’une laïcité frelatée et laïcide, il entend réprimer l’expression des opinions et des appartenances dans la sphère privée. Ainsi est-il prévu dans le nouveau projet du Code du Travail, tout acquis aux désirs du patronat, que la « laïcité » s’appliquerait dans les entreprises privées, où elle n’a pas lieu d’être. Rappelons que l’entreprise PAPREC impose à ses salariés l’interdiction d’exprimer ses opinions religieuses ET politiques. En clair, le salarié n’est plus un citoyen dans cette entreprise. Et demain : l’interdiction des syndicats ?

    La Libre Pensée  constate, que d’un côté ce gouvernement, à la solde du patronat, entend faire appliquer les règles de concurrence et de rentabilité du privé dans les services publics, et de l’autre, entend imposer les règles de neutralité de la sphère publique dans les entreprises privées. Il n’y a plus de Séparation !

    Deux articles indissociables

    Aux termes de l’article L. 1121-1 du Code du Travail dans sa rédaction actuelle « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. » L’article L. 1132-1 en tire les conséquences pour garantir aux salariés leur liberté de conscience, un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République résultant de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Eglises et de l’Etat, et les protéger de toute discrimination.

    Il dispose qu'

    « Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, telle que définie à l'article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 3221-3, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation ou identité sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou en raison de son état de santé ou de son handicap. »

    Des propositions de loi enlisées imposant la laïcité dans les entreprises

    Ces deux articles du Code du Travail sont indissociables, comme l’a jugé de manière constante en défense des libertés individuelles la Cour de cassation, notamment dans le cadre de l’affaire de la crèche Baby-Loup, consécutive au licenciement de la directrice adjointe de cette structure au motif que l’intéressée portait un foulard. Montée en épingle par les tenants d’une pseudo-laïcité de combat contre les musulmans, comme l’avait démontré la Libre Pensée, cette affaire a nourri le projet de ces croisés d’un nouveau type d’imposer à tous les travailleurs la neutralité dans les entreprises en général ou dans les crèches privées en particulier.

    Une bonne dizaine de propositions de loi a été déposée sur les bureaux des Assemblées. Toutefois, le 13 mai 2015, l’Assemblée nationale en a amendé une, pour en atténuer la portée, tendant à introduire la laïcité dans les crèches privées. Ce texte est en attente d’une seconde lecture au Sénat. Ce sommeil de plusieurs mois est l’indice d’une difficulté majeure : l’extension de la laïcité à la sphère privée revient, soit à instaurer un Etat totalitaire, soit à gommer toute distinction entre la sphère publique, où la plus stricte neutralité est indispensable, et la sphère privée, au plus grand bénéfice des religions.

    Une réponse indirecte inacceptable dans l’avant-projet de loi portant réforme du Code du Travail

    Face à cet enlisement, l’avant-projet de loi portant « réforme du Code du travail » propose au Parlement de modifier les termes de son article L. 1121-1 qui garantit les libertés fondamentales des salariés. Sa rédaction deviendrait la suivante : « Les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de travail. Des limitations ne peuvent leur être apportées que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés ou droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché. »

    La tâche à accomplir, qui s’apprécie au niveau de chaque poste de travail, n’est plus le motif de restriction des libertés fondamentales du salarié, notamment de sa liberté de conscience. Lui ont été substitués l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux, mais surtout la notion assez vague de « bon fonctionnement de l’entreprise », susceptible d’entraîner, à l’initiative du seul employeur, une limitation des libertés et droits fondamentaux à l’ensemble des salariés de l’entreprise et non seulement au cas par cas. Il s’agit d’une atteinte inacceptable aux libertés individuelles.

     
     
    La Fédération nationale de la Libre Pensée :
    condamne donc l’évolution envisagée et en demande l’abandon ;
    appuie plus généralement les demandes tendant
    au retrait de l’ensemble d’un texte
    qui aboutirait à affaiblir gravement
    la position des salar
    iés vis-à-vis des patrons.

     

    Quand la laïcité est partout, elle n’est plus nulle part !

    Paris, le 2 mars 2016

     

     

    Télécharger « Destruction du Code du Travail.doc »

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  • Sortir de l'état d'urgence

    Depuis 4 mois, le pays subit l’Etat d’urgence. Dès la mise en place de cet état d’urgence, aggravé par la volonté de mettre en place la déchéance de nationalité pour une partie de la population, la Libre Pensée s’est associée à l’appel « nous ne céderons pas », initié par la LDH et regroupant plus d’une centaine d’associations. Près de 50 000 citoyens ont signé cet appel. Samedi 12 mars, place du Panthéon, des centaines de citoyens se sont réunis pour affirmer une nouvelle fois que nous ne pouvons accepter les restrictions  des libertés individuelles comme collectives. Comme des dizaines d’associations, La Libre Pensée y a pris la parole, nous vous en joignons le texte.

    Discours de la Fédération nationale de la Libre Pensée au rassemblement de la LDH du 12 mars 2016

    Chers amis, citoyens, camarades,

    La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris position pour la Sortie de l’état d’urgence, contre l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité. Elle s’honore d’être signataire, avec bien d’autres organisations, des appels à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme qui a su être la fédératrice de l’opposition à ces projets liberticides. Qu’elle en soit remerciée à nouveau.

    Nous nous félicitons de l’unité de ce rassemblement, d’autant que nous voyons parallèlement à l’instauration de l’état d’urgence, se développer de très inquiétantes manœuvres de criminalisation de l’action syndicale. Je parle de la condamnation des syndicalistes de Goodyear. L’état d’urgence, ce sont les perquisitions et les arrestations.

     

    L’état d’urgence, c’est aussi, l’interdiction de nombreuses manifestations syndicales ou organisées par des organisations démocratiques. C’est une remise en cause des libertés démocratiques, de la liberté de manifester, de la liberté de conscience. Au nom de la sécurité le gouvernement prétend apporter des restrictions à la liberté.

    La déchéance de nationalité, c’est utiliser le sentiment d’horreur causé par les terribles attentats de Paris pour tenter de discréditer et d’isoler tout un secteur de la population désigné, par le gouvernement, comme les boucs émissaires, comme les nouvelles « classes dangereuses ». Cette politique trouve son inspiration dans l’arsenal répressif de « l’État français » de Philippe Pétain. C’est une atteinte grave au principe républicain de l’égalité en droit des citoyens.

    Comment ne pas faire le rapprochement avec une contre-réforme de destruction du Code du travail qui voit se mobiliser de plus en plus les salariés de ce pays pour son retrait, car il s’agit, là aussi, d’une régression réactionnaire fondamentale.

     

    C’est la notion d’égalité qui est remise en cause, c’est la notion de droits sociaux qui est bafouée, mais c’est aussi la liberté de conscience qui est menacée par des manœuvres laïcides qui n’osent pas dire leur nom.

    Liberté d’expression, liberté d’association, liberté de manifestation, liberté de manifester sa conscience et ses opinions. Tout cela est lié, car il s’agit de la démocratie et de la République. Tous ces projets gouvernementaux sont dangereux, ils doivent être retirés, ils ne doivent pas passés.

    Chers amis, citoyens, camarades,

    Nous tous rassemblés ici nous avons eu raison de dire à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme et dans l’unité « nous ne céderons pas ». Nous aurons, n’en doutons pas encore bien des occasions de le faire. On n’a pas fini de nous entendre : « nous ne céderons pas ».

     

    Je vous remercie.

    David Gozlan,
    Secrétaire général de la Libre Pensée

    Télécharger « Discours 12 mars 2016 de la Libre Pensée.pdf »

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  •  

     Oscar du meilleur film,  28 février 2016, à Los Angeles. 

    Synopsis et détails 

     

    Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.  

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  • Communiqué de l'AILP

    L’Association internationale de la Libre Pensée  exige que les responsables et les complices des crimes de l’Eglise catholique répondent de leurs actes

    Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon après plusieurs plaintes contre de hauts responsables de l’Eglise catholique incluant le cardinal archevêque de Lyon Philippe Barbarin pour non-dénonciation des prêtres ayant commis des agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans, passible, dans le droit français de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

    Le juge en charge de l’affaire étudie actuellement le dossier après les déclarations des victimes présumées du prêtre Bernard Preynat affirmant que les responsables du Diocèse de Lyon, dont le Cardinal Barbarin, ont négligé de dénoncer ce prêtre à la police, comme la loi française l’exige. Ce dernier aurait été alerté sur ces crimes depuis 1991. Le prêtre avait reconnu avoir abusé sexuellement de jeunes scouts entre 1986 et 1991, au sein du groupe qu’il avait animé pendant 20 ans.

    Selon l’AFP, le Vatican avait auparavant apporté son soutien à l’archevêque de Lyon, affirmant qu’il avait toute sa confiance et qu’il traiterait le problème avec « une grande responsabilité ». Une source proche du cardinal affirmait même que « cette remarque ne vise en aucune manière le cardinal Barbarin qui presqu’immédiatement après avoir rencontré une première victime avait suspendu le Père Preynat et pris conseil à Rome, et cela bien avant qu’une première plainte ne soit déposée.»

    Le directeur exécutif de la National Secular Society du Royaume-Uni, Keith Porteous Wood, également porte-parole de l’Association Internationale de Libre Pensée, qui a travaillé depuis de nombreuses années sur ce dossier des abus sexuels commis par des prêtres et a fourni de multiples preuves aux Nations-Unies quant au silence coupable de l’Eglise catholique, a déclaré à propos de cette affaire :  “ J’en appelle au juge d’instruction afin de faire un exemple dans ce diocèse et de poursuivre en justice à la fois l’agresseur présumé et ceux qui pensent qu’ils peuvent bafouer la loi en toute impunité »

    La Commission Pontificale pour la protection des mineurs a réaffirmé mi-février que les évêques avaient obligation de signaler les cas d’abus sexuels auprès des autorités civiles, mais chaque déclaration du pape à ce sujet est plus modérée que la précédente. L’an dernier il avait annoncé la constitution d’un « Tribunal de l’Eglise » (plutôt qu’un renforcement de la loi) pour traiter ce genre de cas, mais ce tribunal ne s’est jamais réuni. Au retour de sa visite au Mexique, le pape a déclaré, toujours de manière plus « modérée », que de tels évêques devraient démissionner – sans même dire qu’il les obligerait à le faire. Le soutien implicite à Barbarin signifie que l’idée même que les évêques pourraient respecter la loi a été abandonnée.

    Les ecclésiastiques français semblent mener la résistance face à l’obligation de rapporter les abus sexuels auprès autorités civiles, permettant ainsi aux coupables d’échapper à la prison et aux abus de continuer en toute impunité. Cette réaffirmation de la Commission pontificale rapportée ci-dessus, fait suite à une session de formation des nouveaux évêques tenue au Vatican au cours de laquelle le cardinal français Tony Attrella (prêtre du diocèse de Paris, psychothérapeute et enseignant au collège des Bernardins) a expliqué aux évêques qu’ils n’étaient pas obligés de rapporter les cas d’abus sexuels auprès des autorités civiles. En 2014 les Nations-Unies avaient fustigé le Vatican après qu’un cardinal eut félicité un évêque français pour avoir défié la loi et refusé de rapporter un de ces cas après de la justice.

    Dans la plupart des pays, cette mesure n’est pas obligatoire, malgré le fait que les Nations-Unies aient recommandé qu’elle le soit, comme par exemple en Irlande.

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