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Présentation du dossier :
77% des citoyens pensent que l’on parle trop de religion, et 72% estiment que les élus ne devraient pas évoquer leurs croyances religieuses. Pourtant certains souhaitent, au cœur de la campagne présidentielle, la révision de la loi de 1905, pour l’adapter à la « menace musulmane ».
Lors d’un débat télévisé du premier tour, Mme Le Pen a rappelé son souhait de modifier la constitution afin d'y faire figurer « la protection du patrimoine historique et culturel des Français » (...) « Ça veut dire que les crèches font partie de notre patrimoine culturel et historique » (...) « Les crèches dans les mairies comme les sapins de Noël dans les écoles, tout cela, ça ne participe pas exclusivement de la religion, ça participe de nos racines. Les racines de notre pays, de notre culture »
J-L Mélenchon lui a répondu : « Vous voulez mettre des symboles religieux dans les mairies, c'est ça votre laïcité ? » (...) « Mais non madame, 60% des Français n'ont pas de religion. Fichez-nous la paix avec la religion ! Nous ne sommes pas obligés de subir vos foucades, vos trouvailles, votre manière de nous imposer à tous une manière de vivre qui n'est pas la nôtre »
Le modèle du statut concordataire d’Alsace-Moselle, prôné par les élus ou candidats cléricaux n’est-il pas exactement le contraire de la Séparation des Églises et de l’État ? Le Concordat bonapartiste ne garantit pas la liberté de conscience aux citoyens de ces départements, du fait de la reconnaissance des cultes. Ce statut coûte 60 millions d’euros par an aux contribuables.
Peut-on se dire élu laïque, lorsqu’on met en place le « dialogue interreligieux » au nom du « vivre ensemble » ?, lorsqu'on participe es-qualité à l’inauguration de lieux de culte ou à des cérémonies religieuses ?, lorsqu’on manifeste ses convictions religieuses dans l’exercice de ses fonctions, lorsqu’on crée des carrés confessionnels dans les cimetières ?, lorsqu’on finance les cultes sur des fonds publics ?
Quand la décentralisation progresse, la Séparation des Églises et de l’État recule. Nombre de partisans de la loi NOTRE se pressent autour du nouveau président et la suppression promise de la taxe d’habitation est une menace forte sur les revenus de nos communes.
Ce numéro de l’Idée Libre est une contribution à la résistance, au combat des élus républicains, laïques, libres penseurs, des citoyens pour la démocratie, pour la défense de la loi de séparation.
Christian BAQUÉ
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