• – COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

    Fonction publique et Laïcité

     

    La commission "Laïcité et fonction publique" a remis son rapport à la Ministre de la Fonction Publique, le 9 décembre 2016. La commission "Laïcité et Fonction publique", présidée par Émile Zuccarelli, ancien ministre de la Fonction Publique, a été mise en place en juin 2016 « afin d'apporter des réponses concrètes aux agents qui s'interrogent sur l'application du principe de laïcité dans l'exercice de leurs fonctions ».

     

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    Fonction publique et Laïcité

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  •  

    Prix Cléricalis 2017 – Nominations

     

    Prix Cléricalis 2017 – Nominations

    Prix Cléricalis 2017 – Nominations

     

    La Libre Pensée a procédé comme chaque année lors de la réunion de sa Commission Administrative Nationale de janvier à la nomination des candidats pour l’attribution du Prix Clericalis de l’année en cours.

     

    Les candidats sont proposés soit par les Fédérations départementales, soit par les membres de la CAN de la Fédération nationale de la Libre Pensée.

     

    Cette année, ont été retenus exæquo pour le Premier Prix :

     

    -          Manuel Valls, ex-Premier ministre pour sa conception de la « laïcité à géométrie variable », selon qu’il s‘agisse de gens présumés d’origine arabo-musulmane à stigmatiser ou qu’il se rende en dévotion au Vatican pour la canonisation de deux papes catholiques qu’il faut vénérer.

     

    -          François Fillon, ex-Premier ministre pour son rappel incessant en tant qu’homme politique et Elu de sa « foi chrétienne » et thuriféraire de dogmes moyenâgeux et réactionnaires. Ce qui lui a valu les faveurs des communautaristes catholiques, bas du front et manieurs d’encensoirs, lors de la primaire de la Droite.

    Deux nominations pour des accessits ont été aussi attribuées exæquo :

    -          A messieurs Laurent Wauquiez et Gérard Collomb pour l’organisation du pèlerinage catholique au Vatican  de 260 Elus de la Région Auvergne-Rhône-Alpes afin de recevoir les ordres politiques du pape.

     

    Deux remarques ont été faites lors de la délibération du jury :

    -          Monsieur Manuel Valls est un client sérieux pour le Premier Prix 2017. Il a été « Prix de consolation » en 2015 et « 2éme   Accessit » en 2016.

     

    -          Monsieur Laurent Wauquiez a obtenu un « petit plus » pour l’installation illégale de la crèche catholique dans le Hall du Conseil régional pour la Noël 2016.

     

    La Commission Administrative Nationale de la Libre Pensée départagera les heureux candidats en avril 2017.

     

    Paris, le 15 janvier 201

     

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  • Les Mées, 22/01/17 avec David Gozlan: Islam & laïcité, le respect de la loi de 1905 par les élus de la République et la question sociale en discussion

    Les Mées, 22 janvier 17 avec David Gozlan: Islam & laïcité, le respect de la loi de 1905 et la question sociale en discussion

      David, sur la base des faits, des écrits, des chiffres et de nombreux témoignages personnels et d'exemples de la vie pratique et professionnelle a dévoilé et réglé leur sort aux nombreux préjugés et fantasmes en vogue, véhiculés par ceux qui, dans notre pays et sur toute la planète ont intérêt à diviser (pour régner) nos concitoyens, tentant d'instaurer un climat de "guerre civile", de prétendu "choc de civilisations", au mépris de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat, sur fond de guerres au Moyen-Orient et en Afrique (OPEX), de destruction systématique des acquis sociaux et de délitement de l'égalité en droits de tous les citoyens qu'il faudrait différencier en les assignant à une communauté inventée pour l'occasion. 

    Il a démonté les opérations d'instrumentalisation de l'Islam et de la laïcité pour renforcer et généraliser le Concordat de 1801, notamment via le think tank Institut Montaigne .

    Il a ensuite exposé l'esquisse d’une solution  passant par la pleine et entière application de la Loi de 1905 par les élus de la République à tous les niveaux, conjointement avec la résolution de la question sociale lancinante.

    Jaurès n'expliquait-il pas que la République devait être laïque et sociale et qu'elle resterait laïque si elle restait sociale! 

    Le débat passionné et d'une haute tenue ainsi que l'excellent banquet républicain qui s'en sont suivi ont achevé cette joyeuse journée consacrée aux idéaux de la Révolution française, notamment la rupture définitive avec la monarchie de droit divin, qui a pris date le 21 janvier 1793, avec la décollation du ci-devant Louis Capet, et la première séparation des Eglises et de l'Etat en 1795.

     

    L'APPEL DES LAÏQUES  (http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240 ) a reçu de nouvelles signatures.

     

    La Libre Pensée 04 a rendu un vif hommage au travail énorme de David, secrétaire national, et des camarades de la FNLP : colloques nationaux et internationaux, publications -La Raison, l'Idée Libre, actes des colloques...-, émission mensuelle sur France Culture, interviews, interventions juridiques en TA, au Conseil d'Etat, auditions diverses, campagnes pour la reconstitution du grand front laïque historique dans notre pays, congrès national annuel, congrès de l'Internationale de la Libre Pensée...le prochain, se tiendra à Paris en septembre 2017....) 

    Les Mées, 22 janvier 17 avec David Gozlan: Islam & laïcité, le respect de la loi de 1905 par les élus de la République et la question sociale en discussion

    VIDEO DE LA CONFERENCE 

     

     ET DU DEBAT ....en cours

    ______________________________

    lien

    INSTITUT MONTAIGNE et soi disant "Islam de France"

     le rapport:

    notamment page 138

    ''iii. Élargissement du concordat alsaco-mosellan à l’islam''

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  • – COMMUNIQUÉ DE PRESSE   

    Audition de la Libre Pensée par l’Observatoire de la Laïcité

    Le 17 janvier 2017

     

    – COMMUNIQUÉ DE PRESSE –     Audition de la Libre Pensée par l’Observatoire de la Laïcité  Le 17 janvier 2017

    L’Observatoire de la laïcité, dans le cadre de la confection de son rapport annuel avait demandé à entendre la Fédération nationale de la Libre Pensée. La délégation de celle-ci était conduite par son Président Jean-Sébastien Pierre.

     

    Christian Eyschen, vice-Président :

    Monsieur le Président,

    Mesdames et Messieurs,

     

    Tout d’abord, nous voudrions remercier l’Observatoire de la laïcité de nous avoir invités pour pouvoir nous exprimer.

    Nous sommes dans une période de vœux, donc on peut faire des vœux. Il y a des temps d’incertitude et nous espérons vraiment que, quelques soient les aléas de la vie politique, l’Observatoire et ses responsables seront maintenus, parce que nous considérons, sans aucune flagornerie, que l’Observatoire a montré son utilité. Il dit le droit, c’est tout à fait intéressant, et le travail qui a été fait est tout à fait positif. Nous espérons que cela va continuer. 

    Nous observons avec un certain amusement que même les esprits chagrins ou critiques de l’Observatoire de la Laïcité sont parfois amenés à reprendre des propositions et à demander que les propositions de l’Observatoire soient mises en œuvre. Comme quoi il ne faut pas désespérer du genre humain.

    Nous sommes attachés, à la Libre Pensée, à des principes dont un certain nombre ont été rappelé par nos amis de la Ligue de l’Enseignement et la Ligue des Droits de l’Homme. ....

    LIRE L'ARTICLE COMPLET:– COMMUNIQUÉ DE PRESSE –     Audition de la Libre Pensée par l’Observatoire de la Laïcité  Le 17 janvier 2017

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  • -COMMUNIQUE FNLP-

    Crèche chrétienne au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes : Le Préfet de région valide la position de la Libre Pensée

    Crèche chrétienne au Conseil régional

    Auvergne-Rhône-Alpes :

     

    Le Préfet de région valide la position

    de la Libre Pensée

     

    On sait que le très clérical Laurent  Wauquiez ne recule devant rien pour se distinguer et faire parler de lui. Seul, ou quasiment seul, (ses collègues des Républicains ne l’ont guère suivi dans les départements de la Région), il s’est mis en tête de faire une nouvelle croisade en défense des « racines chrétiennes de la France » en installant une crèche chrétienne dans le hall du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Comme on ne juge jamais un arbre à ses racines, mais à ses fruits, cela va le conduire tout droit à une débâcle.

     

    Delenda est « laïcitas » ?  

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  • Télécharger « INVITATION 22 01 2017.pdf »

     

    ENTRÉE GRATUITE

    *  *  *

    et pour ceux qui le souhaitent: REPAS: 15€

    INSCRIPTION  SUR RESERVATION 

    au  04 92 77 11 85

    ou

    lpahp@orange.fr 

    *  *  *

    INVITATION DIMANCHE 22 JANVIER 2017 AUX MEES

    ______________________________________________________

    Suite au colloque:

    INVITATION DIMANCHE 22 JANVIER 2017 AUX MEES

     

     

     

     

    _______Adam Shatz, publié dans le journal Le Monde du 14 avril 2016._____________

    Ces défenseurs de la laïcité qui raniment le discours colonial

    Dans le débat sur l'islam en France, certains partisans de la laïcité remettent au goût du jour un racisme drapé dans les habits de la vertu et pervertissent les valeurs républicaines

     

     

    Dans Chassés de la lumière (Stock, 1972), l'écrivain américain James Baldwin raconte que peu après son installation en France en  1948, il a vu " des policiers tabasser en pleine rue un vieux vendeur de cacahuètes arabe, par ailleurs manchot, et observé les regards indifférents des Français attablés aux terrasses des cafés et les visages congestionnés des Arabes ". Avec un " généreux sourire ", les amis de Baldwin l'avaient rassuré en lui expliquant qu'il était différent des Arabes : " Le Noir américain est très évolué, voyons ! " Alors que les Arabes, selon eux, " ne voulaient pas être civilisés ".

    A part les anciens combattants vieillissants de la guerre d'Algérie, plus personne en France ne parle d'" Arabes ". Aujourd'hui, on parle de " musulmans ". Or les musulmans français sont les descendants du vendeur de cacahuètes évoqué plus haut, et, trop souvent, sont la cible de la même intolérance raciste. Comme le racisme que Baldwin décelait chez ses amis parisiens, celui-ci porte souvent un masque noble : antiterroriste, laïque, féministe.

    Le récent éditorial de Charlie Hebdo, " Qu'est-ce que je fous là ? ", en est un exemple. Les attaques terroristes de Paris et Bruxelles " ne sont que la partie émergée d'un gros iceberg ", écrit le dessinateur Laurent Sourisseau (" Riss "). Les parties non visibles de l'" iceberg " comprennent entre autres le penseur suisse Tariq Ramadan, qui a été accusé de pratiquer un " double langage ", faisant mine d'être un modéré tout en œuvrant secrètement à l'instauration de la charia en Europe. Certes, plaisante Riss, " il ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction " mais " d'autres le feront à sa place ". Et n'oublions pas la " femme voilée " dans la rue, ou le boulanger de quartier qui a cessé de proposer des sandwiches au jambon. Aucune attaque terroriste " ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous ".

    Comme l'Arabe à l'époque de Baldwin – ou le juif à une époque antérieure – le musulman d'aujourd'hui " dissimule toujours quelque chose ", soit un complot terroriste, soit un complot pour islamiser la France, soit les deux. Il profite de la crainte des bien-pensants " d'être traités d'islamophobes ou de racistes ".

    L'idée selon laquelle la tolérance et le relativisme culturel feraient le lit de l'islamisation de la France est un vieil argument qui remonte aux débuts de l'Algérie française. Celui qui la reprend le plus clairement aujourd'hui est le philosophe Alain Finkielkraut. L'antiracisme, explique-t-il, " sera au XXIe  siècle ce que le communisme a été aux années 1920 ", et sa forme la plus pernicieuse est celle de l'anti-islamophobie. L'été 2015, à côté de celle de Nicolas Sarkozy, il a ajouté sa signature à une pétition publiée dans Valeurs actuelles pour protester contre la proposition de convertir en mosquées certaines églises désaffectées : la défense de la Iaïcité passe désormais par la sauvegarde des églises.

    De telles opinions ne sont guère surprenantes à droite. Mais les positions de Finkielkraut ont été reprises par un certain nombre de figures éminentes de la gauche socialiste, parmi lesquelles le premier ministre Manuel Valls, pour qui l'islamophobie est le " cheval de Troie du salafisme ". Plus récemment, la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui avait autrefois comparé l'autorisation du hidjab dans les écoles françaises à l'accord de Munich, a appelé au boycott des marques proposant des foulards et autres vêtements islamiques. L'accusation d'islamophobie, a déclaré Mme Badinter au Monde (4  avril), est " une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes ".

    Selon cette opinion, s'en prendre à l'islam n'est pas du racisme, c'est défendre les valeurs françaises, au premier rang desquelles la laïcité et la protection des droits des femmes. C'est une expression non pas d'oppression, mais d'émancipation : la libération de tous les citoyens français, dont les femmes musulmanes qui subissent la tyrannie de leur père, frères et voisins dans les banlieues.

    Ambiguïté

    Il y a une logique dans cet argument. Le terme " islamophobie " est imprécis et peut rendre difficile la distinction entre critique de la religion – telle que l'expriment des intellectuels arabes comme Adonis et Kamel Daoud – et discrédit à l'égard de toute personne pratiquant l'islam ou née dans une famille d'origine musulmane. Les défenseurs d'un islam traditionaliste ont intérêt à brouiller la distinction. Tout comme l'Etat islamique, qui cherche des recrues parmi les jeunes musulmans européens qui se sentent rejetés.

    Ceux qui affirment seulement critiquer l'islam, tout en s'employant en permanence à insulter les musulmans en général, contribuent fortement à cet amalgame entre islam et citoyens de confession ou d'origine musulmane. Ils pratiquent la même ambiguïté tactique que ceux qui déploraient l'influence du judaïsme dans la vie française à la fin du XIXe  siècle et accusaient ceux qui dénonçaient l'antisémitisme de vouloir supprimer la liberté d'expression – le magazine antisémite d'Edouard Drumont, fondé en  1892, s'intitulait La Libre Parole. Très peu d'entre eux expriment un racisme " biologique " à l'ancienne ; leur " racisme culturel " représente les musulmans comme une irrémissible cinquième colonne djihadiste.

    Le cas d'Elisabeth Badinter est plus complexe. Elle formule ses positions dans le langage apparemment progressiste du féminisme laïque et de l'universalisme républicain. Elle ne voit pas dans chaque musulmane voilée le soldat potentiel d'une invasion islamique. Et pourtant elle ne peut concevoir qu'une femme puisse choisir de porter le voile ; elle ne voit en elle qu'une femme soumise que l'on doit contraindre à se libérer, comme ces " nègres " partisans de l'esclavage américain évoqués par Laurence Rossignol (que Mme Badinter a soutenue). Ce désir de libérer les femmes musulmanes s'insère dans la longue histoire des " hommes blancs sauvant les femmes brunes des hommes bruns " (selon la formule de la critique littéraire indienne Gayatri Spivak) : un projet colonial aujourd'hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques dans les " territoires perdus de la République ".

    Les valeurs de la France risquent d'être perverties par une ligne de défense aussi ambitieuse. La loi de 1905 qui a instauré la laïcité était fondée sur la neutralité de l'Etat à l'égard des institutions religieuses ; elle n'a pas seulement privé l'Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d'exercer plus librement leur foi. Les défenseurs actuels de la laïcité, aussi bien à droite qu'au centre gauche, ont abandonné tout semblant de neutralité. Il n'est guère étonnant que pour nombre de musulmans en France, y compris la majorité silencieuse qui ne met que rarement, sinon jamais, les pieds dans une mosquée, le " gros iceberg " de Charlie Hebdo n'apparaisse que comme un terme codé leur enjoignant de rester à leur place.

    (Traduit de l'anglais par Gilles Berton.)

    Adam Shatz © Le Monde

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  • 9 janvier 2017

    France-culture

    • La Libre Pensée sur France Culture -
    • Dimanche 8 janvier 2017
    • La Libre Pensée sur France Culture - Dimanche 8 janvier 2017: Jean-Marc Schiappa reçoit Djanina Messali

     
    9 janvier 2017

    France-culture

    La Libre Pensée sur France Culture - Dimanche 8 janvier 2017

     

     

     Jean-Marc Schiappa reçoit Djanina Messali. 

     

     

    JMS. : Bonjour. Nous avons la chance et le plaisir de recevoir Djanina Messali. Djanina, bonjour.

    DM : Bonjour et merci de m'inviter à ce micro.

    JMS : Il s'est tenu une conférence à Niort à l'initiative de la Libre Pensée des Deux-Sèvres, à propos de Messali, votre papa, relative à son exil dans la ville de Niort.
    Djanina, qu'est-ce que Niort évoque pour vous ?

    DM. : D'abord je voudrais remercier la Libre Pensée parce que la Libre Pensée est un mouvement d'opinion si ancien, si connu, qui fait partie de la belle vitrine de la France à l'étranger, et je voulais vous dire que j'ai été très touchée par cette invitation. Dans ses mémoires Messali Hadj parle de tous ce monde associatif qu'il a croisé, qu'il a rencontré, qui l'a aidé, et il les nomme les amis des bons et des mauvais jours.
    Aujourd'hui j'étais avec les amis des bons et des mauvais jours. C'est en même temps de l'émotion et c'est pour moi un réel bonheur.

    JMS : Merci. Est-ce que vous pouvez nous donner votre impression, votre ressenti sur la conférence qui s'est tenue et que je sais les amis de la Libre Pensée des Deux-Sèvres envisagent de publier les interventions et communications sous la forme d'une brochure ?
    Quelle était votre impression et votre appréciation de cette conférence et des interventions du public ?

    DM : J'ai tout d'abord trouvé une salle pleine. Je ne m'attendais pas, un samedi après-midi, à avoir autant de monde dans une ville de province. Un monde de tous âge, des jeunes et des moins jeunes, ceux qui avait croisé Messali autrefois, et j'étais loin de penser que Messali avait laissé un tel souvenir derrière lui.
    Cette conférence était de belle tenue, d'un très bon niveau. Les questions posées étaient pertinentes et j'ai tout de suite compris que ces gens, qui savaient que Messali était resté trois années à Niort, n'en savaient pas assez sur ce personnage. Je pense que l'actualité qui est la nôtre a suscité une certaine curiosité des niortais pour appréhender la question coloniale, la question de l'islam, la question de la décolonisation, de la post colonisation, de l'immigration et leur curiosité n'aurait sans doute pas été la même si Messali n'avait pas marqué cette ville.

    JMS : A plusieurs reprises, et vous avez raison, vous avez utilisé l'expression « Messali a planté une graine à Niort » et personnellement j'ai été frappé par la présence d'un certain nombre de personnes algériennes ou d'origine algérienne, qui sont intervenues, alors que l'on croit souvent que le peuple algérien a été dépossédé de son histoire, avec une très grande connaissance particulièrement aigue de l'histoire du peuple algérien et de l'histoire pour l'indépendance, avec une volonté très nette de se réapproprier leur histoire. Est-ce que c'est une impression liée simplement à l'après-midi de cette conférence ou est-ce que c'est quelque chose que vous avez déjà perçu de manière plus ample et plus générale par d'autres exemples, d'autres conférences, d'autres publications, d'autres émissions etc. ?

    DM : Absolument ! Vous savez, les niortais d'origine algérienne que j'ai eu la chance et le bonheur de rencontrer ont, comme vous le dites, posé des questions très pertinentes et à partir déjà d'analyses faites. Ce sont des gens en recherche de repères. Cette histoire de l'Algérie contemporaine, de la colonisation, puis de la lutte contre le système colonial et puis de l'évolution du mouvement national, restent des sujets qu'ils connaissent oralement et qui ont été transmis oralement. Ils sont à la recherche de quelque chose qui tienne la route, qui leur donne des repères. D'autant plus que tant qu'ils n'auront pas compris d'où ils venaient ils ne seront pas en mesure de se donner des perspectives. Parce qu'avant d'aller chez les autres il faut déjà être soi-même. Etre soi-même c'est avoir son histoire et avoir son identité d'origine reconnue. Parce qu'une identité c'est quelque chose d'important. Faut-il en avoir une pour en embrasser d'autres à la suite. Moi je vous dirai, excusez-moi de parler de moi, que j'en ai aujourd'hui plusieurs et qu'elles m'enrichissent tous les jours.

    JMS : Cette conférence a vu également les messages très appréciés de nos amis Benjamin Stora et Louisa Hanoun. L'un étant l'historien que l'on connait, l'autre la responsable politique. Chaque message s'est inscrit, d'une certaine manière, dans cette volonté à la fois historique et politique de comprendre le mieux possible, le plus finement possible l'histoire de l'Algérie, et votre intervention immédiate me fait penser à une discussion qui a eu lieu dans la conférence sur la relation entre nationalisme algérien et internationalisme parce qu'il ne peut pas y avoir de nationalisme algérien ou d'un peuple opprimé, qui a raison de se battre pour s'approprier son histoire, son territoire, sa culture, son sol, son sous-sol, ses productions, sa langue – ici, ses langues - tous ce que l'on veut, mais il ne peut pas y avoir de lutte des peuples opprimés sans relation avec les autres peuples. Il y a des peuples opprimés mais il n'y a pas de peuples oppresseurs. Il y a des Etats oppresseurs.
    Cela fait partie également du message de Messali qui était le combat acharné contre le colonialisme français et l'amour, la considération, le respect, l'estime pour la France et pour la culture française. Pouvez-vous nous en dire plus Djanina ?

    DM : Je pense que Messali a eu le tort d’être en avance sur son temps. C’est très difficile quand vous avez à faire à un sous prolétariat de l’immigration d’expliquer qu’il faille élever les ambitions qu’ils avaient au niveau international. C’est difficile parce qu’il n’existe pas à l’époque, dans les années 30, pour ces gens-là. C’est un sous prolétariat. C’est toute une éducation politique. Ça, ça été un des génies de Messali, c’est de faire cette éducation politique de ces premiers immigrés - ce ne sont pas tout à fait les premiers – et qui vont créer le mouvement national algérien. 
    Messali va les pousser vers le syndicat. Ils vont apprendre à s’organiser. Ils vont apprendre ce qu’est la lutte de classe. Eux ils n’appartiennent à aucune classe. Ce sont ces gens-là, et leurs enfants – qui naitront en France – qui iront à Alger le 2 août 1936 poser la première pierre du Parti du Peuple Algérien. 
    C’est cela qui va réveiller la conscience nationale. La conscience nationale c’est faire comprendre à ce peuple qui était écrasé, soumis, pas respecté, qu’il était dans son pays et qu’il avait le droit de vivre libre. Ça, ça ne s’apprend pas à l’école. 
    Imaginez le travail, l’effort continuel, apprendre à ces gens à trouver une démarche, un projet politique : une assemblée constituante élue au suffrage universel ! C’est d’une modernité ! 
    Ça sort en 1927 dans le programme de l’Etoile Nord-africaine. Vous le retrouvez dans le PPA, vous le retrouvez dans le MTLD, vous le retrouvez dans le MNA. Plus de trace dans le FLN ! La déclaration du 1er novembre ne fait pas état d’une assemblée constituante souveraine élue au suffrage universel sans distinction aucune. C’est fini ! C’est parti dans les sables mouvants. On en reparlera plus et aujourd’hui on n’en parle plus non plus puisque l’histoire n’est pas écrite. Cette histoire-là n’est pas écrite ! 
    J’ai entendu parler d’un livre qui vient de sortir « 1er novembre 54, la faillite de la démocratie en Algérie ». Voilà quelques intellectuels qui se réunissent pour écrire dans un livre : le 1er novembre, faillite de l’avenir démocratique de l’Algérie. Alors interrogeons-nous !

    JMS : Justement, pour revenir au 1er novembre 1954 et pour revenir à Niort, Messali a été exilé à Niort, à l’hôtel Terminus de mai 1952 à septembre 1954. C’est une période charnière pour la révolution algérienne. Vous qui avez vécu aux premières loges ce moment difficile, ce moment de troubles, d’incertitudes, d’hésitations et de conflits, il faut le dire, pouvez-vous nous éclairer sur ce moment très spécifique du cheminement de la révolution algérienne ?
    DM : C’est un moment crucial comme vous venez de le dire, mais jusqu’ici les historiens ne se sont pas arrêté longuement sur ce sujet-là. C’est un sujet très important, c’est une articulation entre le MTLD, le 1er novembre, le MNA et le FLN. 
    Il faut toujours commencer par le questionnement mais ne pas se tromper dans le questionnement non plus. 
    Moi je rejoins mon père à Niort et je partage son exil à la mort de ma mère (2 octobre 1953). J’arrive à Niort dans une ambiance terrible : la maladie de ma mère, puis sa mort, la confrontation de mon père avec le comité central de son parti. Là c’est une partie de bras de fer. On est sur des positions politiques tout à fait opposées les unes aux autres. Messali en a assez d’entendre parler, depuis 1945, de l’union avec les modérés. Ça suffit ! On a tergiversé pendant des années, ça a été la seule activité du MTLD : essayer de faire alliance avec les réformistes d’une part, et d’autre part d’avoir pour ambition de devenir des conseillers municipaux de Monsieur Jacques Chevalier, Maire d’Alger. C’était ça la grande ambition de nos grands intellectuels que l’on appellera par la suite « les centralistes ».

    On est donc dans une partie de bras de fer. Messali cette fois-ci ne laissera pas aller plus loin la dérive du MTLD par les positions du comité central.

    JMS : Vous avez insisté, et je partage ce point de vue et je vous en remercie, sur le fait qu’il n’y a pas de conscience sans organisation et d’ailleurs quand on regarde l’histoire des militants nationalistes algériens, ceux qui étaient dans les usines comme vous le disiez, il est formidable de voir comment ces gens-là prenaient sur leurs quelques maigres heures de repos dans des conditions de travail terribles, pour se réunir, s’éduquer, se syndiquer, etc. 
    On voit bien qu’il ne peut pas y avoir d’émancipation nationale sans émancipation démocratique, et il ne peut pas y avoir d’émancipation nationale et d’émancipation démocratique sans émancipation, ou construction politique et tout ceci avec une organisation, ses différentes facettes faisant un même ensemble. 
    Je pense, et c’est la grande force, la grande réussite de cette conférence animée par la Libre Pensée, d’avoir contribué à mettre au centre, sous le feu des projecteurs, l’ensemble du programme politique de Messali qui d’un certain point de vue est l’avenir de l’Algérie.

    DM : Sans aucun doute. Et l’Algérie a pris beaucoup de retard parce que les problèmes de la liberté n’ont jamais été posé, les institutions, la réunification du Maghreb arabe, de l’ouverture vis-à-vis de la France et du peuple français. Il y avait des liens autrefois entre la classe ouvrière française et les militants nationalistes algériens. C’est terminé. On n’en a jamais plus entendu parler. 
    Je pense que l’on a perdu beaucoup de temps et que le programme du mouvement national n’a pas été atteint aujourd’hui.

    JMS : D’un certain point de vue ce que vous venez de dire est formidable. Cela veut dire que pour les jeunes générations c’est la construction de leur propre avenir, de l’avenir de l’Algérie, du peuple algérien, qui est impossible sans la réappropriation de son passé. Et pour toutes ses choses, Djanina nous tenions à vous remercier.

    DM : Merci à vous. Merci à la Libre Pensée et à bientôt pour d’autres débats intéressants.

     

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  • La Raison n° 617 (janvier 2017)


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    La Raison n° 617 (janvier 2017)

     

     

    L'éditorial de Jean-Sébastien Pierre, président de la Fédération nationale

     

    Crèches et laïcité : et pourtant « Elle tourne »


    Quoi qu’en disent et qu’en pensent bien des commentateurs intéressés, de droite comme de gauche, le jugement du Conseil d’État siffle une fin de partie. Notre déclaration en dernière page, rédigée le jour même de la publication de ses conclusions est parfaitement claire sur ce point. La Libre Pensée a gagné, et gagné seule, en dépit du fait qu’un autre recours ait été déposé, à notre insu - ce qui manque d’élégance - et juridiquement trop tard. La conclusion de ce Conseil, plus haute instance juridique de la République le rappelle  : «  La Libre Pensée n’est pas la partie perdante ». Ce doux euphémisme, concession à ceux qui ne souhaitaient pas nous faire trop d’honneur, signifie que la partie perdante est la partie adverse, et c’est bien cela. La mairie de Melun, comme le Conseil Général de Vendée, ont été condamnés à verser chacun 3 000€ à nos Fédérations plaignantes.
    La croisade, car c’en était une, lancée par Bruno Retailleau, Philippe de Villiers, Robert Ménard et quelques autres, avec le soutien hystérique d’organisations comme Civitas, de l’extrême- droite et, en sous-main, de l’Église catholique, va devoir replier les tentes, quitter Jérusalem et rentrer au bercail. Ils ne ramèneront même pas d’épices. Monsieur Auvinet, remplaçant de Bruno Retailleau à la tête du département de la Vendée, peut bien fanfaronner en annonçant qu’il installera de nouveau sa crèche cette année, il se trouve en position juridique défavorable et, de fait, largement lâché par ses amis et inspirateurs. De lieutenant d’assaut de la France chrétienne dans l’Occident chrétien, le voilà relégué au poste d’arrière-garde. L’Église catholique française s’est désolidarisée, ayant fait savoir que l’installation des crèches dans les bâtiments publics n’était pas une de leurs revendications. Ils ont affirmé aussi que les crèches «  déchristianisées  », ramenées au rang d’accessoires culturels, privées de Jésus, Marie, Joseph ne les intéressaient pas. On pouvait s’en douter
    Le flot d’injures et de menaces qu’avait reçu la Libre Pensée en décembre 2015 a été très limité en 2016. Quelques insultes provenant manifestement d’individus représentatifs essentiellement d’eux-mêmes. Ceci prouve a posteriori que le déferlement de 2015 était concerté et organisé. Si des attaques se font jour, c’est contre le Conseil d’Etat. Elles sont de deux sortes : il y a celles qui interprètent son arrêt comme une nouvelle loi et non comme ce qu’il est, à savoir une jurisprudence, et celles d’extrême-droite catholique qui lui reprochent de méconnaître la tradition chrétienne de la France. Rappelons-le aux premiers qui n’ont comme souci que de minimiser la portée de la victoire obtenue : c’est un jugement, faisant jurisprudence qui, d’une part, casse les jugements favorables aux crèches et, d’autre part, rappelle l’article 28 de la loi de Séparation comme étant la règle. Pas de symboles religieux dans l’espace public, sauf dérogations festives dans la rue et pour une période limitée. Ce n’est pas un jugement mitigé. Rappelons que la rapporteure, qui est habituellement suivie par le Conseil, avait plaidé la signification multiple des crèches et leur caractère culturel.
    Les autres critiques, celles de l’extrême-droite comme le site « Polemia », attaquent par le flanc de la «  démission  » du Conseil d’Etat devant l’« islamisation » contre laquelle l’enfant Jésus dans les mairies serait un rempart. On connait aussi cette petite musique catholico-raciste. Ce nonobstant, ils ont bien compris, je cite : «  En pratique, au-delà du concours de crèches ou du jour de l’arbre de Noël des enfants du personnel, les crèches semblent bel et bien interdites dans les mairies... ». Ils s’en lamentent et ils ont raison. Nous, nous nous en réjouissons, car aucun tribunal, même peuplé de calotins, ne pourra facilement montrer que l’installation d’une crèche dans un Conseil Départemental ou une mairie se justifie par une tradition ancestrale. De fait, le phénomène est très récent. C’était une provocation ultraréactionnaire et cléricale pour tenter de porter un coup à la loi de 1905. Fin de partie  ! Il faudra bien que Monsieur Auvinet, inspiré par Monsieur le Vicomte Philippe-Marie-Jean-Joseph Le Jolis de Villiers de Saintignon, le comprenne.
    (...) 

    Au sommaire

     
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    12 diplômes universitaires « laïcité » :
     

    L’opération communautariste de Valls
     
    entre à l’Université
     
    En février 2017, l’université de Lorraine sera l’une des douze universités en France à proposer un drôle de « diplôme » : le diplôme universitaire « Religion, laïcité et inclusion sociale ». L’objectif : « Fournir des outils en vue de faciliter la gestion des personnels et des institutions culturelles et de préparer les aumôniers à l’exercice de leurs fonctions ». On ne voit pas bien le rapport entre la laïcité et l’aide à la fonction d’aumônier. Normal : l’objectif de ces formations n’est pas d’enseigner le Droit.
     
     
    Ces « formations », qui ont vu le jour dans les cinq dernières années, ne tombent pas du ciel : c’est Manuel Valls qui en a organisé la création, pour des raisons qui n’ont  rien à voir avec la laïcité, ni avec la volonté de répondre à une quelconque demande des étudiants ou des universités, mais qui a tout à voir avec le projet fondamental, plus vaste, de l’ancien Premier ministre, aujourd’hui candidat à la Présidentielle : organiser une petite révolution communautaire et préparer des affrontements sur ce terrain.

    Le rapport Messmer : développer les DU « laïcité »

    Commençons par un petit rappel : les fameux « Diplômes Universitaires » ne sont pas des diplômes. Ce sont des formations créées sur mesure pour répondre à un besoin ponctuel. Ils portent le sceau de l’université, sont parfois un plus sur un CV, mais n’ont rien  à voir avec le cycle actuel « licence master doctorat » (3/5/8) initié par la réforme LMD. Par contre, les frais d’inscription eux n’ont rien de formel : à titre d’exemple, le diplôme universitaire « religion et athéisme en contexte laïque » au Mans coute 680 euros pour un étudiant, 3 150 pour un stagiaire en reprises d’études. On est loin des 250 euros pour une licence ou un master. Une manière de remplumer les comptes des universités par ces temps de vaches maigres. 
     
    Si les premiers de ces diplômes ont été créés par des organismes religieux tel que l’Institut Catholique de Paris ou en partenariat public-privé comme à Lyon (cohabitation université de Lyon 3 / Université catholique de Lyon), le nombre s’est largement accru après que le rapport Messner, commandé conjointement par Géneviève Fioraso, alors ministre de l’Enseignement supérieur, et par Manuel Valls, Premier ministre de l’époque, ait proposé de les généraliser.  Dans la lettre de cadrage du rapport, signée par Manuel Valls, après avoir indiqué noir sur blanc que les « formations » dispensées par les institutions catholiques étaient « une première étape » « méritant aujourd’hui d’être prolongées », ce rapport était demandé explicitement pour proposer la généralisation de ces formations, mais au sein des universités publiques cette fois.
     
      Le rapport, intitulé « formation des cadres religieux musulmans » (1) a donc logiquement proposé ce pour quoi il avait été commandé : l’extension de ces formations qui avaient dès lors fonction de « proposer une approche universitaire du fait religieux ». Même dans les mots, on est loin de la laïcité.

    Laïcité ou communautarisme ?
     
    On peut être déjà frappé d’une chose : la demande de généralisation de formations sur la laïcité est formalisée dans un rapport qui pose le problème de la formation des Imams. Ainsi, cela s’inscrit dans un objectif : stigmatiser les musulmans. Le Figaro titrera en mars 2013 suite à une : « Formation des imams à la laïcité : Valls à l'université de Strasbourg » pour  « mieux «insérer» les imams étrangers dans la société française et la République ». Accoler les termes « Imams » et « étrangers » est le fait du Figaro, mais ceci ne détonne pas beaucoup dans la soupe communautariste ambiante.
      
    Dans toutes les déclarations de Manuel Valls, il est clairement exprimé le fait que les Imams et les musulmans ne respecteraient pas la laïcité. De très nombreuses visites du Ministre dans les universités avaient comme but de faire la promotion de ces « diplômes ». A chaque fois, on nous ressert le problème des musulmans à qui il faudrait expliquer la laïcité. Problème : à aucun moment Manuel Valls n’a indiqué où était vraiment le problème. C’est pour une raison simple : il voit une atteinte à la laïcité là où il n’y en a pas… et inversement !
      
    En effet, lorsqu’une polémique a éclaté à l’université au sujet du port du voile par certaines étudiantes, Manuel Valls est vite monté au front : « il faudrait l’interdire » indique-t-il dans une tribune dans Libération en avril 2016. Au nom de la laïcité ? Mais les étudiants sont des majeurs, usagers du service public. Qu’ils s’habillent en voile ou en minijupe n’est qu’une affaire privée. A nouveau, quand enfle la polémique sur le burkini, rebelote : Manuel Valls apporte tout son soutien en été 2016 aux Maires ayant décidé de prendre des arrêts anti-burkini.
      
    Par contre, le même ne verra aucun problème à ce que 8,5 milliards soient versés à l’enseignement privé à 97% catholique, pendant que l’Ecole publique craque de toutes parts par manque de moyen. Il faut bien braquer les projecteurs sur les tenues vestimentaires dans le domaine public pour couvrir cette forfaiture destructrice d’un pilier des institutions laïques en France. Pas de problème non plus avec le concordat d’Alsace-Moselle (les Imams n’en bénéficient pas, au passage). Sur les crèches catholiques dans les mairies, pareil : silence radio. C’est dans ce cadre d’ensemble que la pièce « DU Laïcité » vient s’insérer.
      
    On apprend quoi dans les DU « laïcité » ?

     On y apprend l’inverse de la laïcité justement ! On comprend mieux leur place et leur philosophie d’ensemble en lisant les lettres de recommandation des préfectures en direction des universités. Ainsi, dans un département, le Préfet a proposé aux universités de créer un de ces diplômes pour « connaitre la laïcité en mouvement ». Tiens, la laïcité bouge. Vers quoi ? Pour le savoir, le Préfet proposait se mettre en contact les universités avec la doyenne de la faculté libre d’études politiques, Isabelle Ullern, chargée de piloter la création des DU.
     
     Le Préfet explique : la France connait plusieurs régimes en matière de laïcité : la métropole et l’Alsace Moselle sont deux « régimes laïques ». La lettre ne dit pas quel est le régime le plus allégé dans le domaine. Les différents régimes laïques (dont le concordat) sont, toujours selon la lettre du Préfet, source de « richesse ». En Alsace-Moselle, il est vrai que le régime permet l’enrichissement religieux sur les fonds publics. Mais dire que c’est une source de richesse, c’est sous-entendre que les entailles au principe de laïcité sont une bonne chose. C’est donc un diplôme sur la laïcité qui fleure bon le rejet de celle-ci.
     
     Enfin, un peu partout, les religieux sont invités à venir expliquer leur religion. C’est ainsi qu’à Montpellier, on peut lire dans le Midi libre d’octobre 2014 (2) : « Imam, prêtre, représentants de la communauté juive et du bouddhisme interviennent dans un diplôme de la fac de droit de Montpellier...  Farid Darrouf, imam de la mosquée de la Paillade à Montpellier, lance le thème du jour : « Le statut de la femme dans l'Islam. » Quel est le rapport avec la laïcité ? La laïcité, ce n’est pas la pression sur les religions pour qu’elles montrent on ne sait quelle vertu. Ce n’est pas l’exigence (tout à fait vaine) de demander à telle religion (au hasard, la religion musulmane) de tenter de montrer qu’elle respecte les femmes ou qu’elle ne porte pas en elle la violence ou le prosélytisme. Au passage, on pourrait se demander pourquoi c’est toujours la religion musulmane à qui l’on en demande tant au final, car à chaque fois, c’est d’elle qu’il s’agit. Mais passons.
     
     La laïcité, ce n’est pas le dialogue avec toutes les religions pour qu’elles nous montrent le visage qu’on attend d’elles. La laïcité, c’est : toutes les religions chez elles, donc pas dans les institutions de la République (pas de crèche chrétienne par exemple). Inversement : pas d’investissement de la République dans les institutions religieuses. Chacun chez soi. Relevons que c’est à Strasbourg que Manuel Valls a fait ses annonces pour « un Islam de France » en mars 2015. Dans les mains de celui-ci, la laïcité est uniquement une manière de faire culpabiliser une religion, tout en faisant vanter les mérites d’un assouplissement de la laïcité quand il s’agit du concordat.
     
     Plus fort encore, si l’on peut dire, le DU de Strasbourg qui se vante de « bénéficier de la reconnaissance du Ministère de l’intérieur » dans sa présentation, explique tranquillement que le but de la formation est de « présenter, outre le cadre juridique national… les outils du droit local organisant les relations entre les cultes reconnus et l’Etat, ainsi que les grands systèmes européens de reconnaissance des cultes. » (3).  Donc le DU sur la laïcité est fait pour… apprendre à gérer le droit local : le concordat ! Après s’être frotté les yeux, on se demande encore une fois pourquoi ce sont les musulmans qui doivent se former dans ces DU, si celui de Strasbourg permet d’apprendre à bien gérer le concordat … dont ils sont exclus !

    Au passage : l’Eglise place ses pions dans les universités !

     Autre objectif, et non des moindres : permettre à l’Eglise de reprendre pied dans les universités d’où elle avait été chassée. Le Vatican s’en préoccupe au plus haut point : « il est nécessaire que toute la communauté chrétienne prenne conscience de sa responsabilité pastorale et missionnaire vis-à-vis du milieu universitaire » indique un texte de la hiérarchie catholique de 1994 sur l’évangélisation des universités (4).  Cet écrit, rappelant que l’Eglise est « Dépositaire de la Vérité révélée sur Dieu et sur l'homme par le Christ », propose une série d’une dizaine de mesures détaillées parmi lesquelles « un travail pastoral orienté vers les recteurs d'Universités et les professeurs de Facultés, dont le milieu est souvent dominé par des préoccupations technico-professionnelles ».
     
     En effet, les récentes réorganisations imposées par Geneviève Fioraso ont permis de voir émerger des COMUEs (communauté d’universités), institutions chargées de piloter certaines compétences universitaires dans lesquelles ont pu rentrer des institutions qui avaient le titre d’« enseignement supérieur » sans pouvoir pour autant délivrer de diplôme. C’est la loi Fioraso qui a permis ce mécanisme ; et c’est fort logiquement que les universitaires ont pu apprendre qu’un prêtre et théologien de la « faculté de  théologie catholique » était devenu… Président de l’université de Strasbourg, le 13 décembre 2016 ! Rien ne l’empêche légalement. Mais c’est grâce aux regroupements d’universités, dénoncés par de nombreux syndicats (5), que des entités étant auparavant dépourvues du titre d’Université sont maintenant associées à la gestion de la COMUE au même titre que les Universités dépositaires de la collation des titres et des grades.
     
     Manuel Valls, qui y était récemment en visite, n’a rien eu à dire. Un président d’université prêtre oui, un usager de ce même service public avec un voile, c’est non. Il y a sans doute chez l’ancien Premier ministre une part de méconnaissance et d’ignorance contrebalancée par l’autoritarisme de celui qui répète autoritairement ce que l’idéologie dominante de la période attend de lui. Mais pas seulement… 

      

    Voilà comment avance le projet d’affrontement communautaire destructeur de la laïcité et de la République.
    Un projet dangereux porté par des hommes dangereux ! Des  « laïques » comme Manuel Valls, il y en décidément plein au Vatican.
     
     

     

    Paris, le 11 janvier 2017

     


    (1) Source : http://dres.misha.cnrs.fr/IMG/pdf/rapp_messner_version_diffusion.pdf        (2) Source : http://www.midilibre.fr/2015/03/19/a-montpellier-la-laicite-s-apprend-a-l-universite,1137959.php
    (3) Source : https://droit.unistra.fr/formations/diplomes-duniversite/du-droit-societe-et-pluralite-des-religions/

     
    (4) Source : http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/cultr/documents/rc_pc_cultr_doc_22051994_presence_fr.html
    (5) En particulier FO et CGT, parfois localement par la FSU.
    la CFDT et l’UNSA étant les meilleurs soutiens du gouvernement dans le domaine… comme dans tant d’autres.
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     Les Vœux de la Libre Pensée

     

    2017 : Bonne Année laïque. 

    BUDGET ANTILAÏQUE 2017: ABROGATION DE LA LOI DEBRE!

    BUDGET 2017 du Ministère de l’Education Nationale

     

    7 438 684 704  € détournés pour le financement

    de l’enseignement privé 1er et 2nd degrés

    - Dépenses de personnel, de fonctionnement et d’intervention -

     

     (7 174 423 975 € en 2015 - 7 205 523 579 euros en 2016)

     

    La loi Debré,

    mère de toutes les lois antilaïques,

     doit être abrogée !

    En 1959, la Loi Debré est votée. Depuis, des milliards de francs, puis d’euros, sont détournés pour financer l’enseignement privé. Ce sont autant de milliards qui ont dessaisi l’Ecole de la République dans son rôle d’Instruction publique. Nous estimons qu’au bas mot, plus de 500 milliards d’euros ont été ainsi détournés durant ces  58 années. C’est sans compter les financements des diverses collectivités territoriales (conseils régionaux, conseils généraux, municipalités..).

     

    Le mouvement laïque s’est forgé et renforcé autour du mot d’ordre « fonds publics à l’Ecole publique, fonds privés à l’école privée ».  Ainsi, à l’occasion de la journée du 9 décembre 2016 (111ème anniversaire de la Loi de 1905), des milliers de laïques de toutes sensibilités ont signé l’Appel Des Laïques ( http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240 ) rappelant : « La République ne juge personne selon ses croyances ou appartenances présumées. Elle accorde à l’Ecole publique la noble mission d’instruire les enfants : c’est par conséquent à elle que l’État doit accorder les fonds nécessaires aux défis que porte l’Ecole aujourd’hui. »

     

    Par ces vœux laïques, la Libre Pensée engage citoyennes et citoyens à signer cet Appel d’union laïque mais aussi à diffuser ce communiqué dont les chiffres sont incontestables. Enfin, nous invitons chacun d’entre vous à rejoindre les rangs de la Libre Pensée, plus vieille association laïque de France, mais toujours aussi jeune  dans ses idées.

    LIRE LA SUITE:

    LES CHIFFRES DU BUDGET ANTILAÏQUE 2017, DANS LE DETAIL :

    Télécharger « Bonne année laïque 2017.pdf »

    Télécharger « Bonne année laïque 2017.doc »

    BUDGET 2017 du Ministère de l’Education Nationale

    7 438 684 704  € détournés pour le financement de l’enseignement privé 1er et 2nd degrés

     

    - Dépenses de personnel, de fonctionnement et d’intervention -

     

    (7 174 423 975 € en 2015 - 7 205 523 579 euros en 2016)

     

    La loi Debré, mère de toutes les lois antilaïques, doit être abrogée !

     

    En 1959, la Loi Debré est votée. Depuis, des milliards de francs, puis d’euros, sont détournés pour financer l’enseignement privé. Ce sont autant de milliards qui ont dessaisi l’Ecole de la République dans son rôle d’Instruction publique. Nous estimons qu’au bas mot, plus de 500 milliards d’euros ont été ainsi détournés durant ces  58 années. C’est sans compter les financements des diverses collectivités territoriales (conseils régionaux, conseils généraux, municipalités..).

     

    Le mouvement laïque s’est forgé et renforcé autour du mot d’ordre « fonds publics à l’Ecole publique, fonds privés à l’école privée ».  Ainsi, à l’occasion de la journée du 9 décembre 2016 (111ème anniversaire de la Loi de 1905), des milliers de laïques de toutes sensibilités ont signé l’Appel Des Laïques ( http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240 ) rappelant : « La République ne juge personne selon ses croyances ou appartenances présumées. Elle accorde à l’Ecole publique la noble mission d’instruire les enfants : c’est par conséquent à elle que l’État doit accorder les fonds nécessaires aux défis que porte l’Ecole aujourd’hui. »

     

    Par ces vœux laïques, la Libre Pensée engage citoyennes et citoyens à signer cet Appel d’union laïque mais aussi à diffuser ce communiqué dont les chiffres sont incontestables. Enfin, nous invitons chacun d’entre vous à rejoindre les rangs de la Libre Pensée, plus vieille association laïque de France, mais toujours aussi jeune  dans ses idées.

     

    BUDGET 2017 du Ministère de l’Education Nationale

     

    7 438 684 704  € détournés pour le financement de l’enseignement privé 1er et 2nd degrés

     

    - Dépenses de personnel, de fonctionnement et d’intervention -

    (7 174 423 975 € en 2015 - 7 205 523 579 euros en 2016)

     

    Environ 17 % des élèves (2 097 763 en 2015-2016) sont scolarisés dans l’enseignement privé sous contrat (13 % des élèves du premier degré et 21 % des élèves du second degré), au sein de 4 795 écoles et 2 915 établissements du second degré sous contrat.

     

    L’enseignement privé sous contrat regroupe essentiellement des établissements gérés par des associations régies par la loi de 1901 ; environ 95 % de ces établissements sont catholiques. Les autres sont soit confessionnels (juifs, protestants ou musulmans), soit laïques, soit des établissements d’enseignement des langues régionales ou des établissements d’enseignement adapté.

     

    L'Etat a assuré en 2016 la rémunération de 138 239 personnes physiques, les dépenses de formation initiale et continue des enseignants, les dépenses pédagogiques, le forfait d'externat (c'est-à-dire la subvention permettant de couvrir la dépense de rémunération de personnels non enseignants des classes du second degré sous contrat d'association), les emplois de vie scolaire pour l'accompagnement d'élèves handicapés ainsi que des aides directes aux élèves (bourses de collège et de lycée, fonds sociaux).

     
    LE PROGRAMME 139 « ENSEIGNEMENT PRIVÉ
    Présentation par action des crédits 2017 (en millions d’euros) et évolution depuis 2015

    (1) AE : Autorisations d’engagement - CP : Crédits de paiement   

    Toutes les dépenses de l’État font l’objet d’une double autorisation parlementaire, qui plafonne les crédits et encadre la chaîne de la dépense :

    • les autorisations d’engagement (AE) correspondent à l’engagement juridique de la dépense ;

    • les crédits de paiement (CP) correspondent au paiement des dépenses engagées, une fois la prestation correspondante réalisée. La consommation des CP marque le dénouement de l’engagement juridique.

    (2) Fonds de Concours (FDC) et Attribution de produits (ADP) Dans le cadre du plan numérique, le rattachement, par voie de fonds de concours, de crédits en provenance du programme d’investissement d’avenir permettra de financer les ressources numériques, à hauteur de 4 363 727 €, dans les collèges privés sélectionnés.

     

     

    Emplois (Equivalent Temps Plein Travaillé) dans le privé en 2017


     

    À compter de la rentrée scolaire 2017, ce sont 1 000 Equivalents Temps Plein qui seront créés (500 ETP d’enseignants du premier degré, 500 ETP d’enseignants du second degré).


     

     

    CRÉDITS CONSACRÉS AU FONCTIONNEMENT DES LYCEES ET COLLEGES PRIVES

     

    (Forfait d’externat,  dépenses pédagogiques, action culturelle…)

     

    686 011 951 € en 2017 (660 807 586 € en 2016)

     

    L’État participe, sous forme de subventions, aux dépenses de rémunération des personnels non enseignants afférentes à l’externat des collèges et des lycées d’enseignement privés sous contrat d’association. Le montant de cette participation correspond à la rémunération que l’État verse à ses personnels non enseignants affectés dans les collèges et les lycées publics, au seul titre de leurs activités liées à l’externat des collégiens et lycéens qui y sont scolarisés. Les personnels non enseignants pris en considération pour la détermination du montant du forfait d’externat sont les personnels de direction, d’éducation et de surveillance, les personnels administratifs, sociaux et de santé, ainsi que les personnels de laboratoire

     

    Il est prévu, en 2017, au titre de la part « personnels » du forfait d’externat que l’État verse 657 203 672 € (637 361 651 € en 2016) aux établissements d’enseignement privés sous contrat (+ 19,84 millions par rapport  à 2016). Ainsi, le coût moyen d’un élève du privé sera revalorisé par rapport à celui de la Loi de Finances 2016, à savoir

    - 533 € (coût moyen) par élève du second degré, dont :

    - 522 € pour un collégien ;

    - 507 € pour un lycéen dans l’enseignement général et technologique ;

    - 661 € pour un lycéen dans l’enseignement professionnel.

     

    Les associations liées à l’enseignement privé et à son caractère confessionnel ne sont pas oubliées : 606 850 € (410 000 € en 2016) de subventions en 2017.

     

    La loi de finance 2017 prévoit également un abondement de 18,43 millions d’euros (15,3 millions d'euros en 2016) pour la prise en charge du renouvellement des manuels dans les collèges privés sous contrat.

     

    En complément du forfait versé par l’Etat pour le financement des personnels d’éducation, administratifs et d’encadrement des établissements privés, les collectivités territoriales (départements pour les collèges, régions pour les lycées) versent depuis le 1er janvier 2007 un forfait calculé en proportion du financement des personnels TOS (Techniques, Ouvriers et de Service) de l’enseignement public par les départements et régions.   

     

    Le département ou la région contribuent également au financement des dépenses pédagogiques des établissements privés : en collège, pour l’acquisition des manuels scolaires et des carnets de correspondance, pour l’équipement nécessaire aux technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) et pour les droits de reproduction ; en lycée, pour l’équipement nécessaire aux TICE et pour les droits de reproduction ; en lycée professionnel, pour la documentation pédagogique, l’équipement nécessaire aux TICE, les frais de stages et les droits de reproduction ; dans les classes post-baccalauréat, pour les frais de stages et les droits de reproduction.

     

    Enfin, concernant l’enseignement privé du 1er degré, les communes sont tenues de prendre en charge leurs dépenses de fonctionnement dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l'enseignement public.

     

    Enseignement post-baccalauréat en lycée :

    281 550 862 € en 2017 (261 585 051 € en 2016)

    Budget 2017 du Ministère de l’Agriculture

    Près de 167 000 élèves et étudiants ont été scolarises au cours de l’année scolaire 2015-2016. Leur répartition est de 63 000 dans l’enseignement public, 52 000 dans l’enseignement prive du « temps plein » et 52 000 dans l’enseignement privé du « rythme approprié » (Maisons Familiales Rurales, établissements rattachés à l’Union Nationale Rurale d’Education et de Promotion à dominante médico-sociale).

    583 065 938 € détournés pour le financement de l’enseignement agricole privé (574 291 502 euros en 2016)

    -  Rémunérations des personnels contractuels de droit public des établissements privés du temps plein : 236 417 193 € (227 917 193 € en 2016) ;

    -  Subventions de fonctionnement aux établissements privés du temps plein : 127 136 341 € (126 811 905 € en 2016), et aux établissements privés du rythme approprié (alternance sous statut scolaire) : 215 642 500 € (215 642 500 € en 2016) ;

    -  Subventions aux organisations fédératives représentant les établissements privés de l’enseignement technique agricole : 584 901 € et aux organismes de formation : 3 285 003 €.

    Le montant d’autres crédits (aide sociale aux élèves, moyens communs à l'enseignement technique agricole, public et privé) au profit de la scolarisation dans l’enseignement agricole privé est difficile à déterminer car ils figurent dans des lignes budgétaires communes au public et au privé !

    Budget 2017 du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

    78 895 852  € pour le financement de l’enseignement supérieur privé dit associatif

    23 436 637 € pour le financement des établissements privés supérieurs agricoles

    L'enseignement supérieur privé associatif en bref   

    En bleu, les associations comportant des établissements catholiques ou d’inspiration catholique.

    A la rentrée de septembre 2015, l'enseignement supérieur privé associatif en contrat avec l’Etat comptait 85 092 étudiants dans 57 établissements, rassemblées principalement au sein de quatre associations :

    - la FESIC, réseau de 28 grandes écoles d'ingénieurs et de management.

    - l'UGEI (Union des grandes écoles indépendantes) composée de 17 écoles d'ingénieurs et 8 écoles de commerce et de management

    - l'UDESCA (Union des établissements d'enseignement supérieur catholique) qui regroupe les cinq « universités »* catholiques de France (Angers, Lille, Lyon, Paris, Toulouse)

    l’UNFL (Union des nouvelles facultés libres) qui réunit la FACO (Faculté libre de droit, d’économie et de gestion), l’Institut Saint-Jean Paris/CEPHI, l’Ircom, I2M Caraïbes (Institut de management et de marketing supérieur de commerce des Caraïbes), l’IPC (facultés libres de philosophie et de psychologie), l’Ices (Institut catholique d’études supérieures) et l’ICR (Institut catholique de Rennes).

    * Même si les instituts catholiques ne s’en privent pas et que les pouvoirs publics laissent faire, les établissements privés d'enseignement supérieur ne peuvent plus utiliser le terme d'université depuis la promulgation de la loi du 18 mars 1880 (Article 4 : « Les établissements libres d'enseignement supérieur ne pourront, en aucun cas, prendre le titre d'universités. ») ; ce que le Code de l’Education stipule précisément dans son Article L731-14 « Les établissements d'enseignement supérieur privés ne peuvent en aucun cas prendre le titre d'universités. »

     

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    Sources

    Direction du Budget – Forum de la Performance publique :

    http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/documents-budgetaires/lois-projets-lois-documents-annexes-annee/exercice-2017#.WFenAVPhDs0

    Sénat :

    https://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjlf2017.html

     

    http://www.senat.fr/rap/l16-140-314/l16-140-314.html

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