• La Raison n°632 (juin 2018) bientôt chez nos abonnés L'Editorial Séparation, Réparation, Mobilisation

    La Raison n°632 (juin 2018) bientôt chez nos abonnés

     

    L'Editorial

    Séparation, Réparation, Mobilisation

     

    Si juin fait la quantité, septembre fait la qualité. C'est un proverbe viticole. La qualité, c'est celle du vin. Dans le calendrier révolutionnaire cela pourrait donner : "Prairial fait l'abondance, fructidor fait l'excellence". En mai-juin se remplit le grain, vers septembre s'accumule le sucre. Ne faisons pas de pronostics sur fructidor, mais notre prairial est déjà gros de révoltes.

    La révolte est déjà sociale. Il est à prévoir qu'elle ait à défendre la loi de 1905 et ses acquis. La Raison de ce mois reproduit le communiqué de presse que nous avons publié après le discours d'Emmanuel Macron au Collège des Bernardins, à l'invitation de la Conférence des Evêques de France.

    Outre le caractère manifeste de reconnaissance d'un culte de sa démarche, en violation flagrante de l'article 2 de la loi de 1905, ses propos ne peuvent que révolter les laïques au plus profond de leurs convictions. Cela sonne comme une déclaration de guerre, comme un appel à la reconquête de l'espace public par une religion censée - une revendication qui a accompagné les batailles juridiques autour des symboles chrétiens dans les lieux publics - représenter les racines historiques du pays. Nous avons déjà écrit de nombreuses pages sur l'inanité ultra-droitière de cette revendication.

    Macron ose déplorer que le lien entre l'Eglise et l'Etat soit "abîmé". Depuis quand ?... sinon depuis qu'il a été rompu pour le plus grand bien de la liberté de conscience par les républicains, lors de la grande avancée laïque initiée à partir de 1880 par les audacieuses lois scolaires et parachevées parla loi de Séparation de 1905. Ce Président de la Ve République - république autoritaire dont un des premiers actes fut la sinistre loi Debré - invite la hiérarchie catholique ès-qualité à tenter de faire tourner la loi de l'histoire à l'envers. Il ne mesure peut-être pas l'attachement de la population à la laïcité institutionnelle. Il y a loin de la coupe aux lèvres, Monsieur Macron !

    Le Président de la République approuve les évêques dans leurs positions les plus réactionnaires vis à vis du droit des femmes, des couples de toute orientation sexuelle sur un terrain où se rejoignent la science, la médecine et le droit : celui de la révision de la loi de bioéthique. Là, il dévoile largement ses batteries. L'Eglise catholique s'inquiète, car même des institutions dans lesquelles elle s'est infiltrée depuis longtemps - parfois même avec la complicité des pouvoirs publics - comme le Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE), fondé en 1984 sur une base de reconnaissance des "principales familles philosophiques de la nation", prennent des positions libérales (au sens propre du terme) sur des sujets comme la PMA, la GPA, la recherche sur l'embryon humain, la dignité de la fin de vie. Le CCNE a auditionné la Libre Pensée, l'ADMD et d'autres associations laïques et républicaines. L'Eglise n'a plus de certitude sur ce qui peut sortir de la consultation pourtant bien encadrée, sur la loi de Bioéthique. Le Conseil Economique Social et Environnemental (troisième chambre de la République) a émis un avis très avancé sur la fin de vie. Il a assuré la Libre pensée de son intention de l'auditionner sur les problèmes de l’embryon.Une triple pression, scientifique, médicale et populaire demande la révision de la loi - une des plus restrictives d'Europe dans un pays fondé sur la laïcité - dans un sens de libéralisation indépendante des prêches de l'Eglise catholique.

    Macron la rassure, et emboîte son discours sur "la protection des plus faibles en début et fin de vie" dans celui des prêtres qui, envers et contre toute rationalité, voudraient que l'embryon dès sa conception soit une "personne". L'Eglise a en effet dogmatisé le "fait" que l'âme immortelle entre dans l'ovocyte avec le spermatozoïde. Macron renchérit : "J’entends l’Église lorsqu’elle se montre rigoureuse sur les fondations humaines de toute évolution technique. J’entends votre voix lorsqu’elle nous invite à ne rien réduire à cet agir technique dont vous avez parfaitement montré les limites. [...] J’entends aussi ce souci de savoir conjuguer la filiation avec les projets que des parents peuvent avoir pour leurs enfants. »

    Mais je ne veux pas paraphraser notre communiqué. Vous verrez, chers lecteurs, comment il se termine. Nous sommes à la veille d'un affrontement considérable pour la défense de la loi de 1905, nous le savons, nous nous y préparons.

    Jean-Sébastien PIERRE, Président de la Fédération Nationale

     

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