• Rythmes scolaires: le lapsus révélateur de Madame le ministre de l'Education Nationale...

     

    Rythmes scolaires: le lapsus révélateur de Madame le ministre de l'Education Nationale...

     Mme Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, interviewée hier mardi 7 octobre dans l'émission "le téléphone sonne" sur France Inter par une journaliste qui lui pose la question sur la fuite des élèves vers le privé fait un lapsus révélateur :
    La journaliste : "Ça peut faire fuir, le changement des rythmes scolaires , des parents et des enfants dans le privé, vous l'avez constaté ?"
    La ministre : "Non, pas l'afflux qu'on avait imaginé...."
    La journaliste : "Ah! que vous aviez imaginé !"

    ECOUTEZ L'EXTRAIT:

    Réécoutez l'émission:

    Rythmes scolaires: le lapsus révélateur de Madame le ministre de l'Education Nationale...

    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=980746

     

    ABROGATION DE LA LOI DEBRE!

    CONTRE LA

     MUNICIPALISATION-DENATIONALISATION-PRIVATISATION

    DE L'ECOLE DE LA REPUBLIQUE!

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • -        COMMUNIQUE DE PRESSE  -

    Non à l’intégration des facultés catholiques et des établissements privés dans les COMUE (Communautés d’Universités et d’Établissements)

    Non à l’intégration des facultés catholiques et des établissements privés dans les COMUE (Communautés d’Universités et d’Établissements)

     

    Depuis la création, par la Loi du n°2013-660 du 22 juillet 2013 (loi Fioraso), des Communautés d’Universités et d’Établissements (COMUE), les universités sont engagées dans une course folle aux regroupements, qui génère une forte concurrence, contraire à la notion même de service public...

    SUITE DE L'ARTICLE:Non à l’intégration des facultés catholiques et des établissements privés dans les COMUE (Communautés d’Universités et d’Établissements)

    Télécharger « 20141012 Intégration facultés catholiques et COMUE version finale.pdf »

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Contestation des privilèges religieux - National Secular Society (secularism.org.uk)

    _______________________________________

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Conseil régional du Limousin : nouvelle atteinte aux lois de la République
    Citoyens laïques et libres penseurs : nouvelle victoire contre le Conseil régional !
    vendredi 10 octobre 2014 par  federation nationale
     

    A la demande de onze citoyens laïques, libres penseurs, des trois départements du Limousin, avec le soutien actif de la Libre Pensée, le Tribunal administratif de Limoges vient d’annuler l’article 6 de la délibération du 24 mai 2012 par lequel le Conseil régional du Limousin avait attribué une subvention de 47 000 euros à l’école primaire privée sous contrat d’association « Calendreta lemosina  » de Limoges qui dispense un enseignement en occitan en immersion et accueille une cinquantaine d’élèves de l’agglomération de Limoges. Il enjoint également à celle-ci d’émettre sur cette école, dans les trois mois suivant la notification du jugement, un titre de recettes aux fins de recouvrer les sommes indûment perçues par elle. Après l’annulation des subventions versées par diverses collectivités publiques aux comités organisateurs des Ostensions limousines, c’est une nouvelle victoire pour la défense de la laïcité dans la région Limousin.

    Le juge administratif a fait droit à l’un des deux principaux moyens qu’avaient soulevés les requérants à l’appui de leur conclusion d’annulation. En effet, la Région n’est pas compétente pour « consentir une aide financière sous quelque forme que ce soit à des écoles primaires privées, ni à prendre en charge, même partiellement et de façon temporaire en cas de carence des communes, les dépenses de fonctionnement d’écoles primaires privées sous contrat d’association que la loi met à la charge de celles-ci. »

    Seules les communes sont tenues d’une telle obligation, dans les limites de la loi du 31 décembre 1959. Ce moyen suffisant à justifier l’annulation, le juge ne s’est pas prononcé sur une autre conséquence qu’entraînait l’attribution illégale d’une subvention régionale à l’école privée sous contrat « Calendreta Lemosina » : l’octroi en sa faveur de concours financiers de la ville de Limoges au titre de la loi Debré et de la région avait pour effet de donner à ses élèves des moyens supérieurs à ceux des écoles primaires publiques de Limoges !

    Au-delà des pures questions de droit, cette affaire met à nouveau en lumière l’urgente nécessité d’abroger la loi Debré dont les bénéficiaires, catholiques ou autres, ne sont jamais rassasiés. Il faut revenir au principe républicain : Fonds publics à l’Ecole publique, fonds privés à l’école privée.

    Elle fait entrevoir également les dérives auxquelles conduirait nécessairement la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires signée par le gouvernement de M. Lionel Jospin en 1997. L’éclatement de la République, auquel elle contribuerait avec l’acte III de la décentralisation, se traduirait par une marginalisation des écoles publiques au profit d’établissements scolaires régionalistes dispensant un enseignement dans un autre idiome que la langue commune des citoyens. Les provinces d’Ancien-Régime seraient de retour dans le cadre de l’Union européenne. Un cauchemar que les libres penseurs s’emploient à repousser.

    Abrogation de la loi Debré !

    Non à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires !

    Fonds publics à la seule Ecole publique !

    Victoire contre les nouvelles atteintes du CR du Limousin aux lois de la République! !

    Télécharger « Victoire contre le Conseil régional du Limousin.pdf »

    9 octobre 2014
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • 11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce)11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce)

     _________________________

    ___________

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

    ___________

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

    Dans son communiqué du 24/10/2014, Kader Arif, de fait, reconnaît le bien-fondé du combat pour la réhabilitation, en comptabilisant 639 fusillés "pour désobéissance militaire", les séparant , à juste titre, des fusillés pour "espionnage" ou condamnation de "droit commun", ce que nous avions toujours réclamé contre le "cas par cas", prétexte fallacieux à la non-réhabilitation!

    Alors il n'y a plus aucun obstacle à la réhabilitation par la république !

    Et pourtant...

    Lire le communiqué du Ministère:

    Télécharger « CP_KADER_ARIF Fusillés de la première guerre mondiale - 24 octobre 2014.pdf »

    _________________________

    Réhabilitation collective

    des 639 Fusillés pour l’exemple  !

    Nous sommes aussi la République !

    La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

     La République qui a réhabilité Alfred Dreyfus et amnistié les Communards

    saura rendre leur honneur aux 650 Fusillés pour l’exemple.

    11 novembre 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce)11 novembre 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce)11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce) 

    Rochberny                                                   Tardi

      _________________________

    _________________________  

    Henri BARBUSSE

     11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

    "Sais-tu ce que c'est toi, que décimer un régiment?

    On fait ranger les compagnies par ordre de taille, longuement, pour qu'il n'y ait pas d'injustice.

    Puis, les officiers comptent: un, deux, jusqu'au numéro 10, qu'on fait sortir.

    On conduit les numéros 10, un à un, pas ensemble - quelque part- et on les tue.

    Alors maintenant, vois-tu, laisse-les,  les journalistes, les députés, et les ministres, nous raconter le droit des peuples, et faire la civilisation, la justice, la république -avec leurs gueules!"

    _________________________

     

    Pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple :

    Les 116 manifestations recensées à ce jour

    Téléchargez

    le détail par départements:

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

    Télécharger « Rassemblements 2014 pour la réhabilitation collective des Fusillés.pdf »

     ________________________________

    28 octobre 2014 - 10h40

    COMMUNIQUE FNLP

    Fusillés pour l'exemple de 1914-1918 Robert Ménard (maire apparenté Front National) et Kader Arif Ministre : Cherchez la différence….


    Comme chacun le sait, la Fédération nationale de la Libre Pensée mène depuis des décennies une action résolue pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l'exemple de la Première Guerre mondiale, avec, à ses côtés, de nombreuses associations. La Libre Pensée a toujours indiqué, à partir de bases (...)

    Lire la suite de l'article 

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

    Télécharger « 20141027 Robert Ménard (maire apparenté Front National) et Kader Arif Ministre Cherchez la différence.pdf »

    _________________________

     11 novembre 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce)

     _____________________________

    La Fédération nationale de la Libre Pensée informe


         

    Fédération de la Libre Pensée de la Somme

    Membre de la Fédération Nationale de la Libre Pensée

    Fusillés pour l’exemple de 1914 - 1918 :

    Kader Arif, l’homme des fausses promesses 

     

    La Libre Pensée de la Somme vient d’apprendre qu’un représentant du Secrétariat d’état aux Anciens combattants et à la mémoire de  monsieur Kader Arif, inaugurera, le  11 octobre prochain à Beuvraignes (80700)., la stèle du soldat CHAPELANT, Fusillé pour l’exemple  lors de la Première Guerre mondiale, il y a exactement 100 ans.

    Il y a toujours et encore 650 Fusillés pour l’exemple  de 1914-1918 qui attendent une réhabilitation collective et que la République leur rende justice.

    En novembre 2012, Monsieur Arif avait déjà usé d’une manœuvre dilatoire en annonçant la réhabilitation de CHAPELANT, il avait fait inscrire sur le monument « mort pour la France », sans prononcer une quelconque réhabilitation. Quelle honte !

    La Fédération nationale de la Libre Pensée écrivait à ce propos : « Après s’être glorifié d’avoir attribué la mention « Mort pour la France » au sous-lieutenant Jean-Julien CHAPELANT, alors que la formule exacte aurait été « Mort par la France » et que la Mairie de son village natal l’avait déjà inscrit sur le Monument aux Morts au début des années 1920, le Ministre a enfourché le cheval des partisans du « cas par cas ». »

    Aujourd’hui, avec l’inauguration d’une stèle pour ce Fusillé pour l’exemple, sans que les hautes autorités de ce pays ne se prononcent pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple, c’est, à nouveau, une manœuvre dilatoire afin de ne pas rendre leur honneur aux 650 soldats tombés sous les balles françaises.

    Pour sa part, la Libre Pensée considère que cette cérémonie ne répond pas à l’exigence de justice qui s’exprime à travers les rassemblements pacifistes depuis 25 ans, ni à la volonté de 75% des citoyens, si on en juge par le seul sondage fait sur le sujet. Monsieur Kader Arif a-t-il oublié son engagement, et celui du Président de la République, François Hollande, à tout mettre en œuvre pour la réhabilitation ?

    Le jour même de la remise du « rapport Prost », Marc Blondel, Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée, s’était permis d’interpeller Kader Arif, lui rappelant ainsi devant les historiens, les associations et même devant Lionel Jospin, les engagements qu’il avait pris. Monsieur Arif en avait convenu, puis avait oublié.

    Monsieur Arif, fausses promesses et vrais mensonges

    Il s’agit de l’étrange gesticulation dérisoire à laquelle se livre le Secrétariat aux Anciens combattants et à la mémoire. C’est le programme décidé par la Présidence de la République pour le centenaire de la Première Guerre Mondiale : surtout oublier ces citoyens français tués PAR la France.

    La justice doit être rendue. C’est pourquoi, la Fédération de la Libre Pensée de la Somme se rendra à l’inauguration de la stèle en l’honneur de Jean Julien CHAPELANT le 11 octobre à Beuvraignes à partir de 14 h 30 pour y exprimer sa revendication de réhabilitation des fusillés pour l’exemple.          


    Dans la continuité de cette action, dans le cadre de la campagne menée par la Fédération Nationale de la Libre Pensée,  la LP 80 organise un rassemblement à Bouchoir le 9 novembre à 10 h 30, commune où le lendemain de l’exécution de Jean Julien CHAPELANT trois soldats (les frères Pierre et Edouard LAFLAQUIERE ainsi que  Jean CHANTEGREIL) ont été fusillés pour l’exemple, pour y faire valoir la même revendication.

    La République qui a réhabilité Alfred Dreyfus et amnistié les Communards saura rendre leur honneur aux 650 Fusillés pour l’exemple.

    Réhabilitation collective des 650 Fusillés pour l’exemple !

    Nous sommes aussi la République !

    La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

    Amiens, le 07 octobre 2014

     

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux (1ère annonce) 

    Télécharger « 20141009 Communiqué de presse LP80.pdf »

    _________________________  

    11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !11 NOVEMBRE 2014: Journée pacifiste à Château-Arnoux             Nous sommes aussi la République!  La République réhabilitera les Fusillés pour l’exemple !

     _________________________

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •                                                       VICTOR HUGO PAR ANDRÉ LORULOT

                                      VICTOR HUGO PAR ANDRÉ LORULOT

    Allocution prononcée à la Radio Nationale,

    à l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de Victor Hugo.

     

    TELECHARGEZ LE TEXTE CI-DESSOUS:

    Télécharger « Vicror Hugo par André Lorulot 1952.pdf »

     Télécharger « Vicror Hugo par André Lorulot 1952.doc »

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes

    Publié par mp

    robespierre maximilien

    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre.

    • TEXTES

      La démocratie du mandat, le peuple en armes

      1793 : « Sur le gouvernement représentatif ))

      Discours de Robespierre à l'Assemblée nationale

      le 1 0 mai 1793 (extraits)

      Pour remplir votre mission, il faut faire précisément tout le contraire de ce qui a existé avant vous.

      Jusqu'ici l'art de gouverner n'a été que l'art de dépouiller et d'asservir le grand nombre au profit du petit nom­bre, et la législation, le moyen de réduire ces attentats en système. Les rois et les aristocrates ont très bien fait leur métier: c'est à vous maintenant de faire le vôtre, c'est-à-dire de rendre les hom­mes heureux et libres par les lois.

      Donner au gouvernement la force nécessaire pour que les citoyens respec­tent toujours les droits des citoyens, et faire en sorte que le gouvernement ne puisse jamais les violer lui-même: voilà, à mon avis, le double problème que le législateur doit chercher à résoudre. Le premier me paraît très facile. Quant au second, on serait tenté de le regarder comme insoluble, si on ne consultait que les événements passés et présents, sans remonter à leurs causes (...).

      J'ai beaucoup entendu parler d'anar­chie depuis la révolution du 14 juillet 1789 et surtout depuis la révolution du 10 août 1792 ; mais j'affirme que ce n'est point l'anarchie qui est la maladie des corps politiques, mais le despotisme et l'aristocratie. Je trouve, quoi qu'ils en aient dit, que ce n'est qu'à compter de cette époque tant calomniée que nous avons eu un commencement de lois et de gouvernement, malgré les troubles qui ne sont autre chose que les derniè­res convulsions de la royauté expirante et la lutte d'un gouvernement infidèle contre l'égalité.

       L'anarchie a régné en France depuis Clovis jusqu'au dernier des Capet.

      Qu'est-ce que l'anarchie, si ce n'est la tyrannie qui fait descendre du trône la nature et la loi, pour y placer des hommes?

      Jamais les maux de la société ne vien­nent du peuple, mais du gouvernement. Comment n'en serait-il pas ainsi? L'intérêt du peuple, c'est le bien public; l'intérêt de l'homme en place est un inté­rêt privé. Pour être bon, le peuple n'a besoin que de se préférer lui-même à ce qui n'est pas lui; pour être bon, il faut que le magistrat s'immole lui-même au peuple (...).

      Concluez donc que le premier objet de toute constitution doit être de défen­dre la liberté publique et individuelle contre le gouvernement lui-même.

      C'est précisément cet objet que les législateurs ont oublié: il se sont tous occupés de la puissance du gouverne­ment; aucun n'a songé aux moyens de le ramener à son institution. Ils ont pris des précautions infinies contre l'insur­rection du peuple, et ils ont encouragé de tout leur pouvoir la révolte de ses délégués. J'en ai déjà indiqué les rai­sons; l'ambition, la force et la perfidie ont été les législateurs du monde. Ils ont asservi jusqu'à la raison humaine, en la dépravant, et l'ont rendue complice de la misère de l'homme. Le despotisme a produit la corruption des mœurs, et la corruption des mœurs a soutenu le des­potisme. Dans cet état de choses, c'est à qui vendra son âme au plus fort pour légitimer l'injustice et diviniser la tyran­nie. Alors la raison n'est plus que folie; l'égalité, anarchie; la liberté, désordre; la nature, chimère; le souvenir des droits de l'humanité, révolte. Alors, on a des bastilles et des échafauds pour la

      vertu, des palais pour la débauche, des trônes et des chars de triomphe pour le crime. Alors, on a des rois, des prêtres, des nobles, des bourgeois; de la canaille; mais point de peuple et point d'hommes (...)

      Mais ne nous étonnons pas trop de tant d'injustices. Au sortir d'une si pro­fonde corruption, comment pouvaient ­ils respecter l'humanité, chérir l'égalité, croire à la vertu? Nous, malheureux! nous élevons le temple de la liberté avec des mains encore flétries des fers de la servitude! Qu'était notre ancienne édu­cation, sinon une leçon continuelle d'égoïsme et de sotte vanité? Qu'étaient nos usages et nos prétendues lois, sinon le code de l'impertinence et de la bas­sesse, où le mépris des hommes était soumis à une espèce de tarif et gradué suivant des règles aussi bizarres que mul­tipliées ? Mépriser et être méprisé; ram­per pour dominer; esclaves et tyrans tour à tour; tantôt à genoux devant un maître, tantôt foulant aux pieds le peu­ple (...).

      Posez d'abord cette maxime incontes­table: que le peuple est bon, et que ses délégués sont corruptibles; que c'est dans la vertu et dans la souveraineté du peuple qu'il faut chercher un préserva­tif contre les vices et le despotisme du gouvernement.

      De ce principe incontestable, tirons maintenant des conséquences pratiques, qui sont autant de bases de toute cons­titution libre.

      La corruption des gouvernements a sa source dans l'excès de leur pouvoir, et dans leur indépendance à l'égard du sou­verain. Remédiez à ce double abus.

      Commencez par modérer la puissance des magistrats (...)

      Quant à l'équilibre des pouvoirs, nous avons pu être les dupes de ce prestige, dans un temps où la mode semblait exiger de nous cet hommage à nos voisins, dans un temps où l'excès de notre pro­pre dégradation nous permettait d'admirer toutes les institutions étrangères qui nous offraient quelque faible image de la liberté. Mais, pour peu qu'on réflé­chisse, on s'aperçoit aisément que cet équilibre ne peut être qu'une chimère ou un fléau, qu'il supposerait la nullité absolue du gouvernement, s'il n'amenait nécessairement une ligue des pouvoirs rivaux contre le peuple; car on sent aisé­ment qu'ils aiment beaucoup mieux s'accorder que d'appeler le souverain pour juger sa propre cause. Témoin l'Angleterre, où l'or et le pouvoir du monarque font constamment pencher la balance du même côté; où le parti de l' opposition même ne paraît solliciter, de temps en temps, la réforme de la représentation nationale que pour l'éloi­gner, de concert avec la majorité qu'elle semble combattre ; espèce de gouverne­ment monstrueux, où les vertus publi­ques ne sont qu’une scandaleuse parade, où le fantôme de la liberté anéantit la liberté même, où la loi consacre le des­potisme, où les droits du peuple sont l'objet d’un trafic avoué, où la corrup­tion est dégagée du frein même de la pudeur.

      Eh ! que nous importent les combi­naisons qui balancent l'autorité des tyrans ? C’est la tyrannie qu'il faut extirper ; ce n’est pas dans les querelles de leurs maîtres que les peuples doivent chercher l’avantage de respirer quelques instants ; c’est dans leur propre force qu’il faut placer la garantie de leurs droits.(…)

      Fuyez la manie ancienne des gouver­nements de vouloir trop gouverner; laissez aux indiviidus, laissez aux familles le droit de faire ce qui ne nuit point à autrui; laissez aux communes le pou­voir de régler elles-mêmes leurs propres affaires, en tout ce qui ne tient point essentiellement à l’administration générale de la République. En un mot, rendez à la liberté ­individuelle tout ce qui n’appartient pas naturellement à l'auto­rité publique , et  vous aurez laissé d’autant moins de prise à l'ambition et à l’arbitraire.(…)

      La Constitution doit s’appliquer surtout à soumettre les fonctionnaires publics à une responsabilité imposante, en les mettant dans la dépendance réelle, non des individus, mais du souverain.

      Celui qui est indépendant des hommes se rend bientôt indépendant de ses devoirs: l'impunité est la mère comme la sauvegarde du crime, et le peuple est toujours asservi dès qu'il n'est plus craint.

      Il est deux espèces de responsabilités, l'une qu'on peut appeler morale et l'autre physique.

      La première consiste principalement dans la publicité; mais suffit-il que la Constitution assure la publicité des opé­rations et des délibérations du gouver­nement ? Non; il faut encore lui don­ner toute l'étendue dont elle est susceptible.

      La nation entière a le droit de connaî­tre la conduite de ses mandataires. Il faudrait, s'il était possible, que l'assem­blée des délégués du peuple délibérât en présence du peuple entier. Un édifice vaste et majestueux, ouvert à 12 000 spectateurs, devrait être le lieu des séan­ces du corps législatif. Sous les yeux d'un si grand nombre de témoins, ni la corruption, ni l'intrigue, ni la perfidie n'oseraient se montrer; la volonté géné­rale serait seule consultée, la voix de la raison et de l'intérêt public serait seule entendue (.. .).

      Quelque nécessaire qu'il soit de con­tenir les magistrats, il ne l'est pas moins de les bien choisir: c'est sur cette dou­ble base que la liberté doit être fondée. Ne perdez pas de vue que, dans le gou­vernement représentatif, il n'est pas de lois constitutives aussi importantes que celles qui garantissent la pureté des élec­tions

      Faites en sorte que le peuple puisse assister aux assemblées publiques, car lui seul est l'appui de la liberté et de la jus­tice : les aristocrates, les intrigants en sont les fléaux.

      Qu'importe que la loi rende un hom­mage hypocrite à l'égalité des droits, si la plus impérieuse de toutes les lois, la nécessité, force la partie la plus saine et la plus nombreuse du peuple à y renon­cer ! Que la patrie indemnise l'homme qui vit de son travail, lorsqu'il assiste aux assemblée publiques; qu'elle sala­rie, par la même raison, d'une manière proportionnée, tous les fonctionnaires publics; que les règles des élections, que les formes des délibérations soient aussi simples, aussi abrégées qu'il est possi­ble ; que les jours des assemblées soient fixés aux époques les plus commodes pour la partie laborieuse de la nation.

      Que l'on délibère à haute voix: la publicité est l'appui de la vertu, la sau­vegarde de la vérité, la terreur du crime, le fléau de l'intrigue. Laissez les ténèbres et le scrutin secret aux criminels et aux esclaves: les hommes libres veulent avoir le peuple pour témoin de leurs pen­sées. Cette méthode forme les citoyens et les vertus républicaines. Elle convient à un peuple qui vient de conquérir sa liberté et qui combat pour la défendre. Quand elle cesse de lui convenir, la République n'est déjà plus (…).

      On me demandera peut-être com­ment, avec des précautions si sévères contre les magistrats, je puis assurer l'obéissance aux lois et au gouverne­ment. Je réponds que je l'assure davan­tage précisément par ces précautions là mêmes. Je rends aux lois et au gouver­nement toute la force que j'ôte aux vices des hommes qui gouvernent et qui font des lois (...).

      Quand la loi a pour principe l'intérêt public, elle a le peuple lui-même pour appui, et sa force est la force de tous les citoyens, dont elle est l'ouvrage et la propriété. La volonté générale et la force publique ont une origine commune. La force publique est au corps politique ce qu'est au corps humain le bras qui exé­cute spontanément ce que la volonté commande, et repousse tous les objets qui peuvent menacer le cœur ou la tête.

      Quand la force publique ne fait que seconder la volonté générale, l'Etat est libre et paisible: lorsqu'elle la contra­rie, l'Etat est asservi et agité.

      La force publique est en contradiction avec la volonté générale dans deux cas: ou lorsque la loi n'est pas la volonté générale; ou lorsque le magistrat l'emploie pour violer la loi. Telle est l'horrible anarchie que les tyrans ont établie de tout temps, sous le nom de tranquillité, d'ordre public, de législa­tion et de gouvernement: tout leur art est d'isoler et de comprimer chaque

      citoyen par la force, pour les asservir tous à leur odieux caprices, qu'ils déco­rent du nom de lois.

      Législateurs, faites des lois justes; magistrats, faites-les religieusement exé­cuter : que ce soit là toute votre politi­que, et vous donnerez au monde un spectacle inconnu, celui d'un grand peu­ple libre et vertueux.

    ________________________________________________________


    J.Jaurès: Histoire socialiste de la Révolution française

    ""C'est le régime municipal surtout qui fut décisif. D'abord, il mettait  en mouvement, et si je puis dire, en vibration, toutes les cellules, toutes les fibres de l'organisme social. Il y eut en effet 44 000 municipalités.Sieyès aurait voulu qu'il n'y eut qu'un petit nombre de communes et l'Assemblée constituante elle-même, vers la fin de son mandat, quand elle révisa la Constitution, songea à en réduire le nombre sous prétexte que cette extraordinaire multiplicité favorisait "l'anarchie" et rendait tout le mouvement d'ensemble impossible (...)."

    En favorisant ainsi le jeu des forces populaires, elle ne favorisa point, comme le dit Taine, "l'anarchie spontanée" mais au contraire le gouvernement spontané; c'est l'action incessante et toujours éveillée de ces municipalités innombrables qui suppléa à l'inévitable défaillance du pouvoir exécutif, maintint l'ordre, châtia ou prévint les complots (...) et multiplia les prises de la révolution sur le pays.


    __________________________________________________________

    VICTOR HUGO
    Un chapitre de «93 » de Victor HUGO, en défense de la Révolution française :
    «
    fournaise, mais forge», «terreur» et «progrès».

    Certes, Hugo, prisait l'affrontement des contraires comme moteur et ressort de son oeuvre romanesque.

    Mais l'avènement de la première république n'est-il pas le produit positif des affrontements les plus violents entre les classes, entre le vieux monde et le nouveau? 

     

    « chapitre IX
    En même temps qu'elle dégageait de la révolution, cette assemblée produisait de la civilisation. Fournaise, mais forge. Dans cette cuve où bouillonnait la terreur, le progrès fermentait. De ce chaos d'ombre et de cette tumultueuse fuite de nuages, sortaient d'immenses rayons de lumière parallèles aux lois éternelles. Rayons restés sur l'horizon, visibles à jamais dans le ciel des peuples, et qui sont, l'un la justice, l'autre la tolérance, l'autre la bonté, l'autre la raison, l'autre la vérité, l'autre l'amour. La Convention promulguait ce grand axiome: La liberté du citoyen finit où la liberté d'un autre citoyen commence; ce qui résume en deux lignes toute la sociabilité humaine. Elle déclarait l'indigence sacrée; elle déclarait l'infirmité sacrée dans l'aveugle et dans le sourd-muet devenus pupilles de l'Etat, la maternité sacrée dans la fille-mère qu'elle consolait et relevait, l'enfance sacrée dans l'orphelin qu'elle faisait adopter par la patrie, l'innocence sacrée dans l'accusé acquitté qu'elle indemnisait. Elle flétrissait la traite des noirs; elle abolissait l'esclavage. Elle proclamait la solidarité civique. Elle décrétait l'instruction gratuite. Elle organisait l'éducation nationale par l'école normale à Paris, l'école centrale au chef-lieu, et l'école primaire dans la commune. Elle créait les conservatoires et les musées. Elle décrétait l'unité de code, l'unité de poids et de mesures, et l'unité de calcul par le système décimal. Elle fondait les finances de la France, et à la longue banqueroute monarchique elle faisait succéder le crédit public. Elle donnait à la circulation le télégraphe, à la vieillesse les hospices dotés, à la maladie les hôpitaux purifiés, à l'enseignement l'école polytechnique, à la science le bureau des longitudes, à l'esprit humain l'institut. En même temps que nationale, elle était cosmopolite. Des onze mille deux cent dix décrets qui sont sortis de la Convention, un tiers a un but politique, les deux tiers ont un but humain. Elle déclarait la morale universelle base de la société et la conscience universelle base de la loi. Et tout cela, servitude abolie, fraternité proclamée, humanité protégée, conscience humaine rectifiée, loi du travail transformée en droit et d'onéreuse devenue secourable, richesse nationale consolidée, enfance éclairée et assistée, lettres et sciences propagées, lumière allumée sur tous les sommets, aide à toutes les misères, promulgation de tous les principes, la Convention le faisait, ayant dans les entrailles cette hydre, la Vendée, et sur les épaules ce tas de tigres, les rois. »

    ________________________________________________


    ROBESPIERRE & LA LIBERTE DES CULTES

    16 frimaire an II (6 décembre 1793)

    « Vous avez chargé le Comité de salut public de vous présenter aujourd’hui un projet de loi sur les moyens d’assurer le libre exercice des cultes. Je ne vous ferai aucune observation préalable, je me contenterai de vous lire le projet de décret :

     

    la Convention nationale, considérant ce qu’exigent d’elle les principes qu’elle a proclamés au nom du peuple français, et le maintien de la tranquillité publique :

     

     

    1˙ Défend toutes violences ou menaces contraires à la liberté des cultes. 2˙ La surveillance des autorités constituées et l’action de la force publique se renfermeront à cet égard, chacun pour ce qui les concerne, dans les mesures de police et de sûreté publique. 3˙ La Convention, par les dispositions précédentes, n’entend déroger en aucune manière aux lois répressives ni aux précautions de salut public contre les prêtres réfractaires ou turbulents et contre tous ceux qui tenteraient d’abuser du prétexte de la religion pour compromettre la cause de la liberté. Elle n’entend pas non plus fournir à qui que ce soit, aucun prétexte d’inquiéter le patriotisme et de ralentir l’essor de l’esprit public. La Convention invite tous les bons citoyens, au nom de la patrie, à s’abstenir de toutes disputes théologiques ou étrangères aux grands intérêts du peuple français, pour concourir de tous leurs moyens au triomphe de la République et à la ruine de ses ennemis. L’adresse, en forme de réponse aux manifeste des rois ligués contre la République, décrétée par la Convention nationale le 15 frimaire, sera réimprimée par les ordres des administrations de district, pour être étendue et affichée dans l’étendue de chaque district. Elle

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    sera lue, ainsi que le présent décret, au prochain jour de décadi, dans les assemblées de communes ou de sections, par les officiers municipaux ou par les présidents des sections »       

     

     

     


     

     

    Contre la "DECHRISTIANISATION ":

    -Collot-d'Herbois, Robespierre, Carnot et Billaud-Varenne-

    Adresse au représentant en mission dans l'Oise et la Somme  

    « Il nous a paru que dans vos dernières opérations vous avez frappé trop violemment sur les objets du culte catholique. Une partie de la France, et surtout du Midi, est encore fanatisée. Il faut bien se garder de fournir aux contre-révolutionnaires hypocrites, qui cherchent à allumer la guerre civile, aucun prétexte qui semble justifier leurs calomnie. »


    Propriété et subsistance: Discours du 2 décembre 1792 à la Convention:

    « La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour la cimenter ; c’est pour vivre d’abord que l’on a des propriétés. Il n’est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes. »

     


     ROBESPIERRE justifie son besoin personnel de croire en un Dieu

    « La superstition, il est vrai, est un des appuis du despotisme, mais ce n’est point induire les citoyens dans la superstition que de prononcer le nom de la divinité, j’abhorre autant que personne toutes ces sectes impies qui se sont répandues dans l’univers pour favoriser l’ambition, le fanatisme et toutes les passions, en se couvrant du pouvoir secret de l’éternel qui a créé la nature et l’humanité, mais je suis bien loin de la confondre avec ces imbéciles dont le despotisme s’est armé. Je soutiens, moi, ces éternels principes sur lesquels s’étaie la faiblesse humaine pour s’élancer à la vertu. Ce n’est point un vain langage dans ma bouche, pas plus que dans celle de tous les hommes illustres qui n’en avaient pas moins de morale pour croire à l’existence de dieu. Oui, invoquer le nom de la providence et émettre une idée de l’être éternel qui influe essentiellement sur les destins des nations, qui me paraît à moi veiller d’une manière toute particulière sur la révolution française, n’est point une idée trop hasardée, mais un sentiment de mon cœur, un sentiment qui m’est nécessaire ; comment ne me serait-il pas nécessaire à moi qui, livré dans l’assemblée constituante à toutes les passions, à toutes les viles intrigues, et environné de tant d’ennemis nombreux, me suis soutenu. Seul avec mon âme, comment aurais-je pu soutenir des travaux qui sont au-dessus de la force humaine, si je n’avais point élevé mon âme. Sans trop approfondir cette idée encourageante, ce sentiment divin m’a bien dédommagé de tous les avantages offerts à ceux qui voulaient trahir le peuple. »

    ________________________________________________________________________________

    autres textes en voie de compilation à la fin ....

    DISCOURS CONTRE LA GUERRE 1791 

    Personne n'aime les missionnaires armés.

     

    "La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d'un politique est de croire qu'il suffise à un peuple d'entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois et sa constitution.

    Personne n'aime les missionnaires armés; et le premier conseil que donne la nature et la prudence, c'est de les repousser comme des ennemis.

    (...) quand le peuple (à Rome) réclamait ses droits contre les usurpations du sénat et des patriciens, le sénat déclarait la guerre, et le peuple, oubliant ses droits et ses outrages, ne s'occupait que de la guerre, laissait au sénat son empire, et préparait de nouveaux tiomphes aux patriciens."

    "La guerre est bonne pour les officiers militaires, pour les ambitieux, pour les agioteurs qui spéculent sur ces sortes d'évènements; elle est bonne pour les ministres dont elle couvre les opérations d'un voile plus épais et presque sacré; elle est bonne pour la cour, elle est bonne pour le pouvoir exécutif dont elle augmente l'autorité, la popularité, l'ascendant; elle est bonne pour la coalition des nobles, des intrigants, des modérés qui gouvernent la France."

    Robespierre -Ecrits- Claude MAZAURIC Messidor-Editions Sociales


    _________________________________________________________________

     

    • Pas de méprise, la Révolution de 1789 est une révolution bourgeoise.

    La classe bourgeoise qui s’identifie au Tiers-états veut instaurer la liberté économique et n’a besoin pour cela que d’une révolution politique, s’accommodant d’un roi constitutionnel.

     (Lors des commémorations de 1989 de la Révolution française, nombre d'organisateurs officiels et d'historiens courtisans, nostalgiques d'une monarchie constitutionnelle, avaient arrêté la Révolution à 1791...)

    Les droits politiques égaux, ce sont les droits de l’individu assimilé au bourgeois, au capitaliste de l’époque.

    •  La bourgeoisie a besoin d’une révolution politique pour détruire le système féodal et les rapports sociaux féodaux, se libérer de toutes les entraves à son essor, à son développement à la libre circulation:

    -suppression des impôts et taxes féodales, octrois, taxes douanières sur tout le territoire  etc.

    -instaurer un système d’unité de mesure unifié et unique sur tout le territoire.

    -Casser le monopole des corporations (ex-confréries religieuses) pour instaurer la libre concurrence. Tout en interdisant le droit de coalition des ouvriers. (Loi Le Chapelier de 1791)

    -libérer la main-d’œuvre (servage et corporations très réglementées)

    -unifier la langue nationale (abbé Grégoire)

    -un nouveau découpage territorial, les départements contre les provinces, baillages etc.

    -Unification de la nation indivisible. (l'abbé Grégoire)

    -S’attaquer à la monarchie absolue, de droit divin : c’est s’attaquer obligatoirement à l’Eglise catholique qui a modélisé  la monarchie absolue, son idéal (royaume de dieu sur la terre, Louis XIV : « Le monarque est le lieutenant de Dieu sur la Terre » : la monarchie de droit divin.

    • C’est sans compter avec le petit peuple : paysans, petits artisans, ouvriers, bas clergé (curés de village surtout) qui fait partie du Tiers-état et a rédigé ses cahiers de doléances.

        Le 4 août 1789, le Duc d'Aiguillon déclare à l'Assemblée: "Nous sommes prêts à envisager de renoncer à nos droits féodaux si on nous les rachète au DENIER TRENTE"

    Henri Guillemin (http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3448514-le-fonds-des-choses.htmltraduit ) traduit: DENIER TRENTE= "Si un paysan vient demain chez nous , avec trente annuités de droits féodaux, he bien, c'est fini, il ne payera plus jamais."

     Les "jacqueries", les mouvements paysans, mettent à mal le rachat des droits féodaux  :les paysans attaquent les châteaux, les abbayes et y brûlent les titres de propriété.

     

    Ce mouvement ne cessera pas, alimentera et poussera la Révolution  plus loin que ne le souhaitait la bourgeoisie:

    Jaurès in "Histoire socialiste de la Révolution"

    "Les paysans ne comprirent et ne retinrent que la première phrase du décret: L'Assemblée abolit entièrement le régime féodal. Elle leur apparut comme la consécration légale de leur soulèvement révolutionnaire et, à partir de ce jour, ils estimèrent décidément qu'ils ne devaient plus rien aux seigneurs..." Jaurès Histoire socialiste de la Révolution Française Tome 1 p 408 Editions Sociales 

    En 1793, Robespierre abolit définitivement le rachat des droits féodaux. 

    • L’importance de Robespierre, pour les libres penseurs :

    la question de la démocratie sociale. être) la haine des classes dirigeantes pour Robespierre comme la haine des philosophes (Voltaire...inégalité) en son temps.

    Robespierre commence en politique avec les plus pauvres, choisi par les savetiers-mineurs d’Arras, qu’il aide à rédiger leur cahier de doléance en avril 1789. Il est choisi comme représentant aux états généraux d’Artois puis aux états généraux nationaux.

    Il sera en phase avec les « sans-culottes » tout au long de la Révolution sauf peut-être à la fin.

    Exemple : la question du 10 août 1792. Robespierre fait voter le suffrage universel abolissant le suffrage censitaire. 

    • Sur la question sociale : Embryon des assurances sociales et des services publics. C'est Robespierre qui fait ajouter la "fraternité" à la devise républicaine "liberté-égalité-fraternité". C'est à dire la solidarité (future Sécurité sociale etc.)

    Décrets sur les secours!(lecture)

    Art.21 déclar. Des Dr. De l’H. de 1793

    • Sur la Démocratie : Il est d’une extrême actualité : Discours sur la représentation. La démocratie de mandat au coeur de la révolution. (lecture), le suffrage universel.   
    • Sur la propriété : Avec Robespierre, la propriété est limitée par la loi et non plus «  inviolable et sacrée »    

    (Cf l’art VI de son projet de déclaration : « La propriété est le droit qu’a chaque citoyen de jouir et de disposer de la portion de biens qui lui est garantie par la loi. »

    Appliquer à la propriété le principe de liberté qui s’arrête là où commence celle des autres

    (Amendements à la constitution de 1793).

    "On a des propriétés que pour vivre" 

    Il combat l’abus de propriété, les accapareurs, les agioteurs, les esclavagistes. Aujourd’hui, on dirait « les spéculateurs » et les « patrons voyous ».

    Il leur oppose « la vertu » et « l’incorruptibilité », les valeurs morales.

    (Cette « moralisation » des rapports sociaux du capitalisme avant la révolution industrielle, n’a pas grand chose à voir avec la prétention affichée de nombre d'hommes politiques et d'ONG (de vouloir « moraliser le capitalisme » aujourd’hui.).

    Art 1 : « Le but de la société est le bonheur commun », l’idéal petit-bourgeois du point de vue de classes.

    Il sera titillé par les hébertistes (sur sa gauche) et les girondins sur sa droite (luttes des classes)

    Forces sociales en action avant tout et non question de personnes, même si cela passe par des hommes.

    Sur la République :

    Dès le 10 août 1792, il rédige des pétitions  exigeant la déchéance du roi et l’élection d’une nouvelle représentation nationale (la Convention).

     

    Sur la question des rapports entre les peuples :

    -opposition à la guerre:" Les peuples n'aiment pas les missionnaires armés!"

     -internationalisme formulé:« droit des peuples à disposer de leur destin » (const 1793) 

    -Généraux contrôlés:"L'insubordination des généraux est la pire dans une république.  Dans un Etat libre, c'est le pouvoir militaire qui doit être le plus astreint."Circulaire St Just-Robespierre (citée par Henri Guillemin)

    Sur la question religieuse : La position de Robespierre interpellera les Libres penseurs en 1904 et 1905 pour la Loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, certains y voient encore un « calotin » invétéré.

    •  La grande bourgeoisie a besoin de l’Eglise pour maintenir le respect de la propriété, « inviolable et sacrée » par le peuple. La crainte du châtiment de Dieu pour ceux qui ne respecteraient pas la propriété privée. Voltaire  résumait son point de vue de propriétaire terrien de la façon la plus triviale: « Si dieu n’existait pas il faudrait l’inventer », sinon mes serviteurs me déposséderaient de mes couverts en argent, de ma vaisselle de luxe etc.

     

    • Il ne faut donc pas rompre avec l’Eglise catholique, elle est « nationalisée » avec indemnité et rachat. Les curés jureurs (52%) sont salariés de l’Etat (sorte de concordat napoléonien mais sans l’accord du pape)

    Mais le pape pie VI n’est pas de cet avis (Quod Aliquantur du 10 mars 1791)

     

    • Robespierre va s’opposer à la déchristianisation opérée par les représentants en mission, Fouché, Chaumette, car ils dressent une grande partie de la population contre la révolution, il ne faut pas créer de nouvelles « Vendées », jeter dans les bras des contre-révolutionnaires des peuples superstitieux. Chaumette formulera ce qu'on appelle pas encore "laïcité", suite aux remontrances de Robespierre :

    CHAUMETTE Pierre Gaspard Fervent déchristianisateur, il fait volte-face dans son discours prononcé à la Commune, le 28 novembre 1793 et formule clairement, dans les pas de Robespierre,ce qui se nommera la laïcité de l'Etat. "... J'estime que le conseil doit rejeter loin de lui toutes discussions relatives aux différents cultes. Peu nous importe que tel soit théiste ou athée, catholique ou grec, ou calviniste, ou protestant, qu'il croie à l'alcoran, aux miracles, aux loups-garous, aux contes des fées, aux damnés, cela ne nous regarde pas ; qu'il rêve tant qu'il voudra, pourvu que ces rêves ne soient ni trop bruyants, ni trop furieux, peu nous importe. Ne nous informons pas s'il va la messe, à la synagogue ou aux prêchés : informons-nous seulement, s'il est républicain ; ne nous mêlons pas de ses lubies, mêlons-nous d'administrer, de lui assurer le libre exercice de ses droits, même de celui de rêver.''

    LIRE LE TEXTE COMPLET SUR LE SITE: http://www.royet.org/nea1789-1794/archives/discours/chaumette_liberte_culte_28_11_93.htm

    -La liberté de conscience est introduite par Robespierre dans la Constitution:

    Article 7. - Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s'assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. - La nécessité d'énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.

    Cependant, l’instauration du culte d’Etat, le culte de « l’Etre suprême » ou chacun peut y reconnaître son propre dieu (catholique, protestant , juif, etc.), , ne peut être approuvé par les Libres-penseurs qui combattent toute forme d’Eglise constituée, tout en acceptant en son sein, les agnostiques, les déistes  et les athées.

     

    • Robespierre un « calotin » ?

    Sa véritable "auberge espagnole cultuelle"  Il faut la remettre dans le contexte historique du XVIIIe siècle où l’athéisme était impensable.

     Certain ont vu dans l’invention du culte de l’Etre suprême, la consolation à l’impuissance de réaliser les revendications des sans-culottes (droit au travail, aux caisses de secours de l’Etat,

     On ne peut qu’honorer Robespierre dont l’œuvre s’identifie aux acquis de la république, socle de la démocratie politique et sociale 

     Prémices et naissance de la reconnaissance des droits sociaux : la Sécurité sociale, des retraites et allocations familiales, des services publics, droit au travail.

    Démocratie : 

    -démocratie représentative, de mandat (tout le contraire de la  démocratie participative prônée actuellement, modèle des forums sociaux, Porto Allegre au Brésil etc.).

    -Droit de vote élargi (pas encore aux femmes cependant :« Sur le marc d’argent »(avril 1791)

    Les communes, les départements de la république une indivisible, véritable décentralisation, multipliant la représentation des citoyens : plus il y a  d’élus (de proximité), plus les citoyens sont représentés et plus il peuvent les contrôler.

      -Contre la peine de mort: Robespierre vote la mort de Louis Capet, la seule exception à la conviction qu'il défend et dont il n'est jamais fait mention..

    -Gracchus Babeuf après s’être opposé à Robespierre, reconnaîtra le point d’appui, l’acquis même embryonnaire  que constituait « le robespierrisme » vers l’égalité conséquente. Il bâtit son mouvement avec notamment d'anciens robespierristes. 

    • Le Mouvement ouvrier reprendra le flambeau :

    -Marx ne dit-il pas que les jacobins du 19e siècle ce sont les communistes?

    -La république est le socle démocratique sur lequel la classe ouvrière s’arc-boute pour conquérir son émancipation. C'est la classe ouvrière qui défend la République sur les barrricades de 1830, 1848, 1851 (petit peuple du midi notamment) , 1871, 1945.

    Voire à la Chambre, l'adresse de Jaurès à Ferry  : « Vous avez éteint la vieille chanson…. »( http://textuaire.over-blog.com/article-jaures-vous-avez-interrompu-la-vieille-chanson-90270972.html )

    Le peuple après ses droits politiques exige ses droits sociaux.

     marc pouyet, non historien, seul responsable du contenu de cet exposé 

     

     


     

     

    TEXTES A L'APPUI:

     

    ROBESPIERRE

    Le marc d’argent

     

    Discours à l’Assemblée constituante : 25 janvier 1790

    Messieurs, j'ai douté un moment si je devais vous proposer mes idées sur des dispositions que vous paraissez avoir adoptées. Mais j'ai vu qu'il s'agissait de défendre la cause de la Nation et de la liberté, ou de la trahir par mon silence, et je n'ai plus balancé.

    J'ai même entrepris cette tâche avec une confiance d'autant plus ferme que la passion impérieuse de la justice et du bien public, qui l'imposerait, m'était commune avec vous, et que ce sont vos propres principes et votre propre autorité que j'invoque en leur faveur.

    Pourquoi sommes-nous rassemblés dans ce temple des rois ? Sans doute pour rendre à la Nation française l'exercice des droits imprescriptibles qui appartiennent à tous les hommes. Tel est l'objet de toute Constitution politique. Elle est juste, elle est libre, si elle le remplit ; elle n'est qu'un attentat contre l'humanité, si elle le contrarie. Vous avez vous-mêmes reconnu cette vérité d'une manière frappante, lorsqu'avant de commencer votre grand ouvrage, vous avez décidé qu'il fallait déclarer solennellement ces droits sacrés, qui sont comme les bases éternelles sur lesquelles il doit reposer ;

    « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

    La souveraineté réside essentiellement dans la Nation.

    La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont le droit de concourir à sa formation, soit par eux-mêmes, soit par leurs représentants, librement élus.

    Tous les citoyens sont admissibles à tous les emplois publics, sans aucune autre distinction que celle de leur vertu et de leurs talents. »

    Voilà les principes que vous avez consacrés ; il sera facile maintenant d'apprécier les dispositions que je me propose de combattre, il suffira de les rapprocher de ces règles invariables de la société humaine.

    1° La loi est-elle l'expression de la volonté générale, lorsque le plus grand nombre de ceux pour qui elle est faite ne peut concourir à sa formation ? Non. Cependant interdire à tous ceux qui ne paient pas une contribution égale à trois journées d'ouvriers le droit même de choisir les électeurs destinés à nommer les membres de l'Assemblée législative, qu'est-ce autre chose que rendre la majeure partie des Français absolument étrangère à la formation de la loi ? Cette disposition est donc essentiellement anti-constitutionnelle et anti-sociale.

    2° Les hommes sont-ils égaux en droits, lorsque les uns jouissant exclusivement de la faculté de pouvoir être élus membres du corps législatif, ou des autres établissements publics, les autres de celle de les nommer seulement, les autres restent privés en même temps de tous ces droits ? Non ; telles sont cependant les monstrueuses différences qu'établissent entre eux les décrets qui rendent un citoyen actif ou passif, moitié actif, ou moitié passif, suivant les divers degrés de fortune qui lui permettent de payer trois journées, dix journées d'imposition directe ou un marc d'argent ? Toutes ces dispositions sont donc essentiellement anticonstitutionneIles, antisociales.

    3° Les hommes sont-ils admissibles à tous les emplois publics sans autre distinction que celle des vertus et des talents, lorsque l'impuissance d'acquitter la contribution exigée les écarte de tous les emplois publics, quels que soient leurs vertus et leurs talents ? Non ; toutes ces dispositions sont donc essentiellement anti-constitutionnelles et anti-sociales.

    4° Enfin la Nation est-elle souveraine, quand le plus grand nombre des individus qui la composent est dépouillé des droits politiques qui constituent la souveraineté ? Non, et cependant vous venez de voir que ces mêmes décrets les ravissent à la plus grande partie des Français. Que serait donc votre Déclaration des droits si ces décrets pouvaient subsister ? Une vaine formule. Que serait la Nation ? Esclave : car la liberté consiste à obéir aux lois qu'on s'est données, et la servitude à être contraint de se soumettre à une volonté étrangère. Que serait votre Constitution ? Une véritable aristocratie. Car l'aristocratie est l'état où une partie des citoyens est souveraine et le reste est sujet, et quelle aristocratie ! La plus insupportable de toutes, celle des riches.

    Tous les hommes nés et domiciliés en France sont membres de la société politique, qu'on appelle la Nation française, c'est-à-dire citoyens français. Ils le sont par la nature des choses et par les premiers principes du droit des gens. Les droits attachés à ce titre ne dépendent ni de la fortune que chacun d'eux possède, ni de la quotité de l'impôt à laquelle il est soumis, parce que ce n'est point l'impôt qui nous fait citoyens ; la qualité de citoyen oblige seulement à contribuer à la dépense commune de l'Etat, suivant ses facultés. Or vous pouvez donner des lois aux citoyens, mais vous ne pouvez pas les anéantir. Les partisans du système que j'attaque ont eux-mêmes senti cette vérité, puisque, n'osant contester la qualité de citoyens à ceux qu'ils condamnaient à l'exhérédation politique, ils se sont bornés à éluder le principe de l'égalité qu'elle suppose nécessairement, par la distinction de citoyens actifs et de citoyens passifs. Comptant sur la facilité avec laquelle on gouverne les hommes par des mots, ils ont essayé de nous donner le change en publiant, par cette expression nouvelle, la violation la plus manifeste des droits de l'homme.

    Mais qui peut être assez stupide pour ne pas apercevoir que ce mot ne peut ni changer les principes ni résoudre la difficulté, puisque déclarer que tels citoyens ne sont point actifs ou dire qu'ils n'exerceront plus les droits politiques attachés au titre de citoyen, c'est exactement la même chose dans l'idiome de ces subtils politiques ? Or je leur demanderai toujours de quel droit ils peuvent ainsi frapper d'inactivité et de paralysie leurs concitoyens et leurs commettants : je ne cesserai de réclamer contre cette locution insidieuse et barbare qui souillera à la fois et notre Code et notre langue, si nous ne nous hâtons de l'effacer de l'un et de l'autre, afin que le mot de liberté ne soit pas lui-même insignifiant et même dérisoire.

    Qu'ajouterai-je à des vérités si évidentes ? Rien, pour les représentants de la Nation, dont l'opinion et le vœu ont déjà prévenu ma demande ; il ne me reste qu'à répondre aux déplorables sophismes sur lesquels les ambitions et les préjugés d'une certaine classe d'hommes s'efforcent d'étayer la doctrine désastreuse que je combats ; c'est à ceux-là seulement que je vais parler. Le peuple ! des gens qui n'ont rien ! les dangers de la corruption ! l'exemple de l'Angleterre, celui des peuples que l'on suppose libres, voilà les arguments que l'on oppose à la justice et à la raison. Je ne devrais répondre que ce seul mot : le peuple, cette multitude d'hommes dont je défends la cause, a des droits qui ont la même origine que les vôtres. Qui vous a donné le pouvoir de le leur ôter ?

    L'utilité générale, dites-vous ! Mais est-il rien d'utile que ce qui est juste et honnête ? Et cette maxime éternelle ne s'applique-t-elle pas surtout à l'organisation sociale ? Et si le but de la société est le bonheur de tous, la conservation des droits de l'homme, que faut-il penser de ceux qui veulent l'établir sur la puissance de quelques individus et sur l'avilissement et la nullité du reste du genre humain ! Quels sont donc ces sublimes politiques, qui applaudissent eux-mêmes à leur propre génie, lorsqu'à force de laborieuses subtilités, ils sont enfin parvenus à substituer leurs vaines fantaisies aux principes immuables que l'éternel législateur a lui-même gravés dans le cœur de tous les hommes ! [...]

    Mais dites-vous : le peuple ! Des gens qui n'ont rien à perdre, pourront donc comme nous exercer tous les droits des citoyens ? Des gens qui n'ont rien à perdre ! Que ce langage de l'orgueil en délire est injuste et faux aux yeux de la vérité ! Ces gens dont vous parlez sont apparemment des hommes qui vivent, qui subsistent au sein de la société, sans aucun moyen de vivre et de subsister. Car s'ils sont pourvus de ces moyens-là, ils ont quelque chose, ce me semble, à perdre ou à conserver. Oui, les grossiers habits qui me couvrent, l'humble réduit où j'achète le droit de me retirer et de vivre en paix, le modique salaire avec lequel je nourris ma femme, mes enfants, tout cela, je l'avoue, ne sont point des terres, des châteaux, des équipages, tout cela s'appelle rien peut-être, pour le luxe et pour l'opulence ; mais c'est quelque chose pour l'humanité ; c'est une propriété sacrée aussi sacrée, sans doute, que les brillants domaines de la richesse. Que dis-je ! ma liberté, ma vie, le droit d'obtenir sûreté ou vengeance pour moi et pour ceux qui me sont chers, le droit de repousser l'oppression, celui d'exercer librement toutes les facultés de mon esprit et de mon cœur ; tous ces biens si doux, les premiers de ceux que la nature a départis à l'homme, ne sont-ils pas confiés comme les vôtres à la garde des lois ?

    Et vous dites que je n'ai point d'intérêt à ces lois ; et vous voulez me dépouiller de la part que je dois avoir comme vous dans l'administration de la chose publique ! et cela par la seule raison que vous êtes plus riches que moi ! Ah si la balance cessait d'être égale, n'est-ce pas en faveur des citoyens les moins aisés qu'elle devrait pencher ? Les lois, l'autorité publique, n'est-elle pas établie pour protéger la faiblesse contre l'injustice et l'oppression ? C'est donc blesser tous les principes sociaux que de la placer tout entière entre les mains des riches.

    Mais les riches, les hommes puissants ont raisonné autrement. Par un étrange abus des mots, ils ont restreint à certains objets l'idée générale de propriété ; ils se sont appelés seuls propriétaires, ils ont prétendu que les propriétaires seuls étaient dignes du nom de citoyens, ils ont nommé leur intérêt particulier l'intérêt général, et pour assurer le succès de cette prétention, ils se sont emparés de toute la puissance sociale. Et nous ! ô faiblesse des hommes ! nous qui prétendons les ramener aux principes de l'égalité et de la justice, c'est encore sur ces absurdes et cruels préjugés que nous cherchons, sans nous en apercevoir, à élever notre Constitution ? [...].

    Mais voyez, je vous prie, à quelles bizarres conséquences entraîne une grande erreur en ce genre. Forcés par les premières notions de l'équité, à chercher les moyens de la pallier, vous avez accordé aux militaires, après un certain temps de service, les droits de citoyens actifs comme une récompense. Vous les avez accordés comme une distinction aux ministres du culte, lorsqu'ils ne peuvent remplir les conditions pécuniaires exigées par vos décrets ; vous les accorderez encore, dans des cas analogues, par de semblables motifs. Or, toutes ces dispositions si équitables par leur objet sont autant d'inconséquences et d'infractions des premiers principes constitutionnels. Comment, en effet, vous qui avez supprimé tous les privilèges, comment avez-vous pu ériger en privilèges pour certaines personnes, et pour certaines professions, l'exercice des droits du citoyen ? Comment avez-vous pu changer en récompense un bien qui appartient essentiellement à tous ? D'ailleurs, si les ecclésiastiques et les militaires ne sont pas les seuls qui méritent bien de la patrie, la même raison ne doit-elle pas vous forcer à étendre la même faveur aux autres professions ? Et si vous la réservez au mérite, comment en avez-vous pu faire l'apanage de la fortune ; ce n'est pas tout ; vous avez fait, de la privation des droits du citoyen actif, la peine du crime, et du plus grand de tous les crimes, celui de lèse-Nation. Cette peine vous a paru si grande que vous en avez limité la durée, que vous avez laissé les coupables maîtres de la terminer eux-mêmes, par le premier acte de citoyen qu'il leur plairait de faire... Et cette même privation, vous l'avez infligée à tous les citoyens qui ne sont pas assez riches pour suffire à telle quotité, à telle nature de contribution ; de manière que, par la combinaison de ces décrets, ceux qui ont conspiré contre le salut et contre la liberté de la Nation, et les meilleurs citoyens, les défenseurs de la liberté, que la fortune n'aura point favorisés, ou qui auront repoussé la fortune pour servir la patrie, sont confondus dans la même classe. Je me trompe, c'est en faveur des premiers que votre prédilection se déclare ; car dès le moment où ils voudront bien consentir à faire la paix avec la Nation, et à accepter le bienfait de la liberté, ils peuvent rentrer dans la plénitude des droits du citoyen ; au lieu que les autres en sont privés indéfiniment, et ne peuvent les recouvrir que sous une condition qui n'est point en leur pouvoir. Juste ciel ! le génie et la vertu mis plus bas que la fortune et le crime par le législateur !

    Que ne vit-il encore, avons-nous dit quelquefois, en rapprochant l'idée de cette grande révolution de celle d'un grand homme qui a contribué à la préparer ! Que ne vit-il encore ce philosophe sensible et éloquent, dont les écrits ont développé parmi nous ces principes de morale publique qui nous ont rendus dignes de concevoir le dessein de régénérer notre patrie ! Eh bien ! s'il vivait encore, que verrait-il ? les droits sacrés de l'homme qu'il a défendus violés par la Constitution naissante et son nom effacé de la liste des citoyens ! Que diraient aussi tous ces grands hommes qui gouvernèrent les peuples les plus libres et les plus vertueux de la terre, mais qui ne laissèrent pas de quoi fournir aux frais de leurs funérailles et dont les familles étaient nourries aux dépens de l'État ; que diraient-ils, si revivant parmi nous, Ils pouvaient voir s'élever cette Constitution naissante ? Aristide ! la Grèce t'a surnommé le juste, t'a fait l'arbitre de sa destinée : la France régénérée ne verrait en toi qu'un homme de rien, qui ne paie point un marc d'argent ! En vain la confiance du peuple t'appellerait à défendre ses droits, il n'est point de municipalité qui ne te repoussât de son sein. Tu aurais vingt fois sauvé la patrie que tu ne serais point encore citoyen actif ni éligible... à moins que ta grande âme ne consentît à vaincre les rigueurs de la fortune aux dépens de la liberté ou de quelqu'une de tes vertus.

    Le despotisme lui-même n'avait pas osé imposer d'autres conditions aux citoyens qu'il convoquait : comment donc pourriez-vous dépouiller une partie de ces hommes-là, à plus forte raison la plus grande partie d'entre eux, de ces mêmes droits politiques qu'ils ont exercés en vous envoyant à cette Assemblée, et dont ils vous ont confié la garde ? Vous ne le pouvez pas sans détruire vous-mêmes votre pouvoir, puisque votre pouvoir n'est que celui de vos commettants. En portant de pareils décrets, vous n'agiriez pas comme représentants de la Nation : vous agiriez directement contre ce titre ; vous ne feriez point des lois, vous frapperiez l'autorité législative dans son principe. Les peuples mêmes ne pourraient jamais ni les autoriser, ni les adopter, parce qu'ils ne peuvent jamais renoncer, ni à l'égalité, ni à la liberté, ni à leur existence comme peuples, ni aux droits inaliénables de l'homme. Aussi, Messieurs, quand vous avez formé la résolution déjà bien connue de les révoquer, c'est moins parce que vous en avez reconnu la nécessité, que pour donner à tous les dépositaires de l'autorité publique un grand exemple du respect qu'ils doive ni aux peuples, pour couronner tant de lois salutaires, tant de sacrifices généreux, par le magnanime désaveu d'une surprise passagère, qui ne changea jamais rien ni à vos principes, ni à votre volonté constante et courageuse pour le bonheur des hommes. Que signifie donc l'éternelle objection de ceux qui vous disent qu'il ne vous est permis, dans aucun cas, de changer vos propres décrets ? Comment a-t-on pu faire céder à cette prétendue maxime cette règle inviolable, que le salut du peuple et le bonheur des hommes sont toujours la loi suprême, et imposer aux fondateurs de la Constitution française, celle de détruire leur propre ouvrage, et d'arrêter les glorieuses destinées de la Nation et de l'humanité entière, plutôt que de réparer une erreur dont ils connaissent tous les dangers ? Il n'appartient qu'à l’être essentiellement infaillible d'être immuable : changer est non seulement un droit, mais un devoir pour toute volonté humaine qui a failli. Les hommes qui décident du sort des autres hommes sont moins que personne exempts de cette obligation commune Mais tel est le malheur d'un peuple qui passe rapidement de la servitude à la liberté, qu'il transporte, sans s'en apercevoir, au nouvel ordre de chose, les préjugés de l'ancien dont il est certain que ce système de l'irrévocabilité absolue des décisions du Corps législatif n'est autre chose qu'une idée empruntée du despotisme. L'autorité ne peut reculer sans se compromettre, disait-il, quoiqu'en effet il ait été forcé quelquefois à reculer. Cette maxime était bonne en effet pour le despotisme, dont la puissance oppressive ne pouvait se soutenir que par l'illusion ou la terreur; mais l'autorité tutélaire des représentants de la Nation, fondée à la fois sur l'intérêt général et sur la force de la Nation même, peut réparer une erreur funeste, sans courir d'autre risque que de réveiller les sentiments de la confiance et de l'admiration qui l'environnent ; elle ne peut se compromettre que par une persévérance invincible dans des mesures contraires à la liberté, et réprouvées par l'opinion publique. Il est cependant quelques décrets que vous ne pouvez point abroger, ce sont ceux qui renferment la Déclaration des droits de l'homme, parce que ce n'est point vous qui avez fait ces lois, vous les avez promulguées. Ce sont des décrets immuables du législateur éternel déposés dans la raison et dans le cœur de tous les hommes avant que vous les eussiez inscrits dans votre code, que je réclame contre les dispositions qui les blessent et qui doivent disparaître devant eux. Vous avez ici à choisir entre les uns et les autres, et votre choix ne peut être incertain, d'après vos propres principes. Je propose donc à l'Assemblée nationale le projet de décret suivant :

    « L'Assemblée nationale, pénétrée d'un respect religieux pour les droits des hommes, dont le maintien doit être l'objet de toutes les institutions politiques ;

    Convaincue qu'une institution faite pour assurer la liberté du peuple français et pour influer sur celle du monde, doit être surtout établie sur ce principe ;

    Déclare que tous les Français, c'est-à-dire tous les hommes nés et domiciliés en France, ou naturalisés, doivent jouir de la plénitude et de l'égalité des droits du citoyen et sont admissibles à tous les emplois publics, sans autre distinction que celle des vertus et des talents. »

     

     

     


     

     

     

    ROBESPIERRE

    Le suffrage universel

     

    Discours à l’Assemblée constituante : 11 août 1791

    M. Robespierre : Le projet de vos comités tend à changer l’esprit de votre Constitution ; jamais question, du moins, ne mérita, de la part de l’Assemblée nationale, une attention plus sérieuse. Les comités vous proposent de supprimer le marc d’argent à une condition qui me paraît infiniment plus injuste et plus onéreuse à la Nation. Les motifs qui déterminent les comités à proposer de supprimer ce décret du marc d’argent relativement aux députés, s’appliqueront encore d’une manière bien plus forte aux électeurs. Un de ces principaux motifs est qu’il ne faut point gêner la confiance du peuple dans le choix de ses représentants. Or, le peuple est-il libre de choisir ses représentants lorsqu’il n’est pas même libre dans le choix des intermédiaires qu’il est obligé de commettre pour choisir ces mêmes représentants ; ou plutôt n’est-il pas évident que sa liberté est gênée d’une manière encore plus dangereuse, puisque, non seulement, il ne peut pas atteindre tout de suite le but, mais qu’il ne peut pas même arriver librement à l’intermédiaire qui doit ensuite le porter vers le but ?

    Un autre motif qui a déterminé les réclamations élevées de toutes parts contre le décret du marc d’argent, c’est qu’il ne faut point violer l’égalité ni concentrer les dignités dans la classe la plus riche de la Nation et il est évident que ce motif s’applique aux corps électoraux, et qu’il n’est pas moins important pour la Nation que les assemblées électorales soient ouvertes à tous les citoyens sans distinction de fortune aussi bien que le Corps législatif lui-même, puisque, encore un coup, ils ne peuvent envoyer leurs députés à la législature qu’en passant par l’intermédiaire des corps électoraux.

    Les comités, Messieurs, me paraissent être continuellement en contradiction avec eux-mêmes dans ce système. Vous avez, sur leur proposition, reconnu que la Constitution devait garantir, et vous avez dit, en effet, qu’elle garantissait que tout citoyen français était admissible à tous les emplois sans autre distinction que celle des vertus et des talents ; or, je prie les auteurs du système que je combats, de dire si la commission donnée à des citoyens de choisir pour  eux des représentants au Corps législatif n’est pas aussi un emploi ? Il en résulte donc que la garantie promise au nom de la Constitution est violée par le système des comités. (Applaudissements à l’extrême gauche et dans les tribunes).

    Messieurs, on conçoit les plus heureuses espérances lorsqu’on lit le début de notre Constitution et qu’on voit le scrupule avec lequel vous vous êtes appliqués à arracher les racines mêmes de toutes les distinctions de la noblesse et de tous les autres préjugés qui mettaient une classe de citoyens au-dessus de toutes les autres : mais que nous importe, Messieurs, qu’il ne nous reste plus de noblesse féodale si à ces préjugés absurdes, si à ces distinctions humiliantes pour les autres citoyens vous substituez une nouvelle distinction plus réelle, qui a beaucoup plus d’influence sur le sort et sur les droits des citoyens, puisqu’on y attache un droit politique, celui de décider du mérite des membres qui doivent représenter la Nation et, par conséquent, le bonheur du peuple.

    Que m’importe à moi citoyen, qu’il n’y ait plus de nobles, qu’il n’y ait plus de tous ces titres ridicules sur lesquels s’appuyait l’orgueil de quelques hommes, s’il faut que je voie succéder à ces privilégiés une autre classe à laquelle je serai obligé de donner exclusivement mon suffrage, afin qu’ils puissent discuter mes plus chers intérêts ! Qu’importe au citoyen, qu’il n’y ait plus d’armoiries, s’il voit partout la distinction de l’or. Il est évident qu’il est impossible d’imaginer une contradiction plus formelle et plus injuste que celle-là ; il est évident que si vous adoptiez le système des comités, cette garantie tant vantée, ne serait qu’un vain appât présenté à la Nation, et que vous tomberiez en contradiction avec vous-mêmes, contradiction qui lui permettrait de douter de votre bonne foi et de votre loyauté dans la défense de ses droits… (Murmures au centre. Applaudissements à l’extrême gauche.) N’est-il pas évident encore, que ce prétendu bienfait de la suppression du marc d’argent est illusoire, puisque l’usage sera établi et durera toujours, de choisir tous les députés dans les corps électoraux dès qu’une fois vous aurez reporté sur les électeurs la charge du décret du marc d’argent ? (Murmures.)

    Quels sont les motifs que le comité oppose à ces principes et à ces contradictions ? Le comité dit : « Il faut une garantie de l’indépendance et de la pureté des intentions de ceux qui devront choisir les représentants de la Nation… » D’abord, Messieurs, je conviens qu’il faut une garantie ; mais cette garantie est-ce la contribution, est-ce la fortune qui la donne ? Est-il vrai que la probité, que les talents se mesurent réellement sur la fortune ? Je dis que l’indépendance, la véritable indépendance est relative, non pas à la fortune, mais aux besoins, mais aux passions des hommes ; et je dis qu’un artisan, qu’un laboureur qui paye les 10 journées de travail exigées par vos précédents décrets est plus indépendant qu’un homme riche, parce que ses désirs et ses besoins sont encore plus bornés que sa fortune, parce qu’il n’est point accablé de toutes ces passions ruineuses, enfants de l’opulence. Ces idées sont morales, sans doute ; mais elles n’en sont pas moins dignes d’être présentées à l’Assemblée nationale.

    Un membre : C’est trop fort, Monsieur Robespierre !

    M. Robespierre : Ce ne sont pas là des surfaces sans profondeur et des lignes sans largeur (Rires) J’examine donc avant tout si vous avez le profit d’exiger que les électeurs payent une contribution plus forte que celle que vous avez décrétée, et je dis que non ; pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas porter atteinte vous-mêmes à la garantie de la liberté, de la justice, de la Constitution, parce que vous ne pouvez pas, de la manière la plus formelle et la plus évidente, effacer ces principes fondamentaux de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que vous avez reconnue comme la base de votre Constitution.

    On nous parle de garantie, mais chez quel peuple libre a-t-on exigé cette garantie ? Je ne parle point de l’Angleterre ni même de l’Amérique…(Rires.) Avant de censurer cette idée et de l’improuver, il aurait fallu la prévoir, et donner le temps d’en faire le développement ; il serait trop facile de prouver que l’Amérique se trouve dans des circonstances infiniment différentes, et que ce que je regarde comme un vice est compensé par d’autres lois que nous n’avons pas chez nous.

    Je reviens à ce que je disais ; je dis que les peuples libres ont dédaigné, ont méprisé cette garantie ; que les plus grands législateurs de l’Antiquité l’ont regardée comme une injuste absurdité ; car les plus grands législateurs sont ceux qui ont fondé la législation sur la morale. Aristide subjugua seul par sa vertu les suffrages, non seulement de sa patrie, mais de la Grèce entière… (Murmures.) Quel eût été le résultat du système du comité ? C’est que le fils de ce grand homme, précisément parce que son père, après avoir administré les deniers publics, serait mort sans avoir laissé de quoi se faire enterrer, n’aurait seulement pas pu être électeur…

    Un membre : Il aurait été élu.

    M. Robespierre : Quelle serait la garantie de Rousseau ? Il ne lui eût pas été possible de trouver accès dans une assemblée électorale ! Cependant, il a éclairé l’humanité, et son génie puissant et vertueux a préparé vos travaux : d’après les principes des comités, nous devrions rougir d’avoir élevé une statue à un homme qui ne payait par un marc d’argent.

    Je dis que tout homme, que tout citoyen français a une garantie suffisante de son aptitude à recevoir toutes les marques possibles de la confiance de ses concitoyens dans la qualité d’homme et de citoyen ; je dis qu’il n’est pas vrai qu’il faille être riche pour tenir à sa patrie ; je dis qu’il est pour les hommes des intérêts sacrés et touchants qui attachent à ses semblables et à la société, des intérêts absolument indépendants de la fortune et de tel ou tel degré de richesse ou de contribution ; ces intérêts primitifs de l’homme : c’est la liberté individuelle, ce sont les jouissance de l’âme, c’est l’intérêt qu’on attache à la propriété la plus petite ; car l’intérêt à la conservation de sa chose est proportionné à la modicité de sa fortune, et l’artisan qui ne paye que 10 journées de travail tient à son salaire, tient à des petites épargnes, tient aux moyens qui le mettent en état de vivre avec sa famille autant que le riche tient à d’immenses domaines ; et ces propriétés sont d’autant plus sacrées qu’elles touchent de plus près aux besoins et à la subsistance nécessaire de l’homme ; elles n’en sont que plus sacrées aux yeux de la loi. Par conséquent, bien loin d’éloigner ceux qui ont ce degré de fortune des droits que leur donne la nature, il faut les leur continuer, afin qu’ils puissent influer le plus qu’il est possible sur la conservation de la chose publique et sur les lois qui doivent protéger tous les citoyens.

    Et n’est-ce pas une contradiction dans l’ordre social que, les lois étant faites pour protéger les plus faibles, les plus faibles étant ceux qui ont le plus besoin de la protection des lois, les hommes puissants, les hommes riches étant ceux qui peuvent les éluder plus facilement, et se passer, par leur crédit et leurs ressources personnelles, de la protection des lois ; n’est-il pas injuste que de tels hommes aient plus d’influence sur les lois que la partie qui en a le plus besoin !

    Ces idées me paraissent établir d’une manière irrésistible et invariable l’intérêt social et celui de la justice, qui ne peuvent jamais être séparés ; car pour décider une question, il suffit de se rappeler ce seul principe, que rien n’est utile que ce qui est honnête et juste ; or, pouvez-vous dire qu’il est juste, qu’il est honnête d’ôter à une si grande multitude de citoyens le droit de donner leurs suffrages à ceux qui leur en paraîtront dignes, sans distinction de fortune, et à tous les citoyens de recevoir les preuves de la confiance de leurs concitoyens ? Non, et pour vous convaincre tous que ce serait la plus grande des injustices, rappelez-vous à vous-mêmes quel est votre caractère et votre titre ; quels sont ceux qui vous ont envoyés dans cette Assemblée ? Sont-ce des électeurs calculés sur un demi-marc, sur un marc d’argent ? (Non ! non !)

    Messieurs, ce sont ceux qui ont été nommés par le peuple que j’atteste sur ce fait ; je les rappelle au titre de leur convocation, qui portait que : « Tout Français ou naturalisé Français, payant une imposition quelconque, serait admis à concourir à la nomination des députés » ; et je leur rappelle que nulle loi n’a éloigné des assemblées un seul homme pour raison de fortune et de contribution. Je demande maintenant si vous, qui êtes arrivés ici sans titre, et qui tenez vos pouvoirs de ces hommes-là, dont une grande partie n’atteignait pas la condition que vous leur imposez ; je vous demande si vous pouvez vous servir des pouvoirs qu’ils vous ont confiés, et si vous pouvez leur dire : le jour où vous nous avez investis du pouvoir de défendre et de garder vos droits, ce jour-là vous les avez perdus ; vous ne rentrerez plus dans ces assemblées où vous nous avez donné votre confiance ; nous n’avons point de garantie de votre indépendance et de votre probité… : nous-mêmes, nous ne sommes donc pas purs, puisqu’enfin nous avons été choisis et nommés par des électeurs qui ne payaient plus (Applaudissements).

    Je conclus de tout ce que je viens de dire, que d’après les principes de la morale, par conséquent de la politique des législateurs de la France, l’intérêt du peuple exige que vous révoquiez, non seulement le décret du marc d’argent, mais aussi les conditions d’éligibilité prescrites pour les électeurs.

     

     


    ROBESPIERRE ET LA TELEVISION PUBLIQUE / à propos de l'accusation de "génocide"

      http://www.fnlp.fr/spip.php?article727

     

    SUR CETTE QUESTION, LIRE:

    révolution française actes 2009 

    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Pourquoi la Libre-Pensée honore Robespierre + textes
    Partager via Gmail

    votre commentaire

  •  

    Communiqué du Bureau européen de coordination de la Libre Pensée

    Accueil > [Français] Association Internationale de Libre Pensée (AILP) > A. Séparation entre religions et Etats > BECLP contre les 1 300 croix en Espagne

    BECLP contre les 1 300 croix en Espagne

    vendredi 3 octobre 2014

    Toutes les versions de cet article : [Deutsch] [English] [Español] [français]

    Communiqué du BECLP
    Bureau européen de coordination de la Libre Pensée

    Le BECLP informe les organisations laïques et de libre Pensée


    Les faits :

    Selon le site Laicismo.org, des groupes catholiques veulent installer 1 300 croix dans la Sierra GUADARRAMA (près de Madrid en Espagne).

    « A ce jour, ils ont installé quatre symboles religieux, mais leur intention est d’arriver à 1 300. Cette initiative de divers groupes catholiques vise à installer dans les sommets de la Sierra de Guadarrama un total de 1 300 croix », selon la convocation officielle diffusée par internet et distribuée au travers des portails internet catholiques,

    Les organisateurs sont, entre autre, l’Association Cruz de San Andrès et la Cruz de Borgoña, cette dernière étant de caractère Carliste (soutenant la lignée de Charles X et des Bourbons). « Cette action vise à défendre les valeurs comme l’abnégation et le courage ». Selon InfoVaticana, les participants qui défendent cette action " sans préjugés " sont mus par une " ardeur apostolique ".

    Dans une note publiée dans le portail Hispanidad, également d’inspiration catholique, les coordinateurs expliquent que cette initiative est menée par des " jeunes valeureux " disposés à accomplir " une petite héroïcité ". En effet, ils indiquent qu’il est indispensable de porter l’eau et la pierre nécessaires pour l’élaboration du ciment pour l’installation et la fixation permanente sur la " cime couronnée ".

    Comme le montrent les vidéos des éditions antérieures (celle de cette année étant la quatrième), le groupe de catholiques monte chaque année sur un sommet, dans le cadre d’une excursion qui coûte 10 euros par personne. Les fidèles marcheurs escaladent les sentiers, chargés de croix, d’une représentation de la Vierge et des drapeaux espagnols et du Vatican. Après quoi, ils s’y photographient.

    Notons que deux nouveaux objectifs ont été ajoutés aux intentions énoncées dans les éditions précédentes : susciter l’engagement et la cohérence des chrétiens " contre l’invasion islamique à venir " et la lutte contre « l’accommodation libérale qui envahit la société ».

    Ainsi, le 9 août dernier, lors de sa quatrième édition, la cime de la Maliciosa (1540m), en plein parc national de Guadarrama, a été « couronnée » par une croix de quatre mètres de haut.

    Des initiatives illégales

    Le quotidien La Cronica del Norte informe que de nombreux collectifs de montagnards et marcheurs se sont alarmés au travers des réseaux sociaux, dénonçant la présence de ces croix et de figures de la Vierge sur les cimes de la Sierra de Guadarrama.

    Les agents forestiers de Peñalara ont publié une page sur Facebook où ils expliquent que ces groupes n’ont pas obtenu d’autorisations. Les agents alertent des dangers pour la Sierra d’une pareille initiative, effectuée sans permis.

    De son côté, l’institut géographique national a expliqué que ces croix sont installées sur des points géodésiques, c’est-à-dire, des lieux où l’institut a installé des balises en forme de cônes pour aider à la localisation. Un permis spécial est nécessaire pour mettre en place ces éléments permanents.

    Après le tumulte entraîné par cette affaire, le ministère de l’Environnement de Madrid a exhorté les organisations religieuses à suspendre cette activité pour laquelle « aucun permis n’a été délivré. » Selon un porte-parole du ministère, des permis ne sont accordés que pour des occasions spéciales comme l’anniversaire de la Société royale espagnole d’alpinisme Peñalara, qui a été autorisée à placer une plaque commémorative.

    Objectif 1 300 persiste et signe

    http://laicismo.org/detalle.php?pk=37236

    Les groupes religieux qui sont à l’initiative de l’érection de ces croix répondent au ministère, enthousiastes : "A tous ceux qui résistent à la liberté de la foi catholique : toute vierge ou croix qui sera l’objet de démolition sera un motif inexcusable pour multiplier par deux le nombre de croix." Selon eux, cette ruée à l’implantation de croix a été décidée "directement de Rome" sans toutefois expliquer sa relation exacte avec le Vatican et persistera "tant qu’il restera un catholique en Espagne, avec un zèle apostolique, ils lèveront des croix, au nom de la Vérité ".

    Les participants "vont continuer d’entreprendre cet événement régulièrement, jusqu’à atteindre le nombre de 1 300 sommets sur toute la géographie espagnole, avec des croix et la Vierge", car transporter et installer des symboles religieux dans les montagnes est, disent-ils : "légitime, honorable et digne d’une activité chrétienne pour promouvoir l’ardeur apostolique ». De plus, ils annoncent qu’ils prendront toutes les mesures nécessaires "pour éviter les boycotts futurs » de leur site officiel, qui reste inaccessible.

    Une idée copiée

    Le site laicismo.org précise : « Ce qui se passe avec la Sierra de Guadarrama est une idée copiée. Près de la ville de Siauliai en Lituanie, il y a ce qu’on appelle la "Colline des Croix", créée lors de la répression tsariste des soulèvements pour l’indépendance de la Lituanie en 1831. Il y a eu plusieurs tentatives pour les faire disparaître dans la période soviétique (1961, 1973 et 1975), mais les croix sont apparues de nouveau. Aujourd’hui, il y a des milliers de croix (dont la croix en bois blanc donnée par Jean-Paul II durant son voyage officiel dans le pays). Ceci donne un panorama vraiment laid que vous voyez sur la photo ci-dessous. » (Voir http://laicismo.org/detalle.php?pk=37242)

    Poser des croix sur les montagnes espagnoles, une revendication de « l’intégrisme religieux » pour Europa Laica

    Le Président d’Europa Laica, Francisco Delgado, a traité de « fondamentalisme religieux » l’objectif des diverses organisations chrétiennes.

    Le ministère de l’Environnement de la Communauté de Madrid a déjà averti qu’il ne peut pas être installé objets dans les espaces publics naturels sans permis, de sorte que le gouvernement régional "adopte une attitude correcte face à un comportement illégal », comme l’indique à Servimedia Francisco Delgado.

    Selon le président d’Europa Laica, ce comportement est loin d’attirer de nouvelles personnes au christianisme, mais au contraire, il produit plus de rejet dans la population, et, à son avis, « le seul objectif poursuivi est d’installer des symboles religieux partout pour faire une démonstration de force, pour qu’on voit qu’ils sont la religion de la majorité ».

    D’autre part, Francisco Delgado a précisé que, face à ce comportement, ils travailleront avec les organisations environnementales pour arrêter l’implantation de ces objets dans les zones naturelles, « parce que c’est quelque chose qui est totalement illégal. »

    Le Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée apporte son soutien aux organisations laïques espagnoles dans ces diverses protestations contre cette tentative d’imposer un culte à tout un pays.

    Ce document est aussi disponible en format PDF.

     


     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • vendredi 26 septembre 2014 par  federation nationale

     

    La Fédération nationale de la Libre Pensée informe que sa Fédération départementale des Bouches-du-Rhône a obtenu de la Mairie de Marseille que le nom de Robespierre, le grand révolutionnaire que la Libre Pensée a toujours honoré, garde son nom sur la place du 9ème arrondissement de Marseille. Si cet exemple pouvait inspirer la Mairie de Paris, la Libre Pensée en serait ravie.

    L’annonce d’un éventuel changement de nom de la place Robespierre à Mazargues (Marseille 9éme) a été la cause d’une vive émotion et a conduit de nombreux républicains, avec au premier rang la Libre Pensée, à organiser la mobilisation.

    M. Ricca, conseiller municipal de Marseille, délégué à la voirie et responsable de la commission du nom des rues a reçu à la mairie de Marseille le 1er juillet 2014, une délégation de la Fédération départementale de la Libre Pensée, à laquelle il a notamment déclaré :

    « Robespierre est un personnage incontournable de la Révolution, qui a marqué l’histoire. (...) Si j’étais seul à décider, je n’y toucherais pas. Je considère qu’on ne peut pas gommer l’histoire. ».

    La Libre Pensée a rendu compte par un communiqué public de cette entrevue qu’elle juge positive.

    Cet été, M. Jean Claude Gaudin, Sénateur-Maire de Marseille a adressé un courrier à une animatrice de l’action pour le maintien de la Place Robespierre :

    « Il est vrai qu’au cours d’une réunion, le changement d’appellation de cette place a été évoqué et si j’ai bien compris, le maire des 9éme et 10éme arrondissements n’avait alors exclu aucune hypothèse. J’ai eu l’occasion d’évoquer cette question avec Lionel Royer-Perreaut, je lui ai fait part de ma volonté de voir cette place continuer à s’appeler Robespierre.

    En ce qui me concerne, je ne proposerai pas une délibération au Conseil Municipal, tendant à donner une nouvelle appellation à cette place . »

    Place Robespierre à Marseille : Où en est-on ?

    place Robespierre Marseille (9eme Arrt)

    La Fédération départementale de la Libre Pensée apprécie positivement cette décision de Monsieur le Sénateur-Maire, qui confirme le maintien de la place Robespierre.

    Pour la Libre Pensée, association d’éducation populaire et d’action sociale :

    - la Révolution française fut un moment de progrès historique de l’Humanité. Elle instaura la République, une et indivisible, fondée sur les principes de liberté, en premier lieu de liberté de conscience, d’égalité devant la loi de tous les citoyens et de fraternité.

    - l’action pour faire connaître la véritable œuvre historique de Robespierre n’est en rien une nostalgie ; C’est le combat actuel, permanent, des Lumières, de la Raison humaine, contre les oppressions et les obscurantismes de toutes sortes : économiques, religieux et politiques.

    Marseille, le 12 septembre 2014

     


     Et à Manosque?

    2 courriers transmis par Claude Testanière pour une rue Robespierre:

    Télécharger « Courrier MAIRE RUE ROBESPIERRE 2013.06.03.pdf »

    Télécharger « Courrier MAIRE RUE ROBESPIERRE 2013.07.06.pdf »


     

    ÉCLAIRAGE sur le bien-fondé de l'action de Robespierre

    Place Robespierre à Marseille : Où en est-on ?

    Pourquoi la Libre Pensée honore Robespierre

    http://librepensee04.over-blog.com/page-3238060.html


     Discours contre la guerre (1791)

    "Personne n'aime les missionnaires armés"

    Robespierre

     

    La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d'un politique est de croire qu'il suffise à un peuple d'entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois et sa constitution.

    Personne n'aime les missionnaires armés; et le premier conseil que donne la nature et la prudence, c'est de les repousser comme des ennemis...

     

    (...) quand le peuple (à Rome) réclamait ses droits contre les usurpations du sénat et des patriciens, le sénat déclarait la guerre, et le peuple, oubliant ses droits et ses outrages, ne s'occupait que de la guerre, laissait au sénat son empire, et préparait de nouveaux tiomphes aux patriciens.

    La guerre est bonne pour les officiers militaires, pour les ambitieux, pour les agioteurs qui spéculent sur ces sortes d'évènements; elle est bonne pour les ministres dont elle couvre les opérations d'un voile plus épais et presque sacré; elle est bonne pour la cour, elle est bonne pour le pouvoir exécutif dont elle augmente l'autorité, la popularité, l'ascendant; elle est bonne pour la coalition des nobles, des intrigants, des modérés qui gouvernent la France.

    Robespierre -Ecrits- Claude MAZAURIC Messidor-Editions Sociales


     

     

    Discours de Robespierre aux Jacobins contre la guerre

    MessagePremier discours contre la guerre, prononcé au club des Jacobins le 18 décembre 1791

     
    Extrait (...)

    La guerre est toujours le premier voeu d'un gouvernement puissant qui veut devenir plus puissant encore. Je ne vous dirai pas que c'est pendant la guerre que le ministère achève d'épuiser le peuple & de dissiper les finances, qu'il couvre d'un voile impénétrable se déprédations & ses fautes ; je vous parlerai de ce qui touche plus directement encore le plus cher de nos intérêts. C'est pendant la guerre que le pouvoir exécutif déploie la plus redoutable énergie, & qu'il exerce une espèce de dictature qui ne peut qu'effrayer la liberté naissante ; c'est pendant la guerre que le peuple oublie les délibérations qui intéressent essentiellement ses droits civils & politiques, pour ne s'occuper que des événements extérieurs, qu'il détourne son attention de ses législateurs & de ses magistrats, pour attacher tout son intérêt & toutes ses espérances à ses généraux & à ses ministres, ou plutôt aux généraux & aux ministres du pouvoir exécutif. c'est pour la guerre qu'ont été combinées, par des nobles & par des officiers militaires, les dispositions trop connues de ce code nouveau qui, dès que la France est censée en état de guerre, livre la police de nos villes frontières aux commandans militaires, & fait taire devant eux les lois qui protègent les droits des citoyens. C'est pendant la guerre que la même loi les investit du pouvoir de punir arbitrairement les soldats. C'est pendant la guerre que l'habitude d'une obéissance passive, & l'enthousiasme trop naturel pour les chefs heureux, fait, des soldats de la patrie, les soldats du monarque ou de ses généraux. Dans les temps de troubles & de factions, les chefs des armées deviennent les arbitres du sort de leur pays, & font pencher la balance en faveur du parti qu'ils ont embrassé. Si ce sont des Césars ou des Cromwells, ils s'emparent eux-mêmes de l'autorité. Si ce sont des courtisans sans caractère, nuls pour le bien, mais dangereux lorsqu'ils veulent le mal, ils reviennent déposer leur puissance aux pieds de leur maître, & l'aident à reprendre un pouvoir arbitraire, à condition d'être ses premiers valets.

    A Rome, quand le peuple, fatigué de la tyrannie & de l'orgueil des patriciens, réclamait ses droits par la voix des tribuns, le sénat déclarait la guerre ; & le peuple oubliait ses droits & ses injures pour voler sous les étendards des patriciens, & préparer des pompes triomphales à ses tyrans. Dans les temps postérieurs, César & Pompée faisaient déclarer la guerre pour se mettre à la tête des légions, & revenaient asservir leur patrie avec les soldats qu'elle avait armés. Vous n'êtes plus que les soldats de Pompée, & non ceux de Rome, disait Caton aux Romains qui avaient combattu, sous Pompée, pour la cause de la république. La guerre perdit la liberté de Sparte, dès qu'elle porta ses armes loin de ses frontières. La guerre, habilement provoquée & dirigée par un gouvernement perfide, fut l'écueil le plus ordinaire de tous les peuples libres.
    (...)
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • SAMEDI 18 OCTOBRE COLLOQUE A AMIENS

    SAMEDI 18 OCTOBRE COLLOQUE A AMIENS
    organisé par la fédération de la Somme de la Libre Pensée

    Doit-on assigner des limites à la recherche scientifique et technologique ?

    A l’amphi « Simon » du Pôle Cathédrale de l’UPJV 10, placette LAFLEUR à Amiens - de 10 h 00 à 18 h 00.

    Y interviendront : Pierre CHARTIER, Jean-Louis FISCHER, Catherine DRAPIERI, Jean-Sébastien PIERRE

    Participation aux frais 18€ (12€ pour les étudiants et les demandeurs d'emploi)
    Les frais de participation incluent le repas du midi et les documents liés au colloque.....

    Lire la suite de l'article

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • DÉCLARATION DES ASSOCIATIONS ET STRUCTURES LAÏQUES

    mercredi 24 septembre 2014  par  federation nationale
     

    Le 2 septembre 2014 à Strasbourg, a été installée la nouvelle Commission du droit local d’Alsace-Moselle, chargée de « réfléchir à [s]a modernisation », sous l’autorité du ministère de la Justice.

    Les associations laïques soussignées des départements de Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin constatent qu’elles ont été totalement exclues de cette Commission et tiennent à exprimer leur désapprobation devant ce qui s’apparente à une véritable éviction.

    JPEG - 32.1 ko
    En revanche, les représentants des cultes reconnus y tiennent une bonne place et pourront veiller à ce que leurs intérêts soient pris en compte.

    Cela présage-t-il déjà des positions que cette commission pourrait être amenée à prendre, notamment pour le régime des cultes, l’enseignement religieux à l’école publique, les facultés de théologie ou encore le délit de blasphème ?

    Les associations soussignées manifestent leur vive désapprobation face à la discrimination que subissent ainsi tous ceux (croyants, athées, agnostiques ou indifférents en matière religieuse) qui sont attachés aux principes de la laïcité et défendent la liberté de conscience.

     
    Metz, le 20 septembre 2014

    - Cercle Jean Macé (réseau des Cercles Condorcet)

    - Fédérations 54, 57 et 67 de la Libre Pensée

    - FOL 57 (Ligue de l’enseignement)

    - Association EGALE (Égalité-Laïcité-Europe)

    - Ligue des Droits de l’Homme 57 et 68

    - FCPE Lorraine

    - Union Rationaliste

    - FSU 57

    - Association Les Profanes

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Le pape François, saint-Patron de l'Europe vaticane

     

    Le pape François, saint-Patron de l'Europe vaticane ira visiter ses ouailles au Parlement de l'Union européenne le 25 novembre 2014

    Les médias informent que le pape François se rendra pour la première fois en France, le 25 novembre 2014, pour aller visiter le Parlement européen et prononcer un discours dit « solennel ». Et ce, à l'invitation du Président Martin Schulz, membre du Parti Socialiste Européen (PSE). Il est désormais (...)

    Lire la suite de l'article

    ou

    Le pape François, saint-Patron de l'Europe vaticane

    Télécharger « Le pape François patron de l'UE.pdf »

     


     


     Le pape François, saint-Patron de l'Europe vaticane 

    Ce n'est pas nous qui le disons!

    RAPPELS UTILES:

    Eloge des syndicats fascistes de Mussolini, le "syndicalisme intégral" (patron-ouvriers)

    __________________Encyclique Quadragesimo Anno 1931____________________

    Pie XI Sur l'instauration de l'ordre social

     (articles 98 à 102)

    15 mai 1931

    "Récemment, ainsi que nul ne l'ignore, a été inaugurée une organisation syndicale et coopérative d'un genre particulier. L'objet même de Notre encyclique Nous fait un devoir de la mentionner et de lui consacrer quelques réflexions opportunes.

    L'État accorde au syndicat une reconnaissance légale qui n'est pas sans conférer à ce dernier un caractère de monopole, en tant que seul le syndicat reconnu peut représenter respectivement les ouvriers et les patrons, que seul il est autorisé à conclure les contrats ou conventions collectives de travail. L'affiliation au syndicat est facultative, et c'est dans ce sens seulement que l'on peut qualifier de libre cette organisation syndicale, vu que la cotisation syndicale et d'autres contributions spéciales sont obligatoires pour tous ceux qui appartiennent à une catégorie déterminée, ouvriers aussi bien que patrons, comme sont aussi obligatoires les conventions collectives de travail conclues par le syndicat légal. Il est vrai qu'il a été officiellement déclaré que le syndicat légal n'exclut pas l'existence d'associations professionnelles de fait.

    Les corporations sont constituées par les représentants des syndicats ouvriers et patronaux d'une même profession ou d'un même métier et, ainsi que de vrais et propres organes ou institutions d'État, dirigent et coordonnent l'activité des syndicats dans toutes les matières d'intérêt commun.

    Grève et lock-out sont interdits ; si les parties ne peuvent se mettre d'accord, c'est l'autorité qui intervient.

    Point n'est besoin de beaucoup de réflexion pour découvrir les avantages de l'institution, si sommairement que Nous l'ayons décrite : collaboration pacifique des classes, éviction de l'action et des organisations socialistes, influence modératrice d'une magistrature spéciale."

     

    source: http://www.doctrine-sociale-catholique.fr/117-quadragesimo-anno#p101


     

    (Traité de Maastricht complété et réaffirmé par celui d’Amsterdam contre la démocratie de délégation)

    ____________Le principe de "SUBSIDIARITE"____________________

     

    Le pape François, saint-Patron de l'Europe vaticane

    OLIVI Bino ( porte parole de la CE pendant vingt ans) L'Europe difficile; Histoire politique de la Communauté européenne - folio histoire 

    Le principe de subsidiarité

      Le moment est venu d’affronter l’une des dispo­sitions les plus controversées et les plus délicates du traité sur l’Union, qui a fait l’objet d’examens minutieux et de conflits, entamés durant les négo­ciations et qui se sont poursuivis durant toute l’année 1992. Il s’agit du principe de subsidiarité, qui, nous l’avons vu, figurait déjà dans le projet de traité de l’Union du Parlement européen, et qui est énoncé à l’article 3 B comme suit:

    «La Commu­nauté agit dans les limites des compétences qui lui sont conférées et des objectifs qui lui sont assignés dans le présent traité. Dans les secteurs qui ne sont pas de sa compétence exclusive la Communauté intervient, selon le principe de subsidiarité, seulement si et dans la mesure où les objectifs de l’action prévue ne peuvent être suffisamment réalisés par les États membres et peuvent donc, en raison des dimensions ou des effets de l'action en question, être mieux réalisés au niveau communautaire. L’action de la Communauté ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs du présent traité.»

     

    Aucun texte officiel avant celui-ci n’avait énoncé le principe de manière aussi détaillée, en l'élevant au rang de «commandement » sous forme juridique. Il est valable pour l’application de toutes les normes du traité, appartenant à un des trois piliers.

    Historiquement, il s’agit d’un principe éthique affirmé en des temps récents par la doctrine sociale de l’Église (encyclique "Quadragesimo Anno" du pape Pie XI en 1931 et «Mater et Magistra» du pape Jean XXIII en 1961), visant à réguler les rapports de pouvoir entre l’autorité suprême de l'Etat, les secteurs intermédiaires de la société et les familles, ces dernières devant bénéficier d’une autonomie de comportement, conforme aux pres­criptions de l’autorité morale et religieuse de l’Église. L’action de l’État et des secteurs intermédiaires devait donc être considérée comme «subsidiaire» à l’égard des familles, cellules de base de la réalité et de la vie chrétienne. Le concept catholique de «civitas propter cives, non cives propter civitatem» a des origines antiques, et il fut repris par les derniers papes pour déterminer les limites de l’activité étatique moderne et défendre en parti­culier la liberté religieuse et celle de l’Église.

      Dans les systèmes étatiques contemporains, la règle de la subsidiarité est présente, en particulier en Allemagne, où le «Subsidiaritäts Prinzip » jouit désor­mais d’une longue expérience concernant les rapports entre les Lànder et le Bund. Dans les dis­cussions du projet de traité du Parlement européen l’exemple allemand avait joué un rôle important, et la distinction entre compétences « exclusives » et «concourantes» avait été explicitée suivant les lignes des articles 71 et 72 de la Loi fondamentale allemande (Grundgesetz).

    Dans l’article 3 B du traité de Maastricht, que nous avons transcrit plus haut, cette distinction n’est pas aussi claire et elle conserve une certaine ambiguïté qui donnera lieu à des discussions infi­nies, au cours de l’année 1992, après le non danois au référendum. L’ambiguïté concerne, évidem­ment, les compétences concourantes, les compé­tences exclusives étant les seules à être clairement indiquées dans l’article 3, qui énumère par ailleurs les compétences concourantes mais sans les dis­tinguer suffisamment. Ce manque d’ordre et de clarté (qui ne faisaient pas défaut dans le projet Spinelli) permet d’expliquer l’âpreté de la contro­verse dont ce thème fit l’objet.

     


     

    Jacques Delors, un des pères fondateurs de l’UE(citations choisies)

    Le pape François, saint-Patron de l'Europe vaticane

    CONTRE LA LUTTE DES CLASSES, POUR LE COMMUNAUTARISME ET LE CORPORATISME...

     

    "Le progrès a été considéré dans la foulée de la période des Lumières comme lié à la rationalité et au progrès scientifiques. C'est une vision que je ne partage pas, car je crois que tout est dans le cœur de l'homme."

    L'Unité d'un homme.

     

    "Juifs, chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans ont un même Dieu. Comme par hasard ils sont issus de la Méditerranée, qui est notre mer commune. (..) Je regrette d'arrêter mon travail à la tête de la Commission européenne. Car mon but aurait été de réunir un forum où les représentants de toutes les religions, de toutes les Églises dialogueraient ensemble à propos de l'Union européenne, de son projet et de son ouverture aux mondes extérieurs. "L'Unité d'un homme

     

    "Le dialogue social est contaminé par ce mal français: la querelle théorique, idéologique et parfois théologique. Rarement les partenaires réussissent à s'en tenir aux problèmes dont ils discutent sans s'égarer sur les rives sulfureuses de la lutte des classes. ,. "

    En sortir ou pas p.131pas p60

     

    "Depuis 1789, les Français sont atteints du syndrome de la nuit du 4 août. Ce sont toujours les messieurs du château et les sans-culottes qui s'opposent dans une cérémonie gestuelle et incantatoire de la terreur. Et il faut au moins une menace de guerre pour interrompre ces infernales distractions."

     

    "Les Français ont le culte de l'égalité. Ce mot figure en lettres d'or sur leurs monuments aux morts. Il y a vingt ans, le peuple défilait en levant le poing aux cris d'égalité. C'est une idée qui ne viendrait plus à personne. Chacun a compris que l'égalité matérielle n'était point de ce monde."

    En sortir ou pas. p63

     

    "La valeur essentielle est la valeur de la communauté...Selon ma vision personnaliste de la société, l 'homme et la femme ne peuvent s'épanouir que dans une appartenance voulue, consentie à des communautés"

     L'Unité d'un homme p33

     

    "Comme la crise pose encore des énigmes- sur sa durée, sa nature, ses effets -, la sagesse populaire dicte aux responsables, politiques et économiques, intellectuels et syndicaux, d'unir leurs réflexions et leurs forces: d'ailleurs, face au malheur, la conjugaison des bonnes volontés constitue toujours la juste méthode. "

    En sortir ou pas

     

    "Nombre de socialistes - peut-être la majorité d'entre eux dans ces années-là (Les années 70)- (..) soutenaient mordicus que l'inflation, la récession, le chômage n'étaient que les symptômes de l'ultime convulsion du capitalisme agonisant"

    Il était d'autant plus difficile de les en faire démordre que la rupture avec le capitalisme est un mythe porté à bout de bras par les socialistes français depuis leur naissance. Selon ces croyants de l'anticapitalisme, rebelles bien sûr à la loi du marché, il fallait livrer l'assaut contre le profit, considéré comme la force de frappe du capitalisme.

    En sortir ou pas, p47

    "Je considère comme un de mes devoirs d'essayer de mieux faire accepter le phénomène de l'entreprise par notre société qui, par ses traditions et sa culture, ne l'a pas bien assimilé jusqu'ici. Cette acceptation passe par des changements dans le système éducatif et le contenu culturel de l'information. Elle suppose aussi qu'on admette la noblesse et l'importance du métier d'entrepreneur."

    L'EXPRESS 1982

     "Dans les pays développés, l'homme, dès son jeune âge, est saisi d'une peur du lendemain qu'ignore son frère du tiers monde pourtant exposé à des périls mille fois plus effrayants. Sans cesse, il réclame à la société de nouvelles protections, des assurances de plus en plus sophistiquées(...)
    La protection que nos sociétés ont prodiguées à nos citoyens aura eu pour premier résultat de les affaiblir. Par un effet que l'on observe chez certaines médecines, le remède a détruit l'énergie vitale du corps qu'il devait soigner. Un peuple qui perd peu à peu le goût du danger et du combat est plongé dans l'engrenage du déclin. Face à ceux du Sud-Est asiatique, qui ignorent jusqu'à la notion de protection sociale, d'indemnité chômage, les pays européens avec leur arsenal de garanties et de prévoyance sont alourdis et entravés."
    En sortir ou pas p 55, 56

    "Comme il n'y a pas eu cet exutoire que représente une guerre et ensuite la lassitude, la volonté de revenir à la paix, tous les ferments d'agitation demeurent aujourd'hui dans la grande Europe."
    L'unité d'un homme p255

    "Il convient d'aboutir à un dépassement du citoyen par sa propre participation à l’œuvre collective."

    L'unité d'un homme p 207

    "L'Eglise au cours des siècles a forgé une doctrine économique et sociale qui comporte des points forts de références."

    L'unité d'un homme p317

     

     Ces citations sont extraites de l'étude de Daniel Gluckstein,"Portrait d'un homme dangereux. Jacques Delors et sa doctrine: une étude nécessaire" in La Vérité février 1995 



     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Quand le cléricalisme est de retour dans les gouvernements, l’Église romaine décomplexée  montre son vrai visage antirépublicain et obscurantiste, ce qui est un pléonasme!

    Les "ministres du culte" auraient tort de ne pas en profiter...

    La profession de foi de Monsieur le curé de Bollène (83)

    (site de la Paroisse de Bollène, article du Dauphiné Libéré)

    "Rythmes scolaires", catéchisme, exorcisme pour la journée du patrimoine, la profession de foi de Monsieur le curé de Bollène (83)

    Télécharger « curé de bollène rythmes scolaires, exorcisme.pdf »

    "Rythmes scolaires" & catéchisme, exorcisme...

    Plus que jamais,

    RESPECT DE LA LOI DE 1905!

    ABROGATION DE LA LOI DEBRE!

     


     ÉCLAIRAGE:

    Anatole FRANCE

    Citations par auteur

    "C'est vous qui lui donnez les armes dont elle vous frappe. Pour les lui retirer, qu'attendez-vous? Administrée par vous, elle domine toujours vos administrations. Rompez les liens par lesquels vous l'attachez à l’État, brisez les formes par lesquelles vous lui donnez la contenance et la figure d'un grand corps politique, et vous la verrez bientôt se dissoudre dans la liberté."

    in " L'Eglise et la République" 1904

     


     

    "Rythmes scolaires" & catéchisme, exorcisme "patrimonial"...

    Philippe FORGET "Du citoyen et des religions- Liberté, souveraineté et laïcité" Berg International Editeurs

    "L'oligarchie française et européenne s'accorde avec la papauté pour entreprendre la minoration politique du peuple."

    "Survivance sociale, l'Eglise n'en reste pas moins une ruine historique et herméneutique."

    à propos des pouvoirs religieux

    "...quand ils réclament la liberté, ils s'agitent pour la leur, celle d'élargir sans cesse leurs communautés avec leurs droits coutumiers, au mépris du sens républicain de la liberté."

    (...)

    "Le pouvoir déloyal qui vide la laïcité de sa puissance directrice menace la forme républicaine du gouvernement. Il est impératif pour le citoyen de s'insurger contre ce stratagème et déjouer les manœuvres dominatrices de l'oligarchie. Il y va du Salut Public. Plus la restauration publique des religions s'insinuera dans les institutions, plus la conscience du citoyen, abusé dans son amour de la liberté, se verra obscurcie."

     


     Georges CORM :

     "Rythmes scolaires" & catéchisme, exorcisme...

    Recours au religieux et non pas retour du religieux

    "L’appel occidental à la religion, qu’il s’agisse de l’invocation des valeurs dites judéo-chrétiennes ou du recours aux différents fondamentalismes des Églises américaines, témoigne bien moins du retour du religieux que de son contraire, le recours à la religion. Ce recours provient de la nécessité de donner un vernis de légitimité à des actions politiques qui, au regard des critères classiques de l’humanisme moderne, tel que façonné depuis la philosophie des Lumières et la Révolution française, en manquaient totalement. (…) En fait, le retour du religieux, loin d’être un phénomène naturel, une réaction quasi biologique aux excès dans lesquels la laïcité aurait conduit le monde, est un phénomène politique majeur qui n’a de religieux que le nom. Il n’est lié à aucune évolution majeure dans les constructions théologiques et politiques ou dans les expressions de la foi, sinon le regain de lecture littérale de l’Ancien Testament et des Écritures qui sévit aux États-Unis, mais aussi(…) pour d’autres raisons, dans les sociétés musulmanes et le judaïsme."
    La question religieuse au XXIe siècle Géopolitique et crise de la postmodernité (p 33-34)
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • "Union sacrée" (Poincaré, août 1914)

    "Union sacrée"Hoffman, sur la reconquête de la république par l'Eglise dès août 1914

    Télécharger « Hoffman catoliques union sacrée.pdf »

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Le fourrier du Vatican

    Après avoir inauguré son premier gouvernement par une visite officielle au Vatican lors de la canonisation des défunts papes Guiseppe Roncali et Karol Wojtyla, en avril, M. Manuel Valls place maintenant sans difficulté ses pas dans ceux de M. Lionel Jospin et de ses successeurs.

    Comme eux, le 11 (...)

    Le fourrier du Vatican

    Lire la suite de l'article

    Le fourrier du Vatican

    Télécharger « 20140918 Le Fourrier du Vatican.pdf »

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • A tous ceux qui œuvrent pour que justice soit rendue aux 650 Fusillés pour l'exemple par leur réhabilitation collective :

    La Chaîne parlementaire LCP diffuse lundi 15 septembre 2015 à 20H30 le film « Adieu la vie, adieu l'amour » sur les Fusillés pour l'exemple.

    Un documentaire à voir pour tous ceux qui ne l'ont pas encore vu.

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Les églises sous perfusion des Etats et réciproquement

    Publié le 18 octobre 2010 par LIBRE PENSEE 04

     

    • Bonaparte  justifiait le concordat de 1801en expliquant les avantages pour l'Etat de favoriser la religion 

    Comment avoir de l'ordre dans un Etat sans religion?…la société ne peut exister dans un Etat sans religion. La société ne peut exister sans l'inégalité des fortunes, et l'inégalité des fortunes ne peut exister sans la religion. Quand un homme meurt de faim à côté d'un autre qui regorge, il lui est impossible d'accéder à cette différence s'il n'y a pas là une autorité qui lui dise "Dieu le veut ainsi, il faut qu'il y ait des pauvres et des riches dans le monde; mais ensuite et pendant l'éternité le partage sera fait autrement…

     
    • Anatole France, libre penseur, reprochait à l'Etat de se faire le pourvoyeur de(s) (l')église(s) :

     Les églises sous perfusion des Etats et réciproquement

    "C'est vous qui lui donnez les armes dont elle vous frappe. Pour les lui retirer, qu'attendez-vous? Administrée par vous, elle domine toujours vos administrations. Rompez les liens par lesquels vous l'attachez à l'Etat, brisez les formes par lesquelles vous lui donnez la contenance et la figure d'un grand corps politique, et vous la verrez bientôt se dissoudre dans la liberté."

                in " L'Eglise et la République" 1904

     

    Georges CORM (libanais d'origine, spécialiste du Monde Arabe)  :

    Recours au religieux et non pas retour du religieux

    Les églises sous perfusion des Etats et réciproquement"L’appel occidental à la religion, qu’il s’agisse de l’invocation des valeurs dites judéo-chrétiennes ou du recours aux différents fondamentalismes des Églises américaines, témoigne bien moins du retour du religieux que de son contraire, le recours à la religion. Ce recours provient de la nécessité de donner un vernis de légitimité à des actions politiques qui, au regard des critères classiques de l’humanisme moderne, tel que façonné depuis la philosophie des Lumières et la Révolution française, en manquaient totalement. (…) En fait, le retour du religieux, loin d’être un phénomène naturel, une réaction quasi biologique aux excès dans lesquels la laïcité aurait conduit le monde, est un phénomène politique majeur qui n’a de religieux que le nom. Il n’est lié à aucune évolution majeure dans les constructions théologiques et politiques ou dans les expressions de la foi, sinon le regain de lecture littérale de l’Ancien Testament et des Écritures qui sévit aux Etats-Unis, mais aussi(…) pour d’autres raisons, dans les sociétés musulmanes et le judaïsme."
    La question religieuse au XXIe siècle Géopolitique et crise de la postmodernité (p 33-34)
     ___________________________________________________________________

    La "doctrine sociale de l'Eglise" à l’œuvre dans les institutions de la Communauté européenne 

    europe vaticane

    C'est eux qui le disent!


    La Commission des épiscopats  de la Communauté européenne

     

            La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), a été fondée en 1980 et dispose d'un Secrétariat permanent basé à Bruxelles. Composée d'évêques délégués par chacune des Conférences épiscopales des pays membres de l'Union européenne (UE) - actuellement 24 Conférences épiscopales issues des 27 États membres -, la COMECE s'est vue confier une triple mission: informer l'Église et les chrétiens sur les développements des politiques de l'UE, accompagner la construction européenne par des études et réflexions et mener un dialogue avec les institutions communau­taires. Mais cette présence de l'Église auprès des institutions européennes est le résultat d'un long processus.

              L'Église catholique a soutenu dès ses débuts le projet de construction européenne qui était inspiré et orienté par des valeurs centrales pour la doctrine sociale de l'Église: la dignité humaine qui fut ensuite traduite dans les droits de l'homme, la solidarité traduite en politique de cohésion régionale, la subsidiarité transposée dans l'architecture institutionnelle de l'UE,

    Mais, pendant trente ans, le processus de construc­tion européenne a ciblé le marché commun et a prati­quement ignoré la contribution que l'Église pouvait apporter au processus. Deux facteurs ont ensuite changé la donne­

               Avec la chute du Rideau de fer en 1989, Jacques Delors, Président de la Commission européenne à l’époque, a lancé l'initiative « une âme pour l'Europe », une réflexion sur le sens et les objectifs de la construction européenne, à laquelle il a invité toutes les «  instances de sens », y compris les Églises et les communautés de foi.

               D'autre part, le projet européen a été peu à peu obligé de faire face au fait religieux dans le cadre des directives et règlements de !'UE, Puis, le droit primaire de l'UE a dû prendre en compte et reconnaître l'existence des Églises et religions comme élément intégral des pays membres- Aujourd'hui, l'article 17 du futur Traité sur le Fonctionnement de l'UE (mis en place par le Traité de Lisbonne) prévoit que l'UE reconnaisse la relation Église­-État qui existe dans les États membres et qu'elle mène un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Églises, compte tenu de leur spécificité. Même si l'article 17 n'est pas encore entré en vigueur, cette pratique de dialogue est déjà appliquée entre la COMECE, le Parlement euro­péen et la Commission ces dernières années.

                   Ce dialogue n'est pas simplemen1ïformel. Il est basé sur un intérêt réel des institutions européennes. Les insti­tutions européennes ont en fait reconnu dans les Églises des relais d'opinion pour promouvoir le projet euro­péen, mais aussi des représentantes de citoyens, qui, au nom de leur foi, sont particulièrement engagés dans la société, La Commission européenne consulte fa société civile avant d'élaborer tout projet législatif. Or, l'Église, qui gère de nombreux services sociaux (hôpitaux, mai­sons de retraite), caritatifs ou d'accueil de migrants, dis­pose d'une expérience de terrain précieuse et recherchée par le législateur européen,

                    Ensuite, face à la technicité toujours plus forte de la législation, le législateur perd aussi parfois le sens géné­ral du projet européen, En rappelant les valeurs fondatrices qui devraient guider l'action politique, l'Église agit comme une boussole et parfois comme garde-fou face à des projets parfois contre-productifs.

                  Enfin, beaucoup de chrétiens travaillent dans les institutions européennes, particulièrement des jeunes. Leur travail quotidien à la Commission européenne, au Parlement européen ou au Conseil est guidé par leur foi et leur désir de servir le bien commun. Mais il leur est parfois difficile de garder le sens de leur engagement dans un contexte hiérarchique lourd ou dans un contexte politique parfois hostile aux croyants, Ils trouvent dans la COMECE un soutien, une expertise, un conseil utile.

     

    Johanna Touzel, Porte-à-porte de la COMECE 

     


    Les églises sous perfusion des Etats et réciproquementOLIVI Bino ( porte parole de la CE pendant vingt ans) L'Europe difficile; Histoire politique de la Communauté européenne - folio histoire 

    la SUBSIDIARITE (Traités de Maastricht complété et réafirmé par celui d’Amsterdam) contre la démocratie de délégation

    Le principe de subsidiarité

      Le moment est venu d’affronter l’une des dispo­sitions les plus controversées et les plus délicates du traité sur l’Union, qui a fait l’objet d’examens minutieux et de conflits, entamés durant les négo­ciations et qui se sont poursuivis durant toute l’année 1992. Il s’agit du principe de subsidiarité, qui, nous l’avons vu, figurait déjà dans le projet de traité de l’Union du Parlement européen, et qui est énoncé à l’article 3 B comme suit: «La Commu­nauté agit dans les limites des compétences qui lui sont conférées et des objectifs qui lui sont assignés dans le présent traité. Dans les secteurs qui ne sont pas de sa compétence exclusive la Communauté intervient, selon le principe de subsidiarité, seulement si et dans la mesure où les objectifs de l’action prévue ne peuvent être suffisamment réalisés par les Etats membres et peuvent donc, en raison des dimensions ou des effets de l'action en question, être mieux réalisés au niveau communautaire. L’action de la Communauté ne va pas au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs du présent traité.»

     

    Aucun texte officiel avant celui-ci n’avait énoncé le principe de manière aussi détaillée, en l'élevant au rang de «commandement » sous forme juridique. Il est valable pour l’application de toutes les normes du traité, appartenant à un des trois piliers.

    Historiquement, il s’agit d’un principe éthique affirmé en des temps récents par la doctrine sociale de l’Église (encyclique "Quadragesimo Anno" du pape Pie XI en 1931 et «Mater et Magistra» du pape Jean XXIII en 1961), visant à réguler les rapports de pouvoir entre l’autorité suprême de l'Etat, les secteurs intermédiaires de la société et les familles, ces dernières devant bénéficier d’une autonomie de comportement, conforme aux pres­criptions de l’autorité morale et religieuse de l’Église. L’action de l’État et des secteurs intermédiaires devait donc être considérée comme «subsidiaire» à l’égard des familles, cellules de base de la réalité et de la vie chrétienne. Le concept catholique de «civitas propter cives, non cives propter civitatem» a des origines antiques, et il fut repris par les derniers papes pour déterminer les limites de l’activité étatique moderne et défendre en parti­culier la liberté religieuse et celle de l’Église.

      Dans les systèmes étatiques contemporains, la règle de la subsidiarité est présente, en particulier en Allemagne, où le «Subsidiaritäts Prinzip » jouit désor­mais d’une longue expérience concernant les rapports entre les Lànder et le Bund. Dans les dis­cussions du projet de traité du Parlement européen l’exemple allemand avait joué un rôle important, et la distinction entre compétences « exclusives » et «concourantes» avait été explicitée suivant les lignes des articles 71 et 72 de la Loi fondamentale allemande (Grundgesetz).

    Dans l’article 3 B du traité de Maastricht, que nous avons transcrit plus haut, cette distinction n’est pas aussi claire et elle conserve une certaine ambiguïté qui donnera lieu à des discussions infi­nies, au cours de l’année 1992, après le non danois au référendum. L’ambiguïté concerne, évidem­ment, les compétences concourantes, les compé­tences exclusives étant les seules à être clairement indiquées dans l’article 3, qui énumère par ailleurs les compétences concourantes mais sans les dis­tinguer suffisamment. Ce manque d’ordre et de clarté (qui ne faisaient pas défaut dans le projet Spinelli) permet d’expliquer l’âpreté de la contro­verse dont ce thème fit l’objet.

    Publié dansNon à l'Europe vaticane!  POUR LA LAÏCITE EN EUROPE!

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • La Libre Pensée des Alpes Maritimes écrit au maire de NICE
    Une copie de cette letttre a été envoyée aux 163 maires des Communes du département des Alpes Maritimes .
    Lire la suite

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • La Libre Pensée des Alpes Maritimes écrit au maire de NICE
    Une copie de cette letttre a été envoyée aux 163 maires des Communes du département des Alpes Maritimes .
    Lire la suite

    Partager via Gmail

    votre commentaire

  • TELECHARGEZ en pdf:

    L'appel de l'AILP

     


     NICE, PLACE GARIBALDI, 20 septembre 2014

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

     

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    DISCOURS DE HENRI HUILLE (CAN FNLP)

    Télécharger « discours pour le 20 septembre 2014.pdf »

    Journée internationale de la Libre Pensée

    -       20 septembre 2014 –

     

    Amis, citoyens, compagnons, camarades,

     

    Je vous apporte le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée et de l’Association Internationale de la Libre Pensée.

    C’est au IIème Congrès de l’A.I.L.P. de Mar del Plata en Argentine qu’il fut décidé de faire du 20 septembre, la journée internationale de la Libre Pensée sur tous les continents. Cette date du 20 septembre est chère au cœur de nos camarades libres penseurs latino-américains. Il existe un grand nombre d’associations du 20 septembre dans les pays du cône sud de l’Amérique.

    Ces associations honorent ainsi l’action de Giuseppe Garibaldi, surnommé le héros des deux-mondes. La Libre Pensée associe depuis longtemps deux grands personnages dans la lutte pour l’émancipation universelle : Simon Bolivar et Giuseppe Garibaldi.

    Ils ont bien des points communs. Simon Bolivar combattit toute sa vie, périlleuse et romanesque, pour l’indépendance des pays de l’Amérique du Sud, pour la République et pour l’affranchissement des opprimés. Au Pérou, il fit interdire le travail forcé, libéra les esclaves qui avaient combattu pour la libération du pays et fit décréter que tous les fils d’esclaves seraient désormais libres.

    Ce n’est pas pour rien que le surnom qui le fit rentrer dans l’histoire est le Libertador. Libération nationale, politique, culturelle, religieuse par une démarche fondamentalement laïque.

    Giuseppe Garibaldi avait 13 ans quand Simon Bolivar meurt. Plus tard, il adhère au mouvement « Jeune Italie » de Mazzini dont l’objectif est de transformer l’Italie en une République démocratique et unitaire.

    Il va combattre aussi, en Amérique latine, dans la plupart des pays où il rendra populaire et symbolique la chemise rouge de ses combattants. Rouge, car si le sang coulait dessus, cela se verrait moins. Rouge, car c’est la couleur de toujours des révoltés et des révolutionnaires. Il traversera tout le continent avec ses brigadistes pour la libération des pays, empruntant souvent le même chemin que Bolivar.

    Et il combattra avec intensité en Italie pour l’unification du pays et pour la République. Laïque, bien sûr, car il était fondamentalement et férocement anticlérical. Garibaldi participera, en combattant, dans les Trois guerres pour l’indépendance italienne. Le 8 février 1849, la République est proclamée à Rome. Garibaldi en est.

    Il va diriger l’expédition des Mille en Sicile en 1861. L’expédition est un franc succès et se conclut par un plébiscite qui fait entrer Naples et la Sicile dans le royaume de Sardaigne, ultime conquête territoriale avant la création du Royaume d’Italie, le 17 mars 1861.

    Ainsi, après le débarquement des Mille à Marsala et sa proclamation comme dictateur (dans le sens antique du terme, c’est-à-dire défenseur de la République) au nom de Victor-Emmanuel II, Garibaldi promet une réforme des latifundiums et l’élimination des taxes et impôts sur la terre. Ces promesses attirent dans ses rangs des légions de paysans qui faciliteront sa victoire   à Calatafimi  et la poursuite de sa campagne vers le Nord. Au nom de Garibaldi, les paysans envahissent les fiefs des barons latifundiaires et les terres communales. Mazzini, propose de son côté une Assemblée constituante qui légalise la propriété des terres occupées.(1)  

    Et le 20 septembre 1870, Rome est rattachée à l’Italie. Les troupes italiennes rentrent dans la cité papale par la porte Pia. C’est la fin des Etats pontificaux. Les prêtres vont être ramenés, selon la formule célèbre de Karl Marx, à la solitude de la prière. Le vieux rêve garibaldien s’accomplissait.

    Les Etats pontificaux représentaient le tiers de l’Italie. En unifiant l’Italie, en supprimant le pouvoir temporel du pape, les italiens refaisaient ce qu’avaient fait les révolutionnaires français en 1790 quand ils avaient nationalisé les biens du clergé et les biens de mainmorte qui, eux aussi, représentaient un tiers de la France. Le Vatican, pseudo-« Etat », mais réellement supranational, a toujours été contre l’avènement des Etats-nations.

    Il faut aussi souligner le caractère profondément internationaliste de l’action de Giuseppe Garibaldi. Pour cela, il aura l’indéfectible soutien de Karl Marx et de Friedrich Engels. Garibaldi va soutenir la révolte des polonais contre l’empire russe en 1863. Rappelons que c’est à Saint-Martin-Hall à Londres dans un meeting de soutien aux peuples irlandais et polonais que fut fondée, le 28 septembre 1864, l’Association Internationale des Travailleurs, la Première Internationale.

    Au début de la Guerre de Sécession aux Etats-Unis, Abraham Lincoln va lui demander de venir combattre à ses côtés, pour être le « Washington de l’Italie ». Garibaldi accepte si Lincoln fait adopter une déclaration d’émancipation totale des esclaves. Lincoln refusera à ce moment-, mais il la fera en 1865 à la fin de la guerre civile par l’adoption du 13éme Amendement de la Constitution. En 1862, n’y tenant plus, Garibaldi veut aller faire la guerre dans l’armée de l’Union, mais blessé, il ne pourra s’y rendre. Cependant, un Régiment Garibaldi, le 39ème d'infanterie de New York, fut formé en avril-mai 1861, sous le commandement d'un autre “Quarante-huitard”, le colonel hongrois Frédéric D’Utassy, et un drapeau, porté par Garibaldi lui-même dans les campagnes de 1848-1849, fut présenté au régiment qui combattit avec acharnement à Gettysburg en 1863. 

    Il combattra en France durant la guerre franco-prussienne en 1870. Il sera même élu à l’Assemblée nationale derrière Louis Blanc, Léon Gambetta, Victor Hugo. Quel podium ! Quand son élection sera refusée, Victor Hugo démissionnera de l’Assemblée nationale. La Commune de Paris fera appel à lui, mais il refusera de rentrer dans une affaire française, lui qui avait tant combattu pour l’unité de son pays, l’Italie.

    Quand il meurt, le 2 juin 1881, Victor Hugo écrira : « L’Italie n’est pas en deuil, ni la France, mais l’Humanité l’est ».

    Les deux gestes qui ont le plus inspiré les révolutionnaires italiens et latino-américains ont été ceux de  Simon Bolivar et de Giuseppe Garibaldi. Tous deux engagent des luttes d’émancipation politique pour couper les liens de sujétion de leurs peuples à des puissances étrangères. Tous deux émancipent pour les unifier des peuples libérés. Tous deux promeuvent des idées républicaines, démocratiques et de laïcisation de l’État et, avec les limites propres à chaque époque, des plans de réforme sociale et économique.  Les deux émancipateurs auront un destin pathétique : une fois achevée leur épopée militaire, des forces réactionnaires brisent leur projet politique et sociale.   (2)

    Après cette page d’histoire,

     il semble utile de faire le parallèle avec l’actualité d’aujourd’hui

     

    Célébrer la date du 20 septembre comme Journée internationale de la Libre Pensée, c’est affirmer notre volonté de combattre contre toutes les formes d’oppression supranationale qui remettent en cause l’existence des Etats-nations. C’est affirmer que le supranationalisme est contraire à l’Internationalisme, qui suppose l’existence des nations, alors que le supranationalisme exige leur disparition. C’est aussi affirmer la nécessaire émancipation de la Nation française face aux menées et directives européennes qui menacent sa pleine souveraineté et les droits et acquis démocratiques et sociaux du peuple.

    A  l’heure  où des pays comme la Palestine, la Syrie, la Lybie sont disloqués par la volonté du FMI, de la Banque Mondiale, des USA et de l’Union européenne ; célébrer la journée du 20 septembre, c’est lutter contre les gendarmes du monde qui entendent imposer à tous les peuples leurs diktats et leurs volontés. Car aujourd’hui, c’est contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, que les Etats-Unis et leurs valets entendent imposer leur droit à disposer des peuples.

    Célébrer la journée du 20 septembre, c’est aussi refuser que l’on oppose les citoyennes et citoyens au nom de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires en instituant des droits différents selon l’utilisation d’une langue régionale ou pas, car ce serait l’éclatement de la République et la création de droits différents selon les régions.

    Célébrer la journée du 20 septembre, c’est défendre l’œuvre des révolutions qui ont émancipé politiquement et unifié les peuples, comme le fit la Grande Révolution française selon l’expression de Pierre Kropotkine, le révolutionnaire russe. C’est donc également saluer l’avènement de la première République en France proclamée les 21 et 22 septembre  1792, presque date pour date, 78 ans plus tôt. Evénement-référence pour les libres penseurs  du monde entier !

    C’est refuser qu’une religion, le catholicisme, puisse imposer ses dogmes aux  Républiques, aux peuples et aux nations. C’est dire clairement que les 14 concordats catholiques qui sévissent en Europe sont des survivances féodales des Etats pontificaux. En Alsace-Moselle, dans notre pays, tous les citoyens ne sont pas égaux devant l’exercice de leur liberté de conscience. Les religions reconnues sont subventionnées à hauteur d’une somme annuelle de 58 millions d’euros.

    La Liberté de conscience impose que les fonds publics ne servent pas à discriminer les citoyens entre eux par un usage antilaïque des fonds publics. L’Egalité des citoyens en droits impose que soit respectée partout la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905. La Fraternité impose le refus des opérations militaristes menées au nom du « droit d’ingérence » qui n’est qu’une survivance des guerres coloniales.

    A travers cette journée internationale du 20 septembre, c’est tout cela que la Libre Pensée entend célébrer dans sa lutte pour l’Emancipation intégrale de l’Humanité.

    Ni dieu, ni maître !

    A bas la Calotte et vive la Sociale !

     

    Je vous remercie

     

    (1)    Et (2), cités par Luis Britto Garcia

     


     

     

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

     

     

     


    ARTICLE DE MORGAN TERMEULEN  in LA MARSEILLAISE:

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    À ceux qui salissent Jaurès en s’en réclamant

    • Écrit par  Morgan Termeulen
    • dimanche 28 septembre 2014 12:00
    Les libres penseurs de la région PACA rendaient hommage à Jaurès et Garibaldi samedi à Nice. Les libres penseurs de la région PACA rendaient hommage à Jaurès et Garibaldi samedi à Nice. PHOTO M.T.

    La Libre pensée de la région PACA célébrait le 20 septembre sa journée internationale à Nice, ville natale du révolutionnaire italien Giuseppe Garibaldi, avec une conférence sur Jaurès.

    « De nos jours, les plus féroces adversaires de Jaurès, disons-le sans pitié et sans faiblesse, ce sont bien les dirigeants du Parti socialiste ». Ainsi s’exprimait le conférencier, historien spécialiste de l’œuvre jaurésienne et de la Révolution française, samedi dernier à Nice à l’occasion d’une conférence sur Jean Jaurès lors de la célébration de la journée internationale de la Libre pensée organisée en région PACA dans la ville natale du révolutionnaire italien Giuseppe Garibaldi (voir encadré ci-contre).

    Célébrer la lutte pour la liberté

    L’Association internationale de la Libre pensée (AILP, fondée en 2011 dans un silence médiatique assourdissant malgré une présence journalistique avérée), a fixé au 20 septembre sa journée internationale. C’est le 20 septembre 1870 que Giuseppe Garibaldi entre à Rome avec ses troupes pour en faire la capitale de l’Italie en mettant fin à l’existence des États Pontificaux et donc au pouvoir temporel de l’Église sur une bonne partie de la péninsule italienne, ainsi qu’en parachevant l’unité de la nation italienne. C’est aussi le 21 septembre 1792 que la République est proclamée pour la première fois en France. Il était donc naturel que les libres penseurs de la région PACA choisissent Nice, ville natale de Garibaldi, comme lieu de la célébration, n’en déplaise à Christian Estrosi, maire UMP de la ville, pour qui cet héritage libertaire doit être lourd à porter.

    « Célébrer cette date, c’est affirmer notre volonté de combattre contre toutes les formes d’oppression supranationale, déclarait Henri Huille, reponsable la LP des Bouches-du-Rhône, c’est aussi affirmer que le supranationalisme est contraire à l’Internationalisme, qui suppose l’existence des nations, alors que le supranationalisme exige leur disparition. C’est aussi affirmer la nécessaire émancipation de la Nation française face aux menées et directives européennes qui menacent sa pleine souveraineté et les droits et acquis démocratiques et sociaux du peuple. C’est lutter contre les gendarmes du monde qui entendent imposer à tous les peuples leurs diktats et leurs volontés. Car aujourd’hui, c’est contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, que les États-Unis et leurs valets entendent imposer leur droit à disposer des peuples ». L’orateur poursuivait, devant la statue de Garibaldi dans le vieux Nice, en rappelant le legs démocratique et social des révolutions qui ont émaillé l’histoire : au premier chef, la Révolution française, qui a « émancipé et unifié le peuple », ainsi que le refus des dogmes religieux qui, encore de nos jours,
    « s’imposent dans de nombreux pays et régions d’Europe, comme en Alsace-Moselle ». Et de conclure :
    « C’est ce que nous célébrons dans la lutte de l’humanité pour son émancipation intégrale ».

    M.T.

     

    Pour l’orateur, de nos jours, « tout le monde est jaurésien ». C’est pourquoi, expliquait-il, la Libre pensée a décidé de mettre un accent tout particulier sur Jaurès à l’occasion du centenaire de son assassinat : « Dans ce déluge d’eau bénite, la Libre pensée a décidé d’ajouter un peu de vinaigre », persiflait-il en rappelant l’odieuse campagne de calomnies et d’appels au meurtre qui s’était déclenchée contre Jaurès avant son assassinat et le déclenchement de la grande boucherie de 14-18. L’historien citait pêle-mêle Charles Maurras, pour qui « M. Jaurès, c’est l’Allemagne ». Léon Daudet, qui voit dans le tribun de la classe ouvrière « le symbole ignoble, tonitruant et véreux du parlementarisme expirant ». Sans oublier le grand écrivain catholique Charles Péguy qui, en 1913, demandera « une charrette et un roulement de tambour pour l’empêcher de nuire une dernière fois avant que ne nous délivre de lui le couteau de la guillotine ». Toujours Péguy : « Je demande pardon au lecteur de prononcer le nom de Jaurès [qui] est devenu si bassement ordurier [...] un fourbe, un grossier maquignon du Midi ». Charmant.

    Campagnes ordurières d’hier et d’aujourd’hui

    « Tout cela a été bien vite oublié, notait l’historien, tout comme on a confortablement voulu faire oublier pourquoi cette odieuse campagne, puis la mort de Jaurès avaient été orchestrées : pour permettre le déclenchement de la guerre ». Et de poursuivre, implacable : « Ceux qui feignent de rendre hommage à Jaurès aujourd’hui, tout comme ceux qui l’avaient calomnié de son vivant, insultent tout ce qu’il a fait ». L’orateur prévenait que l’héritage d’un grand personnage de l’histoire n’est pas à prendre à la légère. Pour ce dernier, Jaurès répondait aux questions et problèmes de son temps et non pas du nôtre : « Il est inutile de vaticiner sur ce qu’aurait fait Jaurès sur telle ou telle question de notre époque, là n’est pas le problème. Les questions que l’humanité se pose, elle est capable, à notre sens de les résoudre toute seule ».

    L’historien poursuivait en dénonçant les manipulations sur la mémoire de Jaurès. Premier exemple, une affiche du PS de 2005 appelant à voter pour le «oui» à la Constitution européenne, où on voit Jaurès brandir le drapeau bleu étoilé de l’Union européenne : « C’était le drapeau rouge qu’il brandissait sur la photo, honteusement remplacé, dans la pire tradition stalinienne de manipulation de l’histoire, par celui de l’UE ». Pour l’historien, il y a de multiples Jaurès, qui se superposent et dont les réponses ne sont pas forcément adaptables à notre temps : « Il était favorable à l’arbitrage international pour la résolution des conflits guerriers : on a vu ce que cela donne cet été. Mais en 1914, la situation était différente ».

    Le conférencier évoquait ensuite l’évolution politique et intellectuelle de Jaurès depuis ses débuts, pur produit de la IIIe République, républicain petit-bourgeois attaché aux idéaux de la Révolution : « Or, la devise républicaine (liberté, égalité, fraternité) pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. C’est à travers cet héritage que Jaurès en viendra au socialisme, qui est pour lui l’aboutissement de la République. Jaurès était un homme que la misère et la souffrance humaine écœuraient : il s’est toujours adressé à l’humanité dans son ensemble ».

    L’orateur revenait ensuite sur l’implication de Jaurès dans l’affaire Dreyfus, ses polémiques avec Guesde pour l’entrée d’un ministre socialiste dans le gouvernement de défense républicaine de Waldeck-Rousseau (« Mais l’avocat du ministérialisme ne fut jamais ministre »), sa lutte pour rassembler et construire la SFIO et son combat acharné contre la guerre et, enfin, le débat avec Clemenceau, ministre de l’Intérieur et briseur de grèves : « On sait les préférences du premier ministre Manuel Valls pour ce dernier ; ce n’est pas un hasard : c’est l’ordre social face à la justice sociale défendue par Jaurès ». Et à la question de savoir si Jaurès était réformiste ou révolutionnaire : « Les deux. Jaurès était favorable à toute réforme qui allait dans le sens des intérêts de la classe ouvrière. Mais que signifie le mot réforme? Si on y met la casse des services publics, des hôpitaux, des écoles, Jaurès n’y était pas favorable ».

    L’assassinat de Jaurès

    « À l’époque, on sentait que la guerre allait éclater. L’obstacle, c’était Jaurès. On ne connaît pas tous les tenants et les aboutissants mais derrière, la diplomatie russe a sans doute joué un rôle », poursuivait le conférencier en abordant le jugement de son meurtrier, Raoul Villain. Lors de ce procès, un témoin à décharge n’est autre que Marc Sangnier, fondateur du Sillon, donc de la démocratie chrétienne en France. Il témoignera de la « haute qualité morale » de l’assassin de Jaurès : « Et qui se réclame de Sangnier, de nos jours? La deuxième gauche chère à Jacques Delors et Michel Rocard. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est François Hollande, lorsqu’il rend hommage à Jacques Delors en rappelant par qui il avait été inspiré », faisait observer l’historien. Et de conclure : « Il y a donc une continuité politique entre celui qui témoigne en faveur de l’assassin de Jean Jaurès et ceux qui, aujourd’hui, se réclament frauduleusement de sa mémoire. Contre les calomniateurs d’hier et les faussaires d’aujourd’hui, construisons l’avenir en clamant haut et fort : Vive Jaurès ! ».

    MORGAN TERMEULEN

     


     

     

     

    Autres initiatives en en France:

    Télécharger « Le 20 septembre 2014.pdf »

     


     

    20 septembre 2014 :Journée internationale de la Libre Pensée

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Lettre de la Fédération du Vaucluse

     

    Carpentras, le 25 août 2014

    Madame le Maire,

    Votre initiative de réunir des représentants de plusieurs cultes pour constituer une structure permanente, « Avignon (...)

    Lire la suite de l'article

    http://www.fnlp.fr/spip.php?page=article_pdf&id_article=1087


     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire