• 15 avril 2016

    Editorial

    Une nouvelle victoire juridique de la Libre Pensée :

    Les Pénitents blancs au pain sec, monsieur Ciotti sanctionné

    Après avoir interpellé le Préfet qui, sans succès, est intervenu pour en exiger le retrait auprès du Président du Conseil général du département des Alpes-Maritimes, M. Ciotti, dont la réputation d’homme politique réactionnaire n’est plus à faire, un citoyen de la commune de Saorge, soutenu par la Libre Pensée et la Ligue des droits de l’Homme, a demandé au tribunal administratif de Nice d’annuler la délibération du 10 février 2014 par laquelle cette collectivité territoriale avait consenti une subvention de 2000 euros à l’Archiconfrérie des pénitents blancs de la Sainte-Croix et du Gonfaron de Saorge.

    Archiconfrérie des pénitents blancs de la Sainte-Croix et du Gonfaron de Saorge

     

    Il s’agit d’une « aimable » association cultuelle, créée en septembre 2009, dont les membres se placent sous la protection de Saint-Jacques le Majeur et de Sainte-Lucie. Elle organise des processions en l’honneur de la Sainte-Croix et deux fêtes annuelles, les 25 juillet et 13 décembre de chaque année. Comme cette activité est un peu courte à ses yeux, elle participe également aux défilés célébrant Sainte-Anne et un gisant. Elle soigne particulièrement la tenue des processionnaires : derrière l’aumônier qui les guide, ils défilent revêtus d’une longue robe blanche et arborent une seyante cagoule immaculée.

    Devant tant de piété et d’élégance, le Tribunal administratif n’a pu que conclure que l’Archiconfrérie des pénitents blancs de la Sainte-Croix et du Gonfaron de Saorge  (ouf !) est une association cultuelle, de même que toutes les juridictions administratives saisies avaient considéré que présentaient le même caractère les comités organisateurs des ostensions limousines, en l’honneur notamment de Saint-Martial, qui, dit-on, aurait libéré le Plateau de Millevaches du mal des ardents. Or, l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Églises et de l’Etat dispose que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. », en sorte que le versement d’une subvention de 2 000 euros à l’Archiconfrérie était illégal. Selon le juge administratif, le Gonfaron ne peut pas se goinfrer.

    M. Eric Ciotti proteste vigoureusement et invoque les mânes de la tradition de la Provence profonde pour contester ce qu’il analyse comme une offense à un passé glorieux. Néanmoins, il a du mal à tenir la distance avec un tel argument. En dépit de sa dénomination hermétique et de l’accoutrement moyenâgeux de ses membres, l’Archiconfrérie sort, en effet, à peine des fonts baptismaux. Par conséquent, il renonce à saisir la Cour administrative d’appel, conscient probablement que le combat serait perdu d’avance. Il préfère ménager sa monture et poursuivre la grande croisade qu’il a entreprise et qui a pour destination, à défaut d’une entrée triomphale dans Saint-Jean d’Acre, la révision de la Constitution du 4 octobre 1958 en vue d’y insérer une disposition affirmant que la République française aurait des racines chrétiennes.

    La Libre Pensée lui souhaite bon courage. Elle lui transmet un message : une rumeur bruissant parmi la France laïque annonce que M. Eric Ciotti serait bien placé pour obtenir le prix Cléricalis 2017. Si cette distinction lui est décernée, elle ne manquera pas de le féliciter.

    Paris, le 15 avril 2016

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  • 15 avril 2016

    France-culture

    La Libre Pensée sur France Culture - 10 avril 2016

     

     

    Cette émission est animée par David GozlanSecrétaire général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée. Il reçoit Jean-Marie BonnemayrePrésident du CNAFAL : Conseil National des Associations Familiales Laïques.

     

    Jean-Marie, bonjour. On va entrer tout de suite dans le vif du sujet. L’action familiale laïque nous intéresse, nous, Libre Pensée. Est-ce que tu peux présenter votre association ?

     

    JM Bonnemayre : Mouvement laïque bien évidemment par définition mais le paradoxe c’est peut-être d’avoir juxtaposé le mot famille et le mot laïcité. Pourquoi ? 
    Parce que la thématique familialiste et familiale date de 1875 et elle est une réaction contre la république et l’établissement de la république. L’historien du mouvement familial qui est l’Abbé Talmy et qui est imprégné bien sûr de catholicisme, s’y réfère lorsqu’il dit, par exemple, que « à partir de 1789 c’est sur l’individu que la société devra désormais s’édifier, la famille fera les frais de l’émancipation du citoyen » ou bien encore « le même bouleversement qui renverse la monarchie héréditaire détruit la famille. Le divorce est une conséquence de la démocratie car en posant le principe de la souveraineté populaire dans l’Etat et dans l’Eglise, l’Assemblée Constituante a préparé les voies du divorces ». 
    Je pourrais multiplier les citations. Tous cela pour montrer que pendant quasiment 70 ans cette idéologie-là va nous conduire à l’établissement du Régime de Vichy.

     

    DG : Qui lui a mis en avant la famille justement.

     

    JMB : Qui a mis en avant la famille comme cellule de base de la société bien évidemment opposée à la conception citoyenne issue de 1789 et donc au libre arbitre, à la liberté d’expression et à la liberté de pensée. Ce qui est intéressant c’est que se sont justement des déportés et des résistants qui s’étaient battus contre le Régime de Vichy, contre ces conceptions-là, qui décident à partir de 1947 de créer le premier mouvement familial laïque. Pourquoi ? Parce qu’ils ont vécu la montée des idées vichystes et contre-révolutionnaires des années 30 et à partir du moment où De Gaulle avait légalisé à travers l’ordonnance de 1945 qui fait que l’UNAF est une institution de la République, le mouvement familial, ils avaient estimé qu’il fallait aller au contact dans la bataille des idées avec ces conceptions-là. D’où la naissance du mouvement familial laïque mais qui ne s’inscrit pas du tout dans l’idéologie familialiste. On se réfère aux idéaux de la République, à l’émancipation sociale et à tous ce que peut porter le citoyen en termes de liberté.

     

    DG : On va revenir sur cette ordonnance de 1945. Vous vous considérez que c’est une avancée parce qu’elle rompt avec le Régime de Vichy. Est-ce qu’aujourd’hui elle est mise à mal ? Est-ce qu’elle est en danger ?

     

    JMB : L’UNAF a eu pas mal de vicissitudes au cours de son histoire du fait qu’elle était sur un positionnement très conservateur voir parfois dans certains cas très intégriste. Lorsque nous avons intégré l’UNAF en 1979 les choses avaient peu bougées. Ce qu’a amené l’ordonnance du Général De Gaulle s’est d’instituer véritablement le pluralisme au moins au niveau des statuts de l’UNAF. Après dans la réalité c’est autre chose. Par exemple l’UNAF a à peu près 150 postes de représentation nationale auprès de l’Etat : par exemple à la CNAF il y a 5 représentants familiaux. Il n’y a aucun laïque qui représente cette institution auprès de la CNAF. Quand je dis 150, on a qu’un seul représentant ! On voit bien qu’alors que la mission est de représenter la totalité des familles on est loin du compte ! 
    On l’a vu bien sûr avec le mariage pour tous où l’UNAF s’est battue contre et en étant proche bien évidemment de ceux qui défilaient contre le mariage pour tous.

     

    DG : Lorsque l’on a vu dans l’actualité la question des familles ressortir récemment, c’est toujours ce fameux mot d’ordre : « Un papa, une maman, deux enfants », qui seraient LA famille. Quelle position avez-vous pris dans cette bataille-là ? 
    Beaucoup plus loin : est-ce qu’il y a une véritable offensive cléricale autour de la famille en France ?

     

    JMB : Le CNAFAL a toujours déclaré dans sa déclaration de principe qu’il n’y avait pas de famille standard. On a toujours accueilli dans nos rangs les familles monoparentales par exemple. 
    En 1990, quand il a été question du PACS on a bien évidemment appuyé le PACS. 
    Nous avons défendu l’association des parents gays et lesbiens qui souhaitait faire son entrée à l’UNAF et qui avait été refusé par les dirigeants de l’époque malgré une lettre de Ségolène Royal ! 
    A partir de 2012 lorsque la question est revenue sur le tapis, on s’était rencontré bien évidemment rencontré au cours des 15 dernières années avec l’APGL pour unir nos efforts et se battre en faveur de cette loi. Ce qui n’a pas été du tout simple ! On a bien vu à travers cette affaire, une partie de la vieille droite vichyste, maurassienne et bien sûr catholique intégriste, qui déjà avait repointé le nez du temps de l’ère Sarkozy, trouver un boulevard devant elle car mise à part Madame Bertinotti et Christiane Taubira, on ne peut pas dire qu’il y ait eu un grand écho. On a vu des déclarations de députés socialistes comme quoi il fallait laisser tomber cette loi car trop dangereux, et qui était prêt à faire un recul. D’ailleurs Hollande lui-même a reculé après 15 mois lorsqu’il a dit on ne va pas plus loin et on ne fait pas d’ouverture sur la PMA alors que c’était prévu.

     

    DG : Pour que les auditeurs comprennent un peu mieux ce qu’est le CNAFAL : en matière de laïcité, même dans le champ social, qu’elles sont vos démarches, vos actions, vos réponses à ces questions-là ?

     

    JMB : Sur la laïcité. Nous sommes agréés Organisation Nationale de Consommateurs depuis 35 ans. Cela a été une volonté car nous souhaitions nous inscrire pleinement dans le champ social et ne pas oublier dans la détermination de la destinée des individus le poids de l’économique et le poids du financier. On en voit tous les jours la résultante. 
    On se situe comme étant une organisation de consommateurs non consuméristes. Pour nous il ne s’agit pas de replâtrer les effets du régime capitaliste ou libéraliste. Il s’agit de se pencher, à partir du moment où il y a fabrication d’un produit, à partir du moment où il y a des gens derrière qui les fabriquent, de s’intéresser à leurs conditions de travail, à la manière dont un produit est fabriqué et vendu et y compris par rapport à l’extraction de la plus-value. 
    De ce point de vue on se situe totalement à gauche et on ne s’interdit rien dans le champ de l’économie et du financier. Et bien sûr que l’on a une critique profonde de ce qui est en train de se passer ces 20 dernières années dans ce champ-là. C’est important de faire de l’éducation du consommateur et également, à travers des stages de formation, de l’accès aux droits dans tous les domaines : logement, santé, travail, consommation etc. 
    C’est-à-dire essayer de fabriquer des citoyens au jour le jour et dans la quotidienneté des choses.

     

    DG : Il y a un côté éducation populaire encore ?

     

    JMB : Tout à fait ! Nous sommes agréés Mouvement d’Education Populaire et notre but, en partant de difficultés de vie concrètes, d’apprendre aux citoyens et citoyennes à se défendre eux-mêmes en leur donnant des éléments juridiques, des chemins pour taper aux bonnes portes soit dans le secteur privé soit dans le secteur public de telle sorte qu’ils puissent faire valoir leurs droits.

     

    DG : Dans les enjeux autour de la laïcité, nous pensons en tant que Libre Pensée qu’il y a un nouveau problème mais qui est un problème créé et qui serait celui de l’islam. Pour nous c’est un problème instrumentalisé. 
    Qu’en pensez-vous ? J’imagine que vous rencontrez des familles de toute catégorie à la fois dans le milieu urbain et dans le milieu rural. Que pensez-vous de ce qui serait une nouvelle problématique en quelque sorte ?

     

    JMB : Le CNAFAL depuis 20 ans, au siège national, a un bureau d’accès aux droits pour les immigrés quel que soit leur statut. Il nous arrive de recevoir des clandestins qui cherchent par la voie légale à obtenir des papiers. C’est un bureau ouvert et nous ne sommes pas subventionnés pour cette action. Nous sommes d’ailleurs reconnus pour notre technicité par le Ministère de l’Intérieur et nous sommes toujours sur le registre de l’accès aux droits.

     

    Le CNAFAL a toujours été très prudent par rapport à ceux qui revendiquent la laïcité que par rapport à l’islam. Ces débats-là ont commencé à partir de Charles Pasqua. C’est le premier qui, de ce côté de l’échiquier politique, a mis en avant la laïcité pour combattre l’islam. Il a eu des disciples depuis et l’on a bien vu que depuis 7 ou 8 ans il y a un terrible brouillage politique à ce niveau-là : Marine Le Pen fait de même, des éléments notoires des Républicains également, et à gauche il y a des voix dissonantes.


    Ce qui veut dire qu’il faut d’une part revenir aux fondamentaux de la laïcité qui sont bien sûr la liberté de conscience, la liberté de pensée, la liberté d’expression. Il n’y a jamais eu de volonté de mettre à l’index telle religion plutôt que telle autre. Je suis d’ailleurs parfois étonné que certains ne focalisent que sur la question de l’islam alors qu’on ne les a peu ou pas entendu sur la montée de l’intégrisme catholique au cours de ces dernières années. Oubliant que leur emprise sur la société est réelle ne serait-ce que pour le droit de mourir dans la dignité où les catholiques ont fait pression.

    Certains utilisent l’islam pour dire que l’intégration à la française ne marche pas. Moi je dis que c’est le contraire. Ça marche plus qu’ailleurs ! Par rapport aux autres pays européens c’est en France qu’il y a le plus de mariages mixtes. 28% de mariages mixtes définis d’une part entre un ou une française « de souche » et des gens natifs du Maghreb ou d’ailleurs mais qui en sont parfois à la 3ème ou 4ème génération.
    Je suis d’ailleurs gêné par rapport à cela car on en arrive finalement à qualifier de musulmans ou d’arabes des gens qui sont depuis la 3ème ou 4ème génération en France !


    On voit bien que les choses sont pipées et qu’il y a un arrière-plan de discrimination et de racisme. Il y a là aussi des failles de nos gouvernants quels qu’ils soient. Voir le dernier débat sur la politique de la ville. La plupart des élus locaux de droite ou de gauche ont été à la tête d’Offices Publics d’HLM. Ils maitrisaient donc les politiques d’attribution et de peuplement. Qui sont les responsables si effectivement dans certains quartiers il n’y a pas de mixité ? Ce sont bien les élus locaux !


    Maintenant je les entends monter au créneau parce que l’on voudrait nous faire croire, et cela vise à faire peur aux gens, qu’en France il y aurait une centaine de « Möllenbeck ».

    Il faut arrêter ! On pointe du doigt certaines catégories de la population alors que l’on sait bien que s’est une poignée, que le problème est très complexe, qu’il y a des problèmes de géopolitique et bien sûr si on peut court-circuiter les citoyens dans ce débat on le fera.


    Je me refuse à rentrer dans ce type de débat parce que chaque fois on est dans une posture électoraliste, clientéliste et en plus on fait le jeu de l’extrême droite.

     

    DG : Jean-Marie merci. Très rapidement as-tu quelque chose à signaler aux auditeurs qui permettrait de garder non seulement espoir mais qui permettrait de voir la lumière au bout du tunnel ?

     

    JMB : Deux mots : l’émancipation sociale et l’égalité. Je crois que ce sont les deux boussoles que nous devons avoir dans la période présente où l’on voit bien qu’il y a plein de « pêcheurs » en eau trouble de partout.

     

    DG : Merci. Le livre du mois : la revue L’Idée Libre n°312 qui vient de sortir sur le Canada. Disponible dans notre librairie. 

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  • Communiqué AILP: Pour la défense du droit à l’IVG en Pologne!

    Association Internationale de la Libre Pensée

    Siège : 10/12 rue des Fossés Saint-Jacques 75005 PARIS

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    Pour la défense du droit à l’IVG en Pologne

    Communiqué AILP: Pour la défense du droit à l’IVG en Pologne!Sous la pression de l’Eglise catholique, un projet de loi visant à interdire l’avortement en Pologne a été déposé au Parlement avec le soutien du gouvernement. La loi actuelle autorise l’IVG seulement dans trois cas : risque pour la vie et la santé de la mère, examen prénatal indiquant une pathologie grave et irréversible chez l’embryon, et grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste.  

    Or, le projet de loi prévoit l’interdiction totale de l’IVG. Ce projet prévoit également de pénaliser les médecins et les personnes pratiquant l’IVG par des peines de prisons pouvant aller jusqu’à cinq ans. C’est une atteinte exceptionnellement grave aux droits démocratiques et aux droits des femmes. Il pourrait servir d’exemple dans bien d’autres pays.

    L’Association internationale de la Libre Pensée, parce qu’elle a toujours été attachée aux droits des femmes et parce qu’elle a toujours soutenu le peuple polonais dans la défense de ses libertés, condamne expressément ce projet de loi et demande au gouvernement polonais d’y renoncer. L’AILP affirme sa totale solidarité envers nos amis polonais qui combattent ce projet de loi.

    Par cette déclaration, l’Association internationale de la Libre Pensée prend ses responsabilités, communique cette déclaration aux autorités polonaises et demande notamment à être reçue par l’ambassade de Pologne à Paris. Elle invite les différentes sections de l’AILP à faire de même dans leurs pays respectifs.

    Paris, le 12 avril 2016

    Télécharger « Défense de l'IVG en Pologne.pdf »

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  • Colloque Islam et Laïcité

    Colloque de la Libre Pensée
    « Islam et Laïcité »
    Samedi 16 avril 2016 – 9H30 à 17H
    Bourse du Travail
    67 rue de Turbigo 75003 Paris

     

    En préambule de l’ouverture de ce colloque, la Fédération nationale de la Libre Pensée s’autorise à rendre public cet article de Adam Shatz, publié dans le journal Le Monde du 14 avril 2016.

    Ces défenseurs de la laïcité qui raniment le discours colonial

    Dans le débat sur l'islam en France, certains partisans de la laïcité remettent au goût du jour un racisme drapé dans les habits de la vertu et pervertissent les valeurs républicaines....

     LIRE LA SUITE:

    Télécharger « 20160413 Colloque Islam et Laïcité.pdf »

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    Message de Benjamin Stora,
    Historien, universitaire,
    Président du Conseil d'orientation de l’Établissement public du Palais de la Porte dorée
    au colloque Islam et la Laïcité organisée par la Libre Pensée
     
    "Dans la situation difficile que nous connaissons, celle de la montée des idéologies d’extrême-droite, des identités, de la religion qui se substitue à toute possibilité d’écriture sociale, le combat que vous menez, le combat de la Libre Pensée, c’est celui de l’équilibre et de la raison.
    C’est une lutte difficile contre, à la fois, l’obscurantisme religieux mais aussi contre les tentatives d’instrumentalisations politiques à l’égard d’une certaine religion, l’Islam de France. Une bataille également, dans la continuité de celle mené par le mouvement ouvrier au temps de l'Affaire Dreyfus, contre le racisme et l'antisémitisme.
    C’est un combat compliqué parce qu’il faut, dans un même mouvement, se défier d’une société du tout religieux ; mais en même temps se méfier d’une posture qui vise au nom du rejet de la religion à stigmatiser des populations qui se trouvent souvent dans des situations de misère sociale et de précarité.
    J’estime que votre colloque est important parce qu’il  permet de resituer les enjeux dans la longue durée historique ; et en même temps dans le présent, la situation politique et sociale que la France traverse aujourd’hui."

     

     

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  • À la suite de la requête présentée devant le tribunal administratif -à titre personnel- par notre camarade Georges Marcel Faye, le Conseil général des Alpes Maritimes et son président Éric Ciotti condamnés.

    Victoire pour la défense de la laïcité par la Libre Pensée 06!

    LIRE SUR LE SITE DE LA LIBRE PENSEE 06:

    http://librepensee06.over-blog.com/2016/04/victoire-pour-la-defense-de-la-laicite-dans-notre-departement.html

    Télécharger « Pénitents et Ciotti.pdf »

     

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  • Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

     

    Réécouter sur la chaîne Youtube de la Libre Pensée 04

     

    extraits

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    Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLPLe 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

     

     

     

     

     

     

    Nicole a passionné son auditoire en montrant,  par de nombreux exemples, l'acharnement de l’Église catholique, soit à détruire toute trace du paganisme et de tout témoignage d'autres cultes antérieurs à son monothéisme, soit, quand elle ne l'a pu, à les récupérer, à les ''recycler'' pour son propre compte. 

    Nicole a balayé ainsi, preuves non exhaustives  à l'appui, l'affirmation frauduleuse actuelle de l'existence de soi-disant ''racines chrétiennes de l'Europe": 

    « Pour moi, l'Europe n'a pas de racines chrétiennes. Toutes les "racines chrétiennes" qu'on peut donner à l'Europe ont été conquises les armes à la main la plupart du temps. Cela a été à chaque fois une violence faite aux populations et tout ce qu'on voit aujourd'hui qui nous apparaît comme des traditions, c'est des traditions qui ont été imposées, qui n'ont rien, ni de spontané ni de naturel et qui sont le résultat de grandes violences. » 

    Humour et truculence! Nicole nous a  raconté cette performance de l’Église catholique : le recyclage de Priape et du culte de la fécondité…Étonnant, non? 


    Une matinée studieuse et réjouissante suivie de l'inévitable banquet gras libre-penseur, préparé par Claire pour un weekend que nombre de médias consacrent à la religion ''majoritaire'' en France. Ceux qui se sont levés de bonne heure ce samedi, malgré le changement d'heure, ont beaucoup appris et ne regarderont plus le monde avec crédulité. Un seul regret du président : ne pas avoir invité Madame Vallaud-Belkacem, Ministre de l'Education nationale, pour lui montrer le crime contre la connaissance que constitue la suppression de l'enseignement du grec et du latin et du berceau premier de notre civilisation....
     

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    Retrouvez l’article de Nicole dans l’Idée Libre 311 consacré aux « Chiffonniers de l’Histoire »

     

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     Sol Invictus (culte païen) et statue de St Pierre (Vatican) couronnée du Soleil

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLPLe 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

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    Eglise de Limans 04

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP       Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

     

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    DIJON: article LE BIEN PUBLIC 1951

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat de Nicole Aurigny, Vice-présidente de la FNLP

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     Syracuse : le temple d'Athéna ... La cathédrale

    Extérieur: façade baroque                            Intérieur: le temple d'Athéna

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP   Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP

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    Basilique de Saint-Quentin (02)

    Le labyrinthe (Ariane, Thésée, le Minotaure) recyclé en "chemin de croix"

    Le 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLPLe 26 Mars 2016: conférence-débat par Nicole Aurigny, vice-présidente de la FNLP

     

     

     

     

     

     

     

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    HUMOUR

    Même "LES SAUCISSONNADES" des Libres Penseurs récupérées :

    http://www.hauteprovenceinfo.com/article-10325-en-images-a-manosque-traditionnelle-saucissonnade-paques.html

    Sauf que...

    ...à la place du banquet gras, un concours d'aïoli est présenté...

    pour les saucisses et autres saucissons, jambons etc...vous repasserez!

     

    ARCHIVES LIBRE PENSEE 02 (Extrait)

    21 avril 1905,  les banquets du « vendredi dit  saint »

     

    Voici ce qu’en dit le journal de St-Quentin du 21 avril 1905 :

    Saucissonnades

    Nous avons dit qu’aimablement invités au banquet gras du vendredi « dit saint », organisé par la lumineuse Libre-Pensée de Saint-Quentin, nous avions refusé l’invitation pour des raisons de convenances personnelles.

    Il faut être bête à manger du saucisson le vendredi-Saint pour croire qu’il est héroïque de sucer une andouille, bien que les loups ne se mangent pas entre eux, le jour où quatre-vingt-dix-neuf Français sur cent grignotent tranquillement des haricots, sans en rien dire à personne.

    Le seul libre-penseur serait celui qui au banquet de la libre-pensée, commanderait :

    -garçon, de la morue !

    Il penserait et mangerait librement, celui-là, tandis que les autres !…

    Enfin, les banqueteurs-en ont-ils de l’argent ces gaillards-là !- peuvent préparer leurs casseroles.

    Nous sommes mêmes heureux de leur apprendre que le même jour, à la même heure, au Grand-Orient de France, un banquet, également gras, sera présidé par…le commandant Pasquier, l’ignoble délateur.

    On aimerait tout de même mieux manger un morceau de pain sec dans un coin.

     

    Le 26 avril, le journal de St Quentin reproduit 2 motions de la Libre-pensée de Laon :

    -L’une adressée au ministre de l’Instruction publique, des beaux arts et des cultes Bienvenu-Martin :

     

    Monsieur Bienvenu-Martin, ministre de l’Instruction publique et des cultes à Paris.

     

    Les membres de la Société de Libre-pensée de l’arrondissement de Laon, réunis dans un banquet fraternel à l’occasion du Vendredi, dit saint, à Laon, félicitent M. le ministre des cultes de son attitude franchement républicaine et le prient de résister de toutes ses forces à ceux qui s’opposent à la prompte et radicale séparation des Eglises et de l’Etat.

     

    -L’autre adressée à Combes :

     

    Monsieur Combes, sénateur, ancien président du conseil à Paris.

     

    Les membres de la Société de Libre-Pensée de l’arrondissement de Laon, réunis dans un banquet fraternel à l’occasion du vendredi dit Saint, renouvellent à Monsieur Combes, ancien président du conseil, leurs sentiments de respectueuse admiration pour l’œuvre d’émancipation laïque, démocratique et sociale qu’il a entreprise si énergiquement lorsqu’il était le chef du gouvernement et sont convaincus qu’il la continuera lorsque la séparation viendra devant le Sénat.

    signatures suivent :

     Le président, Pouillart ; Gras, vice-président ; Blique, secrétaire ; docteur Debray, président de la Fédération radicale et des droits de l’Homme.

     

    Le même journal rapporte le 26 avril, toujours sous le titre méprisant de « SAUCISSONNADES », les discours dont l’un adressé par le président Pouillart de la Libre–Pensée de Laon aux femmes présentes:

     

    Très chères citoyennes, j’ai presque manqué à mon devoir en vous faisant tant attendre pour le toast que je désire vous porter(…)

    Très chères citoyennes, les Libres-penseurs ne sont pas trop mauvais diables et j’espère que vous emporterez d’ici une bonne impression, une impression qui portera ses fruits.

    Déjà vous m’avez compris et vous voyez bien que je veux vous demander quelque chose.

    Pourquoi ne le ferais-je pas, en effet, puisque je vois, sur vos figures épanouies, le désir d’être utiles à notre cause qui est celle du loyalisme, du rationalisme et du prosélytisme.

     

     

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    Judas, dans la "Légende dorée " de Jacques de Voragine:

    un recyclage  

    à suivre...

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  • La Libre Pensée reçue à l’Observatoire de la Laïcité

    http://www.fnlp.fr/news/231/17/La-Libre-Pensee-recue-a-l-Observatoire-de-la-Laicite/d,lp_detail.html

    Dans le cadre de la rédaction de son rapport annuel, l’Observatoire de la Laïcité, présidé par Jean-Louis Bianco a reçu le mardi 15 mars 2016 la Fédération nationale de la Libre Pensée, représentée par son Président Jean-Sébastien Pierre et son Secrétaire général David Gozlan. Sous la conduite du rapporteur général de l’Observatoire, Nicolas Cadène, nous avons pu y développer dans le temps imparti les positions de notre association.

    Notamment la Libre Pensée a abordé le dossier ‘’Laïcité à l’hôpital”...

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  • LP04 communique:

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

    Avec  l’interview de:

    Pascal Joly, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT.

    Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT-FO.

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

    Partie 1

    La Libre Pensée sur France Culture - Emission du dimanche 13 mars 2015

    Emission animée par David Gozlan, Secrétaire Général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et Dominique Goussot, membre de la Commission Administrative Nationale de la Libre Pensée et Responsable de la Commission Droit et Laïcité.

    D. Gozlan : L’émission s’intéresse aujourd’hui aux mouvements sociaux de ces derniers jours. Pourquoi la Libre Pensée s’intéresse à cette actualité sociale ? C’est ce que nous allons vous expliquer.

    Première question : Le Code du Travail. Dominique, qu’est-ce que le Code du Travail ?

     

    Dominique Goussot : Avant d’aborder ce sujet je pense qu’il faut d’abord tordre le cou à une idée reçue selon laquelle le marché du travail serait particulièrement rigide en France. C’est exactement le contraire qui est la vérité, puisqu’actuellement la majorité des contrats de travail qui sont signés sont des contrats à durée déterminée. Peut-être serait-il intéressant, d’une part, de rappeler la raison d’être du Code du Travail, et d’autre part de rappeler ou d’expliciter le contenu de l’avant-projet de loi qui sera examiné par le conseil des ministres du 24 mars prochain.

    Pour ce qui est de la raison d’être : le Code du Travail a été créé en 1910 pour rassembler divers textes épars dans l’ordre juridique national et notamment incorporer la grande loi de 1884 introduisant la liberté syndicale. Cette année 1910 n’est pas tout à fait un hasard puisque c’est également l’année au cours de laquelle on a créé les retraites ouvrières et paysannes, premier système de retraite qui a existé dans notre pays, institué par l’Etat.

    Progressivement le Code du Travail a pris en compte le déséquilibre des deux parties au contrat de travail : d’un côté l’employeur et de l’autre le salarié qui lui est subordonné. Le but de la législation du travail est d’éviter que ce déséquilibre ne soit trop défavorable au salarié. Pour réduire ce déséquilibre le droit du travail a d’une part introduit les dispositions législatives et réglementaires qui protègent les travailleurs, par exemple la sécurité au travail, d’autre part il crée une catégorie spécifique de contrat civil qui est le contrat de travail à durée indéterminée, qui est le contrat de droit commun, enfin il a donné un cadre juridique à la négociation collective qui est une source essentielle de droits protecteurs pour les salariés.

    Quel est le contenu de la réforme actuelle ?

    D. Gozlan : Elle a déjà une origine parce qu’elle vient de plusieurs rapports. C’est à la fois le rapport Combrexelle et le rapport Badinter qui ont été en quelque sorte fusionnés pour donner ce projet de loi.

    Dominique Goussot. : Effectivement plusieurs rapports ont été remis au Premier ministre pour préparer cette loi et donc cet avant-projet reprend en partie les préconisations de ces rapports et ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’avant-projet de loi El Khomri contient une disposition qui prévoit une réforme en profondeur du Code pendant plusieurs années.

    Quels sont les trois éléments importants à retenir de l’avant-projet actuel ?

    D’une part, il y a ce que l’on appelle l’inversion des normes en matière de droit du travail. Le régime actuel est le suivant : la loi fixe un socle de droits, les accords de branche peuvent aller bien au-delà de la loi et peuvent être étendus à l’ensemble du pays ce qui fait que cela répond au principe d’égalité qui régit la République. Et puis l’accord d’entreprise lui ne peut aller qu’au-delà de l’accord de branche et ne peut jamais aller en deçà. Voilà le système actuel.

    Quel est le régime envisagé ?

    Le régime envisagé aurait pour effet d’accroitre les accords d’entreprise qui pourront être moins favorables que les accords de branche. Cela s’est pratiqué dans d’autres pays – Espagne et Portugal – et l’on a vu le nombre d’accords de branches être réduit à une peau de chagrin car évidemment ce qui est essentiel pour les employeurs, dans un tel cadre juridique, ce sont les accords d’entreprise.

    Dans les deux ans, l’avant-projet de loi prévoit une réécriture totale du Code du Travail qui distinguerait trois niveaux :

    • Les règles obligatoires d’ordre public
    • La négociation collective avec une préférence donnée à l’accord d’entreprise
    • Des dispositions supplétives en cas d’échec de la négociation qui pourront remettre en cause les droits acquis dans les accords de branches actuels.
    • Ce dispositif conduit au dépeçage progressif de tout l’ordre juridique actuel en matière de droit du travail.

    Deuxième aspect : le contournement des syndicats

    Actuellement la négociation collective est le monopole des organisations syndicales représentatives. Je tiens à rappeler d’ailleurs, à ce sujet, qu’il y a eu, il y a quelques années, la réforme de la représentativité des syndicats qui repose désormais non plus sur le fait qu’il y a une preuve irréfragable de représentativité, mais sur la base des résultats électoraux. Il faut qu’une organisation recueille 10% des voix des salariés d’une entreprise afin qu’elle y soit représentative même si nationalement elle l’est. Ce qui pose quand même des problèmes. Pour signer des accords il faut réunir un certain nombre de voix aux élections professionnelles.

    Comment va-t-on contourner le rôle des syndicats ? En introduisant un référendum à l’initiative de l’employeur. On sait très bien que les référendums sont toujours « réussis » dans la mesure où la question posée appelle une réponse qui est connue d’avance. Si le texte va à son terme, on aboutira à des accords d’entreprises adoptés par référendum et non pas sur la base de la négociation collective par des organisations syndicales représentatives.

    D.Gozlan : On comprend donc bien que cela vient d’autres rapports et que cela a une incidence sur les syndicats. Il est vrai que le rapport Combrexelle disait la chose suivante : « Il suffirait de le réduire (le Code du Travail) d’une façon drastique et de libérer ainsi des espaces au profit de la négociation. Enfin libérés des contraintes législatives et réglementaires multiples, les acteurs syndicaux et professionnels se saisiraient des nouveaux espaces de liberté au profit d’un dynamisme retrouvé de la négociation. » Nous avions écrit « Vous forgez une chaine et vous l’appelez liberté », citation de Victor Hugo, et c’est exactement ce que le rapport Combrexelle impliquait.

    Comment ne pas percevoir, avec ce que tu viens d’expliquer Dominique, que ce sont des protections diminuées et qu’effectivement ce sont les syndicats qui sont en cause ? Nous avons justement interviewé deux responsables syndicats des Unions régionales Ile de France CGT et FO. Les voici:

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

    Partie 2

    Pascal Joly, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT.

    Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT-FO.

    D. Gozlan : Nous sommes en plein milieu de la manifestation de ce 9 mars, pouvez-vous nous dire en quelques phrases pourquoi cette manifestation ?

    P. Joly : Notre mot d’ordre essentiel est très clair : il faut retirer ce projet de loi concernant le Code du Travail. En ce qui concerne la CGT, nous sommes pour une véritable négociation sur des bases complétement nouvelles, c’est-à-dire sur la base d’une feuille blanche. Pas seulement une concertation, mais une véritable négociation avec un rapport de forces qui est en train de se créer, parce que nous on tient à négocier avec un rapport de forces, et l’on considère qu’aujourd’hui c’est une première journée de mise en jambes sur un processus de mouvement, y compris jusqu’à la grève, qui va nous conduire à mon avis dans les prochains jours à faire monter encore le rapport de forces.

    Je dis aux gens, aux jeunes et aux moins jeunes : mêlez-vous de ce qui vous regarde, des conditions dans lesquelles on veut vous faire travailler aujourd’hui et demain avec ce projet de loi. Ce sont des conditions qui ne sont pas acceptables pour la CGT. En ce qui nous concerne on va continuer le mouvement.

    D.Gozlan : Merci. Et pour Force Ouvrière ?

    G. Gaudy : Pour FO nous avons été amenés à négocier et à discuter avec nos camarades de la CGT, de la FSU et de Solidaires dans la dernière période pour se baser sur des mots d’ordre très clairs par rapport à la loi El Komri. Nous sommes donc sur une position tout à fait identique à celle de nos camarades de la CGT puisque nous sommes pour le retrait du projet de loi, bien évidemment. Nous considérons que ce texte, comme l’a indiqué la Confédération FO, n’est ni amendable ni négociable. Autrement dit, ce texte doit être revu totalement. Effectivement il doit y avoir de véritables négociations qui doivent se conduire et nous estimons qu’il est terriblement dangereux aujourd’hui, pas simplement sur ce qui est mis en exergue par rapport aux indemnités de licenciement au niveau des Conseils de Prud’homme, mais également sur des points qui sont ceux liés aux négociations et particulièrement aux négociations de branches qui disparaissent pour être remplacées par des négociations en entreprise avec des pressions qui s’exerceront du côté du patronat pour faire davantage de licenciements, davantage de flexibilité.

    Et donc ces points, notamment celui du référendum à l’intérieur des entreprises, conduisent à faire en sorte qu’il y a des attaques très fortes bien évidemment et avant tout contre les salariés. Ceux qui sont privés d’emploi aujourd’hui et qui ne retrouveront pas la voie de l’emploi et également pour toutes les organisations syndicales qui sont menacées par les dispositions prises aujourd’hui au niveau de la loi El Komri.

    D. Gozlan : un des arguments des promoteurs de cette loi est de dire que le Code du Travail est trop vieux. Qu’est-ce que vous leur répondez ?

    P. Joly : Nous justement on leur propose d’avoir un Code du Travail très progressiste, très protecteur pour les salariés et qui peut être complétement neuf par rapport à celui d’aujourd’hui.  Mais je voudrai quand même dire que ce mois va être rythmé par différentes initiatives et journées de rendez-vous et qu’il va y avoir un gros temps fort où là FO et CGT sont engagées au côté de la FSU, de Solidaires et des organisations de jeunesse telles que l’UNEF, la FIDL et l’UNL : le 31 mars,  il faut que l’on est vraiment une grosse journée de grève et de manifestation partout dans le pays, que cela se mobilise dans les entreprises par tous les moyens y compris les moyens de la grève, car je crois qu’il est temps de stopper ce gouvernement qui depuis 2012 n’a eu de cesse de donner satisfaction au patronat et d’amputer les droits des salariés. Ce Code du Travail est un peu le paroxysme des attaques contre le monde du travail. Et là, on ne laissera pas faire !

    D. Gozlan : Quelque chose à ajouter pour FO ?

    G. Gaudy : Je crois que je n’aurai pas grand-chose à ajouter. Je suis en total accord. Nous avons eu des réunions qui étaient inter-régionales, qui nous ont conduits à décider ensemble qu’il y avait une nécessité absolue de faire en sorte qu’il y ait la grève interprofessionnelle qui puisse être déclenchée le 31 mars. Et nous indiquons de façon très claire pour ce qui nous concerne, que cette grève du 31 mars, avec les organisations de jeunes et les organisations syndicales, doit conduire au retrait. Et nous disons dans nos papiers « Jusqu’au retrait du projet de loi ! ».

    Comme le disait Pascal, la mobilisation doit continuer. Nous sommes dans une situation qui nous amène à dire qu’on ne lâchera rien, comme on l’a fait contre la loi Macron, y compris si nous devons ponctuer, ensemble, par des actions jusqu’au 31 mars, par exemple le jour du passage en Conseil de Ministres, pour dire « nous sommes là et nous irons jusqu’au bout de notre démarche et jusqu’au retrait du projet de loi. ».

    P. Joly : on sera là aussi !

    D. Gozlan : Vous venez donc d’entendre Pascal Joly pour l’URIF CGT et Gabriel Gaudy pour l’URIF CGT-FO. Dominique, j’ai dit en début d’émission, La Libre Pensée s’intéresse à cette question du Code du travail. Mais cette question du Code du travail recoupe aussi toutes les questions de laïcité. Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi ?

     

    Dominique Goussot. : On en parle peu, mais l’avant-projet de loi pose d’autres problèmes. Le premier, c’est d’abord qu’il réduit le rôle du juge en matière d’indemnisation des licenciements sans cause réelle et sérieuse puisque l’on va introduire un barème. Il éloigne également le juge en matière de licenciement économique puisque l’on déterminera dans la loi les critères qui fixent le bien-fondé du licenciement économique.

    Il y en a d’autres qui touchent aux droits fondamentaux eux-mêmes et aux libertés fondamentales des salariés. Actuellement l’article L1121-1 du Code du Travail dit : « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives, de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche accomplie. » Cela veut dire que l’on examine au cas par cas, au vu du travail effectué les restrictions éventuelles aux libertés fondamentales des citoyens que sont les travailleurs.

    Cela entraine le principe de non-discrimination qui est largement décrit dans l’article 1132-1 du Code actuel. La nouvelle rédaction de l’article L1121-1 nous laisse penser que les droits fondamentaux vont être remis en cause puisque ce n’est plus la nature de la tâche accomplie qui sera le critère mais le bon fonctionnement de l’entreprise et la restriction ne sera pas individuelle mais collective, pour l’ensemble des salariés. Cela est une atteinte notamment à la liberté de conscience qui pour nous est essentielle.

    D. Gozlan : Dominique merci. Je vous suggère pour le livre du mois « Pour la laïcité en Europe » que vous pouvez commander sur le site de la FNLP. C’est un livre collectif de 228 pages au prix de 16 euros port compris.

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  • 16 mars 2016

    France-culture

    La Libre Pensée et la destruction du Code du travail

     

    La Libre Pensée sur France Culture - Emission du dimanche 13 mars 2015

    Emission animée par David Gozlan, Secrétaire Général de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et Dominique Goussot, membre de la Commission Administrative Nationale de la Libre Pensée et Responsable de la Commission Droit et Laïcité.

    D. Gozlan : L’émission s’intéresse aujourd’hui aux mouvements sociaux de ces derniers jours. Pourquoi la Libre Pensée s’intéresse à cette actualité sociale ? C’est ce que nous allons vous expliquer. Première question : Le Code du Travail. Dominique, qu’est-ce que le Code du Travail ?

    Dominique Goussot : Avant d’aborder ce sujet je pense qu’il faut d’abord tordre le cou à une idée reçue selon laquelle le marché du travail serait particulièrement rigide en France. C’est exactement le contraire qui est la vérité, puisqu’actuellement la majorité des contrats de travail qui sont signés sont des contrats à durée déterminée. Peut-être serait-il intéressant, d’une part, de rappeler la raison d’être du Code du Travail, et d’autre part de rappeler ou d’expliciter le contenu de l’avant-projet de loi qui sera examiné par le conseil des ministres du 24 mars prochain.

    Pour ce qui est de la raison d’être : le Code du Travail a été créé en 1910 pour rassembler divers textes épars dans l’ordre juridique national et notamment incorporer la grande loi de 1884 introduisant la liberté syndicale. Cette année 1910 n’est pas tout à fait un hasard puisque c’est également l’année au cours de laquelle on a créé les retraites ouvrières et paysannes, premier système de retraite qui a existé dans notre pays, institué par l’Etat.

    Progressivement le Code du Travail a pris en compte le déséquilibre des deux parties au contrat de travail : d’un côté l’employeur et de l’autre le salarié qui lui est subordonné. Le but de la législation du travail est d’éviter que ce déséquilibre ne soit trop défavorable au salarié. Pour réduire ce déséquilibre le droit du travail a d’une part introduit les dispositions législatives et réglementaires qui protègent les travailleurs, par exemple la sécurité au travail, d’autre part il crée une catégorie spécifique de contrat civil qui est le contrat de travail à durée indéterminée, qui est le contrat de droit commun, enfin il a donné un cadre juridique à la négociation collective qui est une source essentielle de droits protecteurs pour les salariés.

    Quel est le contenu de la réforme actuelle ?

    D. Gozlan : Elle a déjà une origine parce qu’elle vient de plusieurs rapports. C’est à la fois le rapport Combrexelle et le rapport Badinter qui ont été en quelque sorte fusionnés pour donner ce projet de loi.

    Dominique Goussot. : Effectivement plusieurs rapports ont été remis au Premier ministre pour préparer cette loi et donc cet avant-projet reprend en partie les préconisations de ces rapports et ce qu’il faut bien comprendre c’est que l’avant-projet de loi El Khomri contient une disposition qui prévoit une réforme en profondeur du Code pendant plusieurs années.

    Quels sont les trois éléments importants à retenir de l’avant-projet actuel ?

    D’une part, il y a ce que l’on appelle l’inversion des normes en matière de droit du travail. Le régime actuel est le suivant : la loi fixe un socle de droits, les accords de branche peuvent aller bien au-delà de la loi et peuvent être étendus à l’ensemble du pays ce qui fait que cela répond au principe d’égalité qui régit la République. Et puis l’accord d’entreprise lui ne peut aller qu’au-delà de l’accord de branche et ne peut jamais aller en deçà. Voilà le système actuel.

    Quel est le régime envisagé ?

    Le régime envisagé aurait pour effet d’accroitre les accords d’entreprise qui pourront être moins favorables que les accords de branche. Cela s’est pratiqué dans d’autres pays – Espagne et Portugal – et l’on a vu le nombre d’accords de branches être réduit à une peau de chagrin car évidemment ce qui est essentiel pour les employeurs, dans un tel cadre juridique, ce sont les accords d’entreprise.

    Dans les deux ans, l’avant-projet de loi prévoit une réécriture totale du Code du Travail qui distinguerait trois niveaux :

    • Les règles obligatoires d’ordre public
    • La négociation collective avec une préférence donnée à l’accord d’entreprise
    • Des dispositions supplétives en cas d’échec de la négociation qui pourront remettre en cause les droits acquis dans les accords de branches actuels.
    • Ce dispositif conduit au dépeçage progressif de tout l’ordre juridique actuel en matière de droit du travail.

    Deuxième aspect : le contournement des syndicats

    Actuellement la négociation collective est le monopole des organisations syndicales représentatives. Je tiens à rappeler d’ailleurs, à ce sujet, qu’il y a eu, il y a quelques années, la réforme de la représentativité des syndicats qui repose désormais non plus sur le fait qu’il y a une preuve irréfragable de représentativité, mais sur la base des résultats électoraux. Il faut qu’une organisation recueille 10% des voix des salariés d’une entreprise afin qu’elle y soit représentative même si nationalement elle l’est. Ce qui pose quand même des problèmes. Pour signer des accords il faut réunir un certain nombre de voix aux élections professionnelles.

    Comment va-t-on contourner le rôle des syndicats ? En introduisant un référendum à l’initiative de l’employeur. On sait très bien que les référendums sont toujours « réussis » dans la mesure où la question posée appelle une réponse qui est connue d’avance. Si le texte va à son terme, on aboutira à des accords d’entreprises adoptés par référendum et non pas sur la base de la négociation collective par des organisations syndicales représentatives.

    D.Gozlan : On comprend donc bien que cela vient d’autres rapports et que cela a une incidence sur les syndicats. Il est vrai que le rapport Combrexelle disait la chose suivante : « Il suffirait de le réduire (le Code du Travail) d’une façon drastique et de libérer ainsi des espaces au profit de la négociation. Enfin libérés des contraintes législatives et réglementaires multiples, les acteurs syndicaux et professionnels se saisiraient des nouveaux espaces de liberté au profit d’un dynamisme retrouvé de la négociation. » Nous avions écrit « Vous forgez une chaine et vous l’appelez liberté », citation de Victor Hugo, et c’est exactement ce que le rapport Combrexelle impliquait.

    Comment ne pas percevoir, avec ce que tu viens d’expliquer Dominique, que ce sont des protections diminuées et qu’effectivement ce sont les syndicats qui sont en cause ? Nous avons justement interviewé deux responsables syndicats des Unions régionales Ile de France CGT et FO. Les voici.

    Pascal Joly, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT.

    Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Ile de France CGT-FO.

    D. Gozlan : Nous sommes en plein milieu de la manifestation de ce 9 mars, pouvez-vous nous dire en quelques phrases pourquoi cette manifestation ?

    P. Joly : Notre mot d’ordre essentiel est très clair : il faut retirer ce projet de loi concernant le Code du Travail. En ce qui concerne la CGT, nous sommes pour une véritable négociation sur des bases complétement nouvelles, c’est-à-dire sur la base d’une feuille blanche. Pas seulement une concertation, mais une véritable négociation avec un rapport de forces qui est en train de se créer, parce que nous on tient à négocier avec un rapport de forces, et l’on considère qu’aujourd’hui c’est une première journée de mise en jambes sur un processus de mouvement, y compris jusqu’à la grève, qui va nous conduire à mon avis dans les prochains jours à faire monter encore le rapport de forces.

    Je dis aux gens, aux jeunes et aux moins jeunes : mêlez-vous de ce qui vous regarde, des conditions dans lesquelles on veut vous faire travailler aujourd’hui et demain avec ce projet de loi. Ce sont des conditions qui ne sont pas acceptables pour la CGT. En ce qui nous concerne on va continuer le mouvement.

    D.Gozlan : Merci. Et pour Force Ouvrière ?

    G. Gaudy : Pour FO nous avons été amenés à négocier et à discuter avec nos camarades de la CGT, de la FSU et de Solidaires dans la dernière période pour se baser sur des mots d’ordre très clairs par rapport à la loi El Komri. Nous sommes donc sur une position tout à fait identique à celle de nos camarades de la CGT puisque nous sommes pour le retrait du projet de loi, bien évidemment. Nous considérons que ce texte, comme l’a indiqué la Confédération FO, n’est ni amendable ni négociable. Autrement dit, ce texte doit être revu totalement. Effectivement il doit y avoir de véritables négociations qui doivent se conduire et nous estimons qu’il est terriblement dangereux aujourd’hui, pas simplement sur ce qui est mis en exergue par rapport aux indemnités de licenciement au niveau des Conseils de Prud’homme, mais également sur des points qui sont ceux liés aux négociations et particulièrement aux négociations de branches qui disparaissent pour être remplacées par des négociations en entreprise avec des pressions qui s’exerceront du côté du patronat pour faire davantage de licenciements, davantage de flexibilité.

    Et donc ces points, notamment celui du référendum à l’intérieur des entreprises, conduisent à faire en sorte qu’il y a des attaques très fortes bien évidemment et avant tout contre les salariés. Ceux qui sont privés d’emploi aujourd’hui et qui ne retrouveront pas la voie de l’emploi et également pour toutes les organisations syndicales qui sont menacées par les dispositions prises aujourd’hui au niveau de la loi El Komri.

    D. Gozlan : un des arguments des promoteurs de cette loi est de dire que le Code du Travail est trop vieux. Qu’est-ce que vous leur répondez ?

    P. Joly : Nous justement on leur propose d’avoir un Code du Travail très progressiste, très protecteur pour les salariés et qui peut être complétement neuf par rapport à celui d’aujourd’hui.  Mais je voudrai quand même dire que ce mois va être rythmé par différentes initiatives et journées de rendez-vous et qu’il va y avoir un gros temps fort où là FO et CGT sont engagées au côté de la FSU, de Solidaires et des organisations de jeunesse telles que l’UNEFla FIDL et l’UNL : le 31 mars,  il faut que l’on est vraiment une grosse journée de grève et de manifestation partout dans le pays, que cela se mobilise dans les entreprises par tous les moyens y compris les moyens de la grève, car je crois qu’il est temps de stopper ce gouvernement qui depuis 2012 n’a eu de cesse de donner satisfaction au patronat et d’amputer les droits des salariés. Ce Code du Travail est un peu le paroxysme des attaques contre le monde du travail. Et là, on ne laissera pas faire !

    D. Gozlan : Quelque chose à ajouter pour FO ?

    G. Gaudy : Je crois que je n’aurai pas grand-chose à ajouter. Je suis en total accord. Nous avons eu des réunions qui étaient inter-régionales, qui nous ont conduits à décider ensemble qu’il y avait une nécessité absolue de faire en sorte qu’il y ait la grève interprofessionnelle qui puisse être déclenchée le 31 mars. Et nous indiquons de façon très claire pour ce qui nous concerne, que cette grève du 31 mars, avec les organisations de jeunes et les organisations syndicales, doit conduire au retrait. Et nous disons dans nos papiers « Jusqu’au retrait du projet de loi ! ».

    Comme le disait Pascal, la mobilisation doit continuer. Nous sommes dans une situation qui nous amène à dire qu’on ne lâchera rien, comme on l’a fait contre la loi Macron, y compris si nous devons ponctuer, ensemble, par des actions jusqu’au 31 mars, par exemple le jour du passage en Conseil de Ministres, pour dire « nous sommes là et nous irons jusqu’au bout de notre démarche et jusqu’au retrait du projet de loi. ».

    P. Joly : on sera là aussi !

    D. Gozlan : Vous venez donc d’entendre Pascal Joly pour l’URIF CGT et Gabriel Gaudy pour l’URIF CGT-FO. Dominique, j’ai dit en début d’émission, La Libre Pensée s’intéresse à cette question du Code du travail. Mais cette question du Code du travail recoupe aussi toutes les questions de laïcité. Est-ce que tu peux nous expliquer pourquoi ?

    Dominique Goussot. : On en parle peu, mais l’avant-projet de loi pose d’autres problèmes. Le premier, c’est d’abord qu’il réduit le rôle du juge en matière d’indemnisation des licenciements sans cause réelle et sérieuse puisque l’on va introduire un barème. Il éloigne également le juge en matière de licenciement économique puisque l’on déterminera dans la loi les critères qui fixent le bien-fondé du licenciement économique.

    Il y en a d’autres qui touchent aux droits fondamentaux eux-mêmes et aux libertés fondamentales des salariés. Actuellement l’article L1121-1 du Code du Travail dit : « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives, de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche accomplie. » Cela veut dire que l’on examine au cas par cas, au vu du travail effectué les restrictions éventuelles aux libertés fondamentales des citoyens que sont les travailleurs.

    Cela entraine le principe de non-discrimination qui est largement décrit dans l’article 1132-1 du Code actuel. La nouvelle rédaction de l’article L1121-1 nous laisse penser que les droits fondamentaux vont être remis en cause puisque ce n’est plus la nature de la tâche accomplie qui sera le critère mais le bon fonctionnement de l’entreprise et la restriction ne sera pas individuelle mais collective, pour l’ensemble des salariés. Cela est une atteinte notamment à la liberté de conscience qui pour nous est essentielle.

    D. Gozlan : Dominique merci. Je vous suggère pour le livre du mois « Pour la laïcité en Europe » que vous pouvez commander sur le site de la FNLP. C’est un livre collectif de 228 pages au prix de 16 euros port compris.

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  • Destruction du Code du Travail :Comment tuer la Laïcité au nom de la Laïcité …

    Destruction du Code du Travail :Comment tuer la Laïcité au nom de la Laïcité …

    La loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 a fondé deux sphères distinctes, dans lesquelles les règles de neutralité ne sont pas identiques : la sphère publique (Administration, Etat, Services publics) et la sphère privée (tout le reste) dans laquelle l’expression des opinions est libre, conformément à l’Article 10 de la Déclaration des Droits  de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789.

    Dans la sphère publique, le fonctionnaire et l’agent public ont une obligation de neutralité. C’est la laïcité qui s’applique. Dans la sphère privée, chacun a la liberté d’exprimer ses opinions. C’est la démocratie qui s’exerce.

    Aujourd’hui, dans une course folle liberticide, le gouvernement prolonge ad vitam aeternam l’état d’urgence, entend remettre en cause profondément l’obtention de la nationalité française. Il va plus loin encore en détruisant le Code du Travail et le fait que celui-ci protège l’expression des opinions, le droit d’association, ce qui constitue le socle fondamental des libertés démocratiques.

    Au nom d’une laïcité frelatée et laïcide, il entend réprimer l’expression des opinions et des appartenances dans la sphère privée. Ainsi est-il prévu dans le nouveau projet du Code du Travail, tout acquis aux désirs du patronat, que la « laïcité » s’appliquerait dans les entreprises privées, où elle n’a pas lieu d’être. Rappelons que l’entreprise PAPREC impose à ses salariés l’interdiction d’exprimer ses opinions religieuses ET politiques. En clair, le salarié n’est plus un citoyen dans cette entreprise. Et demain : l’interdiction des syndicats ?

    La Libre Pensée  constate, que d’un côté ce gouvernement, à la solde du patronat, entend faire appliquer les règles de concurrence et de rentabilité du privé dans les services publics, et de l’autre, entend imposer les règles de neutralité de la sphère publique dans les entreprises privées. Il n’y a plus de Séparation !

    Deux articles indissociables

    Aux termes de l’article L. 1121-1 du Code du Travail dans sa rédaction actuelle « Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché. » L’article L. 1132-1 en tire les conséquences pour garantir aux salariés leur liberté de conscience, un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République résultant de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Eglises et de l’Etat, et les protéger de toute discrimination.

    Il dispose qu'

    « Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, telle que définie à l'article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, notamment en matière de rémunération, au sens de l'article L. 3221-3, de mesures d'intéressement ou de distribution d'actions, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation ou identité sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou en raison de son état de santé ou de son handicap. »

    Des propositions de loi enlisées imposant la laïcité dans les entreprises

    Ces deux articles du Code du Travail sont indissociables, comme l’a jugé de manière constante en défense des libertés individuelles la Cour de cassation, notamment dans le cadre de l’affaire de la crèche Baby-Loup, consécutive au licenciement de la directrice adjointe de cette structure au motif que l’intéressée portait un foulard. Montée en épingle par les tenants d’une pseudo-laïcité de combat contre les musulmans, comme l’avait démontré la Libre Pensée, cette affaire a nourri le projet de ces croisés d’un nouveau type d’imposer à tous les travailleurs la neutralité dans les entreprises en général ou dans les crèches privées en particulier.

    Une bonne dizaine de propositions de loi a été déposée sur les bureaux des Assemblées. Toutefois, le 13 mai 2015, l’Assemblée nationale en a amendé une, pour en atténuer la portée, tendant à introduire la laïcité dans les crèches privées. Ce texte est en attente d’une seconde lecture au Sénat. Ce sommeil de plusieurs mois est l’indice d’une difficulté majeure : l’extension de la laïcité à la sphère privée revient, soit à instaurer un Etat totalitaire, soit à gommer toute distinction entre la sphère publique, où la plus stricte neutralité est indispensable, et la sphère privée, au plus grand bénéfice des religions.

    Une réponse indirecte inacceptable dans l’avant-projet de loi portant réforme du Code du Travail

    Face à cet enlisement, l’avant-projet de loi portant « réforme du Code du travail » propose au Parlement de modifier les termes de son article L. 1121-1 qui garantit les libertés fondamentales des salariés. Sa rédaction deviendrait la suivante : « Les libertés et droits fondamentaux de la personne sont garantis dans toute relation de travail. Des limitations ne peuvent leur être apportées que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés ou droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché. »

    La tâche à accomplir, qui s’apprécie au niveau de chaque poste de travail, n’est plus le motif de restriction des libertés fondamentales du salarié, notamment de sa liberté de conscience. Lui ont été substitués l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux, mais surtout la notion assez vague de « bon fonctionnement de l’entreprise », susceptible d’entraîner, à l’initiative du seul employeur, une limitation des libertés et droits fondamentaux à l’ensemble des salariés de l’entreprise et non seulement au cas par cas. Il s’agit d’une atteinte inacceptable aux libertés individuelles.

     
     
    La Fédération nationale de la Libre Pensée :
    condamne donc l’évolution envisagée et en demande l’abandon ;
    appuie plus généralement les demandes tendant
    au retrait de l’ensemble d’un texte
    qui aboutirait à affaiblir gravement
    la position des salar
    iés vis-à-vis des patrons.

     

    Quand la laïcité est partout, elle n’est plus nulle part !

    Paris, le 2 mars 2016

     

     

    Télécharger « Destruction du Code du Travail.doc »

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  • Sortir de l'état d'urgence

    Depuis 4 mois, le pays subit l’Etat d’urgence. Dès la mise en place de cet état d’urgence, aggravé par la volonté de mettre en place la déchéance de nationalité pour une partie de la population, la Libre Pensée s’est associée à l’appel « nous ne céderons pas », initié par la LDH et regroupant plus d’une centaine d’associations. Près de 50 000 citoyens ont signé cet appel. Samedi 12 mars, place du Panthéon, des centaines de citoyens se sont réunis pour affirmer une nouvelle fois que nous ne pouvons accepter les restrictions  des libertés individuelles comme collectives. Comme des dizaines d’associations, La Libre Pensée y a pris la parole, nous vous en joignons le texte.

    Discours de la Fédération nationale de la Libre Pensée au rassemblement de la LDH du 12 mars 2016

    Chers amis, citoyens, camarades,

    La Fédération nationale de la Libre Pensée a pris position pour la Sortie de l’état d’urgence, contre l’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité. Elle s’honore d’être signataire, avec bien d’autres organisations, des appels à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme qui a su être la fédératrice de l’opposition à ces projets liberticides. Qu’elle en soit remerciée à nouveau.

    Nous nous félicitons de l’unité de ce rassemblement, d’autant que nous voyons parallèlement à l’instauration de l’état d’urgence, se développer de très inquiétantes manœuvres de criminalisation de l’action syndicale. Je parle de la condamnation des syndicalistes de Goodyear. L’état d’urgence, ce sont les perquisitions et les arrestations.

     

    L’état d’urgence, c’est aussi, l’interdiction de nombreuses manifestations syndicales ou organisées par des organisations démocratiques. C’est une remise en cause des libertés démocratiques, de la liberté de manifester, de la liberté de conscience. Au nom de la sécurité le gouvernement prétend apporter des restrictions à la liberté.

    La déchéance de nationalité, c’est utiliser le sentiment d’horreur causé par les terribles attentats de Paris pour tenter de discréditer et d’isoler tout un secteur de la population désigné, par le gouvernement, comme les boucs émissaires, comme les nouvelles « classes dangereuses ». Cette politique trouve son inspiration dans l’arsenal répressif de « l’État français » de Philippe Pétain. C’est une atteinte grave au principe républicain de l’égalité en droit des citoyens.

    Comment ne pas faire le rapprochement avec une contre-réforme de destruction du Code du travail qui voit se mobiliser de plus en plus les salariés de ce pays pour son retrait, car il s’agit, là aussi, d’une régression réactionnaire fondamentale.

     

    C’est la notion d’égalité qui est remise en cause, c’est la notion de droits sociaux qui est bafouée, mais c’est aussi la liberté de conscience qui est menacée par des manœuvres laïcides qui n’osent pas dire leur nom.

    Liberté d’expression, liberté d’association, liberté de manifestation, liberté de manifester sa conscience et ses opinions. Tout cela est lié, car il s’agit de la démocratie et de la République. Tous ces projets gouvernementaux sont dangereux, ils doivent être retirés, ils ne doivent pas passés.

    Chers amis, citoyens, camarades,

    Nous tous rassemblés ici nous avons eu raison de dire à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme et dans l’unité « nous ne céderons pas ». Nous aurons, n’en doutons pas encore bien des occasions de le faire. On n’a pas fini de nous entendre : « nous ne céderons pas ».

     

    Je vous remercie.

    David Gozlan,
    Secrétaire général de la Libre Pensée

    Télécharger « Discours 12 mars 2016 de la Libre Pensée.pdf »

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  •  

     Oscar du meilleur film,  28 février 2016, à Los Angeles. 

    Synopsis et détails 

     

    Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe – couronnée par le prix Pulitzer – qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée Spotlight, a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.  

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  • Communiqué de l'AILP

    L’Association internationale de la Libre Pensée  exige que les responsables et les complices des crimes de l’Eglise catholique répondent de leurs actes

    Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon après plusieurs plaintes contre de hauts responsables de l’Eglise catholique incluant le cardinal archevêque de Lyon Philippe Barbarin pour non-dénonciation des prêtres ayant commis des agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans, passible, dans le droit français de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

    Le juge en charge de l’affaire étudie actuellement le dossier après les déclarations des victimes présumées du prêtre Bernard Preynat affirmant que les responsables du Diocèse de Lyon, dont le Cardinal Barbarin, ont négligé de dénoncer ce prêtre à la police, comme la loi française l’exige. Ce dernier aurait été alerté sur ces crimes depuis 1991. Le prêtre avait reconnu avoir abusé sexuellement de jeunes scouts entre 1986 et 1991, au sein du groupe qu’il avait animé pendant 20 ans.

    Selon l’AFP, le Vatican avait auparavant apporté son soutien à l’archevêque de Lyon, affirmant qu’il avait toute sa confiance et qu’il traiterait le problème avec « une grande responsabilité ». Une source proche du cardinal affirmait même que « cette remarque ne vise en aucune manière le cardinal Barbarin qui presqu’immédiatement après avoir rencontré une première victime avait suspendu le Père Preynat et pris conseil à Rome, et cela bien avant qu’une première plainte ne soit déposée.»

    Le directeur exécutif de la National Secular Society du Royaume-Uni, Keith Porteous Wood, également porte-parole de l’Association Internationale de Libre Pensée, qui a travaillé depuis de nombreuses années sur ce dossier des abus sexuels commis par des prêtres et a fourni de multiples preuves aux Nations-Unies quant au silence coupable de l’Eglise catholique, a déclaré à propos de cette affaire :  “ J’en appelle au juge d’instruction afin de faire un exemple dans ce diocèse et de poursuivre en justice à la fois l’agresseur présumé et ceux qui pensent qu’ils peuvent bafouer la loi en toute impunité »

    La Commission Pontificale pour la protection des mineurs a réaffirmé mi-février que les évêques avaient obligation de signaler les cas d’abus sexuels auprès des autorités civiles, mais chaque déclaration du pape à ce sujet est plus modérée que la précédente. L’an dernier il avait annoncé la constitution d’un « Tribunal de l’Eglise » (plutôt qu’un renforcement de la loi) pour traiter ce genre de cas, mais ce tribunal ne s’est jamais réuni. Au retour de sa visite au Mexique, le pape a déclaré, toujours de manière plus « modérée », que de tels évêques devraient démissionner – sans même dire qu’il les obligerait à le faire. Le soutien implicite à Barbarin signifie que l’idée même que les évêques pourraient respecter la loi a été abandonnée.

    Les ecclésiastiques français semblent mener la résistance face à l’obligation de rapporter les abus sexuels auprès autorités civiles, permettant ainsi aux coupables d’échapper à la prison et aux abus de continuer en toute impunité. Cette réaffirmation de la Commission pontificale rapportée ci-dessus, fait suite à une session de formation des nouveaux évêques tenue au Vatican au cours de laquelle le cardinal français Tony Attrella (prêtre du diocèse de Paris, psychothérapeute et enseignant au collège des Bernardins) a expliqué aux évêques qu’ils n’étaient pas obligés de rapporter les cas d’abus sexuels auprès des autorités civiles. En 2014 les Nations-Unies avaient fustigé le Vatican après qu’un cardinal eut félicité un évêque français pour avoir défié la loi et refusé de rapporter un de ces cas après de la justice.

    Dans la plupart des pays, cette mesure n’est pas obligatoire, malgré le fait que les Nations-Unies aient recommandé qu’elle le soit, comme par exemple en Irlande.

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  • Obsèques civiles: réponse mairie de Digne les Bains

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  • La Raison n°609 bientôt disponible

    Extraits de l'éditorial de Jean-Sébastien PIERRE, président de la FNLP

    Laïcité, Séparation : les lignes bougent


    La reconstitution du mouvement laïque est engagée.

    Après le très grand succès du meeting du 5 décembre 2015, nous nous sommes adressés à toutes les organisations laïques du pays pour faire l’inventaire des violations de la laïcité. La Libre Pensée souhaite rencontrer les associations suivantes : Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’Homme, Union rationaliste, Laïcité/Liberté, CNAL, DDEN, FCPE, CGT-FO, CGT, FSU, UNSA, Union des Athées, CNAFAL, Émancipation.
    Nos Fédérations ont repris cette démarche pour approfondir toutes les convergences au sein du tissu départemental. Nul ne doute que cela produise ses effets. Face aux multiples reniements du Gouvernement, de l’État et de la plupart des partis, nous avons, les uns et les autres, chacun avec sa propre sensibilité, de multiples chantiers à investir.

    Ces reniements sont si nombreux que nous avons dû être sévères dans la sélection des nominés au prix Clericalis. Rappelons que ce prix « récompense » une œuvre conséquente d’actions, de déclarations, de manœuvres ou prises de position pour rendre du pouvoir aux Églises et remettre en cause la Loi de 1905, autrement dit une solide inspiration cléricale. Que Monsieur Aubert se rassure, lui, qui réclamant ouvertement une révision de l’article 28 de la Loi de Séparation propose que l’exhibition de crèches catholiques dans les mairies et autres bâtiments de la République soit explicitement autorisée, il figure en bonne place dans cette triste liste.

    Notons que cet intéressant personnage menace de nous traîner en justice pour un éditorial que je n’avais pas encore écrit  ! Je ne sais quelle divinité lui a conféré un don de voyance, car il trouvera effectivement dans ce numéro, sous forme d’un communiqué envoyé à la presse, les propos le concernant et auxquels nous n’avons rien à retrancher. Malgré les qualités indéniables de sa prestation concernant les crèches, il n’est nullement certain de remporter le prix. La sélection finale sera sans doute très difficile. Vous verrez dans nos pages que la Mairie de Paris elle-même cherche à participer, avec un certain talent, il faut le dire.(...)

     

    couverture du n°609 (mars 2016

     

    Sommaire du n°609

     

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  • FNLP– COMMUNIQUÉ DE PRESSE  

    La Libre Pensée reçue par

     l’Association des Maires de France (AMF)

     

    La Libre Pensée reçue par   l’Association des Maires de France (AMF)Le mercredi 3 février, une délégation composée de Christian Baqué, président de l’association nationale des Elus locaux et amis de la Libre Pensée (ANELALP) et de David Gozlan, secrétaire général de la Fédération nationale de la Libre Pensée a été reçue par Monsieur François Baroin, Président de l’Association des Maires de France.

    Dans un premier temps, soulignant que nous avions pris connaissance du dernier vadémécum sur la laïcité publié par l’AMF en novembre 2015, nous avons remis à monsieur François Baroin, notre propre guide de la laïcité à l’intention des Elus, produit de deux ans de travaux des 100 Fédérations et regroupements de la Libre Pensée.

    Nous avons ensuite abordé différents points qui nous semblent importants, à savoir :

    1-     La question des salles municipales ou mise à disposition par les mairies pour les obsèques civiles, attirant l’attention de l’AMF sur un projet de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale et en attente d’être discuté.

    2-     La question des lieux de cultes et de sépulture afin que les cimetières respectent le cadre de neutralité nécessaire à la garantie de la liberté de conscience du citoyen.

    3-     La présence des Elus, avec leur écharpe et en leur qualité, lors des cérémonies religieuses qui entrave le principe de laïcité. L’exemple des cérémonies du 11 novembre où certains élus invitent les citoyens à participer à des messes a été relevé.

    4-     Le problème de gestion des églises, comme bâtiment, et la nécessité d’avoir un mode d’emploi pour les élus. Leur gestion pondérant largement les finances municipales selon notre association d’élus.

    Monsieur François Baroin, président de l’Association des maires de France, a pris note de ces dossiers. La discussion a été cordiale et reste ouverte afin que la laïcité s’applique pleinement dans les 36 000 communes de France.

    Paris, le 3 février 2016

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  • -Communiqué FNLP-

    Bataille de Verdun : 1916 – 2016

     

    700 000 victimes

    Et toujours 55 Fusillés pour l’exemple non-réhabilités !

    Le faste des cérémonies à l’occasion du centième anniversaire du déclenchement de la bataille de Verdun a été une nouvelle occasion pour l’Etat d’occulter la mémoire des Fusillés pour l’exemple et de manifester son profond mépris pour l’établissement de la Justice pour les victimes de la guerre. Le Gouvernement de messieurs Hollande et Valls se sont fait, une nouvelle, les complices des assassins.

    La bataille de Verdun a débuté le 21 février 1916 et s’est terminée le 15 décembre 1916. Bilan : aucun gain territorial, aucune avancée militaire décisive ; mais plus de 700 000 victimes (306 000 tués et 406 00 blessés dans les deux camps).

    C’est une bataille pour rien : Erich von Falkenhayn, chef d’Etat-major de l’armée allemande voulait « saigner de manière décisive l’armée française ». Du même coup, il a saigné l’armée allemande dans la même proportion. Une boucherie pour rien. Comme celle de l’offensive Nivelle de 1917 pour conquérir des positions (Chemin des dames) que Falkenhayn avait déjà décidé d’abandonner pour réorganiser le front des armées allemandes.

    Durant ces mois de boucherie effroyable, il y eut un grand nombre d’exécutions sommaires pour « forcer » la troupe (Code de Justice militaire). Le 14 mai 1916, le 140e Régiment d’Infanterie alla même jusqu’à se mutiner « les bras croisés » pour refuser de remonter à l’assaut. Il fallait faire des exemples, on fusilla donc « pour l’exemple » 55 soldats durant cette bataille. Des centaines de soldats passent au moulinet des Conseils de guerre, beaucoup sont condamnés et exécutés.

    Voici le décompte qu’en a fait le Général Bach dans ses travaux : Février  1916 : 2 ; Mars : 5 ; Avril : 3 ; Mai : 20 ; Juin : 6 ; Juillet : 6 ; Août : 5 ; Septembre : 2 ; Octobre : 0 ; Novembre : 3 ; Décembre 1916 : 3. Soit un total : 55 Fusillés à Verdun  sur les 106  de l’année 1916

    Voici le commentaire du général Diez, présent  à ce moment-là sur le théâtre des opérations : « Si l’on ne doit pas excuser les actes d’indiscipline,  le commandement devrait bien réfléchir à quelles causes il convient d’attribuer le refus d’obéissance et s’il n’est pas coupable dans sa façon de commander. »

    Hier comme aujourd’hui, les assassins ne seront pas jugés ;

    Les victimes ne seront pas réhabilitées !

    Hier comme aujourd’hui, il fallait taire la responsabilité des généraux et de l’Etat-major. Hier comme aujourd’hui, le gouvernement jette le manteau de Noé sur les crimes de guerre. Responsables et coupables, vous ne serez jamais inquiété par le pouvoir à la botte du militarisme et, hier comme aujourd’hui, à la tête des opérations coloniales et impérialistes, dite « opérations extérieures ».

    La Libre Pensée n’accepte pas !

    Parce que le peuple souverain, c’est la République en marche, parce que nous sommes aussi la République, au nom de l’Humanité nous proclamerons que les 639 Fusillés pour l’exemple (dont les 55 de Verdun) sont réhabilités collectivement, qu’ils n’ont ni fauté ni trahi. Ils étaient des hommes au Front sous les bombes, les obus et la mitraille.

    Ils étaient dans la boue, le sang et l’horreur des tranchées. Ils ont dit NON à la mort inutile. Ils ont dit NON à des ordres imbéciles aboyés par une hiérarchie militaire qui se  souciait comme d’une guigne de la vie humaine.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle tous ceux qui se reconnaissent dans cette démarche de justice à souscrire massivement pour l’érection d’un monument sur la ligne de Front  en hommage aux 639 Fusillés pour l’exemple.

    Nous sommes aussi la République !

    Nous réhabiliterons les 639 Fusillés pour l’exemple !

    _____________________________________________________________________________________

    Souscription

    Je verse : ………………………€ pour l’érection du monument aux Fusillés pour l’exemple.

    Nom : …………………………………………… Prénom :………………………………………..

    Association : ………………………………………………………………………………………….

    Qualités : ……………………………………………………………………………………………..

    Adresse : ……………………………………………………………………………………………..

    Chèque à l’ordre de : « A.E.M.H.F.E. » Association pour l’érection d’un monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple

    A envoyer à : Nicole Aurigny - AEMF -  49 rue Quentin Barré 02100 Saint-Quentin

     ________________________________________________________________________________________

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  • Colloque Islam et Laïcité

     

     

    TELECHARGER LE PROGRAMME ET LE BULLETIN D'INSCRIPTION AU FORMAT PDF

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  • "Corporatisme" La doctrine sociale de l’Eglise, 2000 ans d’expérience!

    A la base du corporatisme:  le "syndicalisme intégral"( patrons-ouvriers ) de Mussolini, vanté par l’Encyclique "Quadragesimo anno" (1932)qui inspirera la charte du travail et le syndicat unique de Pétain*

    http://www.doctrine-sociale-catholique.fr/117-quadragesimo-anno#p147:

      extraits où est vantée l’expérience mussolinienne par Pie XI

    98.   

    Récemment, ainsi que nul ne l’ignore, a été inaugurée une organisation syndicale et corporative d’un genre particulier. L’objet même de notre encyclique nous fait un devoir de la mentionner et de lui consacrer quelques réflexions opportunes.

    99.  

    L’État accorde au syndicat une reconnaissance légale qui n’est pas sans conférer à ce dernier un caractère de monopole, en tant que seul le syndicat reconnu peut représenter respectivement les ouvriers et les patrons, que seul il est autorisé à conclure les contrats ou conventions collectives de travail. L’affiliation au syndicat est facultative, et c’est dans ce sens seulement que l’on peut qualifier de libre cette organisation syndicale, vu que la cotisation syndicale et d’autres contributions spéciales sont obligatoires pour tous ceux qui appartiennent à une catégorie déterminée, ouvriers aussi bien que patrons, comme sont aussi obligatoires les conventions collectives de travail conclues par le syndicat légal. Il est vrai qu’il a été officiellement déclaré que le syndicat légal n’exclut pas l’existence d’associations professionnelles de fait.

    100.   

    Les corporations sont constituées par les représentants des syndicats ouvriers et patronaux d’une même profession ou d’un même métier et, ainsi que de vrais et propres organes ou institutions d’État, dirigent et coordonnent l’activité des syndicats dans toutes les matières d’intérêt commun.

    101.   

    Grève et lock-out sont interdits ; si les parties ne peuvent se mettre d’accord, une magistrature arbitrale intervient.

    102.   

    Pas n’est besoin de beaucoup de réflexion pour découvrir les avantages de l’institution, si sommairement que Nous l’ayons décrite : collaboration pacifique des classes, éviction de l’action et des organisations socialistes, influence modératrice d’une magistrature spéciale.

     

     

    BIEN SÛR, RIEN A VOIR AVEC L'ACTUALITE, N'EST-CE PAS?"Corporatisme" La doctrine sociale de l’Eglise, 2000 ans d’expérience!

    *''Les causes de la lutte des classes ne pourront être supprimées que si le prolétaire qui vit aujourd'hui, accablé par son isolement, retrouve, dans une communauté de travail, les conditions d'une vie digne et libre, en même temps que des raisons de vivre et d'espérer.''1941 Philippe Pétain

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  • La Libre Pensée reçoit la Ligue de l’Enseignement à France-Culture

    La Libre Pensée reçoit la Ligue de l’Enseignement à France-CultureEmission animée par David Gozlan, Secrétaire Général de la Fédération nationale de la Libre Pensée sur France-Culture. Invité : Jean-Michel Ducomte, Président de la Ligue de l’Enseignement et auteur de nombreux ouvrages et notamment : Laïcité, Laïcité(s) ? (Ed. Privat), Anthologie de l’éducation populaire (Ed. Privat) et Jean Macé, militant de l’éducation populaire (Ed. Privat).

     

    David Gozlan : Bonjour Jean-Michel. Nous reviendrons en fin d’émission sur l’actualité de la Ligue de l’Enseignement, mais je voudrais aborder directement avec Jean-Michel l’actualité de la laïcité. Depuis 3 semaines, le microcosme laïque a été touché par des remous, par l’affaire de l’Observatoire de la Laïcité. Je vais partir d’un article de Médiapart qui date du jeudi 3 février, et qui explique : "Reçu à Matignon jeudi dernier, le Président de l’Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco a été confirmé à son poste. Manuel Valls l’avait mis en cause lors d’une rencontre des Amis du CRIF. Finalement, la montagne de colère a accouché d’une souris. Le Président de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, mis en cause par Manuel Valls dix jours plus tôt, a rencontré jeudi 28 janvier le Premier ministre à Matignon". "L’entretien a été très cordial", assure Bianco à Mediapart. "Nous avons échangé sur tous les sujets qui touchent à la laïcité. La polémique est close. » Bianco, de même que son numéro deux, le Secrétaire général Nicolas Cadène, également visé par Valls, restent à leur poste. »

    Jean-Michel, on voit bien que sur cette actualité de la laïcité il y a eu un couac. S’agit-il vraiment d’un couac ? Que s’est-il passé ?

     

    Jean-Michel Ducomte : Il me semble que cet épisode est significatif de la nervosité ambiante qui domine les débats autour de la laïcité. Ce qui a été à l’œuvre lors de cet épisode de crise était déjà sous-jacent. Comme si pour certains, être laïque interdisait d’être lucide ou intelligent. Il faut être attentif à l’émergence du discours  d’un certain nombre de laïques, réels ou prétendus, sincères ou opportunistes, qui portent la laïcité en bandoulière, en considérant qu’elle est là pour purger l’univers social de ce qui altère l’identité devant laquelle il faudrait que chacun fasse acte de capitulation.

    Donc ce débat est  un débat ancien qui me semble-t-il se traduit par le fait que pour certains la laïcité est devenue une idéologie. Alors que pour d’autres, et c’est la position à la fois de la Ligue de l’Enseignement et de la Libre Pensée et de la Ligue des Droits de l’Homme, la laïcité c’est à la fois un ordre juridique fondé sur la neutralisation confessionnelle de l’Etat, afin de garantir à chacun le droit de croire ou de ne pas croire et une attitude fondé sur un souci émancipateur. Et là, ceux qui voudraient en faire une idéologie se sont pris un peu les pieds dans le tapis essentiellement en utilisant un terme : celui d’islamophobie. Façon de dire, grosso modo, que les musulmans, globalement considérés, auraient un problème avec la République, donc avec la laïcité.

    La résolution de la crise, telle qu’elle résulte de l’entretien entre le Premier ministre - qui s’était permis lui aussi d’utiliser le terme islamophobie dans un contexte que je trouve particulièrement dérangeant – et Jean-Louis Bianco, semble aujourd’hui, au moins pour un temps, avoir remis la laïcité à la place qui est la sienne : un mode d’organisation sociale qui permet précisément à chacun de croire ou de ne pas croire. Quelque chose d’assez banal, mais que certains voudraient utiliser dans une logique de purification de ce que pour eux doit être l’espace social.

     

    DG : Tu as bien redonné le contexte. Il est vrai que nos associations, Ligue de l’Enseignement, Libre Pensée et Ligue des Droits de l’Homme, ont pris position et ont engagé un texte qui appelait à défendre le Président de l’Observatoire de la Laïcité et son rapporteur, sans par ailleurs partager les positions des uns et des autres. Chacune des associations a été, à un moment donné de l’histoire de cet Observatoire de la Laïcité depuis 2 ans, entendue sur diverses questions : le statut d’Alsace-Moselle, la laïcité en entreprise. Cet observatoire, qui travaille, qui donne des rapports annuel, des avis, a toute sa place.

    Son apport juridique, pour nous, est incontestable. Ses avis et recommandations donnés, qui s’appuient sur la loi et rien que sur la loi, et c’est pour cela que là aussi la question de la laïcité est importante, sont nécessaires. Cette pétition engagée par nos trois associations a recueillie plus de 10 000 signatures. Peux-tu nous dire pourquoi la Ligue de l’Enseignement s’est engagée sur cette pétition ?

     

    JMD. : Il y a deux raisons complémentaires. D’abord, notre démarche ne constituait pas un acte d’adhésion à la totalité des positions que l’Observatoire a pu prendre. On a dans certains domaines, l’occasion d’avoir des nuances, des réserves à l’égard de certaines de ses prises de position. Mais nous considérons, et c’est la première raison, que l’ Observatoire a cet immense mérite – dans un débat où le droit doit retrouver sa place – de dire le droit et de solliciter des avis de la part d’associations représentatives des attentes et des aspirations de la société civile afin de mieux circonscrire les conditions d’application et d’évolution du corpus juridique laïque.

    Deuxième élément qui me parait important : jusqu’à ce jour l’Observatoire de la laïcité - c’est une raison supplémentaire de le défendre – n’a jamais articulé son travail sur une prise de partie concernant ce que devait être la laïcité. Il a, avec une prudence extrême et je pense une intelligence assez remarquable, toujours refusé de considérer que la laïcité dont il assurait la promotion, dont il assurait l’élucidation, était une conviction politique. Ce qui nous a permis aux uns et aux autres, me semble-t-il, d’avoir une interlocution à la fois transparente et claire avec cet observatoire. Nous aurions considéré que c’était une défaite pour la laïcité que de donner raison à ceux qui étaient à l’origine de sa mise en cause.

    La crise n’est pas simplement née d’une sorte d’illumination qu’aurait eu le Premier ministre sur ce qu’aurait mal fait l’Observatoire. Ce sont trois des membres de l’Observatoire, deux parlementaires et un membre désigné à raison de ses compétences en matière de laïcité, trois personnes qui dans un geste de mépris absolu à l’égard du rapporteur général de l’Observatoire, ont considéré qu’il était aujourd’hui impossible d’articuler une démarche de critique à l’égard d’une prise de position qui pouvait apparaitre comme critiquable. Ils considéraient qu’il y avait comme une sorte de crime de « lèse-intellectuel », de « lèse-philosophe », de « lèse-Badinter ».

     

    DG : Il y aurait en fait des bien-pensants et des mal-pensants !

     

    JMD : Voilà tout à fait ! Et les mal-pensants devaient se taire à ce moment-là !

     

    DG : Là on le voit bien on est au cœur du problème et de tout ce qui touche à la laïcité. Parler de la laïcité cela implique toujours, comme tu l’as déjà dit, un effort permanent d’explication et un travail constant d’éducation. Tu es revenu sur le fait que parler de laïcité cela crée toujours une nervosité. Régis Debray dit la chose suivante : « Dès qu’on touche aux questions de laïcité, il y a une nervosité générale. Entre la confusion et l’hystérie il suffit d’un mot, d’un titre pour enclencher toute une escalade de réponses plus ou moins furieuses, généralement à contresens. » Comment devons, Jean-Michel Ducomte, parler maintenant de laïcité ? Est-ce qu’il faut toujours s’énerver ? Quelle est la méthode pour la Ligue de l’Enseignement, pour toi pour parler de la laïcité ?

     

    JMD : Je pense que la laïcité, comme beaucoup d’autres notions, doit passer par le filtre de l’Education populaire. On a aujourd’hui à notre disposition à la fois une littérature considérable et surtout, et ça me parait le plus important, des textes, des jurisprudences autour desquels on peut construire une vision sur ce qu’est la laïcité. Il suffit souvent de se référer au texte de la loi de 1905 pour avoir, sinon réponse à tout, du moins, si on retient les principes posés par deux premiers articles de la loi et que l’on se réfère à ce que disent les autres dispositions sur la police des cultes, réponse à peu près à toutes les questions. Je pense qu’il faut s’en tenir là.

    Certes, la société française de 2016 n’est pas celle de 1905. Il y avait ALORS une vraie connivence idéologique reposant sur une surdétermination du catholicisme. Aujourd’hui, on a la chance de vivre dans une société diverse, plurielle, complexe. C’est précisément parce que la société a gagné en complexité que la laïcité, dans sa simplicité, dans l’épure qui résulte de l’approche de la loi de 1905, doit et peut être appliquée. Mais n’allons pas compliquer les choses par un discours idéologique qui nécessairement est par nature antilaïque. Revenons aux fondamentaux, revenons aux textes, revenons à la jurisprudence et appliquons concrètement dans le cadre de positions laïques et non pas de postures laïques, ce que nous dit la loi de 1905.

     

    DG : Positions laïques et pas postures laïques. Je pense effectivement que c’est la question du droit qui doit être dite. Quels sont pour toi aujourd’hui les enjeux de la laïcité ? Nous sommes en état d’urgence. Est-ce que la laïcité ne peut pas être mise à mal à travers cela ? Est-ce que cette question de l’état d’urgence et même des libertés publiques ne pose pas là aussi un problème qui dépasse le cadre de la laïcité en tant que telle ?

     

    JMD : Je pense que l’état d’urgence, comme tout état d’exception, doit toujours être manié avec une extrême prudence d’autant qu’aujourd’hui, me semble-t-il, l’état d’urgence traduit plus la volonté de répondre à un sentiment d’insécurité que celle de résoudre des problèmes réels de sécurité. Il s’agit d’apporter une réponse apaisante à l’opinion publique. Or, je pense que traiter ainsi le peuple conduit à l’infantiliser. Je pense que nos concitoyens ont la capacité à la fois de mesurer ce qui est aujourd’hui en danger et mérite un engagement clair de la puissance publique et de déterminer lucidement ce qui relève aussi de leur propre implication dans la gestion des difficultés présentes articulées, pour partie autour de la gestion la différence sociale et de la diversité culturelle.

    Ne les infantilisons pas en considérant que c’est par le biais de l’intervention de la puissance publique, dans le cadre d’un « dormez tranquilles, on s’occupe de tous » qu’on résoudra le problème. Je pense que dans une société démocratique il faut en permanence demander aux citoyens de se prendre eux-mêmes en charge quitte à ce que la puissance publique apporte sa contribution à cette prise en charge. Evitons ces symboles insupportables, négateurs de la fraternité républicaine que constituent des mesures comme la déchéance de la nationalité. Evitons de rendre l’exception désirable.

    DG : On voit donc bien le positionnement et cela apporte au débat. Quand je disais qu’au contact de Jean-Michel Ducomte on apprenait des choses, c’est que derrière Jean-Michel Ducomte, il y a 150 ans d’histoire. La Ligue de l’Enseignement fête ses 150 ans cette année. Je sais qu’un certain nombre d’ouvrages sont sortis, notamment L’essentiel de la Ligue de l’Enseignement, ouvrage rédigé et dirigé par Pierre Tournemire, dans la collection « Les essentiels » de Milan. Il y a aussi, sorti en février L’utopie citoyenne. Une histoire républicaine de la Ligue de l’Enseignement, écrit par Jean-Michel Djian, Ed. La Découverte. Vous avez donc une actualité extrêmement vivante même 150 ans après !

     

    JMD : Oui, car 150 ans après, les raisons qui ont conduit à créer La Ligue  sont toujours pertinentes. Pour nous, évoquer nos 150 ans cela veut dire aussi faire parler de nous et nous utilisons très largement les différents médias mis à notre disposition. Il y a effectivement toute une politique éditoriale qui aujourd’hui est à l’œuvre avec, notamment un film devrait être pour la première fois projeté sur la chaine publique «Public Sénat » le 13 mars 2016, suivi d’une diffusion sur France 5. Il y a, il y aura des émissions de radio et des émissions de télévision consacrée à la Ligue de l’Enseignement.

    Nous ne souhaitons pas donner une dimension nostalgique à cette commémoration, considérant que nous avons encore beaucoup à faire dans le présent et beaucoup à dire sur l’avenir souhaitable. Nous souhaitons interroger les motifs qui ont conduit, il y a 150 ans, Jean Macé à appeler à créer la Ligue de l’Enseignement, pour vérifier si ces raisons restent pertinentes. Je pense qu’elles le sont. Il convient encore et toujours de former des citoyens libres et responsables. Il importe, encore aujourd’hui, de permettre à des individus de faire un usage cohérent, transparent, lucide, éduqué, des droits qu’ils ont conquis.  La dissidence civique, le développement de votes d’adhésion à ses propositions populistes, la montée de repliements xénophobes et haineux démontrent la nécessité de ne point déserter le chantier.

    Donc les 150 ans seront une occasion de reprendre en quelque sorte toutes les raisons qui ont conduit à construire la Ligue, tous les combats que la Ligue a eu l’occasion de conduire au cours de son histoire. Je pense que l’on vérifiera, sans aucune difficulté, qu’aucun de ces combats n’a perdu aujourd’hui de sa pertinence.

     

    DG : Est-ce qu’il y a un temps fort cette année où des citoyens pourront rencontrer la Ligue ?

     

    JMD : Il y aura un temps fort qui sera le congrès de la Ligue de l’Enseignement à la fin du mois de juin à Strasbourg et qui va nous amener à inviter toute une série de partenaires pour que nous débattions ensembles de ce qui nous rapproche et éventuellement de ce qui nous sépare. Il n’est jamais difficile d’aborder des désaccords éventuels dès lors que cela se fait honnêtement.

    Ensuite, chacune de nos Fédérations est invitée à organiser des manifestations, à prendre contact avec les associations qui la constituent, à solliciter les centaines de millier de citoyens qui en sont membres, pour tisser construire un nouveau pacte civil, civique et social.

     

    DG : Merci Jean-Michel. L’émission se termine. Je vous recommande ce mois-ci le livre « Gracchus Babeuf, pour le bonheur commun » de Jean-Marc Schiappa, aux Editions Spartacus.

     

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    Rythmes scolaires: le lapsus révélateur de Madame le ministre de l'Education Nationale...

    ECOUTEZ L'EXTRAIT:

    Rythmes scolaires: le lapsus révélateur de Madame le ministre de l'Education Nationale...

     Mme Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, interviewée mardi 7 octobre dans l'émission "le téléphone sonne" sur France Inter par une journaliste qui lui pose la question sur la fuite des élèves vers le privé fait un lapsus révélateur :
    La journaliste : "Ça peut faire fuir, le changement des rythmes scolaires , des parents et des enfants dans le privé, vous l'avez constaté ?"
    La ministre : "Non... pas l'afflux qu'on avait imaginé...."
    La journaliste : "Ah! que vous aviez imaginé !"

     

    Réécoutez l'émission:

    Rythmes scolaires: le lapsus révélateur de Madame le ministre de l'Education Nationale...

    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=980746

     

    >ABROGATION DE LA LOI DEBRE!

    >CONTRE LA MUNICIPALISATION-DENATIONALISATION-PRIVATISATION DE L'ECOLE DE LA REPUBLIQUE!

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  • Après l’école, après la laïcité, après les profs, c’est au tour des élèves d’être mis au ban des accusés !Après l’école, après la laïcité, après les profs, c’est au tour des élèves d’être mis au ban des accusés !

                                       Jaime Semprun (fils de Jorge Semprun) :

     « La question n’est pas quel pays nous allons laisser à nos enfants, mais quels enfants nous allons laisser à notre pays. » 

                           1871 : municipalité du IVe arrondissement :

    « La Commune ne prétend froisser aucune foi religieuse, mais elle a pour devoir strict de veiller à ce que l'enfant ne puisse pas à son tour être violenté par des affirmations que son ignorance ne lui permet point de contrôler ni d'accepter librement. »

     

    Au moment même où les profs étaient en grève massivement et manifestaient par milliers avec leurs organisations syndicales pour l’abrogation de la réforme des collèges, sortait une bien étrange étude, un bien curieux « sondage réalisé par Ipsos entre avril et juin 2015 : 9.000 jeunes, scolarisés en 5e, 4e et 3e dans des collèges publics et privés des Bouches-du-Rhône ont été interrogés. Partenariat L’Obs-CNRS-France Inter : 

    Résultats :

         «   Parmi ces collégiens, 38,8% se définissent sans religion. Après l’école, après la laïcité, après les profs, c’est au tour des élèves d’être mis au ban des accusés !30,4% se disent catholiques ; 25,5% musulmans ; 1,7% protestants et 1,6% juifs.

           83% des adolescents qui se sont déclarés musulmans, 22% des catholiques et 40% des autres confessions (juifs, protestants, etc.) considèrent la religion comme importante ou très importante.

           Et 90,7% des collégiens musulmans se disent fiers de leur religion, contre 49,4% des catholiques. 65,1% des élèves qui se déclarent athées se disent fiers de l'être.

         "Cette montée de la religiosité musulmane est incontestable chez les jeunes et dans les quartiers populaires", confirme Alexandre Piettre, chercheur au CNRS. (…)C'est la première fois qu'une enquête de terrain ausculte sur une grande échelle la force du sentiment religieux des jeunes, sa dimension identitaire et ses conséquences sur l'adhésion aux valeurs de la société française. »

     

    Que dire d’un questionnaire qui induit déjà des réponses non conformes aux supposées ''valeurs'' de la république ? : 

    Après l’école, après la laïcité, après les profs, c’est au tour des élèves d’être mis au ban des accusés !

    « La femme est faite avant tout pour concevoir des enfants et les élever. »

    « Les homosexuels sont "des gens comme les autres". » 

    CQFD ! On vous l’avait bien dit :

    41% des jeunes musulmans les plus dévots des Bouches-du-Rhône et 29% des catholiques les plus pratiquants estiment que "la femme est faite avant tout pour concevoir des enfants et les élever". Ils sont respectivement 47% et 23% à juger que les homosexuels ne sont pas "des gens comme les autres"(…) 

    Manipulation grossière et honteuse!

    sous couvert du CNRS de surcroît, visant à stigmatiser la jeunesse ! Jean Zay, son fondateur, en pleurerait !… Tout cela relève de l'arsenal de «chasse aux sorcières » de l'inquisiteur, à faire baver les McCarthy, Dzerjinski...

     

    Comment l'Education nationale, sa ministre ont pu autoriser que des collégiens soient soumis à un tel questionnaire?

    Enterrés !... Jules Ferry et sa « Lettre aux instituteurs » du 17 novembre 1883 ! : « Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon,  parlez hardiment ».

    Depuis la loi Jospin de 1989 qui a introduit par son article 10 la « liberté d'expression », y compris religieuse pour les élèves, les contempteurs de l’école de la république, décomplexés à mort, tels Caton contre Carthage, répètent à l’envi : Il faut détruire l’école publique !  

     

     « Quels enfants allons-nous laisser à notre pays ? »,

    se demandait très justement Jaime Semprun.

     

    La Commune en 1871 avait déjà répondu à la question  (IVe arrondissement Paris) :

     

    « L'école est un terrain neutre, sur lequel tous ceux qui aspirent à la science doivent se rencontrer et se donner la main. C'est surtout dans l'école qu'il est urgent d'apprendre à l'enfant que toute conception philosophique doit subir l'examen de la raison et de la science. La Commune ne prétend froisser aucune foi religieuse, mais elle a pour devoir strict de veiller à ce que l'enfant ne puisse pas à son tour être violenté par des affirmations que son ignorance ne lui permet point de contrôler ni d'accepter librement. Apprendre à l'enfant à aimer et respecter ses semblables, lui inspirer l'amour de la justice, lui enseigner également qu'il doit s'instruire en vue de l'intérêt de tous, tels sont les principes de morale sur lesquels reposera désormais l'éducation publique communale. »  

     

    Aussi, la Libre Pensée a-t-elle raison de maintenir son combat intransigeant pour la laïcité institutionnelle (Loi de 1905 & lois scolaires Ferry-Buisson de 1881-1886) avec la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union Rationaliste, les Confédérations CGT et CGT-FO...comme à Japy, le 05-12-2015 !

    G.Bruno

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