• Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU Macron mis en difficulté n’a que les alliés qu’il mérite

    Macron et son gouvernement, une gifle à Genève !

    Vu dans la rubrique « International » de La Raison de juillet/août, le mensuel de la Fédération Nationale de la Libre Pensée :

    Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU

    Macron mis en difficulté n’a que les alliés qu’il mérite

    Ce 1er mai 2023, il y avait une assistance inhabituelle et très fournie à Genève, pour l’examen de la situation de la France dans le cadre de l’Examen Périodique Universel*.
     
    Les premiers échanges entre les représentants du gouvernement Macron et le groupe de travail avaient déjà créé un malaise : la tonalité des multiples contributions était sévère, d’autant que les plus importantes avaient été rédigées par des contributeurs difficilement contestables : la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), organisme indépendant du gouvernement mais institutionnel, avait soulevé 19 points de manquement de la France à ses engagements (dont : état d’urgence, 49.3, prisons, migrants, violences policières, droit de réunion, droit de manifestation, liberté des cultes, accès aux soins, défense des femmes contre les viols et les violences domestiques, mineurs isolés, camps de rétention…). De même la Défenseure des Droits et plusieurs institutions comme le Conseil de l’Europe et l’OSCE** avaient rendu des avis convergents, renforcés par les constatations de nombreuses associations, la CGT-FO, seule confédération syndicale ayant fait parvenir ses observations, avait insisté sur les salaires, les minima sociaux, le salariat féminin, le temps partiel imposé et surtout l’accès aux soins.
     
    Or, le gouvernement avait répondu par une communication à la fois arrogante et désinvolte, surprenante même à l’ONU : c’était sans doute une des explications de cette présence massive, et l’exercice habituel de déclarations feutrées ne s’est donc pas déroulé comme d’habitude. Généralement, en amont de cette réunion en assemblée, le pays dont on examine la situation fait jouer sa diplomatie de telle sorte que ses alliés le soutiennent (oui, même sur les Droits de l’Homme : ainsi va l’ONU !), cela a sans doute existé ici car quelques éléments de langage sont apparus ici ou là, mais, globalement, le ballet bien réglé n’a pas fonctionné.
     
    Les propos liminaires de la délégation gouvernementale étaient provocateurs, se glorifiant de l’action contre les bidonvilles au moment même de l’opération policière et militaire contre les migrants à Mayotte et de la loi facilitant le recours à la force pour les expulsions.
    Macron a reçu en retour une volée de bois vert. Chaque pays ayant 55 secondes pour s’exprimer, le choix des sujets abordés était donc crucial : en énoncer trois était la quasi-assurance de se voir couper le micro. Or, sur 120 pays qui se sont exprimés (j’ai pu en oublier un ou deux) 65 ont mis en cause les dispositifs policiers et judiciaires !
     
    Les réponses de la délégation française ont été affligeantes, entre autoglorification et tentative misérable (et au bout du compte menaçante) de mouiller la CNCDH et la Défenseure des droits dans un nouveau plan à déployer pour 2022-2026.
    Dans les jours qui ont suivi, la presse française aux ordres s’est répandue sur l’air de : la Russie et l’Iran donnent des leçons de Droits de l’Homme à la France ! En réalité les principales critiques sont venues de Suisse, d’Espagne, d’Allemagne, d’Autriche, de Norvège, du Danemark, du Sénégal, du Bénin, du Congo, de Côte d’Ivoire, de Thaïlande, de Nouvelle-Zélande, du Japon…
    Le carré des soutiens qui, en s’abstenant de parler du sujet apportaient de fait un soutien à la diplomatie française dessinent un paysage assez curieux : USA, Uruguay, Argentine, Arménie, Chypre, Grèce, Inde, Israël, Cuba, Italie, Ukraine… Quelques autres points intéresseront les libres penseurs :
     
    - L’Algérie et les pays d’Océanie sont toujours en attente d’études d’impact sur les anciens essais nucléaires français.
     
    - L’attitude de la France à l’égard des salariés les plus vulnérables et son retard à ratifier une des conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) destinés à les protéger a aussi été pointée du doigt.
    Pour sa part, sur proposition de la FNLP (Fédération Nationale de la Libre Pensée), l’AILP (Association Internationale de la Libre Pensée) avait envoyé un texte sur les fusillés pour l’exemple qui se termine ainsi :
    « Un processus était engagé devant le parlement français pour que la justice leur soit enfin rendue, une proposition de loi avait été adoptée par l’Assemblée Nationale, elle a été repoussée au Sénat à l’automne 2022. Les délais n’ont pas permis que nous présentions cette situation dans le cadre du 4° cycle de l’E.P.U. Nous voulons seulement par cette déclaration prendre date et rappeler que si le gouvernement français le souhaite, cette situation inique et contraire aux engagements de la France au titre de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, peut être réglée rapidement ».
                     Michel Godicheau
     
    Notes :
    * L’Examen Périodique Universel(EPU) est une procédure du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui conduit, tous les 4 ans, à un examen des réalisations des pays eu égard à leur application de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et des autres engagements qu’ils ont souscrits.
    ** Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.
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