• Le Conseil constitutionnel censure sévèrement les délires totalitaires du groupe politique de La République En Marche majoritaire à l’Assemblée nationale

    Le 7 août 2020, le Conseil constitutionnel, par sa décision n° 2020-805 DC, vient d’anéantir la loi adoptée le 27 juillet 2020 instaurant des mesures de sûreté à l’encontre des auteurs d’infractions terroristes, issue d’une proposition déposée le 20 mars dernier par Mme Yaël Braun-Pivet, Présidente de la commission des lois à l’Assemblée nationale, et M. Gilles Le Gendre, Président du groupe La République en marche (LREM) et soutenue par le nouveau Garde des Sceaux, M. Éric Dupond-Moretti.

    Il faut dire que la main des auteurs de cette proposition de loi n’avait pas tremblé  : ce texte donnait le pouvoir à la juridiction régionale de rétention de sûreté de Paris de soumettre pendant un an à des mesures de très forte contrainte les personnes ayant commis un acte terroriste et accompli, de ce chef, un peine privative de liberté de cinq ans au moins, puis de les renouveler pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq voire dix ans. Bien que réputées quittes à l’égard de la société,  leur existence aurait été, au motif qu’elles auraient présenté un risque élevé de récidive, ponctuée par le respect notamment des obligations suivantes :

      • convocation à tout moment par le juge d’application des peines (JAP)  ;
      • visites obligatoires à rendre au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP)  ;
      • information du SPIP en vue d’obtenir en réalité de celui-ci une autorisation de changement d’emploi et/ou de domicile  ;
      • demande d’autorisation préalable du JAP avant de se rendre à l’étranger.

    La loi du 27 juillet 2020 allait si loin dans l’atteinte aux libertés individuelles que le Conseil constitutionnel, saisi a priori par soixante députés et soixante sénateurs d’opposition, mais aussi par le Président LREM de l’Assemblée nationale, M. Richard Ferrand, ne pouvait que ruiner cette monstruosité juridique née dans des cerveaux gagnés par le délire totalitaire. Au regard de l’article 9 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789, qui dispose que «  Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la loi  », le Conseil constitutionnel a jugé comme suit ce texte ahurissant  : « La mesure contestée permet d’imposer diverses obligations ou interdictions, le cas échéant de manière cumulative, qui portent atteinte à la liberté d’aller et de venir, au droit au respect de la vie privée et au droit de mener une vie familiale normale.»

    La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen

    S’il faut se réjouir de la décision du Conseil constitutionnel du 7 août 2020, pour autant il serait imprudent et naïf de s’en satisfaire. D’une part, dans le déroulement de son raisonnement, le Conseil rappelle que la loi censurée du 27 juillet 2020 serait venue s’ajouter à l’arsenal répressif peu compatible avec la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen déjà existant, qui comporte notamment la rétention de sûreté en centre médico-socio-judiciaire applicable aux personnes ayant accompli une peine privative de liberté pour crimes sexuels. D’autre part, en dépit de ses outrances, le texte censuré constitue un ballon d’essai permettant de tester la résistance au processus pernicieux de remise en cause des libertés publiques et individuelles à l’œuvre depuis au moins deux décennies.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée appelle les citoyens à la plus grande vigilance  : au nom de la lutte contre la délinquance, le terrorisme et les épidémies, les libertés et droits fondamentaux sont bien en péril.

    Paris, le 10 août 2020

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    Irelp

      Gestionnaire de la Bibliothèque d'Entraide et Solidarité

     

    204, rue du Château des Rentiers 75013 Paris

     e-mail : irelp@laposte.net

    Paris, le 8 août 2020,

    Vous trouverez  ici quelques éléments relatifs à  l’activité récente de l’IRELP

    IALHI
    Dans le cadre de la préparation du Congrès virtuel de l’IALHI,  International Association of Labour History Institutions (Association internationale des institutions d’Histoire ouvrière), à laquelle adhère l’IRELP nous avons envoyé comme demandé la contribution suivante (en français et en anglais).

     

     

     

    Solidarité
    Maureen Healy, historienne et universitaire américaine, a été blessée  sauvagement par les troupes fédérales envoyées par Trump pour réprimer les manifestations populaires à Portland (Oregon).

    Nous lui avons envoyé le message suivant :

     

    Informed of the aggression of which you were the victim by the federal troops, I allow myself in the name of the IRELP and in my personal name to send you my personal wishes of good recovery and wishes of victory for the demands of justice, equality and emancipation that you defend with millions of American citizens.
    Solidarity.


    Maureen Healy nous a remerciés et a fait état d’autres messages de soutien reçus.

     

    Rappelons la belle devise des militants de Industrial Workers of the World  « An injury to one is an injury to all » ("Une attaque contre un est une attaque contre tous").

     

     

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  • La Croix août 1945

    ''La première bombe atomique

    pulvérise

    la ville japonaise d'Hiroshima

     

    Il s'agit d'une découverte scientifique

    d'une portée incalculable"

    06 août 1945

    _________________________________

     

    Albert Camus, éditorial pour Combat (8 août 1945) 

     

    6 août 1945..."On nous apprend, en effet, au milieu d'une foule de commentaires enthousiastes que n'importe quelle ville d'importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d'un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l'avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques".

    ____________________________________________________

    6 août 1945...

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  • Les impasses du projet de loi relatif à la bioéthique

    Le 31 juillet 2020, l’Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture le projet de loi relatif à la bioéthique qui fera ultérieurement l’objet d’un second examen au Sénat. Au regard de la liberté de conscience, de celle de la science et de celle d’utiliser son corps, compte tenu également des demandes qui se font jour dans la société et des conditions à réunir pour stimuler les progrès de la médecine, la Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) considère que le débat parlementaire laisse à ce jour sans réponse satisfaisante des questions ayant trait notamment à la procréation médicalement assistée (PMA), à la gestation pour autrui (GPA) et à la recherche sur l’embryon.

    La FNLP se réjouit de l’extension à toutes les femmes de l’accès à la PMA avec donneur. Néanmoins, elle conteste la procédure qui conduira à la détermination de la filiation des enfants nés d’un projet parental des couples de lesbiennes en tant qu’elle reposera non seulement sur l’expression d’un consentement à la PMA avec tiers donneur, comparable à celui exigé par l’article 311-20 du Code civil des couples hétérosexuels recourant à cette technique, mais également sur la reconnaissance conjointe concomitante de l’enfant à naître par les deux femmes. De surcroît, cette reconnaissance fera l’objet d’une mention marginale sur l’acte de naissance de l’enfant, une sorte de stigmate indélébile pour celui-ci.

    La FNLP demande, d’une part, l’application aux couples de femmes qui recourront à la PMA avec tiers donneur des règles de détermination de la filiation prévues actuellement pour les couples hétérosexuels faisant appel à cette technique (consentement préalable à la PMA ; filiation maternelle pour la femme qui accouche ; présomption de paternité pour l’homme d’un couple marié ; reconnaissance de l’enfant avant ou après naissance pour l’homme d’un couple non marié), d’autre part, la suppression de toute mention des conditions de leur venue au monde dans les actes de naissance des enfants issus d’une PMA conduite par deux femmes.

    De surcroît, demeure interdite la GPA, qui est pourtant, en dehors de l’adoption, la seule voie offerte aux femmes dépourvues d’utérus et aux couples homosexuels masculins de mener à bien un projet parental. Par ailleurs, dans le même temps, le projet de loi, au stade de sa seconde lecture par l’Assemblée nationale, ne règle pas de manière satisfaisante le problème de la transcription à l’état-civil français des actes dressés par des autorités étrangères établissant la filiation des enfants nés d’une GPA légalement menée dans différents pays. Il appartiendra toujours au juge d’apprécier la réalité des faits consignés dans l’acte, au sens de l’article 47 du Code civil, au regard de la loi française et non de la loi étrangère, comme l’avait admis la Cour de cassation dans le dernier état de sa jurisprudence.

    La FNLP continue d’exiger la légalisation de la GPA altruiste, c’est-à-dire menée sans but lucratif, de manière à répondre au désir d’enfant des femmes dépourvues d’utérus et des couples homosexuels masculins. Au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant garanti par la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989, elle demande également la transcription automatique des actes de naissance des enfants nés d’une GPA légalement menée à l’étranger à l’état-civil français.

    En ce qui concerne la recherche sur l’embryon, la FNLP observe que le Sénat, à rebours des modifications qu’il avait introduites dans un sens conservateur en première lecture dans d’autres domaines, avait assoupli les conditions à réunir pour justifier l’autorisation d’une recherche sur l’embryon. Elle constate qu’en deuxième lecture, l’Assemblée nationale rétablit pour l’essentiel le texte initial, dont la FNLP considère qu’il pérennise le carcan juridique imposée à la recherche sur l’embryon depuis 1994, même après l’entrée en vigueur de la loi d’août 2013 substituant, sans portée pratique effective, un régime d’autorisation excessivement encadré au dispositif antérieur d’interdiction avec dérogation institué en 2004.

    À cet égard, elle souligne à nouveau le caractère inquiétant de l’introduction dans la loi de l’obligation pour les chercheurs qui solliciteront une autorisation de justifier du respect des « principes fondamentaux énoncés aux articles 16 à 16‑8 du Code civil […] ». En effet, cette disposition offre aux catholiques opposés à toute recherche sur l’embryon un moyen supplémentaire de contester les décisions prises en la matière par l’Agence de la biomédecine et, plus largement, leur ouvre la voie à la revendication d’un statut juridique de l’embryon, qui aurait notamment pour effet de remettre en cause le droit à l’interruption volontaire de grossesse.

    Par suite, la FNLP demande l’extension aux programmes de recherche sur l’embryon du simple régime de déclaration des travaux sur les cellules souches embryonnaires humaines que l’Assemblée nationale vient de confirmer. Elle estime également que le législateur doit autoriser, comme son homologue britannique par exemple, la création à des fins de recherche d’embryons non implantables, une mesure qui complèterait utilement la timide avancée qu’apporte le texte en autorisant les chimères (introduction de cellules souches embryonnaires humaines dans un embryon animal).

    Paris, le 6 août 2020

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  • (dont son discours au congrès international de la Libre pensée à Paris  en 1905 qui traita de la Loi de séparation...)  Ce volume réunit en chronologie les écrits féministes, libres-penseurs et libertaires de la jeune Alexandra David-Néel. Ces facettes de la personnalité de l'exploratrice du Tibet -par ailleurs déjà férue de philosophie indienne- restent encore un peu méconnues de ses fidèles. En digne filleule du libre penseur anarchiste Elisée Reclus, l'auteure y révèle déjà une force de conviction tout à fait comparable à celle d'une Madeleine Pelletier* ou d'une Nelly Roussel*, ses contemporaines féministes.  

     

    *2 libres penseuses qui ont fait la Libre pensée... n’en déplaise à Jacqueline Lalouette qui les méconnaît toutes formidablement!

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  • FÉDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

    Gestion de la pandémie : La Libre Pensée informe et donne son point de vue

    l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) vient d’adopter un rapport très intéressants sur la gestion de la pandémie et sur des suites à donner. L’OPECST fait un certain nombre de propositions qui méritent d’être portées à la connaissance du public. La Libre Pensée va demander une entrevue à la Ministre chargée de Lire plus …

    .

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    A propos de croix, statues et autres monuments

    la Libre Pensée livre son point de vue sur le débat sur la question du maintien ou pas des emblèmes religieux et des statues dans le domaine public. L’actualité est riche en polémique, pas toujours de bonne foi si l’on peut dire, surtout en matière religieuse ou de « mémoire ». Dans la Sarthe à Bazouge-Cré, la Lire plus …

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  • Paris, Lyon, Strasbourg : A propos des cultes et des spiritualités : Comme un petit air de macronisme concordataire !

    Les élections municipales viennent d’avoir lieu, avec en métropole, un taux d’abstentions record. La République en Marche a subi un revers cinglant et pourtant… Il semble que les anciens et nouveaux Élus empruntent largement à l’arsenal du macronisme.

    Pendant la crise aiguë du Covid19, Emmanuel Macron a tenté de réaliser une union sacrée autour de sa personne sur le thème de « la convergence des spiritualités ». La Fédération nationale de la Libre Pensée a refusé de participer à cette mascarade néo-concordataire, qui a été un échec réel.

    Et pourtant…. L’Esprit semble souffler où il veut !

    On connaît la définition théologique du « Saint-Esprit »  par Blaise Pascal : sa circonférence est nulle part, son noyau est partout, l’Esprit souffle où il veut. Il semble donc que le Saint-Esprit a soufflé à la mairie de Paris, de Strasbourg et aussi de Lyon.

    Ainsi à Lyon, la nouvelle municipalité « verte-gauche» a nommé une adjointe chargée, entre autres choses, de « Droits et égalités, mémoire, culte et spiritualité ».

    Ainsi à Paris, l’ancienne et nouvelle municipalité « socialiste-gauche-écologiste » a nommé une adjointe « en charge du patrimoine, de l’histoire de Paris et des relations avec les cultes ».

    Ainsi à Strasbourg, la nouvelle municipalité « verte » a nommé une adjointe en charge de « la Tranquillité publique, police municipale, prévention, médiation, gestion des crises, aide aux victimes, relation avec les cultes ». Cette mission n’existait pas auparavant et n’est donc pas le produit du statut d’exception cléricale d’Alsace-Moselle.

    Et au même moment, le nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en sortant d’une synagogue, se présente comme « Le ministre des Cultes », poste qui a été supprimé depuis l’adoption de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat. Même Pétain n’avait pas osé entre 1940 et 1944.

    Et pourtant Gérald Darmanin ose, il parait que c’est même à cela qu’on le reconnaît. Sur le site du ministère de l’Intérieur, il peut s’appuyer sur cette curieuse définition qui date de 2016 (sous François Hollande donc), on peut lire :

    « Le ministère de l’Intérieur, ministère des cultes

    Le Bureau central des cultes est chargé des relations avec les autorités représentatives des religions présentes en France et de l’application de la loi de 1905 en matière de police des cultes.

    L’Etat, depuis la loi de 1905, ne reconnaît aucun culte mais il n’en ignore plus aucun. La non-reconnaissance des cultes ne signifie pas que l’Etat cesse d’entretenir des relations avec les institutions religieuses. L’article 4 de la loi de 1905 prévoit que l’Etat prend en compte l’organisation interne de chacun des cultes dans la mesure où cette organisation n’entre pas en contradiction avec les règles républicaines.

    C’est le ministère de l’Intérieur qui est en charge des cultes. Au sein de la sous-direction des libertés publiques, le Bureau central des cultes est chargé des relations avec les autorités représentatives des religions présentes en France et de l’application de la loi de 1905 en matière de police des cultes.

    En ne reconnaissant aucun culte, l’Etat traite, en principe, toutes les confessions religieuses de façon égale. L’Etat est neutre vis-à-vis de tous les cultes et aucun texte ne définit ce qu’est une religion ou ce qu’est une secte. »

    Chacun pourra apprécier la formule « en principe ». En pratique, Lionel Jospin quand il était Premier ministre avait mis en place une instance de dialogue permanent avec l’épiscopat catholique (cela dure toujours). Les autres cultes n’avaient pas eu la même faveur.
    Comme tous les antilaïques, le ministère de l’Intérieur joue sur les mots « reconnaître » et « connaître » pour abuser le chaland. « Reconnaître », c’est ouvrir des droits, comme pour un enfant. « Connaître » relève de la civilité. Si la consonance des mots est proche, le contenu est totalement différent.

    La Libre Pensée alerte les militants laïques

    Tout ceci ne peut être le produit du hasard. Sous couvert de « spiritualités », on est en train de nous concocter un nouveau concordat « néo-spirituel », qui risque de n’être guère réjouissant pour la laïcité de l’Ecole et de l’Etat.

    La Libre Pensée renouvelle sa proposition au mouvement laïque : Si le gouvernement Macron II persiste dans sa volonté de réviser la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, notamment par le biais de la loi contre le « séparatisme » qu’il annonce, alors il faut organiser une manifestation nationale à Paris.

    Ne touchez pas à la loi de 1905 !

    TELECHARGEZ L’ARTICLE DE L’ALSACE DU 2 JUILLET

    TELECHARGEZ LE COMMUNIQUE DE LA LP 57

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  • Irelp

      Gestionnaire de la Bibliothèque d'Entraide et Solidarité 

    204, rue du Château des Rentiers 75013 Paris 

     e-mail : irelp@lBonjour,


    Sur la Chaine YouTube de l'IRELP, vous pouvez prendre connaissance de l’entretien de l’IRELP avec Pascal Boniface, Directeur de l’IRIS  (Institut de relations internationales et stratégiques)
     

     

    Amitiés.

     

    Jean-Marc Schiappa

     

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  • CONGRES LP04-FNLP 2020 MANOSQUE 27 06 2020Clic sur image!

     

    CONGRES LP04-FNLP 2020 MANOSQUE 27 06 2020

     

    _____________________________________________________________

    Par les temps qui courent:

    Retour sur la méthode de la Libre Pensée par un Libre Penseur éminent:

    Télécharger « Jean Rostand.pdf »

    "...Apprendre à se méfier de soi, et surtout quand on se sent le plus sûr d'avoir raison, suspecter toute affirmation qui n apporte point sa preuve, s'incliner devant toute vérité bien démontrée alors même qu'elle trouble, déçoit ou disconvient : voilà, à mon sens, la bonne leçon, qui se dégage de ce petit livre, et qui n'est pas seulement une leçon de vigilance et de discipline intellectuelle, mais aussi d'hygiène morale. "

    J.Rostand

     _____________________________________________________________________________

    Message:

    Nombreux sont ceux et celles qui se disent penseurs libres, penseuses libres. Bravo!

    Mais, comme si cela suffisait.

    Il est nécessaire qu'existe une organisation de ces penseurs et penseuses libres pour défendre la précieuse  liberté de pensée dont l'expression publique internationale est, d'abord, la défense de l'absolue liberté de conscience dont la condition première est la séparation des Eglises et de l'Etat!

    Cette organisation dédiée depuis 1848 s'appelle la Libre Pensée.

     Wu Shen

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  • La Raison n°653 – Juillet/août 2020

    L’Editorial du président :

    Coming out ?

    En cours de déconfinement, ce n’est pas une petite affaire que donner la parole à un prêtre dans les colonnes de La RaisonPierre Vignon, prêtre catholique, accompagne effectivement l’association « La Parole libérée » et plusieurs autres qui demandent que toute la lumière soit faite sur les crimes d’abus sexuels dans l’Église. Nos lecteurs le constateront aisément, Pierre Vignon ne partage pas, tant s’en faut, toutes les convictions de la Libre Pensée. Il attend beaucoup de la commission Devaux sur laquelle nous avons de très grandes préventions. Sans doute ne partageons-nous pas sa vision très positive de la lettre au peuple de Dieu du pape François. Mais la Libre Pensée n’a jamais demandé à ceux qui font progresser les Lumières d’adhérer à toutes ses positions, pas plus que de faire partie de ses membres. Nous savons travailler avec ceux qui cherchent la vérité, la chose la plus précieuse du monde. La Libre Pensée se réclame de la Raison et de la Science.

    Les propos que Pierre Vignon a bien voulu nous confier sont explosifs. Il rappelle comment l’Église est restée sourde à son appel à traiter comme il se devait l’affaire Preynat-Barbarin. Ce qu’il dit du culte du secret dans l’Église est fondamental. Je me permets de citer l’un de ses propos : « Libérer la parole est un fait nouveau dans l’histoire de l’Humanité et ce fait gêne toutes les institutions ». Tout cela méritait et la publication dans nos colonnes et la une de notre revue. Nous en remercions Pierre Vignon.

    Dans le même ordre d’idées, notre camarade Keith Porteous Wood, porte-parole de l’AILP poursuit son travail de fond sur les crimes des Églises en posant la question inquiétante : Pourquoi les institutions françaises tolèrent-elles et facilitent-elles les actes pédophiles ? Il dévoile l’étendue du problème dans notre pays laïque. 25 évêques ont été mis en cause et, nous dit l’auteur, la liste est loin d’être complète. Il constate l’incroyable impunité des criminels en soutane et conclut : « La République française semble certainement être revenue à l’époque pré-révolutionnaire, où les princes de l’Église et leurs prêtres pouvaient impunément bafouer le droit civil. »

    Vraiment, voilà quatre pages de La Raison qui marquent fortement ce début d’été.

    Nul d’entre vous n’a pu manifester dans la rue lors du 1er mai passé. Nos adhérents ont pu entendre et voir par internet le discours de notre Secrétaire général Christian Eyschen qui aurait dû être prononcé, comme chaque année, au Mur des Fédérés. Il est transcrit dans nos colonnes en page 17. Cent-cinquante ans après, l’héritage de la Commune est plus que jamais présent.

    Partez-vous en vacances, et si oui, dans quel système de contraintes ? Frontières fermées, trajets limités, familles séparées, triste été en perspective. La parole libérée concerne aussi notre société en voie de déconfinement, dans des conditions aussi chaotiques que celles qui présidèrent au confinement. Les masques ont autant tardé que Grouchy à Waterloo, les tests aussi, et l’on a transformé les écoles, y compris les maternelles, en garderies carcérales. Les enseignants en sont indignés, les parents aussi. Le pouvoir macroniste a durci sa politique répressive. On a vu une habitante de Montendre trainée au tribunal pour avoir affiché le mot de macronavirus sous sa fenêtre. La Ligue des Droits de l’Hommela Libre Pensée et d’autres organisations politiques et démocratiques se sont élevées vigoureusement contre ce retour du crime d’outrage au Roi.

    À Toulouse, des manifestants avaient étés poursuivis pour le même motif. À l’Université, une présidente zélée s’est permis de suspendre un professeur de droit, coupable d’avoir organisé un examen trop facile pour ses premières années de licence, alors que l’on sait dans quelles conditions pénibles la majorité des étudiants a pu préparer ses examens dans la période de confinement : restaurants universitaires fermés, cités barricadées, bibliothèques closes, disparition des petits boulots, enseignement à distance improvisé avec les plus grandes difficultés par des enseignants non préparés, ni aidés. Voilà que dans ces conditions, l’indulgence, la bienveillance deviennent des fautes professionnelles. Bien entendu, la Libre Pensée s’est associée aux protestations contre la suspension du professeur Dubois. Ce qui a abouti à sa réintégration. Vous pourrez lire notre communiqué en ce sens dans un prochain numéro.

    Je vous souhaite bonne lecture et un bel été ensoleillé, dans les meilleures conditions possibles.

    Jean-Sébastien Pierre, Président de la Libre Pensée

    La Couverture

    Le Sommaire :

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  • En hommage au Chevalier de la Barre

    Le 1er juillet 2020, jour anniversaire de l’exécution du Chevalier de la Barre, perpétrée le 1er juillet 1766, la Ligue des Droits de l’Homme et la Libre Pensée ont organisé un rassemblement devant le Monument à Abbeville, érigé par le Prolétariat à l’Émancipation intégrale de la Pensée humaine

    Le combat pour la liberté de conscience et les libertés démocratiques a été au cœur des discours prononcés, reliant le passé et le présent pour forger l’avenir

    Le combat pour la liberté humaine est loin d‘être fini, notamment pour que l’Eglise réponde de ses crimes.

    La Libre Pensée

    Discours de la Section d’Abbeville de la Ligue des Droits de l’Homme

    Nous sommes réunis devant le monument érigé en hommage au Chevalier la Barre qui a été injustement condamné, torturé, exécuté le 1er juillet 1766. Il n’avait que 20 ans, et il fut poursuivi pour n’avoir pas ôté son chapeau devant une procession. C’était là un prétexte pour une vengeance personnelle, l’instruction fut faite à charge, en recueillant des témoignages peu vérifiables. Il fut aussi jugé sur le fait qu’il détenait chez lui le dictionnaire philosophique de Voltaire.

    Le Chevalier la Barre fut victime de l’intolérance religieuse et sociale d’une France dont la monarchie, fondée sur l’alliance avec l’Église catholique, vacillait déjà sous l’effet du développement d’une pensée libre, celle des « lumières » dont nous nous voulons les héritiers. (…)

     

     
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    Discours de la Fédération nationale de la Libre Pensée

    Citoyennes, citoyens, chers amis, chers camarades,

    Je vous apporte le salut fraternel de la fédération nationale de la Libre Pensée.

    Comme chaque année, nous voici réunis devant le monument afin de rendre hommage au Chevalier de La Barre, et de défendre la liberté de conscience. Nous nous félicitons d’être ici avec la Ligue des Droits de l’Homme et la C.G.T.

    2020 est une année bien particulière.

    Jusqu’à ces dernières semaines notre hommage risquait d’être virtuel et la pandémie aurait pu offrir l’occasion au pouvoir d’empêcher notre rassemblement.

    C’est pourquoi il est plus que jamais nécessaire de défendre les libertés et en particulier la liberté de conscience. La crise sanitaire avec sa loi d’urgence vient de nous le démontrer.

    Manque de lits d’hôpitaux puisqu’on en a fermé 72 000 en 15 ans et que l’on en poursuit la fermeture, manque de personnels soignants puisqu’on réduit encore le numerus clausus, manque de masques puisqu’on a préféré en détruire les réserves, manque de respirateurs manque de tests, manque de gel hydroalcoolique… Pour faire oublier son incurie, son imprévoyance, ses incohérences, le gouvernement n’a pas trouvé de moyen plus efficace que de priver de libertés toute la population, en la confinant pendant deux mois. Et pour parfaire cette méthode moyenâgeuse, le président de la République a appelé, fin mars, à « l’union des forces spirituelles ».

    Cette curieuse proposition mérite quelques précisions. Le 21 mars à 21 H, le Palais de l’Elysée téléphone à Christian Eyschen, secrétaire général de la Libre Pensée, pour lui demander de participer à une audio conférence le lundi 23 mars.

    Prenant contact avec les responsables de la Ligue des Droits de l’Homme et de la Ligue de l’Enseignement, C.Eyschen apprend que ces deux associations ne sont pas invitées. Il est surprenant que la LDH et la LDE, associations qui forment avec la L.P. le bloc historique à l’origine de la loi de 1905, soient ainsi ignorées ; c’est pourquoi la Libre.Pensée décide de ne pas se dissocier d’elles et refuse de participer à l’audio conférence, – contrairement à ce qu’a annoncé une dépêche de l’A.F.P.

    Quel était le contenu réel de cette audio conférence ?

    Il s’agit pour le pouvoir de réaliser une « union nationale  spirituelle », comme l’a recommandé le Conseil prétendument « scientifique » qui ose écrire, au moment où les soignants manquent de tout équipement sanitaire et où les morts se comptent par milliers : « Le Conseil scientifique recommande de soutenir l’initiative des principaux représentants des communautés religieuses pour la création d’une permanence téléphonique nationale »[…] qui prendrait la forme d’accompagnement spirituel et bénéficierait d’écoutants sélectionnés, proposés et pris en charge par chacun des cultes. »

    Et, en effet, est mis en service un numéro vert national pour 6 cultes : orthodoxe, protestant, catholique, juif, musulman, bouddhiste.

    C’est ainsi que le président de la République bafoue la loi de 1905, la séparation des Eglises et de l’Etat. Il choisit ses interlocuteurs ; pour lui, 6 religions « méritent » un «  label officiel ». En voulant réaliser la « convergence des forces spirituelles », il sort de son domaine dans le but de régenter les esprits. Il faut qualifier cette initiative : c’est une tentative concordataire pour embrigader les consciences.

    Si nous sommes ici pour honorer le Chevalier de La Barre, c’est justement parce que nous ne voulons pas revenir en arrière. Nous ne voulons pas d’une société où la pensée serait muselée, une société comme celle d’Ancien régime où le pouvoir recourait à la force et à la violence pour enrégimenter les esprits.

    Défendant le Chevalier de La Barre, Voltaire a multiplié les écrits où il ne cesse de dénoncer la superstition. A ceux qui, au XVIIIè siècle, soutiennent que la France n’est plus superstitieuse, Voltaire répond en les ridiculisant : « Que de sacristies où vous trouvez encore des pièces de la robe de la Vierge, des roquilles de son lait, des rognures de ses cheveux ! Et n’avez-vous pas encore dans l’église du Puy en Velay le prépuce de son fils conservé précieusement ? »

    Si Voltaire condamne avec vigueur la superstition, c’est parce qu’elle conduit au fanatisme et aux pires cruautés.
    « En quoi était-il nécessaire qu’on coupât la main et la langue au chevalier de La Barre ? écrit-il à l’article Superstition dans le Dictionnaire philosophique qu’on l’appliquât à la torture ordinaire et extraordinaire, et qu’on le brûlât tout vif ? […] De quoi s’agissait-il ? avait-il assassiné son père et sa mère ? craignait-on qu’il ne mît le feu à la ville ? On l’accusait de quelques irrévérences, si secrètes que la sentence même ne les articula pas. Il avait, dit-on, chanté une vieille chanson que personne ne connaît ; il avait vu passer de loin une procession de capucins sans la saluer. »

    « Le sommeil de la Raison produit des monstres » nous prévient Goya.

    Nous le constatons aujourd’hui. Si l’Eglise n’a pas osé affirmer que la pandémie nous était envoyée en punition de nos péchés, nous avons cependant vu de bien curieuses cérémonies.

    Au Panama, le cardinal Ulloa bénit la ville à partir d’un hélicoptère de l’armée. Belle alliance du sabre et du goupillon !

    A Detroit, un prêtre innove avec une bénédiction-drive : il bénit les fidèles qui passent en automobile avec un pistolet à eau.

    Plus près de nous, à Paris, dans Notre Dame vide, l’évêque organise la vénération de « la » couronne d’épines.

    Et plus près encore, à Amiens, le 26 avril, l’évêque Leborgne (c’est son nom !) répète les gestes traditionnels de procession dans la cathédrale ; il exhibe la relique du prétendu crâne de (St) jean Baptiste , il promène cet ossement dans l’église et le vénère, le priant d’ intercéder pour obtenir la fin de la pandémie. Il prend soin de préciser : « Ce n’est pas de la magie ».

    Il a fallu bien peu de temps pour que reviennent ces pratiques que l’on pensait d’un autre âge, pratiques de sottise et d’abrutissement qui ne peuvent que souligner l’urgence qu’il y a à défendre la séparation des Eglises et de l’Etat, la laïcité de l’Etat et de l’Ecole.

    On le voit : sous couvert d’état d’urgence sanitaire contre le Covid 19, il s’agit d’un état d’urgence politique contre les acquis, les libertés démocratiques et la laïcité.

    Chaque jour, les médias, les associations, les syndicats nous apprennent que des citoyens ont été réprimés dans des rassemblements et réunions publiques, pourtant convoqués régulièrement Perquisitions, gardes à vue, défèrements au tribunal : tout un arsenal est mis en place pour intimider et interdire toute contestation.

    La Libre pensée exige que soit mis fin à l’état d’urgence dit « sanitaire » et à toute forme d’interdiction arbitraire.

    Visiblement, le gouvernement n’a pas renoncé à ses contre-réformes réactionnaires ; il n’a pas renoncé à dénaturer la loi de 1905 qui assure la liberté de conscience car elle garantit la séparation des Eglises et de l’Etat.

    La F.N.L.P. s’adresse à l’ensemble du mouvement démocratique, laïque, syndical, ouvrier, aux élus, aux partis, à tous ceux qui sont attachés à la défense des libertés pour agir ensemble pour défendre la Démocratie.

    N’est-il pas temps de dire, tous ensemble et clairement : si le gouvernement persiste dans sa volonté de réviser la loi de 1905, alors nous organiserons une grande marche nationale à Paris pour la défense de la laïcité ! 

    La Libre Pensée. y est prête.

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  • La Raison n°653 – Juillet/août 2020

    L’Editorial du président :

    Coming out ?

    En cours de déconfinement, ce n’est pas une petite affaire que donner la parole à un prêtre dans les colonnes de La RaisonPierre Vignon, prêtre catholique, accompagne effectivement l’association « La Parole libérée » et plusieurs autres qui demandent que toute la lumière soit faite sur les crimes d’abus sexuels dans l’Église. Nos lecteurs le constateront aisément, Pierre Vignon ne partage pas, tant s’en faut, toutes les convictions de la Libre Pensée. Il attend beaucoup de la commission Devaux sur laquelle nous avons de très grandes préventions. Sans doute ne partageons-nous pas sa vision très positive de la lettre au peuple de Dieu du pape François. Mais la Libre Pensée n’a jamais demandé à ceux qui font progresser les Lumières d’adhérer à toutes ses positions, pas plus que de faire partie de ses membres. Nous savons travailler avec ceux qui cherchent la vérité, la chose la plus précieuse du monde. La Libre Pensée se réclame de la Raison et de la Science.

    Les propos que Pierre Vignon a bien voulu nous confier sont explosifs. Il rappelle comment l’Église est restée sourde à son appel à traiter comme il se devait l’affaire Preynat-Barbarin. Ce qu’il dit du culte du secret dans l’Église est fondamental. Je me permets de citer l’un de ses propos : « Libérer la parole est un fait nouveau dans l’histoire de l’Humanité et ce fait gêne toutes les institutions ». Tout cela méritait et la publication dans nos colonnes et la une de notre revue. Nous en remercions Pierre Vignon.

    Dans le même ordre d’idées, notre camarade Keith Porteous Wood, porte-parole de l’AILP poursuit son travail de fond sur les crimes des Églises en posant la question inquiétante : Pourquoi les institutions françaises tolèrent-elles et facilitent-elles les actes pédophiles ? Il dévoile l’étendue du problème dans notre pays laïque. 25 évêques ont été mis en cause et, nous dit l’auteur, la liste est loin d’être complète. Il constate l’incroyable impunité des criminels en soutane et conclut : « La République française semble certainement être revenue à l’époque pré-révolutionnaire, où les princes de l’Église et leurs prêtres pouvaient impunément bafouer le droit civil. »

    Vraiment, voilà quatre pages de La Raison qui marquent fortement ce début d’été.

    Nul d’entre vous n’a pu manifester dans la rue lors du 1er mai passé. Nos adhérents ont pu entendre et voir par internet le discours de notre Secrétaire général Christian Eyschen qui aurait dû être prononcé, comme chaque année, au Mur des Fédérés. Il est transcrit dans nos colonnes en page 17. Cent-cinquante ans après, l’héritage de la Commune est plus que jamais présent.

    Partez-vous en vacances, et si oui, dans quel système de contraintes ? Frontières fermées, trajets limités, familles séparées, triste été en perspective. La parole libérée concerne aussi notre société en voie de déconfinement, dans des conditions aussi chaotiques que celles qui présidèrent au confinement. Les masques ont autant tardé que Grouchy à Waterloo, les tests aussi, et l’on a transformé les écoles, y compris les maternelles, en garderies carcérales. Les enseignants en sont indignés, les parents aussi. Le pouvoir macroniste a durci sa politique répressive. On a vu une habitante de Montendre trainée au tribunal pour avoir affiché le mot de macronavirus sous sa fenêtre. La Ligue des Droits de l’Hommela Libre Pensée et d’autres organisations politiques et démocratiques se sont élevées vigoureusement contre ce retour du crime d’outrage au Roi.

    À Toulouse, des manifestants avaient étés poursuivis pour le même motif. À l’Université, une présidente zélée s’est permis de suspendre un professeur de droit, coupable d’avoir organisé un examen trop facile pour ses premières années de licence, alors que l’on sait dans quelles conditions pénibles la majorité des étudiants a pu préparer ses examens dans la période de confinement : restaurants universitaires fermés, cités barricadées, bibliothèques closes, disparition des petits boulots, enseignement à distance improvisé avec les plus grandes difficultés par des enseignants non préparés, ni aidés. Voilà que dans ces conditions, l’indulgence, la bienveillance deviennent des fautes professionnelles. Bien entendu, la Libre Pensée s’est associée aux protestations contre la suspension du professeur Dubois. Ce qui a abouti à sa réintégration. Vous pourrez lire notre communiqué en ce sens dans un prochain numéro.

    Je vous souhaite bonne lecture et un bel été ensoleillé, dans les meilleures conditions possibles.

    Jean-Sébastien Pierre, Président de la Libre Pensée

    La Couverture

    Le Sommaire :

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  • En hommage à deux combattants de la liberté

    Maurice Rajsfus et Zeev Sternhell viennent de nous quitter il y a peu.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée tient à leur rendre un hommage mérité. C’est pourquoi, nous publions les hommages de Dominique Goussot et Jean-Marc Schiappa Nous publierons ces hommages dans notre revue la Raison.

    La Libre Pensée

    Maurice Rajsfus, une conscience libre dans le siècle

    Le 13 juin 2020, le jour même du rassemblement de milliers de manifestants contre les violences policières et le racisme ainsi que de l’ordonnance du juge des référés du Conseil d’État condamnant la restriction du droit de manifester dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, Maurice Plocki alias Rajsfus, l’observateur attentif pendant tant d’années des bavures de la police, s’est éteint à l’âge de quatre-vingt-douze ans. La Fédération nationale de la Libre Pensée, à laquelle il avait apporté publiquement son soutien lorsque fut lancé, en juin 2005, l’Appel des 666 contre le délit de blasphème et le retour de l’ordre moral, salue la mémoire d’un militant toujours critique et d’un homme de plume sachant mettre au jour les monstruosités induites par la raison d’État auxquelles il avait échappé en juillet 1942.

    La fuite de l’enfant juif

    Maurice naît en France dans une famille d’immigrés juifs polonais, arrivés en France durant les années 1920. Ceux-ci exercent la profession de marchands forains de bas et chaussettes jusqu’à ce que la pratique de ce petit commerce leur soit interdite, en application du statut des Juifs du 3 octobre 1940. Maurice et sa sœur aînée Jenny sont au nombre des quatre mille enfants arrêtés avec neuf mille adultes par la police française, le 16 juillet 1942, sur l’ordre de René Bousquet, Secrétaire général de la police de Vichy, pour le compte des autorités nazies qui ont programmé la solution finale à la conférence du Wannsee, six mois plus tôt. Regroupés temporairement à Vincennes avec leurs enfants dans un centre près du lieu d’habitation de la famille, les parents Plocki acceptent que Maurice et Jenny, au motif qu’ils sont, contrairement à eux, de nationalité française, quittent le centre. Ils sauvent ainsi leurs deux enfants qui ne les reverront plus : la famille Plocki, transférée au camp d’Auschwitz le 27 juillet 1942, y est exterminée.

    Maurice et Jenny survivent grâce à l’aide d’une famille amie de Vincennes et des secours de l’Organisation de reconstruction par le travail (ORT) qui sera incorporée de force dans l’Union générale des israélites de France (UGIF), dont Maurice, moins de quarante ans plus tard dressera un bilan sans concession dans un ouvrage intitulé Des Juifs dans la collaboration1. Il entreprend une formation de joailler, profession qu’il n’exerce que peu d’années. Le marbre des journaux puis le travail de journaliste l’attirent davantage.

    Le militant à l’esprit libre

    Le 28 août 1944, âgé de seize ans, Maurice Rajsfus revient respirer l’air de révolution qui flotte dans le Paris de la Libération. Dans la foulée, il adhère aux Jeunesses communistes, puis au Parti communiste français (PCF), alors si puissants. Néanmoins, il discute, conteste et refuse l’embrigadement de la pensée. Avec la brutalité et la subtilité qui les caractérisent, les staliniens se séparent de Maurice, qualifié de « provocateur policier » et d’« hitléro-trotskiste », parce qu’il ose dire que la grève est l’arme des travailleurs, alors que les dirigeants et les ministres du PCF demandent des sacrifices à la classe ouvrière pour reconstruire la France et tiennent un discours chauvin.

    En octobre 1946, libéré du carcan stalinien et éclairé par sa rencontre avec les animateurs du Mouvement laïque des auberges de jeunesse qu’il fréquente assidument, Maurice Rajsfus rejoint le Parti communiste internationaliste (PCI), section française de la Quatrième internationale alors unifiée, sa sœur Jenny étant par ailleurs la compagne de Jean-René Chauvin, ancien déporté membre de cette organisation. Michel Raptis dit Pablo assure sa formation. Toutefois, la probable insistance de Pablo à défendre non pas seulement l’Union soviétique comme État ouvrier ayant instauré une économie fondée sur l’appropriation collective des moyens de production et d’échange mais aussi la bureaucratie stalinienne qui dénature cet État le pousse dans les bras de Cornélius Castoriadis et Claude Lefort du groupe Socialisme et barbarie qui considère que le régime économique institué en octobre 1917 en Russie doit être caractérisé comme un capitalisme d’État.

    Au cours de l’été 1950, encore aux côtés des trotskistes, Maurice Rajsfus participe à une brigade de travail dans la Yougoslavie de Tito, en délicatesse avec Moscou. Il mesure les illusions de ses camarades sur le régime yougoslave, ce qui l’éloigne du militantisme classique au profit d’un engagement d’un autre ordre. En 1951, il rencontre les surréalistes, notamment le poète Benjamin Perret, également rallié à la thèse de l’existence d’un capitalisme d’État en Union soviétique, et apprécie l’œuvre de Jacques Prévert. Dans la même période, il rencontre Édouard Glissant et découvre grâce à lui Aimé Césaire, dont l’œuvre l’éblouit comme le soleil de la terre natale de l’écrivain des Caraïbes. Sans travail et fort pauvre, Maurice Rajsfus mène alors une vie de bohême dans le climat si particulier du Saint-Germain des Prés de l’immédiat après-guerre. Il tente en vain de publier des textes littéraires dans des revues aussi confidentielles qu’éphémères.

    L’homme de plume qui dévoile les coulisses nauséabondes de la raison d’État

    Si la voie de la littérature lui demeure fermée, en revanche la plume devient l’instrument par lequel il soigne la blessure jamais refermée d’une adolescence brisée au cœur de l’été 1942 : « Je m’enchantais de tout ce qui pouvait mettre à mal cette société à qui je n’avais rien pardonné et avec laquelle mes comptes ne seraient jamais réglés » livre-t-il à l’auteur de sa notice biographique dans le dictionnaire Le Maitron, en 19922. Certes, il n’abandonne pas toute action militante classique. Dès 1955, il organise le Comité des mouvements de jeunesse de la région parisienne contre l’utilisation du contingent en Algérie. Moins de dix ans plus tard, il participe un temps à l’aventure du Parti socialiste unifié (PSU), au point même d’être candidat sur la liste présentée par cette formation à l’élection municipale de Vincennes, en 1965. Encore au début des années 1990, il s’investit dans l’association Ras l’Front.

    Néanmoins, la plume occupe bientôt tout l’espace de son existence. Elle est à la fois son gagne-pain et le porte-voix de sa colère. Le jour, il exerce la profession de journaliste. De 1958 à 1968, il travaille à la revue La Vie des métiers qui le remercie après mai 1968, parce qu’il y a mené la grève. Quatre ans plus tard, après un passage au journal Le Monde, il devient rédacteur en chef de la Revue de la formation permanente qui le renvoie dès 1976. Il poursuit alors son activité de journaliste comme pigiste dans de nombreuses publications.

    La nuit, il écrit pour tenter de régler ses comptes avec ceux qui ont brisé sa vie. Bien sûr, il publie des petites feuilles militantes, comme L’Enragé de Fontenay-aux-Roses, en 1969, ou Action banlieue Sud de 1970 à 1975. Néanmoins, l’essentiel de son œuvre est ailleurs.

    En premier lieu, de 1968 à 2014, il tient la chronique détaillée des bavures policières qui émaillent la vie politique française. Ce travail de recension donne lieu à la fondation d’un Observatoire des libertés publiques en 1994, à la diffusion jusqu’en 1999 du bulletin Que fait la police ?, et à la publication, en 1996, d’un ouvrage intitulé La police hors la loi – Des milliers de bavures sans ordonnances depuis 19683. Les exactions policières nourrissent d’autres travaux de Maurice Rajsfus qui aborde aussi bien la répression en mai 19684 que celle exercée durant la Grande Guerre5.

    Maurice Rajsfus parvient même à mettre au jour des événements tragiques que le pouvoir, quel qu’en soit le titulaire, s’emploie à effacer des livres d’histoire. Ainsi, il révèle dans un ouvrage publié en 2003 le sanglant 14-Juillet de 19536, qui précède la grande grève des fonctionnaires du mois d’août. Lors de la dislocation d’une manifestation en l’honneur de la Révolution Française, la police parisienne charge des manifestants algériens, plus d’un an avant la Toussaint rouge. Sept personnes (six Algériens et un Français) sont tuées et une centaine d’autres blessées dont certaines par balles7.

    En second lieu, Maurice Rajsfus porte un regard acéré sur la police de Vichy et la rafle des 16 et 17 juillet 1942 en zone occupée, qui nourrit sans cesse sa traque de la bavure policière. Il n’en finit pas d’explorer l’événement ainsi que le fonctionnement de cette police, mise au service de l’occupant et de la politique d’extermination des Juifs conduite par la Nazis. Pour s’en tenir à deux titres, signalons La Rafle du Vél’ d’Hiv’8 et La Police de Vichy, les forces de l’ordre au service de la Gestapo, 1940-19449. Cette quête est conduite avec la plus grande lucidité. Maurice Rajsfus n’exonère pas les notables israélites de leurs responsabilités dans le drame subi par les Juifs qui résidaient en France durant la guerre. Avec son ouvrage Des Juifs dans la collaboration, il met au jour la puissance des affrontements de classe dans le déroulement de la tragédie : « Malgré les épreuves, la solidarité de classe sera plus forte que la solidarité tout court » écrit-il de manière lapidaire. Il analyse avec autant de lucidité le conflit israélo-palestinien ultérieur.

    Maurice, salut et fraternité.

    Dominique Goussot

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    Zeev Sternhell (1935-2020)

    L’annonce du décès de Zeev Sternhell a chagriné tous les lecteurs de La Raison. Survivant des ghettos juifs polonais, c’était un intellectuel et un polémiste reconnu, historien, homme de paix, militant. Il fut cofondateur du mouvement israélien La paix maintenant, opposé à la colonisation sioniste, victime d’un attentat, dans lequel il est blessé, de la part des ultra-nationalistes israéliens. En février 2018, il comparait le sort des juifs avant la guerre et celui des Palestiniens d’aujourd’hui. « Il a été une voix fondamentale pour le droit des Palestiniens et contre l’occupation des territoires », a déclaré à sa mort Ayman Odeh, représentant des partis arabes israéliens. René Backmann a titré sa nécrologie dans Mediapart « Mort d’un Juste ». On ne peut mieux dire.

    On ne peut dissocier sa vie politique de sa vie intellectuelle. Mais il serait malhonnête de dire que tout dans sa vie intellectuelle méritait une approbation sans faille et il n’est nullement certain que lui, homme de conviction et de litige, eût approuvé une unanimité de louanges superficielles.

    Les anti-Lumières

    Faisons un crochet dans la chronologie et parlons d’abord de Les anti-Lumières. Du XVIIIe siècle à la guerre froide (2006). On peut estimer que c’est son livre le plus important. Sternhell était d’abord un historien des idées ; c’était sa force mais, incontestablement, sa faiblesse. Il ne s’agit pas ici de dire tout ce que l’on peut penser de la branche « histoire des idées » dans la forêt générale de l’Histoire. Si « l’Histoire est la science des hommes dans le temps » pour rappeler le fort propos de Marc Bloch, notre maître à tous, il est assurément délicat de séparer l’histoire des idées de l’histoire des hommes, des forces sociales, des économies, des sociétés. Pourtant, dans cet exercice périlleux, Les Anti Lumières est d’une rare qualité10.

    Il dévoile un important corpus idéologique commun (avec, évidemment, certaines différences ou contradictions de la part des protagonistes) entre les anti-Lumières (BurkeHerderTaine, pour parler bref), la sociologie durkheimienne, Augustin CochinFrançois Furet et Pierre Rosanvallon (pour ne prendre que ces deux exemples contemporains) et la Doctrine sociale de l’Eglise. En fait, c’est celle-ci qui est la pierre angulaire de l’ensemble (et pas seulement d’un point de vue chronologique). Cette idéologie d’ensemble est fondée sur l’organicisme, le corporatisme, la subsidiarité, la foi (au sens de « la croyance en un dogme ») et l’obéissance à l’autorité. On peut y ajouter le regret de l’Ancien-Régime et la crainte des révolutions. Cette théorie se présente comme non-politique, puisqu’elle est la formulation d’une situation immuable et que la politique est mouvement visant à modifier cette situation immuable. C’est un élément basique des anti-Lumières : rien ne peut bouger. Vanitas, vanitatum. Tout est vain, tout est illusoire. Pas de politique …

    Mais il existe un danger terrible et le livre n’y échappe pas : extraire, en quelque sorte, les idées de leur contexte, des forces sociales, politiques, culturelles qui les portent (ou qui les combattent). Les sortir de l’Histoire, tout simplement. C’est ce reproche qui a été fait à Zeev Sternhell et pas toujours innocemment.

    Un débat sur le fascisme

    Pendant longtemps, la doxa était dite par René Rémond, grand clérical devant l’Éternel. En France, existaient trois droites : bonapartiste, légitimiste, orléaniste. Ce départ avait un immense avantage : il ne se prononçait pas sur l’existence du fascisme en France ; mieux, il l’excluait du débat qui était terminé avant même de commencer.

    Secouant le cocotier, Sternhell, dans plusieurs ouvrages, faisait de la France le véritable berceau du fascisme et faisait commencer celui-ci dès la fin du XIXe siècle11 ; en quelque sorte le fascisme était né avant le fascisme. Pour parler comme dans mon jeune temps, Sternhell est passé « de l’autre côté du cheval ».

    Il y eut une sorte de haut le cœur, très français, très chauvin : « De quoi, de quoi ? Un étranger va nous dire quelque chose sur l’histoire de France ? ». Déjà, un américain, Robert O. Paxton, avait eu le front, en 1972, de nous parler de Vichy… Cela devint une véritable rengaine : Ainsi, Le Figaro du 13 mars 2019, écrit à propos de l’ouvrage L’histoire refoulée « Zeev Sternhell, historien israélien bien connu, et les auteurs, pour la plupart anglo-saxons, qu’il a réunis se sont fixés pour objectif de revisiter l’histoire des Croix de Feu ». La présentation de L’Histoire12 (revue fondée par Michel Winock13 ) évoque « l’historien israélien » qui récuse « les faits établis par nombre d’historiens français ». Dans l’important ouvrage de Pierre Milza Fascismes français, qui corrige un certain nombre d’approximations de Sternhell (pourquoi les nier ?), on ne compte plus les formulations comme « l’universitaire de Tel Aviv »…

    Le débat aurait pu être bien plus fécond que la polémique. Présentant la controverse, la revue Vingtième siècle écrit : « A Vingtième siècle, nous tenons Sternhell pour un historien vrai, de ceux qui vont aux sources, lisent de près et ont fait leurs preuves ; pour un chercheur qui, dans sa hâte d’avancer vers une connaissance renouvelée, est libre de prendre le risque de faire un livre discutable, sans pour autant se mettre au ban de la communauté scientifique ni souiller aucun drapeau »14. Bien étrange exorde ! Aurait-il fallu croire que le risque de bannissement était seulement envisageable ?

    Mais, malgré les récriminations, le débat fut poursuivi et le fascisme français fut étudié dans ses nuances : le seul parti fasciste de masse était celui de Doriot, par exemple. Le fascisme de masse, comparable au fascisme italien, au nazisme, au franquisme, n’existait pas en France. Il y eut des fascistes mais pas de fascisme. Tout cela est à porter au crédit de Sternhell, répétons-le, malgré ses erreurs et ses approximations.

    Alors, pourquoi n’y eut-il pas de fascisme en France ? Le débat est complexe et bien riche. Par exemple, Serge Bernstein, historien solide, parle dans l’article mentionné plus haut de « cette imperméabilité de la France au fascisme ». Bien plus que « les traditions démocratiques » qu’il invoque (mais le système parlementaire italien n’existait-il pas avant 1920 malgré la monarchie ? mais les tentations autoritaires n’existaient-elles pas en France tout au long de la IIIe République depuis l’Affaire Boulanger jusqu’au gouvernement semi-militaire de Clémenceau ?) ne faudrait-il pas regarder du côté de l’immobilisme paysan qui a empêché de fournir la main d’œuvre déclassée propre aux coups de main fascistes ? Ne faut-il pas regarder du côté de l’Empire colonial propice à recevoir tous les assoiffés d’aventures ? Pas de besoin de corps-francs, quand la Légion étrangère ou l’aventure ultra-marine sont là…). Évidemment, il faudrait aller beaucoup plus loin que ces remarques mais ce n’est pas le lieu.

    La gauche, matrice du fascisme ?

    Une autre erreur de méthode de Sternell fut d’expliquer que « en France, le fascisme prend ses sources, et ses hommes, aussi bien à gauche qu’à droite, très souvent beaucoup plus à gauche qu’à droite ».

    Allons donc ! Si les organisations ouvrières ont été la matrice du fascisme, il fallait être un irresponsable pour, comme l’a fait, par exemple, Trotsky proposer le Front Unique des organisations ouvrières pour barrer la route au fascisme. J’attends ici les arguments en ce sens, non sans un certain plaisir …

    Si tel était le cas, en Allemagne quelle est la continuité théorique, doctrinale, politique, organisationnelle entre le SPD et le KPD, d’une part, et le nazisme, d’autre part ? Quel est le chef nazi qui a fait ses armes dans « la gauche » ? Et en Angleterre ? Sternhell écrit : « Il ne s’agit point ici d’un phénomène spécifique à la France : le comportement du ministre travailliste Oswald Mosley… ». Certes, mais Mosley fut, d’abord, un député conservateur de 1918 à 1920, puis un député indépendant de 1920 à 1924, puis travailliste de 1924 à 1931, date à laquelle il fonde le « New Party », avant de devenir fasciste en 1932. Établir une filiation entre le travaillisme et le fascisme par l’exemple, marginal et excentrique, de Mosley est, disons, approximatif.

    La social-démocratie a besoin du parlementarisme que le fascisme veut détruire : « La victoire du fascisme s’accomplit par la destruction des organisations ouvrières et la suppression des libertés démocratiques »15. Ce seraient les organisations ouvrières qui seraient la matrice du fascisme qui les détruira ? On a connu des scorpions moins suicidaires…

    Il ne faut pas confondre le corporatisme de Déat qui a tout fait, dès Perspectives socialistes (1930), pour détruire le réformisme social-démocrate et celui-ci. Le destin des individus est net : les dirigeants sociaux-démocrates Dunois et Lebas s’étaient opposés à Déat, ils sont morts en déportation.

    Il ne faut pas confondre non plus le fascisme qui est la destruction physique du mouvement ouvrier et le corporatisme qui est l’intégration des organisations ouvrières. C’est une erreur grave que faisait Sternhell ; elle ne nous aliène en rien notre sympathie et notre estime, mais nous ne sommes pas obligés de la commettre à notre tour.

    Sternhell écrit également : « Nul autre parti communiste ne perd en faveur d’un parti fasciste un tel nombre de membres de son Bureau politique que le PCF »16. Cela est tout simplement faux. Les futurs collabos Barbé et Célor ne sont plus membres du Bureau Politique depuis 1931 et Doriot depuis 1934 ; on ne peut citer que Gitton, devenu hitlérien. On additionne des carottes et des camions. On oublie de dire combien il eut de membres de cette instance : une cinquantaine jusqu’à 1937 (dernier congrès avant la guerre). Quatre sur une cinquantaine, la moisson est maigre et peu convaincante. Dans une revue maintenant sabordée faute de lecteurs, l’auteur de ces lignes écrivait : « A l’inverse, les bureaucrates qui tiennent leur place de l’appareil international restent pour l’essentiel fidèles : seulement 3 sur 31 membres du comité central d’avant-guerre (10 %), Soupé, Vassart et Gitton, quittent le parti et deviennent d’actifs collaborateurs hitlériens »17. La haine du stalinisme ne doit pas, elle non plus, nous aveugler…

    Offusqué par le pilonnage en règle dont était victime Sternell, Laurent Joffrin dans Libération écrivait le 28 novembre 2014 : « La critique de Sternhell est légitime. Son excommunication, certainement pas ». On pourrait le plagier : la sympathie pour Sternhell est légitime. La répétition de ses erreurs, certainement pas.

    Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP.

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    1. Maurice Rajsfus, Des Juifs dans la collaboration, Éditions & documentations internationales (EDI), 1980. 

    2. Jean-Paul Salles, Dictionnaire biographique Le Maitron, Mouvement ouvrier, Mouvement social, 26 août 2018. 

    3. Maurice Rajsfus, Des milliers de bavures sans ordonnances depuis 1968, Éditions Le Cherche midi, 1996. 

    4. Maurice Rajsfus, Mai 68, Sous les pavés la répressionÉditions Le Cherche midi, 1998. 

    5. Maurice Rajsfus, La Censure militaire et policière 1914-1918, Éditions Le Cherche midi, 1999. 

    6. Maurice Rajsfus, 1953, un 14 juillet sanglant, coll. « Moisson Rouge », Éditions Agnès Viénot, 2003. 

    7. Voir le site La Horde 

    8. Maurice Rajsfus, La Rafle du Vél’ d’Hiv’, coll. Que sais-je ?, Éditions des PUF. 

    9. Maurice Rajsfus, La Police de Vichy, les forces de l’ordre au service de la Gestapo 1940-1944, Éditions Le Cherche midi, 1995. 

    10. Ce n’est pas l’avis de tout le monde. Ainsi Jean-Clément Martin in Annales historiques de la Révolution française, de 2013 n° 372 décrit «une écriture aussi intolérante et polémique » 

    11. Notamment, Ni droite ni gauche : l’idéologie fasciste en France, 1983. Les citations de Sternhell sont tirés de cet ouvrage. 

    12. https://www.lhistoire.fr/serge-berstein-r%C3%A9pond-%C3%A0-zeev-sternhell-dans-%C2%AB%C2%A0marianne%C2%A0%C2%BB. 

    13. Est-il possible que Winock, rédacteur d’Esprit et grand pourfendeur de Sternell, eut été choqué par le rappel de l’approbation portée dans les colonnes d’Esprit à l’invasion nazie de l’URSS en 1941 ? 

    14. Présentation à l’article de Serge Berstein « La France des années trente allergique au fascisme » in Vingtième Siècle, revue d’histoire, n°2, avril 1984. pp. 83-94. 

    15. Philippe Burrin, La dérive fasciste, Doriot, Déat, Bergery, rééd., 2003, p. 79. 

    16. Cette citation sert un peu à n’importe quoi : un blog de Médiapart (https://blogs.mediapart.fr/b-girard/blog/271218/lheure-des-gilets-jaunes-relire-zeev-sternhell ) nous invite à relire Sternhell au moment des Gilets Jaunes et des « doctrines les plus glauques défendues par quelques gros bras »…  

    17. JMS, « Le PCF en 1939 » in Cahiers du mouvement ouvrier 1999, n°7, pp. 89 et sq. 

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  • Le juge des référés du Conseil d’État censure la restriction à la liberté de manifester

    Saisi notamment par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la Confédération générale du travail (CGT), la Fédération syndicale unitaire (FSU), l’Union syndicale solidaires, le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF), le juge des référés du Conseil d’État, par une ordonnance du 13 juin 20201, a suspendu l’application, en attendant de l’annuler au fond, de l’article 3 du décret du 31 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid 19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

    Pris sur le fondement de l’article L. 3131-15 du Code de la santé publique, dans sa rédaction issue de la loi du 11 mai 2020 prolongeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet 2020, ce texte, repris du décret du 11 mai précédent, prévoit en particulier que « Tout rassemblement, réunion ou activité à un titre autre que professionnel sur la voie publique ou dans un lieu public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes, est interdit sur l’ensemble du territoire de la République » tandis que ceux « […] indispensables à la continuité de la vie de la Nation peuvent être maintenus à titre dérogatoire par le préfet de département, par des mesures réglementaires ou individuelles, sauf lorsque les circonstances locales s’y opposent. »

    Le juge des référés du Conseil d’État, après avoir rappelé qu’il « […] peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d’un service public aurait porté, dans l’exercice d’un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale […] » a considéré en l’espèce que l’article 3 du décret du 31 mai 2020 institue, en prohibant les rassemblements de plus de dix personnes, une « interdiction […] présentant un caractère général et absolu » de nature à porter « […] une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales […] », notamment à celles protégées par la Constitution et les articles 10 et 11 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950.

    Même si, dans le cadre de l’état d’urgence, le juge des référés du Conseil d’État a validé sans audience, au détriment des libertés individuelles fondamentales, le maintien en détention provisoire de personnes présumées innocentes2 au-delà du délai de droit commun, la Fédération nationale de la Libre Pensée estime, en revanche, que sa décision du 13 juin 2020 marque un revers de principe pour l’actuel gouvernement, engagé dans une dérive sécuritaire à la suite de celui qui l’a précédé : atteinte à la liberté de manifester ; introduction dans le droit commun des mesures propres à l’état d’urgence créé par la loi de 1955 (assignations à résidence, visites domiciliaires administratives précédées d’une simple information du juge des libertés et de la détention, instauration par les préfets de périmètres de protection, surveillance des communications hertziennes) ; multiplication des gardes à vue et des condamnations en comparution immédiate pour participation à un rassemblement sur la voie publique ; nombreuses violences policières, encore impunies, ayant entraîné d’importantes mutilations.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée demande l’abrogation immédiate des mesures d’exception prises dans le cadre de l’urgence sanitaire et, plus généralement, la restauration de toutes les libertés démocratiques.

    Paris, le 23 juin 2020

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    1. CE, Ord., 13 juin 2020, n° 440846, 440856, 441015 ↩

    2. Voir CE, Ord., 26 mars 2020, n° 439894. Il faut préciser que la Cour de cassation, par deux arrêts du 26 mai, a jugé que l’article 16 de l’ordonnance du 25 mars, prise par le gouvernement dans le cadre de l’habilitation donnée par la loi du 23 mars instaurant l’état d’urgence sanitaire, n’est pas conforme à l’article 5 de la Convention européenne des droits de l’homme dès lors qu’il « […] s’interprète comme prolongeant, sans intervention judiciaire, pour les durées qu’il prévoit, tout titre de détention venant à expiration, mais à une seule reprise au cours de chaque procédure ». ↩

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  • Pour information de la part de la Fédération nationale de la Libre Pensée

    JUSTICE POUR STEVE! Communiqué intersyndical

      

    Bonjour

    le 21 juin 2019, fête de la musique, certains parlent de solstice d'été, quinze personnes qui dansaient furent précipitées dans la Loire par une charge policière violente. Dont Steve Maia Caniço, jeune homme de 24 ans qui périt noyé.

    -Vous trouverez en pj un communiqué intersyndical sur ce sujet.

    -Un rassemblement se tiendra au miroir d'eau demain dimanche à 15h

    -Ci-dessous une évocation musicale sur l'évènement:

    Violences d'Eglise!...Violences d'Etat!...

    JUSTICE POUR STEVE!

    Vive la République laïque et sociale

    J-Paul Charaux

      

    Violences d'Eglise!...Violences d'Etat!...

     

      


    Crimes de L’Eglise : la Justice des hommes doit passer

    Violences d'Eglise!...Violences d'Etat!...

    L’Association internationale de la Libre Pensée mène une action résolue pour que justice soit rendue aux victimes de l’Eglise catholique. Auteur de plusieurs rapports à l’ONU sur les crimes de pédophilie dans l’institution catholique, notre ami Keith Porteous Wood mène une action résolue.

    Après l’interview de monsieur Pierre Vignon, le prêtre qui a demandé la démission de l’archevêque Barbarin, la Libre Pensée publie l’Interview de François Devaus, Président de la Parole libérée:

    https://www.fnlp.fr/2020/06/21/crimes-de-leglise-la-justice-des-hommes-doit-passer/


     

    ----> LP04-FNLP- CONGRES DE MANOSQUE- SAMEDI- 27 juin 2020- 10h00 <---- 

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  • https://www.fnlp.fr/2020/06/18/declaration-solennelle-de-la-libre-pensee/

     

    DÉCLARATION SOLENNELLE DE LA LIBRE PENSÉE

    Comme en 1960 contre la loi Debré
    Il faut rassembler le mouvement laïque et les laïques.
    Pour s’opposer à toute modification
    de la loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905
    par le gouvernement Macron/Philippe

    Lorsque, en 1959, la loi Debré institutionnalise le financement public des écoles privées dans le cadre de contrats simples ou d’associations, les laïques descendent dans la rue par centaines de milliers et se rassemblent sur la pelouse du bois de Vincennes le 19 juin 1960.

    400 000 personnes représentant 10 813 697 citoyens pétitionnaires prononcent le Serment de Vincennes :

    « Nous faisons le serment solennel

        • de manifester en toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ;
        • de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ;
        • et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse. »

    Cette pétition fut signée par la majorité du corps électoral de cette époque, massivement signée aussi dans les départements qui restent toujours soumis au Concordat de 1801 et au statut clérical scolaire d’exception d’Alsace-Moselle. La loi Debré a été une des attaques principales contre la loi de 1905, aujourd’hui menacée, c’est pourquoi la Libre Pensée continue à revendiquer l’abrogation de la loi Debré.

    Cette campagne laïque fut menée par la Ligue de l’Enseignement, la FCPE, les DDEN, le SNI et la FEN regroupés dans le CNAL et soutenue par la Libre Penséel’Union rationaliste, la LDH, la CGT, la CGT-FO , l’UNEF, le Grand Orient de France, le Droit Humain, la Fédération nationale des Combattants républicains et les partis PSAUGSParti socialiste SFIOParti Radical et Radical-Socialiste et le PCF.

    A l’occasion du 60e anniversaire du Serment de Vincennes du 19 juin 1960
    La Libre Pensée propose à l’ensemble du mouvement laïque
    une manifestation nationale ou un rassemblement national
    pour défendre la loi de 1905 !

    Préserver la liberté de conscience en défendant la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat

    Notre liberté est menacée, nos libertés sont attaquées.

    Personne n’a oublié les violences d’État perpétrées dans un passé tout récent contre les « Gilets jaunes », ni plus anciennement contre les élèves-infirmières dont on découvre bien tardivement l’irremplaçable utilité sociale. Dans les deux cas, plus que de
    violences policières, nous préférons parler de violences d’État, décidées et couvertes aux plus hauts sommets de l’édifice républicain.

    La Libre Pensée défend le droit à toute forme d’expression et de manifestation, d’autant plus légitimes dans un pays marqué par d’intolérables inégalités sociales qui sont elles-mêmes un danger pour la démocratie.

    Nous revendiquons l’abrogation de la loi d’urgence « sanitaire » et la liberté de manifester !

    Visiblement, le gouvernement n’a pas renoncé à ses contre-réformes réactionnaires. Il entend s’en prendre à nouveau à la loi du 9 décembre 1905 qui garantit la liberté de conscience par l’organisation réelle et effective de la Séparation des Églises et de l’Etat. C’est la liberté des libertés qui est menacée !

    Police des Cultes ou Culte de la Police ?

    Et dans le même temps, les libertés démocratiques sont remises en cause sur tous les plans. Un carcan totalitaire se met en place pour nous imposer un nouvel ordre social, politique et même sanitaire. Le gouvernement Macron/Philippe propose, dans son projet de révision de la loi de 1905, que l’État puisse dissoudre n’importe quelle association à partir d’une déclaration jugée « dangereuse » d‘un de ses membres. Qui jugera du caractère « terroriste » d’une déclaration ? : la puissance publique qui deviendra alors juge et partie. C’est le retour de la responsabilité collective de sinistre mémoire. Nos libertés sont attaquées !

    Raymond Queneau dans son  Traité des Vertus démocratiques disait : « Liberté : en soi, mot non significatif. Il prend un sens en face de sa négation : dans une tyrannie, libre devient significatif. » Nous sommes désormais dans cette situation.

    La liberté de conscience ne peut être garantie que par une ignorance de la puissance publique des croyances et des institutions religieuses. L’État doit être neutre en matière métaphysique.

    Un État qui dit « crois » ou un État qui dirait « ne crois pas » est un État totalitaire, car il se mêle alors de ce qui ne le regarde pas et qui est le plus précieux à l’Humanité : sa liberté de penser.

    Quand le Président de la République en appelle à « la convergence des forces spirituelles », quand il organise des visio-conférences en choisissant « ses » interlocuteurs, il s’ingère dans un domaine spirituel, alors que son action doit rester dans le temporel. Mais comme il a fait faillite dans le Temporel, il essaie de se refaire une virginité politique par le Spirituel

    Certains ont couru à la soupe, tant ils avaient soif de reconnaissance et d’avantages. Ils ne s’en sortiront pas grandis. De quel doit (divin ?) le Président de la République peut dire : celui-là peut venir, pas celui-ci ? Quelles compétences « spirituelles » a-t-il pour trier le bon grain spirituel de l’ivraie des croyances ? N’est-ce pas le retour de la formule de la Monarchie d’Ancien-Régime : « Un Roi, une Foi » ?

    La Libre Pensée a dit Non !

    La Libre Pensée ne se considère pas comme une « autorité spirituelle ». Elle n’a jamais mis personne sur le bûcher, ni proscrit des livres par l’Index ou forcé les consciences par l’Inquisition. Elle se veut indépendante de tous les pouvoirs et ne cherche pas à « influencer » le pouvoir pour obtenir une « reconnaissance » ou des prébendes.

    Comme le disait l’Empereur Julien, poursuivi d’une haine multiséculaire par l’Église catholique qui le surnommait « l’Apostat », alors qu’il n’a jamais été chrétien : « Le déclin de Rome était dû à l’extension du christianisme, et l’extension du christianisme due à une usurpation ».

    La spiritualité, les spiritualités (il y en a presqu’autant que de convictions), devrait-on dire, ne peuvent être de l’ordre du « politique ». L’être humain n’est pas qu’un tube digestif, dès qu’il pense, fantasme, rêve et réalise, il fait preuve de « spiritualité ». Celle-ci est le produit de l’activité de son cerveau.

    La laïcité étant la neutralité des institutions par rapport au domaine de la métaphysique, il ne saurait y avoir de « spiritualité laïque », car la spiritualité est le produit d’une conviction et une conviction ne peut jamais être neutre. Elle a un avis. Autre chose est la spiritualité humaniste qui met l’Homme au centre de sa condition, car c’est refuser toute oppression qui brime l’humain dans son réel.

    Mettre les forces spirituelles sous la coupe du gouvernement, c’est du totalitarisme. Car c’est mettre l’esprit des hommes et des femmes sous le boisseau d’une puissance politique.

    La « convergence des forces spirituelles » est une tentative néo-concordataire d’embrigader les consciences sous la houlette d’un régime à l’agonie qui veut reprendre la main par un tour de prestidigitateur

    Toute organisation du culte musulman par le pouvoir est un Concordat

    Cette tentative néo-concordataire puise aux mêmes sources d’ingérence et d’intolérance que de vouloir imposer aux musulmans l’Organisation forcée d’UN Culte musulman. IL n’y a pas UN, mais DES cultes musulmans. Proclamer qu’il faut UN culte, c’est s’ingérer dans le domaine du religieux, c’est la négation pure et simple de la Séparation des Églises et de l’État. C’est alors l’État qui gouverne les consciences et qui fixe le dogme religieux, ce qui est permis et ce qui ne l’est pas en matière de religion. C’est dénier le droit à ceux qui se réclament de l’Islam de s’organiser librement.

    L’argument est de dire : il faut un interlocuteur musulman à l’État. Cet interlocuteur deviendra donc le « miroir » de l’Etat, il n’y a plus dès lors « Séparation » mais « Identification » d’un culte à l’État. Si l’un est l’image et l’autre le reflet, il y a « réparation du lien entre la religion et l’État » par la construction d’un nouveau système institutionnel qui met les religions sous la coupe de l’État. Cela s’appelle un concordat.

    L’accepter pour un culte, c’est l’accepter demain pour tous les cultes.

    Voilà le véritable contenu sous-jacent de la volonté présidentielle de réviser la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’Etat !

    La révision-trahison macroniste de la loi de 1905 s’avance masquée. Nous la dévoilerons au grand jour face à l’opinion publique laïque.

    Bas les masques !
    A bas le Néo-Concordat !
    Ne touchez pas à la loi de 1905 !

    La Fédération nationale de la Libre Pensée s’adresse une nouvelle fois au mouvement laïque dans sa diversité associative, syndicale, politique :
    N’est-il pas temps de dire, tous ensemble et clairement : si le gouvernement persiste dans sa volonté de réviser la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat,
    Alors nous organiserons une grande marche nationale à Paris pour la défense de la laïcité !

    Vincennes, le 19 juin 2020

    Partisans de l’unité des laïques pour la défense du principe de Séparation des Églises et de l’état et de la loi de 1905,  nous informons d’un document de la Ligue de l’enseignement sur le Serment de Vincennes : https://memoires.laligue.org/actualite/le-serment-de-vincennes

     

     

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  • Irelp

      Gestionnaire de la Bibliothèque d'Entraide et Solidarité

     

    204, rue du Château des Rentiers 75013 Paris

     e-mail : irelp@laposte.net

     

     

     

     

     

     

    Liaisons

     

     

     

    N°2, 19 juin 2020                                                                

     

     

    « Je fais le mal, et je suis le premier à brailler »
    -  Shakespeare 
     

     

    Sur la liberté de conscience

    Voici le 2e numéro de Liaisons. Il semble que le premier ait été bien accueilli, au sens que certains de nos lecteurs aient jugé utile de le faire circuler. A dire vrai, l’approbation en circuit fermé ne nous concerne guère. Il ne s’agit pas d’être élogieux entre soi comme Diogène était vertueux en son tonneau. La pensée n’existe que tournée vers l’extérieur.


    Une remarque a été faite et nous en comprenons, pensons-nous, la portée. Est-il bien judicieux que cette lettre soit non signée ? Certes, il ne faut pas verser dans la personnalisation mais … Le Conseil d’Administration de l’IRELP du 12 septembre discutera et tranchera. Il y aura peut-être une ou deux lettres avant cette décision mais décision il y aura et vous en connaitrez évidemment la teneur. Plus précisément, vous connaitrez le contenu de la discussion. Parce qu’une décision sans contenu, ma foi, autant envoyer un tambour-major…


    Nous sommes le jour anniversaire du Rassemblement de Vincennes contre la Loi Debré (19 juin 1960).


    Beaucoup - et c’est normal et ce sont leurs prérogatives - ont expliqué et expliquent beaucoup de choses, très souvent intelligentes. Peut-être même un peu trop. Pour notre part, IRELP, nous ne sommes qu’un Institut de Recherches et nous nous contentons banalement de publier (voire de republier) ici un article constituant un chapitre de Histoire de la Libre Pensée.


    Quand Michel Debré prend la parole pour présenter la loi à laquelle il va donner son nom, ses premiers mots sont pour remercier André Boulloche, ministre socialiste, qui avait préparé cette loi avec lui.

     

    Nous sommes le jour anniversaire du Rassemblement de Vincennes contre la Loi Debré (19 juin 1960).Clic!

    Mais lisons …

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  • 2 COMMUNIQUES FNLP

      

     

    Aides publiques très généreuses

    pour le Consistoire israélite de France

    Le 29 octobre 2019, en présence de huit cents personnes, le Président de la République assiste à l’inauguration du Centre européen du judaïsme (CEJ), un ensemble immobilier de près de 5 000 m² édifié dans le périmètre de l’ancienne zone d’action concertée de la porte de Champerret. Celui-ci comprend une synagogue de six cents places, ainsi que deux immeubles affectés aux activités institutionnelles et culturelles du culte israélite. Le Consistoire israélite de Paris et d’Île-de-France y occupe d’ailleurs des bureaux.

    Bien que l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Églises et de l’État dispose que « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte », en l’espèce, non seulement le Président a fait se pencher à tort la République sur le berceau du CEJ, mais les collectivités publiques ont fait preuve d’une extrême générosité en faveur des promoteurs du centre.

    Des aides directes confortables de l’État et de la région

    En premier lieu, alors même que les dons des fidèles font déjà légalement l’objet d’un abattement fiscal, soit ici une somme de cinq millions d’euros environ sur les huit versés par des fondations et des mécènes au Consistoire de Paris, l’État aurait accordé au surplus, selon une information publiée dans la rubrique laïcité, tenue par la Ligue de l’enseignement, du journal électronique Médiapart du 10 juin 2020, une aide directe de deux millions d’euros et la région une autre d’un million – probablement au titre des activités présumées « culturelles » comme l’avait fait en son temps Jack Lang pour le musée d’art sacré, désespérément vide, de la cathédrale d’Évry. Néanmoins, une contribution encore plus massive de la Ville de Paris complète celles de l’État et de la région.

    Une aide indirecte très importante de la Ville de Paris

    En second lieu, en effet, en dépit des maladresses juridiques ayant retardé le dénouement de l’affaire, la Ville de Paris a consenti, sur le fondement des articles L. 251-1 à L. 251-9 du Code de l’habitation et de la construction, un bail à construction très avantageux à l’association consistoriale israélite de Paris (ACIP).

    Le projet remonte à 1991 : par une délibération du 27 mai le Conseil de Paris présidé par Jacques Chirac déclasse du domaine public, aux fins de l’aliéner ou d’en donner la jouissance à un tiers par emphytéose, le terrain qui supporte désormais le CEJ. Près de dix ans plus tard, le 29 janvier 2001, cette instance décide de consentir un bail à construction au Consistoire israélite de Paris et d’Île-de-France. Le 22 novembre 2006, en application d’une délibération des 3 et 4 avril précédents, la Ville de Paris signe une promesse de bail à construction avec l’ACIP. Néanmoins, cette promesse ne devient effective qu’en 2013 : la Ville de Paris avait omis de désaffecter la parcelle convoitée à sa destination scolaire. Cette erreur est réparée en 2013 seulement, par un arrêté du 24 juillet, après avis favorable du préfet et du recteur.

    Malgré la lenteur de la procédure administrative aboutissant à la conclusion du bail à construction en 2013, les stipulations financières du contrat, d’une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans, demeurent celles initialement prévues en 2006. D’une part, l’ACIP bénéficie d’une franchise de loyer durant la période de réalisation des travaux. D’autre part, la redevance exigée de l’ACIP paraît nettement sous évaluée. Elle s’élève à 50 000 euros par an en prix de base, soit 10 euros du mètre carré bâti. Il s’agit d’un prix d’ami. À titre de comparaison, la Ville de Paris a conçu un dispositif ingénieux d’accession à la propriété dans Paris de familles relativement modestes pour un prix de 5 000 euros le mètre carré seulement.

    Pour parvenir à ce résultat, le foncier nécessaire à l’édification des immeubles fait l’objet d’un bail à construction de quatre-vingt-dix-neuf ans avec les opérateurs dont le loyer incombe aux acquéreurs des logements. Il est fixé à 24 euros par an et par mètre carré bâti, soit 2,4 fois le montant de celui exigé de l’ACIP. Sur la durée du bail et compte tenu de la franchise de loyer, la Ville de Paris consent ainsi une aide indirecte qui peut être estimée à plus de sept millions d’euros.

    Un pactole total de dix millions d’euros

    En définitive, la somme des aides publiques accordées au Consistoire israélite de Paris et d’Île-de-France, au travers de l’ACIP, ressort à quinze millions d’euros, dont dix millions en violation de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Églises et de l’État, même si le Conseil d’État a pu juger, en méconnaissance de son article 2, qu’était admissible un loyer d’un euro symbolique pour l’octroi pendant un siècle de droits réels immobiliers à une association musulmane cherchant à construire une mosquée (voir CE, 19 juillet 2011, n° 320796).

    Garantir leur pleine liberté de conscience aux individus dans le régime de Séparation impose aux collectivités publiques d’employer l’impôt uniquement pour l’intérêt général et non en faveur d’intérêts religieux particuliers. C’est pourquoi la Fédération nationale de la Libre Pensée interpelle les responsables de ces collectivités :

    RESPECTEZ LA LOI DU 9 DÉCEMBRE 1905 !
    NE TOUCHEZ PAS À LA LOI DU 9 DÉCEMBRE 1905 !

    Paris, le 15 juin 2020

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    Justice pour Adama ! Pas de justice pas de paix !

    Vous voudrez bien trouver, ci-joint, le dernier communiqué de la Libre Pensée du Rhône.

    Justice pour Adama ! Pas de justice pas de paix !

    Nous revendiquons l’abrogation de la loi d’urgence « sanitaire » et la liberté de manifester !

    Soutien à la manifestation samedi 13 juin à Lyon St-Jean (ancien Palais de Justice) à 14H

    Dans de nombreuses villes en France, La Libre Pensée s’associe à Des rassemblements analogues

      

    2 COMMUNIQUES FNLP


     

     

     

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  • CONTRE LE FINANCEMENT PUBLIC DE L'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE A ANNECY

     
     

    NON AU FINANCEMENT PUBLIC

    de la construction d' une UNIVERSITÉ PRIVÉE CATHOLIQUE à Annecy 74

    « Fonds publics à l’École Publique, fonds privés à l'école privée »

    Appel aux laïques:

    Les contribuables soussignés, militants laïques, associatifs, syndicalistes, élus et citoyens :

    • informés par la presse d'un projet de construction d'une Université privée catholique à
      ANNECY qui serait financée à 50 % par des fonds publics
    • informés des détails donnés le 14 novembre à la Maison diocésaine dans une conférence de presse en présence de M. l’Évêque d'Annecy, des responsables de l'enseignement privé et d' élus des collectivités locales
    • informés du montant de l'investissement de 10 millions d'euros, dont la moitié avec des
      fonds publics. Le département de Haute-Savoie s’est engagé à apporter 1,5 million d’euros, l’Agglo d’Annecy 1,5 million d'euros et la Région Auvergne-Rhône-Alpes 2 millions d’euros.

    Les soussignés considèrent :

    • qu'il s'agit d'une entorse à la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État. La loi de 1905 institue la République laïque. Elle garantit la liberté de conscience des citoyens, libres de croire ou de ne pas croire et elle institue la neutralité de l’État dans son article 2 :
      «  La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »
    • que les fonds publics, qui sont le produit de l’impôt donc l'argent des citoyens, doivent être réservés uniquement au financement des services publics qui manquent cruellement de moyens en suivant le principe républicain :
      « Fonds publics à l’École Publique, fonds privés à l'école privée »

    Les soussignés estiment :

    • que le besoin d'une Université Publique est reconnu en Haute-Savoie. L’État et les Collectivités doivent consacrer les fonds publics nécessaires pour construire une Université Publique de plein exercice et digne de ce nom.

    A chaque rentrée universitaire, des milliers d'étudiants subissent la sélection et une orientation non choisie, et bien souvent restent sans affectation faute de places avec la loi ORE et le dispositif Parcoursup. Les bacheliers hauts-savoyards sont contraints de s'externaliser à Chambéry, Grenoble ou Lyon pour rester dans le service public mais beaucoup renoncent faute de moyens financiers pour leur transport et leur hébergement.

    L'Université souffre d'asphyxie budgétaire et manque cruellement de moyens, de postes, de locaux…et de bourses pour les étudiants dont beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté (1 sur 5). L'étudiant de Lyon qui s'est immolé par le feu entraînant la révolte légitime de toute la jeunesse est là pour nous le rappeler.

    Appel adopté le 9 décembre 2019 (jour-anniversaire du vote de la loi de 1905) par :

    – LDH – FOL – Libre Pensée - FCPE – FSU - FO – CGT - Solidaires – UNSA - Sgen-cfdt -

     

     Pour tout contact: 

    librepensee74@aliceadsl.fr

    https://www.change.org/p/grand-annecy-r%C3%A9gion-aura-d%C3%A9partement-haute-savoie-contre-le-financement-public-de-l-universit%C3%A9-catholique-a-annecy?recruiter=1030718048&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive&recruited_by_id=3de3f9d0-24db-11ea-a5a4-ab5a06c3ce6b

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    Parce que c'est écrit dans un livre... La damnation de Cham

    Genèse 9:

    1. Les fils de Noé, qui sortirent de l’arche, étaient Sem, Cham et Japhet. Cham fut le père de Canaan.
    2. Ce sont là les trois fils de Noé, et c’est leur postérité qui peupla toute la terre.
    3. Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne.
    4. Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente.
    5. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères.
    6. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père ; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père.
    7. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet.
    8. Et il dit :
      Maudit soit Canaan !
      qu’il soit l’esclave des esclaves
      de ses frères !
    9. Il dit encore :
      Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem,
      et que Canaan soit leur esclave !
    10. Que Dieu étende les possessions de Japhet,
      qu’il habite dans les tentes de Sem,
      et que Canaan soit leur esclave !
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    “Là où l’homme obéit , sans qu’on le suppose bon, il n’y a ni liberté ni patrie.”  

    Un peuple n'a qu'un ennemi dangereux, c'est son gouvernement.”  

    St JUST


      


    La répression ne fera pas taire le peuple

    On connaît tous l’adage populaire et quelque peu trivial : « La démocratie, c’est : cause toujours ; la dictature, c’est : ferme ta gueule ! » Force est de constater que l’on est aujourd’hui en Macronie plus proche de la dictature que de la démocratie.

    Chaque jour, les médias, les associations, les syndicats nous apprennent que des militants ont été réprimés dans des rassemblements et réunions publiques, pourtant convoqués. Perquisitions, gardes à vue, défèrements au tribunal : tout un arsenal est mis en place pour intimider et interdire toute contestation de la politique de ce gouvernement.

    A Montendre (17), à Toulouse (31), des personnes sont « visitées » par la police, parce qu’elles ont mis une banderole à leur balcon sur le « macronavrius ». A la SNCF à Paris-Est, des représentants syndicaux sont menacés de licenciement et de sanctions pour des actions syndicales. A Montpellier, des Gilets Jaunes sont harcelés par les forces de l’Ordre sur des ronds-points, alors qu’ils respectent les règles sanitaires. Dans le Tarn, en Ardèche, les manifestants sont systématiquement contrôlés par la police et intimidés pour tenter de les dissuader de manifester leur opposition à la politique réactionnaire du gouvernement.

    Et pendant ce temps-là…

    Les entreprises licencient, les acquis sociaux et syndicaux sont remis en cause, une union « nationale » tente de se former pour essayer d’imposer la plus grande exploitation au nom de la « reprise économique ». Les suppressions de postes dans la Fonction publique, les postes et les lits d’hôpitaux ne sont pas remplacés ; la destruction du service public continue inlassablement.

    Le gouvernement parle et il ment, sur les masques, les mesures sanitaires, les tests. Alors, il lui faut faire taire toute opposition, toute critique.

    La Libre Pensée exige qu’il soit mis fin à l’état d’urgence dit « sanitaire » et mis un terme aussi à toute forme d’interdiction arbitraire subie par la population.

    Un exemple révélateur

    Edition web de Paris-Normandie 22/05/2020

    Dans son édition du 22 mai 2020, le journal Paris-Normandie nous apprend que Jean Jayer, ancien Secrétaire confédéral de la CGT-Force Ouvrière, ancien membre du CESE, administrateur de la Fédération nationale de la Libre Pensée, a été entendu par la gendarmerie de Bernay à la suite du dépôt d’une plainte par laquelle Mme Marie Tamarelle-Verhaeghe, députée La République en marche (LREM) de la troisième circonscription du département de l’Eure, demande l’engagement de poursuites contre notre ami pour « entrave concertée avec menace à la liberté d’expression ». Rien que cela.

    Le 12 décembre 2019, en présence de Mme Corinne Vignon, députée LREM de la troisième circonscription du département de la Haute-Garonne, co-rapporteur du projet de loi instituant un régime universel de retraite, Mme Marie Tamarelle-Verhaeghe organise une réunion publique ayant pour objet de présenter le texte du gouvernement afin d’informer la population et de recueillir éventuellement son soutien. Hostile à cette réforme, Jean Jayer informe les membres de son association Liberté-Égalité-Proximité de l’initiative de Mme Marie Tamarelle-Verhaeghe.

    Certains d’entre eux se rendent au lieu de la réunion. Compte tenu du profond rejet de ce projet dans la population, des Gilets Jaunes et des syndicalistes, sans se donner le mot, se retrouvent également à la salle des fêtes de Bernay. Arrive ce qui doit arriver : les opposants au texte sont nettement plus nombreux que ses partisans, à Bernay comme ailleurs. Mal préparée à affronter la contradiction, Mme Marie Tamarelle-Verhaeghe ne parvient pas à contenir la bronca de la salle et plie bagage au bout de trente minutes. Une leçon qui aurait dû la faire réfléchir.

    Mme Marie Tamarelle-Verhaeghe a subi la dure loi des réunions publiques dans une nation démocratique. De tous temps dans la République, les estrades ont constitué des lieux où soufflent alternativement le vent de l’enthousiasme de la salle, qui soulève l’orateur, et la tempête du public, qui chahute le rhéteur. La liberté d’expression, la fille turbulente de la liberté de pensée, réside précisément dans la passion qui enflamme les préaux d’école. Mme Marie Tamarelle-Verhaeghe, qui considère que la vie publique doit être un confortable chemin parsemé de roses, l’apprend à ses dépens : la politique n’est pas un bal où l’on danse en souliers vernis sur un parquet ciré.

    Au lieu de tirer les enseignements de cet épisode qui ne porte pas à conséquence – personne n’a subi de préjudice, tout au plus une blessure d’amour propre -, Mme Tamarelle-Verhaeghe brandit l’unique réponse du pouvoir en place : elle saisit la justice en espérant voir condamner notre ami Jean Jayer ainsi qu’un candidat d’opposition, M. Pascal Didtsch à l’élection municipale de Bernay, présent lors de la réunion du 12 décembre 2019.

    La Libre Pensée apporte son entier soutien à Jean Jayer et Pascal Didtsch et demande le classement sans suite des plaintes contre les intéressés.

    Ce cas d’arbitraire en illustre des centaines d’autres. La Fédération nationale de la Libre Pensée s’adresse à l’ensemble du mouvement démocratique, laïque, syndical, ouvrier, aux Elus, aux partis, à tous ceux qui sont attachés à la défense des libertés pour agir ensemble pour défendre la Démocratie. N’est-il pas temps d’agir ensemble pour défendre nos libertés ? La Libre Pensée y est prête.

    Ensemble, défendons les libertés démocratiques !

    Paris, le 27 mai 2020

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    La Raison n°652 – juin 2020

    L’éditorial

    Quo vadis avec le Covid 19 ? Avec vous à la messe, monsieur le Président

    Êtes-vous confinés, avez-vous été renvoyés au travail vos enfants ou petits-enfants ont-ils été renvoyés à l’école manu-militari par Blanquer, contre l’avis effaré de la quasi-totalité des syndicats enseignants ? Le vieil homme que je suis sera-t-il libéré un jour, puisque l’échéance de cette délivrance semble être repoussée de jours en jour ? Il n’est pas question, bien sûr, de nier la gravité de la crise sanitaire que nous traversons.

    Cependant, le gouvernement a fort à faire pour tenter de gommer son incurie, ses responsabilités et celle des gouvernements précédents dans la gravité qu’elle a prise. Puisque nous sommes, selon lui, en guerre, rappelons la débâcle de 1940, débâcle d’une armée gouvernée par des généraux obtus, mais colossalement imbus de leur personne, qui retardaient d’une guerre et ont mené à l’incarcération de milliers de prisonniers, à la mort de milliers de civils fuyant éperdus l’avancée des troupes nazies. Puis, à l’établissement catastrophique du régime corporatiste, puis fascisant et très clérical de Pétain, alors maréchal.

    Ainsi, malgré les expériences chinoises et italiennes la population s’est-elle trouvée dans le plus complet dénuement sanitaire. Manque de lits d’hôpitaux, Macron et ses prédécesseurs les ayant supprimés par milliers au nom de la maîtrise des dépenses de santé, manque – effarant – de masques dont on apprends que les réserves avaient été détruites et non-renouvelées, toujours au nom de cette criminelle « maîtrise », manque de gel hydroalcoolique pour les endroits publics, où il est nécessaire de se rendre, que ce soit pour se nourrir ou pour acheter ses médicaments. Tout a été faite pour que cette crise sanitaire se double d’une crise sociale sous-jacente. On comprend que le gouvernement de Messieurs Macron et Philippe appréhendent le déconfinement tout en aspirant à remettre « la France au travail » dans n’importe quelles conditions.

    Dans mon précédent éditorial, j’ironisais sur la faiblesse des opérations de repentance collectives des Églises actuelles par rapport à celles du passé. Elles se rattrapent. Nos pages 22 et 24 en font largement état. Ajoutons à cela quelques manœuvres de la Présidence de la République. Macron a tenté de réunir ce qu’il a nommé « les autorités morales et religieuses » du pays par vidéoconférence. Las, comme le souligne notre communiqué, la Libre Pensée ne s’est jamais considérée comme une « autorité morale ». Il y avait là une sorte de pilarisme, tel que le connait la Belgique, où les laïques sont considérés comme une religion.

    Au-delà de cela, Emmanuel Macron appelle « à l’union des forces spirituelles ». Quelle laïcité ! Merci, nous n’en sommes pas. Nous avons appris également que, ni la Ligue de l’Enseignement, ni la Ligue des Droits de l’Homme n’étaient invités à ce rassemblement œcuménique des hommes de bonne volonté. Voilà, au passage, une petite manœuvre destinée à diviser le camp laïque. Nous n’y fume donc pas. Je me permets une nouvelle fois de citer notre communiqué (page 11 et suivantes) : « Comment ne pas voir que l’opération « Tous derrière mon panache blanc élyséen » vise à camoufler l’énorme responsabilité des gouvernements successifs dans les ravages de cette pandémie ? » On en revient toujours là.

    Les contorsions et les prières publiques du pape et de l’Eglise catholique en diverses contrées du Monde, n’empêchent pas ses ennuis juridiques de se poursuivre. Si l’acquittement du cardinal Pell a pu choquer, voire indigner nombre de victimes de la pédophilie surdéveloppée qui règne dans cette Eglise, notre ami et camarade Keith Porteous Wood, dans une déclaration de l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP) nous informe qu’il n’est pas sorti de l’auberge pour autant.

    Reflet de l’activité d’une Libre Pensée confinée mais non muselée, vous avez entre les mains un numéro fort copieux et riche en informations. Vous lirez, je pense avec intérêt notre « discours virtuel pour des banquets virtuels » puisque, malheureusement, nos Fédérations n’ont pu inviter nos lecteurs et adhérents à notre traditionnel repas gras du « vendredi-dit-saint ». Je vous souhaite d’avoir pu, en bonne santé, célébrer cette soirée avec vins et cochonnailles en vous gaussant des interdits religieux.

    Jean-Sébastien Pierre, Président de la Libre Pensée

    La couverture

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  • La liberté pédagogique confinée : L’indulgence est un crime !

    Jean-Pierre Dubois, professeur des Universités, spécialiste de droit constitutionnel et Président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, a été suspendu de ses fonctions jusqu’au 31 juillet. C’est une décision disciplinaire de la Présidente de l’Université-Paris-Saclay.

    Il est accusé d’avoir mal utilisé une plateforme informatique destinée aux examens dématérialisés, opération qui aurait permis « à une large majorité d’étudiants » d’obtenir d’excellents résultats. Il y aurait là un « manquement à ses obligations professionnelles » et une « infraction pénale ». En bref, le voilà suspendu pour avoir donné un examen « trop facile ». Cela ne s’est jamais vu.

    Au-delà des conséquences pour cet enseignant-chercheur ayant dédié 45 années au service public, cette décision interroge les principes de l’enseignement supérieur et de la recherche. Par cette décision, l’université sanctionne durement un enseignant-chercheur pour une décision pédagogique. Il en va de la liberté pédagogique des enseignants-chercheurs et de leur indépendance.

    Face à ces accusations de « faute grave », Jean-Pierre Dubois, qui doit prendre sa retraite le 1er septembre après quarante-cinq ans de carrière, se dit « humilié ». « J’ai mis en place une épreuve de QCM que j’ai faite volontairement très facile, bien plus facile que ce qu’on fait les autres années, affirme-t-il. En cela, j’ai répondu à la demande de la Présidente de faire preuve d’une extrême bienveillance compte tenu des circonstances exceptionnelles de passation des examens. »

    En bref, et malgré les consignes officielles, l’indulgence pour des étudiants maintenus depuis près de deux mois dans un confinement qui souvent les précarise, est regardée comme un délit.

    Une pétition circule en ligne pour exiger l’abandon de cette sanction incroyable qui témoigne d’un rétrécissement général des libertés. La Libre Pensée se joint à la protestation qui s’élève contre ce fait. La Libre Pensée s’est toujours prononcée pour la liberté pédagogique des enseignants. Cette liberté inclut le choix des modalités d’examen dans l’enseignement supérieur. Plus généralement, la Libre Pensée défend les Franchises universitaires. Les Présidents d’université ne sont pas les supérieurs hiérarchiques des professeurs, ce sont des pairs. Nous ne nous lasserons jamais de le répéter.

    Abandon des sanctions disciplinaires contre le Professeur Dubois !

    Respect de la liberté pédagogique et des franchises universitaires !

    Paris, le 20 mai 2020

    Dernière minute : Le journal Le Monde vient d’annoncer que Jean-Pierre Dubois vient d’être réintégré. La Libre Pensée ne peut que se féliciter de cette décision.

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