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Par librepensee04 le 25 Décembre 2014 à 09:51
JL Schlegel/O Bobineau
http://www.franceinter.fr/emission-interactiv-jean-louis-schlegel-et-olivier-bobineau
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Par librepensee04 le 16 Décembre 2014 à 23:22
« Chercher la vérité et la dire »
Humeur
"Depuis quelques années, notre rédaction suit attentivement les événements organisés par la Libre pensée des Alpes de Haute-Provence, notamment en raison des actions menées par cette ancienne organisation du mouvement ouvrier en faveur de l’émancipation humaine.
Ces derniers jours, la Libre pensée a, au niveau national, été la cible d’attaques d’une violence inouïe de la part de la vieille garde réactionnaire de notre pays, suite à la victoire en justice contre le Conseil général de Vendée pour l’affaire de la crèche dans le hall de l’hôtel du département.
« L’État chez lui, l’Église chez elle », clamait en son temps Victor Hugo, un des écrivains de prédilection de Frédéric Dard. Rappelons après le grand maître des lettres françaises que la loi de séparation des Églises et de l’État n’est pas une loi répressive, il s’agit d’une des grandes conquêtes ouvrières du XXe siècle. Ainsi, elle n’interdit pas, elle libère, afin de garantir à tout citoyen sa liberté de conscience. Si elle défend à la République une option préférentielle en matière religieuse, si elle interdit à ses élus ou aux représentants de l’État d’assister ès qualités à des offices religieux (ce que bon nombre de personnalités des Alpes de Haute-Provence semblent avoir oublié), c’est pour mieux permettre à tout citoyen de faire ce que bon lui semble.
En cette époque de crise de civilisation, d’attaques contre les conquêtes ouvrières, la laïcité est sournoisement remise en cause. Les tenants d’une prétendue laïcité «positive» ou encore «ouverte», comme Manuel Valls qui rend visite au pape, ne sont en réalité que les suppôts de la finance.
Que les adversaires de la Libre pensée critiquent son action, rien que de plus normal et d’enrichissant pour le débat démocratique. Mais s’ils faisaient preuve, ce faisant, d’un minimum d’honnêteté intellectuelle, ce serait encore mieux : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire», disait Jaurès.
MORGAN TERMEULEN
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Par librepensee04 le 13 Décembre 2014 à 07:11
-COMMUNIQUE DE PRESSE -
Crèches de Noël :
Les vraies questions, le vrai débat
La Fédération nationale de la Libre Pensée voudrait rappeler que la loi du 9 décembre 1905 dite
de Séparation des Eglises et de l’Etat est une loi de concorde qui a amené la paix civile dans
notre pays, hormis durant la période du Régime de Vichy où cette loi a été violée en permanence.
Il y a visiblement aujourd’hui des nostalgiques de cette sinistre période.
La présence de crèches chrétiennes (et non de simples crèches) dans les locaux des Conseils
généraux et des mairies, ou sur le domaine public, est une violation ouverte du principe de laïcité. Les symboles et emblèmes religieux n’ont aucune place légitime dans les locaux de la République, dans les maisons communes des citoyens.
Il en est tout autrement en dehors des institutions de la République. Chacun est libre dans
« l’espace public » (magasins, commerces, marchés de Noël, etc…) de présenter des crèches
ou autre chose. L’Eglise catholique et ses affidés mélangent allégrement la sphère publique (Institutions,Administrations, Services publics) et l’espace public.
L’Eglise utilise les notions frelatées de ceux qui, bafouant la notion de séparation de la sphère
publique (et non de « l’espace public » qui ne veut rien dire juridiquement) et de la sphère privée,
entendent obtenir une législation liberticide d’exception contre les citoyens d’origine arabo-musulmane, population suspecte d’être, génétiquement, consubstantiellement et potentiellement,
« terroriste », législation dont les premiers jalons existent déjà (loi du 11 octobre 2010 interdisant
la dissimulation du visage dans l’espace public, loi du 13 novembre 2014 renforçant les
dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme).
La crèche est un symbole purement religieux, ordonné autour du culte de Jésus. Cet ouvrage a donc un caractère sectaire et participe d'une stratégie apologétique, à l'opposé d'une œuvre
culturelle qui contribue à élargir la connaissance de l'esprit de manière universelle et désintéressée. En outre, il faut aussi signaler que les partisans des crèches chrétiennes sont les premiers à introduire le communautarisme dans la sphère publique et à ruiner ainsi la culture républicaine de la Nation, l’indivisibilité de la République et la liberté de conscience des citoyens.
Qui divise ?
Quand la loi de 1905, loi de concorde, est appliquée, il n’y a pas de division dans la Nation. Quand elle est bafouée, cela entraîne, on le voit, des polémiques, des tensions et des divisons.
Ceux qui divisent sont ceux qui violent le principe de neutralité des maisons communes de la République.
Il est ahurissant d’entendre monsieur Xavier Bertrand, dans une émission de radio, répondre
à monsieur Jean-Pierre Elkabbach, qui lui demandait de préciser s’il aurait eu la même
réaction d’indignation devant la décision du Tribunal administratif de Nantes dans l’hypothèse
de la présentation d’un symbole juif ou musulman dans les locaux du Conseil général de Vendée
«Est ce qu’il y a la même tradition, le même héritage culturel ? Certainement pas ! C’est une question
d’identité nationale ». Qui divise les citoyens selon leurs convictions ?
Il est à proprement stupéfiant d’entendre des Elus de la République, de l’extrême-droite au Parti socialiste, soit ouvertement soit insidieusement, dire que l’on peut ne pas respecter la
loi laïque de la République. Il y aurait « des choses plus importantes à faire en matière de laïcité ».
Monsieur Manuel Valls est-il qualifié pour délivrer des brevets de laïcité, lui qui est allé
se prosterner au Vatican pour la béatification des papes ?
Messieurs Jean Glavany et Jean-Christophe Cambadélis sont-ils qualifiés pour juger de
l’importance ou du caractère secondaire des violations de la laïcité, eux qui votent chaque
année à l’Assemblée nationale l’octroi de sept milliards et demi d’euros en faveur de
l’enseignement catholique ? En matière de laïcité, ces messieurs sont des orfèvres, visiblement.
Réponses à quelques arguments fallacieux
Premier argument : les libres penseurs seraient d’indignes personnages parce qu’ils s’en
prendraient au bonheur des enfants à Noël. Vous voulez parler des enfants, alors parlons-en !
En cette matière, il nous serait facile de rétorquer que les relations de certains prêtres avec des enfants ne sont ni très vertueuses ni très chaleureuses. Pour faire toute la lumière sur cette tragédie, la Libre Pensée s’est adressée à la Congrégation du Bon Secours dont dépendait le couvent de Tuam en Irlande où l’on a trouvé les restes enterrés de 800 enfants.
Quand l’Eglise catholique va-t-elle répondre à l’interpellation publique sur sa responsabilité
en la matière ? L’Evêché serait-il fermé de l’intérieur ?
Deuxième argument : la France aurait des racines judéo-chrétiennes.
Vous voulez parler d’histoire, alors parlons-en ! D’une part, le judéo-christianisme est un oxymore. Le christianisme a trouvé sa puissance dans la lutte contre le
judaïsme. Il a une responsabilité écrasante dans l’antisémitisme. C’est le christianisme qui a fourbi les armes ayant conduit à Auschwitz. D’autre part, des racines encore plus anciennes, plus profondes et plus réelles que le christianisme soutiennent notre vieux pays : le
paganisme, la culture celte, la civilisation gréco-latine. S’il faut des racines pour qu’un arbre tienne en terre, le plus important ce sont les
branches qui s’élèvent vers le ciel. Les racines s’enfoncent dans la terre, c’est le repli sur soi.
On n’a jamais rien construit de grand dans les cimetières.
Ce n’est pas parce que le pays peut avoir une histoire avec des sources diverses, que les
institutions de la République doivent en être le reflet. Nos origines nous ramènent vers
le passé, la République nous tire en avant. Elle nous conduit vers l’idéal selon l’expression
de Jean Jaurès.
La République n’est ni chrétienne, ni juive,
ni musulmane ou libre penseuse.
Elle est laïque.
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Par librepensee04 le 8 Décembre 2014 à 20:53
DECLARATION COMMUNE
des associations laïquesPour une fin de vie apaisée
Une demande qui monte de toutes parts.
lundi 8 décembre 2014 parToutes les enquêtes d’opinion le montrent : une très large majorité de nos concitoyens est favorable à l’instauration d’une aide médicalisée à mourir lorsque les patients sont atteints d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, leur infligeant des souffrances physiques ou psychiques qui ne peuvent être apaisées ou qu’ils ne supportent pas. La multiplication des drames de la fin de vie, ceux qu’ont vécus notamment M. Vincent Humbert et sa mère ainsi que Mme Chantal Sébire, atteinte d’une grave maladie de la face provoquant des douleurs insupportables, ou que vit encore M. Vincent Lambert, victime des déchirements de sa famille, contribue à renforcer dans les profondeurs du pays l’appel en faveur d’une solution juridique permettant à chacun d’exercer sa liberté de conscience jusqu’au dernier souffle.
L’histoire parlementaire récente met également en évidence un fait nouveau : les clivages politiques peuvent s’estomper pour répondre favorablement à cette demande des citoyens et de nombreux personnels soignants. Ainsi, le 18 janvier 2011, la commission des lois de Sénat a adopté un texte résultant de la fusion de trois propositions de loi tendant à autoriser l’aide médicale à mourir. Seule la pression de forces rétrogrades sur le gouvernement d’alors en a empêché le vote.
Enfin, l’autorité judiciaire elle-même paraît de plus en plus mal à l’aise face aux drames de la fin de vie auxquels les personnels soignants sont confrontés dans une grande solitude : le 25 juin 2014, la cour d’assises de Bayonne a acquitté le docteur Bonnemaison, médecin de l’urgence poursuivi pour avoir abrégé illégalement, pour des motifs compassionnels, les souffrances de sept malades. Quelles que soient les suites susceptibles d’être données à l’appel formé par le Parquet, l’honneur du docteur Bonnemaison a été à tout jamais lavé par le jury populaire de Bayonne.
Un cadre juridique inadapté
Les partisans du statu quo peuvent désormais difficilement soutenir que les soins palliatifs constitueraient l’alternative à l’aide médicale à mourir et qu’une meilleure application de la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie apporterait la réponse adéquate à la demande des patients, des personnels soignants et des citoyens en général, confrontés notamment dans leur vie de tous les jours aux conséquences de l’allongement de la durée de l’existence humaine.
En matière de soins d’accompagnement des mourants, la France accuse un retard considérable que ceux qui les brandissent comme un étendard n’ont rien fait pour les développer. Contrairement à la Catalogne, la Belgique ou la Norvège, notre pays ne répond que très imparfaitement à la résolution relative aux soins palliatifs de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe du 28 janvier 2009 qui a estimé « nécessaire [d’étendre] de toute urgence la portée de ce mode novateur de traitement et de soins » et souligné que « Les soins palliatifs devraient devenir accessibles non seulement aux malades en fin de vie, mais aussi aux patients atteints de maladies graves ou chroniques ainsi qu’à toutes les personnes qui nécessitent des soins individuels importants, qui pourraient bénéficier de cette démarche. » L’indigence de l’offre de soins palliatifs est, en effet, criante : un peu plus de cinq mille lits identifiés pour 320 000 patients par an, selon les données recueillies par l’Observatoire national de la fin de vie.
La loi du 22 avril 2005 comporte, quant à elle, de graves lacunes. L’interruption des traitements pour éviter une obstination de soins déraisonnable au regard de l’état du malade a parfois entraîné des agonies inacceptables. Notamment, la suspension de l’alimentation et de l’hydratation a constitué dans certains cas un délaissement coupable des patients pendant plusieurs jours, voire davantage. En outre, les directives anticipées n’ont pas de force juridiquement contraignante. Enfin et surtout, la mise en œuvre des dispositions de la loi s’avère impossible dans certaines situations comme l’a démontré le spectacle affligeant du déchirement de la famille de M. Vincent Lambert, en état de coma irréversible. En l’espèce, bien que le praticien eût respecté la procédure prévue par le texte, l’application de la loi a été suspendue pendant de longs mois au détriment même des droits qu’elle reconnaît aux malades.
Un engagement à tenir
L’inertie des pouvoirs publics n’a que trop duré. Le vingt-et-unième engagement du programme du candidat à la Présidence de la République François Hollande, aux termes de laquelle « toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique insupportable, et qui ne peut être apaisée, [peut] demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », doit être suivie d’effet dans les plus brefs délais. Elle doit l’être dans le sens qu’attendent les citoyens et les soignants : non pas sous la forme d’une modification de la loi du 22 avril 2005 tendant à élargir le champ de la sédation terminale, mais sous celle de l’instauration d’un véritable droit à l’aide médicale à mourir sans lequel la liberté de conscience de chacun ne peut s’exercer complètement.
Les législations étrangères offrent à cet égard un large éventail d’expériences susceptibles d’éclairer un débat qui doit être mené sous les auspices de la seule raison, qu’il s’agisse du suicide médical assisté pratiqué dans les cantons du Valais et de Vaud en Suisse ou dans les Etats américains de l’Oregon, de Washington, du Vermont et, dans une moindre mesure, du Montana et du Nouveau-Mexique ou qu’il s’agisse de l’euthanasie dans les conditions prévues par la loi belge du 28 mai 2002 dont les dispositions s’inspirent de celles entrées en vigueur aux Pays-Bas en 2001 et ont été reprises au Luxembourg en 2009.
Les pouvoirs publics doivent méditer les conseils avisés d’Epicure que nos concitoyens souhaitent pouvoir suivre : « le sage ne tient pas à vivre la durée la plus longue, mais la durée la plus agréable ».
Associations signataires :- Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP)
- Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD)
- Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
- Ligue de l’Enseignement (LDE)
- Union rationaliste
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Par librepensee04 le 8 Décembre 2014 à 07:20
JC Cambadélis sur France Inter le 07-12:
(extrait)
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La Croix
Crèches de Noël : l'observatoire de la laïcité appelle à prendre en compte l'usage culturel
L'observatoire de la laïcité invite les juges à apprécier si telle crèche installée dans un lieu public l'est comme « emblème religieux » ou si elle peut être considérée comme une « exposition » faite au titre de la culture locale. ...
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COMMUNIQUE: "crèches dans l'espace public"
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DESOLE!
LA LAÏCITE, COMME LA REPUBLIQUE, EST UNE ET INDIVISIBLE!
RESPECT DE LA LOI DE 1905!
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Par librepensee04 le 2 Décembre 2014 à 17:16
Les crèches de Noël dans les collectivités publiques sont bien des emblèmes religieux :
Le Tribunal administratif de Nantes donne raison à la Libre Pensée !Le Conseil général de Vendée installe chaque année une crèche de Noël au siège du Département. En 2012, la Libre Pensée de Vendée s'est adressée au Président du Conseil général pour lui demander de faire respecter la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’Etat. Celui-ci a refusé de répondre à cette (...)
TELECHARGEZ L'ARTICLE:
Télécharger « 20141201 Crèche Vendée.pdf »
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REACTIONS:
La Croix:
RTL (VIDEO):
LE POINT:
Télécharger « pas de crèche au CG 85 a dit le T.A.doc »
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Par librepensee04 le 26 Novembre 2014 à 15:15
Dans Le Monde des 22-23 novembre, on peut lire une curieuse et importante information sous le titre « Les catholiques de Paris dans la rue pour « témoigner » de leur foi. Contes dans un bar, chorale itinérante, spectacles… » Ce titre n'est pas secondaire, nous le verrons ; il est précisé « Jusqu'à (...)
TELECHARGER EN PDF: Télécharger « Paris JMS.pdf »
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Par librepensee04 le 23 Novembre 2014 à 11:00
A.Bebel, J.Jaurès, R.Luxemburg, K.Liebknecht, P.Monate, A.Rosmer, P.Brizon....
JAURÈS, le mouvement socialiste et la guerre
un article de Nicole Fourcade (lp15)
En France, avant la 1ère guerre mondiale, le mouvement ouvrier est essentiellement composé sur le plan syndical, par la C.G.T. et sur le plan politique, par la S.F.I.O. (Section Française de l’Internationale Ouvrière).
Télécharger « Jaurès sfio et guerre.pdf »
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Par librepensee04 le 16 Novembre 2014 à 14:29
Non à l’intégration des facultés catholiques et des établissements privés dans les COMUE (Communautés d'Universités et d'Établissements)
Depuis la création, par la Loi du n°2013-660 du 22 juillet 2013 (loi Fioraso), des Communautés d'Universités et d'Établissements (COMUE), les universités sont engagées dans une course folle aux regroupements, qui génère une forte concurrence, contraire à la notion même de service public. La création de (...)
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Par librepensee04 le 14 Novembre 2014 à 16:09
Le Code du Travail est-il soluble dans la « laïcité » ?
Les attaques contre le Code du travail pleuvent de toutes parts : de Gattaz en Kessler, on hurle partout aux excès de réglementation qui entraveraient l'économie. En réalité, le Code du Travail régit les relations individuelles et collectives de travail et n'est guère plus épais que le Code de (...)
Lire la suite de l'articleTélécharger « 20141114 Le Code du Travail est-il soluble dans la «laïcité».pdf »
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Par librepensee04 le 12 Septembre 2014 à 15:38
Analyse par la FNLP:Téléchargez pdf:
Télécharger « Refondation de l'Ecole et rythmes scolaires .pdf »
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Par librepensee04 le 8 Septembre 2014 à 12:24
Une copie de cette letttre a été envoyée aux 163 maires des Communes du département des Alpes Maritimes .
Lire la suite
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Par librepensee04 le 8 Septembre 2014 à 12:10
Une copie de cette letttre a été envoyée aux 163 maires des Communes du département des Alpes Maritimes .
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Par librepensee04 le 2 Septembre 2014 à 09:5118 juillet 1922 publiée dans l'Humanité,Une lettre d’Anatole FranceJe vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, les Hauts Fourneaux, qu'il importe de connaître.On y trouvera sur les origines et la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France; on y verra, notamment, que la guerre mondiale fut essentiellement l'œuvre des hommes d'argent; que ce sont les hauts industriels des différents États de l'Europe qui, tout d'abord la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en elle leur fortune, en tirèrent d'immenses bénéfices et s'y livrèrent avec tant d'ardeur, qu'ils ruinèrent l'Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde.Écoutez Corday sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent. «Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée de métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots... Oui, voilà bien leur emblème,leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux!» (page163)Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres.Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemappes* ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l'ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels.
Ces maîtres de l'heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes: des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donne, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avaitpas fourni un semblable exemple: c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étenditen France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de l’ancien régimequi ne faisaient pas haïr aux Français les peuples
ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passionqui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible. Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. «L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir, c’est la trahir.»Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté qu’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient douces, assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse.« C’est, dit-elle, un signe de progrès, et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles. La haine est une vertu; c’est peut-être la plus noble des vertus.»
Je lui demandai timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :-Pensez, madame, un peuple entier, c’est grand...Quoi?
Un peuple composé de tant de millionsd’individus, différents les uns des autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse innocente en a souffert
mort et passion.
Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur.»
Quelle étrange manie!
Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir.
Je l’espère. Il le faut.
Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu! L’Europe n’est faite d’États isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.
Notre salut, c’est d’être bons Européens. Hors de là, tout est ruine et misère.Salut et fraternité,
Anatole France"
* Victoire de Dumouriez le 6 novembre 1792, six semaines après Walmy.
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