• 20 juin 2017

    Communiqués

    Hommage aux mutinés et fusillés pour l'exemple de la guerre de 1914-1918

     

    Hommage  aux Mutins et aux Fusillés pour l’exemple à Béziers, la Courtine, à Franchesse (Dans l’Hérault, la Creuse et l’Allier)

    Contre les guerres d’hier et d‘aujourd’hui!

    LE SAMEDI 24 JUIN 2017

     

    A LA COURTINE AVEC LA FNLP ET LA FEDERATION DE LA CREUSE DE LA LP

    La Fédération nationale de la Libre Pensée et sa Fédération de la Creuse organisent le Samedi 24 juin 2017, une journée commémorative du centenaire de l'arrivée, le 26 juin 1917,  à la Courtine, des 10 300 soldats Russes de la Première brigade. Ces hommes, depuis des mois, étaient mutinés contre leur hiérarchie, refusant de poursuivre les combats, exigent leur rapatriement immédiat en Russie ou s'amplifiait le processus révolutionnaire engagé en février qui déjà avait entrainé la chute du Tsar.

    Ils furent enfermés dans le camp de la Courtine, coupé du monde, pour y être matés, y compris militairement ce qui fut fait la 19 septembre au terme d'un bombardement intensif conduit par des troupes de Russes "blancs" restées fidèles à l'Ancien-régime avec l'appui de régiments Français.

    A 11heures, nous nous rassemblerons autour du monument érigé dans le cimetière de la Courtine, à l'initiative de la Libre Pensée, pour un dépôt de gerbe et des prises de paroles. Suivra un repas fraternel au restaurant "Le petit Breuil", route de Felletin, la journée se terminant par la diffusion, au cinéma municipal, dès 15 heures de la pièce de Michel Sidoroff, « Un homme dans la brèche », lequel participera à l'animation du débat qui suivra (entrée gratuite).

     

    La stèle du monument de La Courtine en l'honneur des soldats russes mutinés
    inaugurée à l'initiative de la Libre Pensée de La Creuse et de la FNLP

     

    * * *

     

    GROUPE VICTOR HUGO DES LIBRES PENSEURS DU BITERROIS

    CELEBRATION DES EMEUTES VITICOLES DE 1907 A BEZIERS

     

    Les soldats du 17ème crosse en l’air

     

    PROGRAMME JOURNEE DU 24 JUIN

    10H30 : rendez-vous devant la plaque commémorative accrochée sur la façade du théâtre, allées Paul Riquet

    Dépôt d’une gerbe sous la musique : » Gloire au 17ème » célébrant l’évènement

     

     

    Prises de parole :

    • Courte allocution historique de Patrice Sifflet, Président du comité des libres penseurs du biterrois sur les évènements qui se sont déroulés à Béziers les 20 et 21 juin 1907
    • Message de Christian Eyschen, vice-Président de la Libre Pensée lu par Alban Desoutter
    • Groupe départemental Victor Hugo de la Libre Pensée
    • Fédération de l’Hérault de la Libre Pensée
    • Modef (viticulteurs)
    • Confédération paysanne
    • GODF
    • Mouvement de la Paix
    • Elus républicains
    • Associations pacifistes

    13h30 : Apéritif offert par le Comité des Libres Penseurs du biterrois, dans la salle de la Ruche, 3 rue Ampère, 8 minutes à pied des allées

     

     


    * * *

     

    A Franchesse avec Pierre Brizon

    1917 – 2017

    1917 : après 2 ans et 8 mois de massacres de masse, le général Nivelle lance le  16 avril une nouvelle offensive sur le Chemin des Dames. Le bilan est une nouvelle fois effroyable : plus de 30 000 soldats français tués en 10 jours, 14 000 disparus, 122 500 blessés… Le 15mai, les premières mutineries éclatent sur le front français, on en comptera 250 dans la 2ème quinzaine de mai et en juin, touchant un très grand nombre de régiments. Les soldats se sont massivement soulevés pour dire non à la boucherie ! Dès le 15 mai, le général Pétain, remplaçant Nivelle comme commandant en chef, organise la répression : les Conseils spéciaux de guerre, supprimés en avril 1916, sont rétablis ; 3 427 soldats sont condamnés dont  554 à mort ; à 7 reprises, Pétain refuse de transmettre les dossiers de recours en grâce ; 57 soldats seront fusillés pour l’exemple, des centaines d’autres « meneurs » sont condamnés à la prison ou aux travaux forcés dans des camps-ateliers ou dans les bagnes en Algérie.

    2017 : 100 après, c’est toujours la guerre et les Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 ne sont toujours pas réhabilités !

    100 ans après, nous exigeons l’arrêt des massacres, des bombardements des armées américaines, russes, françaises, syriennes, saoudiennes… qui font des centaines de milliers de morts et poussent des millions de gens à fuir les massacres et la misère engendrée par la guerre.

    1917, le 14 juin : du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, Pierre Brizon, député de l’Allier et maire de Franchesse, dénonçait la répression des mutineries : « Messieurs, à l’heure où je vous parle, on fusille des soldats sur le front ! Des balles françaises assassinent des soldats français ! »

    2017, le 24 juin à Franchesse : nous rendrons hommage aux mutins qui se sont dressés en 1917 contre la barbarie de la guerre impérialiste, nous continuerons à nous organiser pour que justice soit rendue aux 639 fusillés pour l’exemple de 14-18 et qu’ils soient tous collectivement réhabilités !

    SAMEDI 24 JUIN  2017  de  10 h 00  à  18 h 00à FRANCHESSE  ( Allier ),
    la commune dont Pierre Brizon fut le député-maire

     

    «  PIERRE  BRIZON  1917-2017  GUERRE  À  LA  GUERRE !  »

    Journée  exceptionnelle de mobilisation contre la guerre,

    pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple et de la mémoire des mutineries

    • 10h00 : rassemblement devant la plaque en hommage à Pierre Brizon (place Pierre Brizon) avec Pierre Roy, Président de la Fédération Nationale Laïque des Monuments pacifiste et biographe de Pierre Brizon, Olivier Mathieu pour l’Association Laïque des Amis de Pierre Brizon et des Monuments Pacifistes et Républicains de l’Allier et Jacques Lachaise pour la fédération de l’Allier de la Libre Pensée
    • 11h00 : accueil de Gérard Vernis, maire de Franchesse et assemblée générale de l’association (salle de la mairie)
    • 13h30-15h00 : chants par le groupe La Chavannée de Château-sur-Allier. Les Chavans chanteront notamment La Chanson de Brizon, La Chanson de Craonne et des chansons sur la désertion
    • 15h30-18h00 : présentation de livres et débat. Un hommage sera rendu à cette occasion au général André Bach, historien et humaniste, décédé le 18 mai 2017, auteur de Fusillés pour l’exemple en 2004, de L’armée de Dreyfus. Une histoire politique de l’armée de Charles X à  l’« Affaire » également en 2004 et de Justice militaire 1915-1916 en 2013

    Et toute la journée :

    • stands des associations : Association Laïque des Amis de Pierre Brizon et des Monuments Pacifistes et Républicains de l’Allier ; Libre Pensée 03 ; Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC)03 ; Association Nationale des Anciens Combattants et amis de la Résistance (ANACR)03 ;  Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes de Saint-Martin-d’Estreaux et du Département de la Loire ; Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes et Républicains du Puy-de-Dôme ; Association Laïque des Amis d’Anne et Eugène Bizeau (Haute-Loire) ; Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône
    • expositions
    • buffet-buvette

    Vous pourrez acheter sur place  ou commander les Actes du colloque de Franchesse

    (couplé avec les Actes du colloque de Saint-Nazaire sur Déserteurs, mutins, pacifistes de tous les pays, unissez-vous !)  Prix : 20,00 €

     

    Bon de commande

    Je passe commande des Actes des colloques de Franchesse et de Saint-Nazaire au prix de 20,00 € (+ 3,71 € de frais de port en cas d’envoi)

    □ je récupèrerai l’exemplaire auprès de l’association

    □ je désire recevoir l‘exemplaire à mon adresse en payant les frais de port (cocher la bonne case)

    NOM : ……………………………………………..       Prénom : ………………………......……..

    Adresse postale (complète) :  ……………………………………………………………………………………………………………………………..

    ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

    Téléphone :………………………………………..

    Adresse électronique : ..................................................................................................................................................

    Bon de commande à envoyer avec le règlement à : Isabelle VILLE  Bardonnière  03160  FRANCHESSE

    La campagne de souscription financière pour l’érection d’un monument sur la ligne de front, en hommage aux fusillés pour l’exemple, continue !

     

    Pour souscrire :

    Appel pour une souscription pour l’érection d’un Monument en hommage

    aux 639 Fusillés pour l’exemple de 1914-1918, sur la ligne de front des tranchées

    Souscription

    Je verse : …………………….. €  pour l’érection du monument aux Fusillés pour l’exemple.

    Nom : …………………………………………  Prénom : ……………………………..

    Association : …………………………….. …………………………………………………

    Qualités : …………………………………………………………………………………....

    Chèque à l’ordre de : « A.E.M.H.F.E. » Association pour l’Erection d’un Monument en Hommage aux Fusillés pour l’Exemple.

    Renvoyez ce bon de souscription, avec le règlement, à :

    Isabelle VILLE  Bardonnière  03160  FRANCHESSE (ou apportez-les à Franchesse le samedi 24 juin 2017)

    Somme payée en : □ liquide   □ chèque  (cochez la case correspondant à votre mode de règlement)

    L’Appel à la République des familles de fusillés pour l’exemple sera disponible le juin à Franchesse !

    Pour information, en février, 22 familles de fusillés (plus de 40 signatures) y avaient répondu dont les familles de Pierre Quinaud, de Claude Pettelet, de Pierre Gay de l’Allier et de Francisque Durantet de la Loire (4 des 6 fusillés de Vingré)

     

    Je m’inscris pour la journée du 24 juin 2017 à Franchesse

    NOM, Prénon : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

    Adresse postale et adresse électronique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

     

    . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

     

    N° de téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

     

    Je serai accompagné de . . . personnes.  

    (Inscription à renvoyer à :  Isabelle VILLE  Bardonnière  03160  FRANCHESSE ou en téléphonant au 06 08 72 58 14)                                                               

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  • FRANCE CULTURE : LA LIBRE PENSEE RECOIT MICHEL SIDOROFF

     

    FRANCE CULTURE : LA LIBRE PENSEE RECOIT MICHEL SIDOROFF

    La Libre Pensée sur France culture Emission du dimanche 11 juin 2017

    Sylvie Midavaine, trésorière de la Fédération nationale de la Libre Pensée, reçoit Michel Sidoroff.

    S.M. : Bonjour Michel. Vous êtes libre penseur, militant et réalisateur radiophonique. Pourriez-vous nous en dire plus sur vous ?

    M.S. : Ces trois notions, la Libre Pensée, le militantisme et la radio, correspondent, à la fois, à des étapes de mon existence et, en même temps, à des étages. Ces choses-là, je les vis simultanément dans une journée. Quand je travaille sur un texte, sur un projet, il peut me venir fréquemment des pensées qui peuvent croiser celles de la Libre Pensée, par exemple quand je travaille sur Stendhal. En ce moment, je suis en train de travailler sur une adaptation de Lucien Leuwen. Et puis, constamment bien sûr, la question se pose : alors, cette chose, qu’est-ce qu’elle donnerait à la radio ? Qu’est-ce que cela donnerait pour les oreilles des auditeurs ?  Et puis il y a, pas toujours, mais parfois, la rencontre avec l’action à laquelle je participe, je pense en particulier à l’action contre la guerre.

    S.M. : Votre nom a une consonance russe très forte. Pourriez-vous nous dire d’où vient votre famille et son histoire ?

    M.S. : Mon père, né en 1905 à la frontière russo-polonaise, s’appelait Nicolas Sidoroff. Il a conservé jusqu’à la fin de sa vie sa nationalité, non pas russe, mais soviétique, puisqu’il a quitté la Russie après la Révolution. Dans sa famille il était le seul à adhérer aux idées de la Révolution d’Octobre. Il était très jeune. Il a commencé, plus ou moins abandonné par ses parents, une vie errante en Russie et puis cette errance l’a conduit loin de la Russie, à travers l’Allemagne et jusqu’en France où il a connu une vie d’ouvrier pendant de nombreuses années. Sidoroff est un vieux nom russe, mais maintenant, il y a toute sorte de Sidoroff.

    S.M. : Vous avez écrit et réalisé une pièce radiophonique intitulée « Un homme dans la brèche ». Pouvez-vous nous la présenter et nous dire pourquoi vous avez voulu la faire ?

    M.S. : « Un homme dans la brèche » est un scénario qui met en scène un jeune français, instituteur, récemment démobilisé parce qu’il a été blessé en 1917 au front, et qui rencontre les soldats russes enfermés au camp de La Courtine. Ces soldats s’étaient mutinés, parce qu’à l’appel de la Révolution qui a commencé en février, petit à petit, ils s’étaient radicalisés contre la guerre. Il faut savoir que ces soldats russes étaient envoyés comme chair à canon, ils avaient été vendus en 1915 par le Tsar à la France en échange de vieux fusils.

    J’ai eu envie d’écrire ce texte parce qu’un jour, j’étais à Gentioux, là où se trouve le fameux monument contre la guerre (l’enfant qui montre la liste des morts avec l’inscription « Maudite soit la guerre »). J’y ai rencontré Christian Eyschen et d’autres personnes qui m’ont parlé du camp de La Courtine que, malheureusement, je ne connaissais pas à ce moment-là et qui se trouve tout près de Gentioux. 
    Des années après, j’ai eu envie d’écrire un scénario. Je suis parti de l’histoire de cet homme, assez jeune encore, et qui se trouve mêlé à l’aventure de ces soldats russes à La Courtine. Ces soldats subissent un ultimatum : on leur demande de se rendre, de rentrer dans le rang. Ils refusent et ils sont bombardés par les officiers russes et les officiers français. Dans mon histoire, le jeune français décide de rester avec eux et on ne sait pas ce qu’il devient.

    S.M. : A l’occasion de l’hommage rendu par la Libre Pensée aux mutins de 1917 dans divers endroits du pays, vous allez présenter cette pièce. Quel sens cela a-t-il pour vous ?

    M.S. : Je dirais que cela a deux sens parce que, quand on écrit pour la radio et qu’on réalise pour la radio, on a envie de faire connaitre la production radiophonique, on a envie de partager avec de nouveaux auditeurs la magie de la radio. Et c’est un grand plaisir de voir des gens qui découvrent ou redécouvrent la création radiophonique, le pouvoir de la radio de faire rêver, de faire réfléchir. Ça, c’est le premier plaisir.

    Ensuite, étant donné le contenu de ce texte qui suggère, bien sûr pas d’une façon directe, une opposition à la guerre et qui mentionne l’existence de personnes qui, à cette époque, résistent à la guerre - comme le député Brizon par exemple - c’est un enjeu à une époque où les guerres se généralisent. Pour moi, c’est important car j’ai toujours été opposé à la guerre, d’ailleurs d’une manière très très violente et très profonde. J’ai fait partie de l’appel des 75 contre la guerre du Golf avec le comédien François Chaumette, ami disparu en 1996 que j’aimais beaucoup. Nous étions très mobilisés avec des scientifiques, des artistes, avec des gens tout à fait obscurs mais qui étaient importants dans leur profession. Pour moi, il y a une continuité et, en même temps, je trouve qu’il est important de faire connaitre les pouvoirs de la radio.

    S.M. : Vous êtes contre les guerres et c’est bien entendu aussi un combat de libre penseur. Que pensez-vous du combat que mène la Libre Pensée pour la réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple ?

    M.S. : Je pense que c’est un combat essentiel, parce que ce n’est pas simplement un travail de mémoire. C’est très à la mode, aujourd’hui, le travail de mémoire. Faire réhabiliter, et collectivement, les Fusillés pour l’exemple c’est, qu’on le veuille ou non, faire accepter l’idée que ceux qui ont organisé la guerre, que ceux qui ont obligé les soldats, sous la menace de les fusiller ou en les fusillant, à se battre contre leurs frères allemands, et bien ceux-là sont des criminels et doivent être jugés.

    Réhabiliter les Fusillés pour l’exemple et les réhabiliter collectivement, c’est déjà induire le jugement de ceux, généraux, ministres, rois, présidents etc. qui ont organisé la guerre. Donc, c’est un travail au départ qui est très modeste, mais qui est essentiel, parce qu’il a une importance par rapport à l’état d’esprit de la population. Je pense à la population travailleuse en particulier, celle qui n’a aucun intérêt dans les guerres, qui n’est pas actionnaire dans l’industrie d’armement. Cette population travailleuse est naturellement hostile à la guerre parce que la guerre est une source de désastre et de misère. Ce travail peut aider aussi à un refus collectif de guerres présentes et de guerres à venir.

    Il est important, de même que le travail consistant à faire connaître la mutinerie des soldats russes en 1917.

    S.M. : Nous vivons cette année le centième anniversaire de la Révolution russe. Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

    M.S. : Pour moi, c’est d’abord des souvenirs d’enfance des récits de mon père. Ces récits étaient quand même très parcellaires, très diffractés par la mémoire, étaient des miettes de souvenirs. Pour moi, c’est une chose extrêmement importante, dans la mesure où j’ai toujours été persuadé que la grande force des révolutionnaires russes a été d’oser. Oser ce que d’autres n’auraient pas osé dans les mêmes circonstances.

    Je l’ai dit pour Un homme dans la brèche, je suis vraiment intéressé par le rôle de l’individu dans l’histoire et, d’une manière générale, par les forces subjectives dans l’histoire. Je suis fasciné par la capacité de ces révolutionnaires russes à oser, sur la base d’une adhésion générale, globale de la population travailleuse à leurs positions à savoir : la terre, la paix et le pain.

    Il se trouve que j’ai beaucoup aimé, adolescent, le livre de J. Reed Dix jours qui ébranlèrent le monde et j’ai proposé de l’adapter pour le centième anniversaire de la Révolution d’octobre et donc, j’en fais un feuilleton. J’aime beaucoup le personnage de John Reed qui, d’ailleurs, a été fort bien évoqué par Warren Beatty dans son film Reds. C’est un personnage très attachant, de même que sa compagne Louise Bryant et les révolutionnaires américains qui sont autour d’eux.

    Mon travail consistera à la fois à adapter le récit de John Reed, la révolution à Petrograd et à Moscou, et à évoquer la situation de John Reed et de ses amis à New-York en 1918.

    S.M. : Tout ce que vous nous racontez montre bien collectivement, comme on le disait au début que vous êtes libre penseur, militant, réalisateur. C’est un tout.

    M.S. : Il y a un lien entre toutes ces choses. Je suis persuadé que le lien, c’est la poésie. Je suis venu à la radio par la poésie. Quand j’ai passé le concours de réalisateur, j’avais l’impression de prolonger mes expériences poétiques par la rêverie radiophonique. J’ai toujours laissé une place importante à la poésie, aussi bien dans mes propres textes qu’aux textes des auteurs sur lesquels je travaille. Par exemple, pour le travail sur le texte de John Reed, j’ai exhumé un poème de lui pour ce feuilleton. Je pense que le lien est de ce côté-là.

    S.M. : J’aimerais bien avoir plus de précisions sur votre scénario radiophonique « Un homme dans la brèche ». Est-ce que vous pouvez nous donner plus de détails ? 

    M.S. : Est-ce qu’il faut raconter toute l’histoire ?

    S.M. : Peut-être le début ?

    M.S. : L’action commence au moment où les soldats russes mutinés arrivent au camp de La Courtine en juillet. Le déroulé jusqu’en septembre est condensé par l’action, pendant une heure. Ils arrivent à La Courtine et le général Comby, qui est le général de la région militaire, se réjouit de l’arrivée de ces soldats russes. Mais il est très vite calmé par l’entretien qu’il a avec le général Pétain qui, lui, est parfaitement au courant des affaires de mutinerie et qui le prévient que ces soldats russes ne vont pas apporter le folklore dans le village et ses alentours, mais plutôt la subversion. On a donc au début un échange, inventé bien sûr, entre ces généraux qui permet de situer l’action et la pensée de Pétain et de comprendre que le Pétain patriote de 1917, celui qui a réprimé les mutineries, en particulier celle des Ardennes à Craonne, c’est le même que celui de 1940. Rigoureusement le même. Et que, déjà, il rêve d’une révolution nationale. Je me suis donc permis, dans ce dialogue, des petites échappées.

    D’un point de vue dramaturgique, la perturbation apportée par les soldats russes, il me fallait la faire sentir sur le plan sonore. Et la perturbation, c’est la musique. Ils ont une fanfare et, avec leur fanfare, ils vont perturber complétement la vie du village et des généraux qui sont là. C’est l’occasion d’entendre, dans une réunion organisée par le général Comby, un des textes de Claudel, un auteur que « j’apprécie tout particulièrement » vous vous en doutez, qui était tout à fait collabo, qui a écrit l’ode au Maréchal Pétain et qui a écrit des textes terribles en 1915 en faveur de la guerre : Tant que vous voudrez mon général. C’est un titre formidable !

    Et donc, le général dit ces « poèmes » de Claudel, et cela a été l’occasion d’exhumer des textes que l’on ne montre pas très souvent, parce qu’on en a un peu honte. Voilà, c’est cet aspect que j’aime dans la création dramatique en général qui consiste à essayer de gratter, de creuser et de révéler des choses souvent cachées. La dimension humoristique est très importante dans le texte.

    S.M. : Merci, Michel.

    Je voudrais, comme de coutume, vous présenter un ouvrage à lire, ou plutôt une brochure de la Libre Pensée, dans sa collection Arguments : « La libre Pensée et les sciences » qui comporte une analyse de notre Président Jean-Sébastien Pierre qui est un scientifique, le Manifeste de la Libre Pensée sur les Sciences, une analyse de l’encyclique Laudato si du pape François. Vous pouvez la commander au siège de la Libre Pensée au prix de 3€ l’unité avec 1,05€ en sus pour le frais de port.

     

    Chers auditeurs au revoir et au mois prochain.

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    – COMMUNIQUÉ DE PRESSE FNLP  

     

    Etat d’urgence :

     

    Le Conseil constitutionnel introduit un caillou

    dans le soulier d’Emmanuel Macron 

     

    A peine élu, le huitième Président de la Cinquième République a revêtu à la hâte les habits de César, si plaisants à ses yeux, mais si lourds à porter. Elevé chez les jésuites et nourri de la Doctrine sociale de l’Eglise par son mentor, Henri Hermand, ancien éditorialiste de la revue La Quinzaine du groupe La Vie catholique, il considère que le catholicisme lui a permis d’acquérir « une discipline de l’esprit ». Cette affirmation explique sa présence passée au comité de rédaction de la revue Esprit comme son amour passionné de l’ordre. Il se repaît de sa qualité de chef des armées.

     

    Il s’est également montré peu attaché à la liberté de la presse, comme l’a montré récemment  la déclaration de 11 sociétés de journalistes. Enfin, lors du deuxième Conseil de défense, qui s’est tenu le 24 mai dernier, il a annoncé son intention de prolonger à nouveau, jusqu’en novembre 2017, l’état d’urgence. Institué par la loi d’exception du 3 avril 1955, durant la guerre d’indépendance de l’Algérie, celui-ci a pour objet de limiter les libertés publiques et individuelles, en l’absence de contrôle du juge judiciaire, « soit en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’évènements présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». 

    LIRE LA SUITE: 

    Etat d’urgence :  Le Conseil constitutionnel introduit un caillou dans le soulier d’Emmanuel Macron

    Télécharger « Etat Urgence et Conseil constitutionnel.pdf »

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  • 11 juin 2017

    L'Idée Libre n°317 "Marianne, la croix et le croissant"

     

    La Couverture :

     

     

     

    Le sommaire :

     

     

     

    Présentation du dossier :

     

    77% des citoyens pensent que l’on parle trop de religion, et 72% estiment que les élus ne devraient pas évoquer leurs croyances religieuses. Pourtant certains souhaitent, au cœur de la campagne présidentielle, la révision de la loi de 1905, pour l’adapter à la « menace musulmane ».

    Lors d’un débat télévisé du premier tour, Mme Le Pen a rappelé son souhait de modifier la constitution afin d'y faire figurer « la protection du patrimoine historique et culturel des Français » (...) « Ça veut dire que les crèches font partie de notre patrimoine culturel et historique » (...) « Les crèches dans les mairies comme les sapins de Noël dans les écoles, tout cela, ça ne participe pas exclusivement de la religion, ça participe de nos racines. Les racines de notre pays, de notre culture »
    J-L Mélenchon lui a répondu : « Vous voulez mettre des symboles religieux dans les mairies, c'est ça votre laïcité ? » (...) « Mais non madame, 60% des Français n'ont pas de religion. Fichez-nous la paix avec la religion ! Nous ne sommes pas obligés de subir vos foucades, vos trouvailles, votre manière de nous imposer à tous une manière de vivre qui n'est pas la nôtre »

    Le modèle du statut concordataire d’Alsace-Moselle, prôné par les élus ou candidats cléricaux n’est-il pas exactement le contraire de la Séparation des Églises et de l’État ? Le Concordat bonapartiste ne garantit pas la liberté de conscience aux citoyens de ces départements, du fait de la reconnaissance des cultes. Ce statut coûte 60 millions d’euros par an aux contribuables.

    Peut-on se dire élu laïque, lorsqu’on met en place le « dialogue interreligieux » au nom du « vivre ensemble » ?, lorsqu'on participe es-qualité à l’inauguration de lieux de culte ou à des cérémonies religieuses ?, lorsqu’on manifeste ses convictions religieuses dans l’exercice de ses fonctions, lorsqu’on crée des carrés confessionnels dans les cimetières ?, lorsqu’on finance les cultes sur des fonds publics ?

    Quand la décentralisation progresse, la Séparation des Églises et de l’État recule. Nombre de partisans de la loi NOTRE se pressent autour du nouveau président et la suppression promise de la taxe d’habitation est une menace forte sur les revenus de nos communes.

    Ce numéro de l’Idée Libre est une contribution à la résistance, au combat des élus républicains, laïques, libres penseurs, des citoyens pour la démocratie, pour la défense de la loi de séparation.

    Christian BAQUÉ

     

     

    Où trouver l'Idée Libre ?

    Nous vous rappelons la liste des librairies qui ont accepté de mettre en vente notre revue :

    • Librairie de Provence 31, cours Mirabeau 6 rue Nazareth 13100 AIX EN PROVENCE,
    • Point Virgule etc... rue des Carmes 15000 AURILLAC,
    • Le Grand Cercle Centre Commercial Art de Vivre ERAGNY/OISE (95),
    • L'Herbe entre les Dalles 7 rue de la Barillerie 72000 LE MANS,
    • D'un Pavé à l'Autre 19, rue Tatin 27400 LOUVIERS,
    • PMU Presse Les Camoins 5 place du Monuments 13011 MARSEILLE,
    • L'Attrape-mots 212 rue Paradis 13006 MARSEILLE,
    • L'Odeur du Temps 35 rue pavillon 13001 MARSEILLE,
    • Librairie Maupetit 142, La Canebière 13001 MARSEILLE,
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     – COMMUNIQUÉ DE PRESSE FNLP  

     

    La déclaration de la Grande Mosquée de Paris

    sur l’Islam en France :

     

    Une pierre dans le jardin des nostalgiques

    du colonialisme et du racisme !

     COMMUNIQUÉ DE PRESSE FNLP: La déclaration de la Grande Mosquée de Paris   sur l’Islam en France :

     

    Une fois n’est pas coutume, il convient de saluer la prise de position de Dalil Boubakeur, recteur de la  Grande Mosquée de Paris, qui a rendu publiques deux déclarations sur l’Islam en France et sur la place des femmes dans l’Islam.

     

    Tout d’abord, la Mosquée de Paris rompt les amarres avec l’offensive des gouvernements précédents, quelles que soient leurs couleurs politiques de droite comme de gauche : elle se revendique de l’Islam EN France et non de l’Islam DE France.  S’appuyant sur toute la tradition du mouvement national algérien, elle réclame la stricte application de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905.

     

    L’Islam DE France, c’est le concordat agrémenté du statut colonial de l’Indigénat. La religion n’a pas à être tricolore et gouvernementale. L’Islam EN France, c’est l’application de la laïcité qui sépare le religieux du civil.

     

    La Mosquée de Paris « condamne la tendance actuelle à vouloir désigner des autorités de tutelle, n'étant pas de confession musulmane, aux fins d'encadrer avec paternalisme l'expression du fait religieux musulman dans la société française : ceci, au mépris de la liberté religieuse et de la séparation des Eglises et de l'État. » On ne saurait mieux dire.

     

    « 14.    La France n'est pas une terre d’Islam : elle est une terre où coexistent plusieurs religions dont l'Islam, ainsi que des habitants qui sont athées ou agnostiques. Dans ce contexte, tout musulman doit évidemment respecter les valeurs et les lois de la République française. Par exemple, puisque le blasphème et la caricature religieuse sont autorisés par la loi française, l'on peut s'en déclarer blessé ou offensé, mais il ne faut ni exiger leur interdiction ni réagir par la violence. Plus largement, bien évidemment, nul musulman n'a le droit d'exiger que la France modifie ses valeurs et ses lois pour convenir à sa propre foi, tout comme nul chrétien, nul juif, nul athée, nul agnostique, n'en a le droit.

     

    15.    Au sens de la loi de 1905, la laïcité est un principe de neutralité de l'État, de l'administration, des services publics, et des fonctionnaires, en ce qui concerne les religions et la spiritualité. En d'autres termes, la République française ne finance aucun culte, n'accepte aucune demande formulée au nom d'un culte, ne favorise aucun culte, ne pratique pas d'ingérence dans la vie d'un culte, et se contente de donner aux communautés religieuses les mêmes droits et les mêmes devoirs qu'à toute association d'habitants du pays, qu'elle soit cultuelle ou pas.  (A ceci près que la République ne reconnaît que les citoyens et non les communautés - Note de la Libre Pensée). Sa définition ainsi rappelée, l'existence du fait religieux musulman dans la société française est compatible avec la laïcité.

     

    16.    La laïcité n'est pas un principe d'intolérance envers la manifestation du fait religieux dans l'espace public. Celles et ceux qui veulent la redéfinir ainsi se fourvoient et méconnaissent gravement la loi de 1905. » Là aussi, c’est parfaitement juste en regard d’une conception de liberté de la laïcité.

     

    A propos du créationnisme,  de la femme et du planning familial

     

    Cette déclaration aborde aussi d’autres problèmes : « 10.    Allah a créé l'Humanité. Il n'y a nulle contradiction entre la création de l'Humanité selon le saint Coran, qui révèle métaphoriquement qu'Adam a été façonné à partir de la terre, et les théories scientifiques actuelles les plus avancées, selon lesquelles l'Humanité a été façonnée au fil de l'évolution successive d'espèces terrestres.

     

    11.    Allah a créé l'humanité en la voulant fraternelle. Tout musulman doit donc militer en toutes circonstances pour la paix et contre la guerre, pour la fraternité et contre le racisme, pour les paroles de concorde et contre les paroles de haine. » On aurait « souhaité » une telle déclaration contre le créationnisme de la part du Vatican. Et c’est totalement contraire à la déclaration de Benoit XVI à Ratisbonne sur les rapports entre religions.

     

    La question de la place de la femme et de la contraception est aussi abordée : «3. Il est rappelé que dans l'Islam, toute femme adulte est souveraine sur l'héritage qu'elle reçoit, sur les revenus de son travail, et sur les revenus de son épargne. Nul ne peut décider à sa place de ce qu'elle en fait, pas même le cas échéant son époux.

     

    7. Il est rappelé que rien dans l'Islam n'interdit l'utilisation de contraceptifs. De même, rien dans l'Islam n'interdit l'interruption volontaire de grossesse ; en particulier lorsque la vie de la femme enceinte est en danger. Il est toutefois préférable d'éviter d'en arriver à l'interruption de grossesse. C'est ce que permet d'ailleurs l'utilisation de contraceptifs. » On est décidément bien loin d’Humanae vitae de Paul VI et de la prière israélite sur le remerciement de n’être point une femme.

     

    Qui est intrinsèquement pervers

    et contraire à la laïcité et à la démocratie ?

     

    Les temps vont être très durs pour tous les xénophobes, de droite comme de gauche, qui ratiocinent à qui mieux mieux sur l’incompatibilité entre l’Islam et la modernité, contrairement aux autres religions monothéistes. Ce qui permet aux différents impérialismes de bombarder les peuples et les pays réputés à dominante musulmane.

     

    La pierre lancée par la Grande Mosquée de Paris va ramener le catholicisme à l’époque du Moyen-âge. Il faut dire qu’il ne l’a jamais vraiment quitté. Les partisans des valeurs de l’Occident chrétien vont prendre un sacré coup de vieux. C’est ce qui explique sans doute le relatif silence médiatique sur ces déclarations de la Grande Mosquée de Paris.  Cela ne va pas dans le sens de la pensée unique distillée tous les jours par les thuriféraires de l’Occident chrétien.

     

    Qui s’en plaindrait pour la laïcité

    et le droit des peuples

    à disposer d’eux-mêmes ?

    Paris, le 8 juin 2017 

     

     

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  • 6 juin 2017

    Guyane et financement du culte catholique :

    une décision très coloniale  du Conseil Constitutionnel

    Guyane et financement du culte catholique : une décision très coloniale  du Conseil Constitutionnel

    Par une décision 2017-633 du 2 juin 2017, le Conseil Constitutionnel a validé l'obligation légale faite  à la Collectivité territoriale de Guyane d'assurer  la rémunération du clergé catholique du  département.

    Les premières  contestations  dans cet te affaire  étaient intervenues  en 2014 et 2015,  lorsque le Conseil général, présidé par M. Alain Tien-Liong  avait décidé  de contester  cette obligation  prévue par une ordonnance coloniale de 1828, en infraction désormais tant  à l'application du principe de laïcité qu'à  celui de l'égalité des citoyens devant la loi.

    Le gouvernement de MM. Hollande, VallsMacron et Cazeneuve n'avait pas remué un sourcil, au contraire, le Préfet avait confirmé l'obligation et un recours était pendant devant  les juridictions administratives.

    Réuni  en Amérique-du-Sud  en  septembre 2015 le  Congrès de Montevideo (Uruguay)  de l'Association Internationale de la Libre Pensée avait pris position et  « adressé aux autorités française une demande  pressante  pour qu'elles mettent fin à cette honteuse situation ». Cette prise de position avait été diffusée dans tout le sous-continent. M. Bernard Cazeneuve, alors Ministre de l'Intérieur,  avait  seulement répondu par un accusé de réception.

    Après  la fusion  de la région  et du département en 2016, le nouveau Président de la Collectivité territoriale unique, M. Bruno Alexandre, et son ancien concurrent, M. Alain Tien-Liong  devaient renouveler ensemble  cette exigence, marquant ainsi  qu'il s'agissait  d'une exigence du peuple guyanais par-delà les clivages politiques. Ils le faisaient sous forme d'une Question Prioritaire  de Constitutionnalité (QPC), adressée au Conseil Constitutionnel et ceci au moment même  où une Grève générale  secouait la Guyane, les Guyanais  ne supportant plus la misère néo-coloniale.

    Le Conseil constitutionnel, impavide, a cependant validé  l'obligation qui coûte 1 millions d' € par an  à la Collectivité Territoriale de Guyane et aux contribuables. Les motivations  de la décision  du Conseil  constitutionnel peuvent paraître sibyllines, mais l'abondant dossier  sur lequel elles se référent indique bien  les deux réalités sur lesquelles elles s'appuient : le statut  concordataire d'Alsace-Moselle et les décrets Mandel  de 1939, destinés  à  maintenir la prédominance  du culte catholique dans les colonies.

    Contrairement  à la Réunion, à la Martinique et à la Guadeloupe,  où la loi de 1905 s'applique, la Guyane, pays de bagne, se voyait  englobée dans la même catégorie que  les Comptoirs de l'Inde et l'Algérie.  Il s'agit donc clairement, de la part des gardiens  d'institutions  lézardées  de maintenir le lien avec l’Église romaine comme au bon vieux temps dans  un des derniers territoires  dont ils disposent.

     

    M. Bruno Alexandre, président du Conseil général de Guyane
    et M. Alain Tien-Liong ancien président, au Conseil Constitutionnel (cl. France-Guyane)

     

    La Fédération Nationale de la Libre Pensée est aux côtés des Elus et du peuple guyanais sur ces questions, elle  fera part de son action  et demandera l'appui de tous les libres penseurs des cinq continents,   lors du 7° congrès  de  l'Association Internationale de la Libre Pensée  qui se tiendra à Paris  du  22 au 24 septembre prochain.

    La laïcité doit être la même pour tous !

    Guyane et financement du culte catholique : une décision très coloniale  du Conseil Constitutionnel

     

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    In memoriam, camarade François Grandazzi

     

    Il était des nôtres. Il s’est éteint le vendredi 2 juin 2017 à 7h du matin. Nous informons de la disparition de notre ami et camarade François Grandazzi, vice-Président de la Libre Pensée.

    Homme de culture, amoureux passionné de la littérature, grand amateur de livres, érudit et plein d’un humour si « british », portant l’élégance comme une seconde peau, il fut un homme de passions et d’engagements.

    C’est dans le syndicalisme libre et confédéré de la CGT-Force Ouvrière qu’il déploya tout son talent et son énergie dans une situation difficile pour son organisation syndicale. Il réussit, par sa capacité à fédérer autour de lui,  à reconstruire la Fédération FO de la Chimie, dévastée par l’entrisme des catho-sociaux qui finiront à la CFDT, comme il était logique.

    C’est dire qu’il n’avait aucune appétence pour la Doctrine sociale de l’Eglise et ses affidés. Sur son chemin, il rencontra la Libre Pensée et les libres penseurs et il ne cessa, après sa retraite, à consacrer son militantisme à la cause laïque et à la Libre Pensée.

    Il aurait pu être sous les feux de la rampe, comme tant d‘autres, mais il préférera consacrer son temps à nous aider du mieux qu’il pouvait, même dans des tâches techniques. C’était un militant modeste et précieux, mais tellement talentueux. Et quel humour !

    A la Libre Pensée, il ne fut pas dépaysé, retrouvant nombre de ses camarades de combat, en premier lieu Marc Blondel avec qui une solide complicité et une fidèle amitié le liaient. Il y en eu plein d’autres : Claude Jenet, Jacques Girod, Gabriel Gaudy en furent aussi et beaucoup de la Fédé-Chimie aussi.

    En évoquant tous les noms de certains de nos camarades trop tôt disparus, un vide sidéral nous aspire.

    Nous n’oublierons pas François et les autres.

    Nous présentons à sa femme Corinne et aux enfants de François et à ses petits-enfants tout le témoignage de notre profonde tristesse, de notre profonde solidarité  dans ce moment si douloureux.

    Nous appelons toutes celles et tous ceux qui ont aimé François et participé à ses engagements  à venir le vendredi 9 juin 2017 à 15h au cimetière de Marny-Lès-Compiègne où les combattants de la classe ouvrière et de la Libre Pensée lui rendront hommage.

    Christian Eyschen, vice-Président de la Libre Pensée y prendra la parole.

    Ensemble,  nous lui rendrons hommage.

     

     François Grandazzi avec Marc Blondel à Cherbourg en 1995 

    La Fédération nationale de la Libre Pensée

     

    In memoriam, camarade François Grandazzi

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    La Raison n°622, l'édio du président FNLP:

     

    Credo quia absurdum ( Je crois parce que c’est absurde) – Tertullien

    Nous avons décerné notre prix Clericalis à une «  sainte-trinité  »  : l’impair, le fisc et la vaine d’esprit. Vous découvrirez dans nos pages comment s’incarne, de nos jours, cette notion théologique fumeuse :trois en un, un qui sont trois, trois qui ne font qu’un, un tiers de divinité chacun, comprenne qui peut.D’ailleurs, pour les religions, il n’y a pas à comprendre,mais à admettre. On se demande, quand même, comment ils ont pu inventer cela ! Pour l’abbé Turmel, on en trouve la source dans la Kabbale juive et dans le culte zoroastrien. Selon Dumézil, les trinités, triades et autres, sont innombrables dans les textes indoeuropéens et auraient marqué la religion romaine primitive. Nos lauréats, quant à eux, sont bien réels, bien cléricaux, et vous saurez, lorsque vous lirez ces lignes, comment ils se sont classés dans le quarté des élections présidentielles. La Libre Pensée, fidèle à sa tradition, n’a donné aucune consigne de vote, mais ne se désintéresse évidemment pas du résultat.

    D’autres se sont permis de donner des consignes de vote, ou plutôt de non-vote, aux travailleurs qu’ils emploient. Le PDG de Paprec, pionnier et valeureux héros de la « laïcité dans l’entreprise » à la sauce El Khomri s’est permis d’indiquer à ses employés pour qui ne pas voter. Peu importe l’éventuel bienfondé de la consigne, c’est la renaissance d’un paternalisme d’un autre âge, prélude au totalitarisme pur et simple. Monsieur Petithuguenin, soucieux de ne pas voir troubler, par on ne sait quel voile ou kippa, les bennes de déchets dont il s’occupe, indique, en plus, le mauvais vote. Il n’est pas allé jusqu’à désigner le bon, mais jusqu’à quand ? Lorsqu’on se souvient que cet individu a reçu le prix de la laïcité des mains de Manuel Valls (lauréat en second de notre prix cette année, mais deuxième couronnement en deux ans. Belle persévérance !), on est confondu.

    Il est plaisant de constater que l’article 1bis A de la loi El Khomri, largement inspiré des revendications de patrons comme celui de Paprec, est contradictoire avec les jugements de la Cour de justice de l’Union européenne qui reprennent une interprétation du Droit du Travail conforme à notre Code, tel qu’il était avant cette loi.

    Ceci étant dit, le respect de la loi de 1905 revient à l’ordre du jour, et notre association n’y est pas pour rien. L’arrêt du Conseil d’Etat en notre faveur déploie ses conséquences. Les Tribunaux administratifs l’ont intégré et les jugements tombent les uns après les autres. Dans nos colonnes, vous pourrez prendre connaissance des jugements de Hénin-Beaumont, puis de Marseille concernant Béziers, où notre lauréat des années précédentes, Robert Ménard, est durement impacté, à l’intense satisfaction de nos adhérents. Dans les deux cas, l’arrêt du Conseil d’Etat a été pris explicitement en compte. Comme l’affirme notre déclaration en dernière page : les faits sont têtus. Après la déroute de la vierge de Publier et de celle
    de Brusvily, l’article 28 de la loi de 1905 reprend ses droits envers et contre les provocations de la réaction cléricale la plus noire. Comment ne pas s’en réjouir ? Il est clair que ce n’est pas fini.

    Le cléricalisme, voilà notre ennemi, comme celui des multiples associations adhérentes ou sympathisantes de l’Association internationale de la Libre Pensée. Dans ce numéro, deux congrès internationaux sont relatés  : celui de Varsovie et celui de Chypre. Aux journées athées de Varsovie, nos représentants ont prononcé plusieurs discours fondamentaux sur le droit de choisir sa vie et sa mort contre les Eglises. A Chypre, où étaient réunies des associations représentant largement le pourtour méditerranéen, c’est l’indépendance vis-à-vis de multiples religions (catholique, orthodoxe, islamique) qui fut au centre des débats. Tout cela prépare le congrès que nous connaîtrons
    à Paris en Septembre, et dont notre numéro de juin reproduit le bulletin d’inscription. Je compte sur nos lecteurs pour effectuer leur inscription et faire connaitre largement cet événement historique.

    Jean-Sébastien Pierre,
    Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée


     

    La couverture

     

     

     

    Le Sommaire :

     

     

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