• St Michel l'Observatoire 04/ Evry Schatzman "L'expansion de l'Univers" - Hachette DEFENSE DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE ET DE L'ENSEIGNEMENT

     
     Archives orales du CNRS
     
    Evry Schatzman, astrophysicien...St Michel L'Observatoire ..."toute science est, par essence, "hérétique", l'étude de l'univers l'est sans doute, par nécessité, plus que tout autre. "
     
    ..."toute science est, par essence, "hérétique", l'étude de l'univers l'est sans doute, par nécessité, plus que tout autre. "
     
     
    ..."toute science est, par essence, "hérétique", l'étude de l'univers l'est sans doute, par nécessité, plus que tout autre. "

    ..."toute science est, par essence, "hérétique", l'étude de l'univers l'est sans doute, par nécessité, plus que tout autre. "

    [Le]...progrès n'était pas, comme on le représente souvent à tort, linéaire. Il ne procède pas par simple accumulation de résultats, sur des bases théoriques préparées à l'avance en utilisant l'instrument d'une supposée méthode préalablement donnée. Au contraire, il est le fruit d'une permanente remise en question des certitudes acquises et des méthodes éprouvées; une remise en question qui fait toute sa part au hasard et qui n'exclut pas, de la part du chercheur, l'association libre de pensées apparemment éloignées les unes des autres, les audaces dans la spéculation, les tâtonnement, les échecs et les repentirs...

    C'est sans doute cette allure "révolutionnaire" de la démarche scientifique qui la rend si suspecte aux yeux de toutes les puissances d'ordre et de conservation intellectuelle et sociale.
    L'histoire des investigation sur la structure de l'univers et sa genèse n'est pas avare d'épisodes bien connus où l'on a vu ces puissances se mobiliser contre une vérité nouvelle qui bousculait des dogmes anciens. Si l'on peut dire que toute science est, par essence, "hérétique", l'étude de l'univers l'est sans doute, par nécessité, plus que tout autre.

    pages 80, 81

    Evry Schatzman "L'expansion de l'Univers" - Hachette

    DEFENSE DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE ET DE L'ENSEIGNEMENT

    Dès le collège, le mal est fait: au lieu de faire comprendre aux élèves la nature de la démarche scientifique, au lieu de restituer l'histoire des problèmes avec lesquels la pensée s'est trouvée aux prises, on donne aux élèves des formules à apprendre et à réciter. Ces formules paraissent littéralement tombées du ciel, elles sont présentées et, le plus souvent, enseignées sur un mode dogmatique. Après quoi, en bonne scolastique, on juge de la ''valeur'' d'un élève en mettant à l'épreuve sa simple mémoire! A ce jeu-là, la science ne peut plus apparaître comme un exercice de la pensée, d'une pensée exigeante et audacieuse; elle devient un instrument de soumission intellectuelle. Que cette soumission soit porteuse de réussite scolaire n'arrange rien, au contraire. On conçoit que les professeurs de sciences physiques s'indignent de l'insuffisance des moyens mis à la disposition des collèges pour faire comprendre ce qu'est une science expérimentale et par là même la façon dont une formule représente une réalité...

    Si l'on ajoute à cette carence, le rôle que les médias jouent dans l'élaboration et la transmission de la culture de nos jours, on voit le tableau s'assombrir encore. Car les médias n'ont en matière scientifique qu'un seul et même registre: celui du spectaculaire. Il leur faut des évènements, que l'on crée éventuellement de toutes pièces, et des évènements affectivement chargés. Voilà qui les conduit, alternativement, à diaboliser la science ou à encenser ses résultats, sans plus d'esprit critique...
    (Pages 90, 91)

    Espérons que les Églises, ayant tiré les leçons de l'affaire Galilée puis de celle de Darwin, auront compris que la foi, en définitive, a plus à redouter qu'à espérer lorsqu'elle se mêle de science. Quant aux scientifiques, si certains peuvent être pour des raisons personnelles portés à la mystique , dans leur grande majorité, ils savent faire le partage. On peut enfin souhaiter, ce qui est peut-être aujourd'hui le plus difficile, que les chercheurs sachent résister au puissant appel des médias lorsqu'ils leur demandent d'entrer dans un jeu de mystification où la science a tout à perdre et qui témoignent, par ailleurs, d'un profond mépris à l'égard des citoyens en hypothéquant le plus précieux de leur bien, la liberté de penser.
    Les citoyens ont certes le droit de rêver, c'est même à mes yeux l'un des attraits majeurs de l'astrophysique que de relancer sans cesse le rêve sur des voies escarpées; mais ils ont aussi le droit de savoir, et de savoir d'abord où finit le savoir et où commence le rêve!
    ( conclusion)



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