• La Raison n°633 (Juillet/août 2018) chez nos abonnés

    5 juillet 2018

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    La Raison n°633 (Juillet/août 2018) chez nos abonnés

     

    L'éditorial du président :

    Ite non jam missa est

    Ce numéro de la Raison couvre les mois républicains de Messidor et Thermidor. Messidor, mois des moissons (messor, c’est le moissonneur et c’est aussi le nom latin de la fourmi moissonneuse), et Thermidor, mois des fortes chaleurs. Thermidor, hélas, évoque aussi la réaction qui mènera au Directoire, au Consulat, puis à l’Empire. Les proverbes de circonstance : « Mois de juillet, la faucille au poignet », et « Beaucoup d'eau en août, peu de bon vin » auraient pu devenir « mois de Messidor, la faux à bras le corps » et « Thermidor sous la pluie, peu de vin dans les muids ». Évidemment, je vous souhaite un bel été avant et pendant notre congrès de Saint-Herblain.

    Mais revenons à l’actualité de la Libre Pensée. Le mois dernier, notre journal a insisté sur les menaces que le discours d’Emmanuel Macron, devant la Conférence des Evêques de France, faisait peser sur la loi de 1905. Le contenu de ce numéro montre que rien n’est joué. « Ite, non jam missa est» (1)  titre le communiqué émanant de nos Fédérations d’Alsace-Moselle et de  Meurthe-et-Moselle, en annonçant la fin de la célébration d’une messe dans les locaux de l’ESPE (anciennement IUFM) à Montigny-lès-Metz. Fin de 90 ans de cette pratique cléricale signant la présence concordataire de l’Eglise catholique dans l’Université. Pour autant, ce n’est pas l’abrogation du Concordat, et le communiqué rappelle les conditions pour que l’Université de Lorraine, créée par fusion, soit un établissement laïque. Ce n’est pas une affaire locale, c’est un combat qui intéresse tout l’Enseignement supérieur.

    Nous reproduisons aussi la lettre que nous avons envoyée à Monsieur Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, à propos d’une transgression de la laïcité de l’Etat instituée en catimini par l’ancien Préfet de police, M. Michel Cadot. Il a en effet établi une aumônerie à la Préfecture de police de Paris à la suite des attentats de 2015, aux fins « d’offrir un service spirituel aux policiers ». Nous rappelons que les policiers, hors de leur service, sont libres de leurs mouvements, contrairement aux prisonniers, personnes hospitalisées et internes des lycées, pour qui les services d’aumônerie ont été créés en 1905. Rien ne justifie donc cette intrusion dans les locaux de l’Etat. Nous attendons la réponse du Ministre.

    La Libre Pensée s’est toujours intéressée aux études exégétiques, et a ouvert ses rangs à de remarquables exégètes des textes fondateurs du christianisme, en particulier l’Abbé Turmel dont Patrick Boistier nous rappelle l’œuvre et la destinée singulière. Turmel fut un des premiers à souligner l’étrangeté de l’Evangile de Jean, avec son apocalypse guerrière et obscure. Il y distingua plusieurs auteurs entrelacés, et démontra que la partie de l’Apocalypse est un très ancien texte juif, probablement anti-chrétien, récupéré et détourné par les premières sectes chrétiennes. Christian Eyschen nous livre les conclusions d’une analyse maçonnique sur le sujet, le fameux Evangiles étant souvent considéré comme gnostique. C’est une pièce de plus à un dossier qui illustre la complexité bien humaine des textes « sacrés » des religions.

    Et puis, nous continuons notre série de dossiers sur la « grande guerre », grande dans l’horreur et la tuerie. Après avoir évoqué l’attitude des savants et intellectuels durant ces quatre années d’enfer, nous nous penchons sur celle des artistes. Si les cocardiers de service n’ont guère laissé que des affiches de propagande servile, une génération de peintres, dessinateurs et sculpteurs s’est d’abord exprimée dans le témoignage, puis a préludé à l’explosion de formes nouvelles d’après-guerre. Dans son article, David Gozlan remet en lumière les noms d’Otto Dix, de Fernand Léger, de Clovis Trouille et d’autres. On se souvient aussi que l’horreur de la guerre a présidé à la naissance du multiforme mouvement Dada.

    La guerre, c’est aussi la condition de son déclenchement, l’assassinat de Jean-Jaurès et l’incroyable épisode de l’acquittement de son assassin Raoul VillainJean-Claude Roujeau nous livre une analyse détaillée des complicités multiples de ce meurtre éminemment politique, et du caractère écœurant du déroulement du procès de Villain. Ne nous étonnons pas de trouver parmi les témoins à décharge du criminel l’ineffable Marc Sangnier ; fondateur du très catholique « Sillon ». Oui, Jaurès fut bien le premier Fusillé pour l’exemple de la « grande » guerre. Il fallait sa mort pour la déclencher à loisir.

    Jean-Sébastien Pierre, Président de la Libre Pensée

    (1)  « La messe n’est plus dite ». Détournement de la phrase latine de la fin de messe dans la liturgie catholique.

     

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